« L'affaire Sébastien | Martial Corlouer, « engagé dans une procédure de divorce conflictuelle » » |
Assemblée nationale, rapport n° 3125, tome 2
Rapport Rapport n° 3125 tome 2, auditions
Rapport d'enquête chargée de rechercher les causes des dysfonctionnements de la justice dans l'affaire dite d'Outreau et de formuler des propositions pour éviter leur renouvellement
Assemblée nationale, extraits
M. Jacques FLOCH : Un des dysfonctionnements dans l’affaire d’Outreau est précisément que les voies de recours n’ont pas joué et que la chambre de l’instruction a suivi systématiquement ce que demandait le juge d’instruction.
Mme Naïma RUDLOFF : Pour ma part, j’attends les conclusions de l’inspection générale des services judiciaires pour savoir s’il y a eu des dysfonctionnements.
Quand on dit que la justice fait peur, il s’agit surtout de la justice pénale.
M. Jacques FLOCH : La justice civile aussi !
Me Blandine LEJEUNE : Je suis entièrement favorable à la publicité de l’instruction, comme aux États-Unis. Si cela n’avait pas été le cas, l’affaire du Watergate n’aurait jamais eu lieu. La publicité des débats, à tous les stades, garantit une procédure contradictoire et démocratique. Avec certains juges d’instruction, les incidents sont innombrables ; avec d’autres, nous entretenons des rapports courtois et nous dialoguons. Ceux qui se comportent en despotes changent d’attitude et deviennent tout miel dès lors qu’ils sont mutés dans une juridiction publique.
M. le Président : Je regrette que vous ayez choisi le huis clos car votre exposé était parfaitement clair, et a resitué l’affaire dans son cadre général. Je pense que tous les citoyens justiciables qui suivent nos travaux auraient été très satisfaits de vous entendre. Puis-je vous demander pourquoi vous avez fait ce choix ?
M. Yves JANNIER : Je considère que les médias ont fait suffisamment de ravages dans ce dossier, que ce que j’ai pu voir au travers des médias depuis le début de vos travaux, est une dérive qui m’a profondément choqué. J’ai vu modifiés, déformés des soit-disant propos que j’aurais tenus dans mes réquisitions, et qui comportaient des mots que je n’ai jamais employés. C’est la raison pour laquelle, m’étant publiquement et sans détour exprimé sur cette affaire dans mes réquisitions, j’ai choisi de répondre le plus honnêtement possible à votre commission, mais sans la presse.
M. Philippe HOUILLON, rapporteur : Je partage l’avis du président : il est dommage que nos concitoyens ne vous aient pas entendu, même si j’ai bien compris vos raisons. Je vous rappelle que notre commission avait décidé le principe général du huis clos et que les syndicats de magistrats ont été les premiers à appeler à la publicité de nos auditions, en des termes parfois violents.