« Mission civilisatrice, ingérence humanitaire, cultures et discriminations | Une sociologie du pouvoir et de la domination ? » |
Le language de Thomas Szasz aurait permi une prise de conscience
NDLR : Thomas Szasz a été reconnu comme « l’homme qui a contraint la psychiatrie à admettre l’existence et l’importance des conflits moraux et éthiques ». Thomas Szasz a cependant soutenu que la maladie mentale pourrait n'être qu'un mythe et ses travaux ont par ailleurs été employés par la scientologie, un sujet sensible.
Rappel de ce qui pourrait être en vigueur en France si on s'en fie à « Problèmes politiques et sociaux » n°899, avril 2004, probablement des textes et circulaires restés, comme d'autres, dans le fond d'un tiroir : « Le droit du malade au libre choix de son praticien et de son établissement de soin » est un des principes fondammentaux de la législation sanitaire, comme le rappelle la circulaire du 14 mars 1990. De même, l'article premier du 24 avril 1996 réaffirme ce droit des patients : c'est une condition au fonctionnement même de l'hôpital avec le droit à « l'information », « la mesure de la satisfaction du patient », etc.
Pourtant, en 2002, décrivant ce qu'il considère être une exception française, dans le domaine de l'isolement et de la contention, Dominique Friard écrivait que « Contrairement à la plupart des démocraties occidentales, l'Etat français n'a pas jugé nécessaire de légiférer en ce domaine, laissant au médecin toute liberté pour gérer ces problèmes ». Si l'on se fie à certaines informations officielles, en France, la contention est également pratiquée en pédopsychiatrie, y compris pour des petits.
Peu après septembre 2005, la société française a massivement réagi à l'appel du collectif pas de zéro de conduite pour les enfants de moins de trois ans.
LES PROBLÈMES ÉTHIQUES, SOCIAUX
ET LÉGAUX DE LA PSYCHIATRIE
Alice Parizeau
Psychiatrie clinique : approche contemporaine
Pierre Lalonde et Frédéric Grunberg (en collaboration),
Gaétan Morin, éditeur, Chicoutimi. 1980, Québec.
Erudit, criminologie, 1982, volume 15, n°2,
extraits d'une note de lecture
II est très malaisé de faire la recension d'un volume à la rédaction duquel ont collaboré trente-huit spécialistes. ...
Les problèmes organisationnels du traitement
Le premier chapitre porte sur une double approche, soit sur l'état actuel de la psychiatrie et sur les problèmes organisationnels, plus sociaux que médicaux à plusieurs égards. On y trouvera un relevé des troubles mentaux et des comportements qui les accompagnent qui, sans être exhaustif, permet de comprendre certains phénomènes généralement cachés à la faveur d'une épistémologie à ce point complexe que seuls les spécialistes peuvent la décoder.
En deuxième lieu, le docteur Grunberg essaie de répondre à la question : que fait-on pour aider et traiter les malades mentaux ? Certes, il ne s'agit pas là d'une critique du système de « désinstitutionnalisation », mais plutôt d'une explication simple permettant de comprendre en quoi cela consiste.
Tout un réseau de services partiels tels que centres de jour, centres de nuit, foyers de transition, pavillons, ateliers protégés, etc., ont été développés pour remplir cette fonction qui avait été assurée auparavant par l'hôpital psychiatrique totalitaire, écrit le docteur Grunberg.
On peut reprocher à l'auteur de ne pas préciser que ce réseau est constamment remis en question, autant au Québec qu'ailleurs, comme insuffisant, ou encore comme ne tenant pas compte des dangers réels de victimisation que peuvent présenter pour la collectivité, les malades mentaux. On peut également prétendre que la section concernant l'insertion sociale du malade psychiatrique comporte une conclusion trop pessimiste quand l'auteur écrit que :
Dans un bon nombre d'instances, le processus de désinstitutionnalisation du malade psychiatrique ne s'est soldé que par le transfert du malade de l'hôpital à un « ghetto psychiatrique », implanté dans la communauté sans plus de liens réels avec la société ambiante pue les « salles de l'arrière » de l'asile.
Il n'en reste pas moins que ces conclusions, l'expérience pratique aidant, s'avèrent on ne peut plus vraies dans beaucoup de cas et qu'il est plus positif de le préciser, que d'éviter de regarder certaines réalités en face. La même approche, très claire, prévaut en ce qui a trait à l'examen des problèmes éthiques de la psychiatrie. Là encore, le docteur Grunberg ne discute pas, mais constate et tranche du même coup plusieurs débats qui sont à la mode dans notre milieu.
Selon lui, « le psychiatre, plus que tout autre médecin, doit faire face au dilemme moral d'avoir aussi bien à préserver l'intérêt de son malade que celui de la société ». De là, prétendre, comme le fait entre autres Thomas Szasz que « la psychiatrie dans la société moderne est devenue un instrument d'agression et de contrôle social pour imposer le conformisme tout comme l'Inquisition imposait le conformisme à partir du XIIe siècle », il n'y a qu'un pas. Mais, face à cette approche, le docteur Grunberg prend position en constatant qu'il « est heureux que la pensée de Szasz, définitivement démagogique, a eu très peu d'effet sur le plan pratique au Québec et au Canada ».
