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Septembre 2005 : un mois de prison avec sursis pour « Linlin »
Un mois de prison avec sursis pour « Linlin »
Libération, 16 septembre 2005, extrait
Il était poursuivi pour des nuisances sonores. L'interdiction de paraître dans la commune, requise par la procureure, n'a pas été prononcée. Alain Billault ignore toutefois encore s'il pourra remettre les pieds dans son village. En attendant, il est toujours à l'hôpital.
Société
L'agresseur d'un simplet de village sans remords au tribunal
En juillet 2005, Antoine De Souza avait frappé Alain Billaut, dit «Linlin», le laissant entre la vie et la mort. Seize mois avec sursis ont été requis.
QUOTIDIEN : Mardi 3 octobre 2006, extrait
C'est comme si tout le village avait cogné le simplet. Dans la nuit du 27 au 28 juillet 2005, une seule main a serré le manche de pioche qui se brise sur le crâne ensanglanté d'Alain Billaut, dit «Linlin», 39 ans. Mais à Maillé (Vendée), la majorité des 750 âmes approuve ce tabassage de sang-froid. Le maire a même organisé le soutien à l'agresseur, Antoine De Souza, et fait signer une pétition en mairie (Libération du 12 septembre 2005).
Biquette. Soudeur à carrure de rugbyman, Antoine De Souza, 42 ans, a échappé aux assises. Jeudi dernier, il s'est défendu sans exprimer de remords devant le tribunal correctionnel. D'un ton agacé plutôt, se disant victime de harcèlement, d'insupportables feux de paille humide et de chiffons trop près de la haie mitoyenne, excédé par la chaîne de la biquette qui claque ou les bruits de moteur la nuit. Ce soir-là, c'est la fumée et sa haie bousculée par une charrue qui l'ont mis hors de lui. La préméditation saute pourtant aux yeux des magistrats : De Souza a disséminé dans son jardin «trois ou quatre manches de pioche, pour se défendre». Contre son voisin, qui ne l'a jamais touché. «J'ai tapé dans la masse, a-t-il dit froidement au tribunal. Et, chaque fois qu'il voulait se relever, je l'ai frappé pour qu'il parte pas avant que les gendarmes le prennent. Oui, j'avais le pied dessus. Pas pour m'essuyer les pieds, juste pour pas qu'il s'en aille.»
La victime s'est vidée de son sang. Les pompiers l'ont récupérée de justesse. Les coups «extrêmement violents» ont provoqué un traumatisme crânien, deux incisives, une vertèbre et une côte cassées, la rate éclatée, des hématomes et contusions au ventre, aux jambes, dans le dos. Un médecin a repéré l'usage de plusieurs objets contondants. Une barre de fer, peut-être, mais on ne l'a pas retrouvée. Aux premiers cris, un autre voisin est sorti. Avec une fourche, pas pour appeler des secours.
Les jours suivants, quand Linlin était entre la vie et la mort, la famille De Souza est partie en vacances sans s'inquiéter. Aujourd'hui encore, le handicapé entend mal, souffre de vertiges, de problèmes d'équilibre et de vision, et porte de méchantes cicatrices en étoile sur le cuir chevelu. Après quatre mois avec un déambulateur, il a toujours besoin de soins. Une quinzaine de paroissiens trouvent encore de quoi se déchaîner, signant des attestations en justice qui minimisent les séquelles, disant que Linlin en rajoute, ne boite pas vraiment et n'a jamais les lunettes qu'il doit porter depuis sa sortie d'hôpital.
Sous tutelle. Linlin, dans le pays, on le connaît depuis seize ans. Il vit avec sa mère adoptive, qui l'a recueilli bébé. Avec son 1,80 m et ses 110 kilos, Alain Billaut a l'âge mental d'un gamin de 8 ans. Il est reconnu handicapé à 80 %, déficient mental et sous tutelle d'Etat. Au début, il a été bien accueilli. «C'était le "beda" du village, il jouait avec les enfants de "son âge", dit Anne Bayle, son avocate. Jusqu'au jour où, en se baignant avec eux, il a poussé un enfant qui ne savait pas nager, qu'on a pu repêcher aussitôt, mais la rumeur a démarré, prétendant qu'il avait voulu noyer sciemment un gamin. Il est devenu la bête noire du village.» ...
Enfant de l'assistance, Alain est sous tutelle, invalide à 80 %. A 38 ans, il ne sait pas vraiment lire, ni compter. Cela fait maintenant quinze ans qu'il habite le village avec Marinette Belloeil, qu'il appelle «maman». Marinette n'est pas administrativement sa mère adoptive, elle l'a recueilli à 3 mois. Devant la haine exacerbée du village, elle a lancé la procédure d'adoption.
Au village, c'est devenu un jeu. Quand ils le voient, les gens se moquent de lui, l'excitent. «Il a pourtant juste besoin d'être un peu considéré, qu'on lui parle d'humain à humain. Il ne connaît pas les codes sociaux, tempère Lionel Julien, seul conseiller municipal d'opposition. Ce n'est pas un demeuré, mais il n'a pas l'intelligence des situations. Il est naïf et ne comprend pas que la scierie puisse faire du feu et pas lui.»
Libération, le 12 septembre 2005, extraits
Dans la nuit du 26 juillet, à Maillé (Vendée), un petit village en plein Marais poitevin, un habitant a copieusement assaisonné à coups de barre de fer puis frappé au sol Alain Billault, dit Linlin, jusqu'à ce que les gyrophares des gendarmes arrêtent sa fureur. Tout cela devant deux voisins qui regardaient, la fourche à la main. Après ce passage à tabac entre voisins, l'ambulance a emporté une victime, la rate éclatée, le bras en hématome, les dents cassées, une cheville tuméfiée.
Pétitions. Linlin, c'est un peu le «simplet du village». Mais un «simplet» que le village déteste. Car, aussitôt l'affaire connue, un comité de soutien à l'agresseur s'est créé. Mené par le maire, Laurent Joyeux, contrôleur laitier à la retraite. Sans états d'âme, celui-ci défend l'agresseur : «Débordé par l'exaspération, il a fini par disjoncter.» Puis ajoute : «Il faut le protéger, lui et sa famille, tant que Billault ne respecte pas