Parallèlement, toutefois, l'auteur de ce chapitre écrit : « II ne fait aucun doute que l'antipsychiatrie, malgré ces écarts de langage et sa démagogie, a permis une prise de conscience salutaire de la psychiatrie, des limites de son pouvoir et de ses applications. »
Sur Wikipedia, ce 3 septembre 2008
Les influences de la théorie de l'antipsychiatrie
Par ailleurs, les thèses anti-psychiatriques ont également grandement influencé les Thérapies systémiques familiales", qui, sans totalement s'affranchir de la terminologie de l'hygiène mentale (Cf. leur dénomination), abordent "la folie" sous l'angle de victime émissaire, sorte de rôle de "fou du roi" qui, par sa conduite, dénoncerait entre autre les mythes familiaux en vigueur dans un système donné. C'est cette dénonciation qui serait désignée de "folie" et stigmatisée. Il est de même du "dissident" soviétique qui doit avoir une bonne dose de "folie" pour dénoncer le mythe du "Paradis des travailleurs".
Oeuvre de Voltaire,
Commentaire sur le livre des délits et des peines
1766, par un avocat de province, extraits
II. — Des supplices
Les supplices recherchés, dans lesquels on voit que l’esprit humain s’est épuisé à rendre la mort affreuse, semblent plutôt inventés par la tyrannie que par la justice
III. — Des peines contre les hérétiques
L’habitude devient loi; et depuis ce temps jusqu’à nos jours, c’est-à-dire pendant plus de sept cents années, on a brûlé ceux qui ont été ou qui ont paru être souillés du crime d’une opinion erronée.
L'homme et le sacré
Roger Caillois, Folio, essais, 1939-1950
Le Bouc émissaire
de René Girard
LGF - Livre de Poche, 1986, résumé, à la FNAC : "Dans le droit fil de Des choses cachées depuis la fondation du monde, René Girard continue sa réflexion sur le "mécanisme sacrificiel". Les persécutions, le Mal sont-ils une fatalité ? Les sociétés humaines sont-elles vouées à la violence ? Un commentaire subtil de l'histoire et des Evangiles propose les éléments d'une réponse.
Les implicites de la politique familiale
Approches historiques, juridiques et politiques
Collectif, Dunod, 2000
La société pure
André Pichot, Champs, Flammarion, 2001
L'isolement en psychiatrie, séquestration ou soin ?
Dominique Friard, Masson, 2002
Circulaire /DGS/DGAS/DHOS/DPJJ 2002/282 du 3 mai 2002
relative à la prise en charge concertée des troubles psychiques
des enfants et adolescents en grande difficulté, extraits :
Les orientations thérapeutiques. Il a donc fallu créer des dispositifs inhabituels pour que la pensée advienne. Notre première question dans ces circonstances n'était pas « que va-t-il penser ? », mais « va-t-il penser ? ».
La contention. Elle peut avoir lieu de deux manières en fonction du niveau de sécurité nécessaire et de l'âge. Pour les préadolescents, on utilise des attaches (poignets, chevilles, ceinture ventrale) pour une durée prolongée, parfois de plusieurs semaines. Ceci nécessite de relever le conflit, et de penser qu'un sujet omnipotent est un enfant terrorisé par un objet interne ; un des buts de la contention est de permettre au sujet de tolérer quelque chose de son impuissance face à ces sensations - émotions internes. Pour les enfants petits, on utilise des enveloppements avec un drap non humide d'une durée de 40 minutes.
L'énigme du don
Maurice Gogelier, Champs, Flammarion, 2002
Sociologies économiques
L'Année sociologique 2005-2 (Vol. 55)
Compter les indiens (Bolivie, Mexique, Etats-Unis)
Résumé. Au nom de quoi identifie-t-on et compte-t-on les « Indiens » dans les Amériques ? Cet article se fonde sur les recensements effectués en 2000 et 2001 aux États-Unis, au Mexique et en Bolivie. En décrivant quelques-unes des batailles provoquées par le comptage des Indiens, les auteurs soulignent leurs liens indissolubles avec des enjeux politiques et suggèrent que des catégories comme l’ethnie et la culture – qui marquent apparemment un progrès dans la connaissance – ont transformé les recensements en pièges introduisant des classifications abusives, renforçant les préjugés et provoquant éventuellement des conflits.
Le "trouble des conduites" de l'enfant, concept psychiatrique discuté
Le Monde, 22.09.05, extrait
Issu des classifications cliniques anglo-saxonnes, ce syndrome, qui se caractérise par des comportements violents et répétés chez l'enfant et l'adolescent, toucherait, selon la littérature scientifique internationale, entre 5 % et 9 % des jeunes de 15 ans. Bien qu'aucune étude épidémiologique n'ait été réalisée en France sur ce sujet, l'Inserm recommande le dépistage et la prise en charge précoce de ce trouble, en familiarisant les familles, les professionnels de la petite enfance et les enseignants à son repérage.
Pas de zéro de conduite pour les enfants de 3 ans
Le livre, chez Eres, 2006
Un monde de fous
Comment notre société maltraite ses malades mentaux
Patrick Coupechoux, Seuil, 2006
Centre Pompidou
La scène judiciaire
Auteurs, acteurs et représentations de la justice
9 octobre - 4 décembre 2006
Petite salle, entrée libre
Lundi 18 Décembre 2006
19:00 La figure de la victime comme nouveau sens de la peine
Avec Frédéric Gros, professeur à l'Université de Paris XII -Didier Peyrat, magistrat au Tribunal de Grande Instance de Pontoise - James Q. Whitman, professeur de droit à l'Université de Yale, États Unis (sous réserve)
Enfants turbulents : l'enfer est-il pavé de bonnes intentions ?
Par le collectif Pas de zéro de conduite pour les enfants de 3 ans
Chez Eres, 2008
Enfants turbulents, page 119 et suivantes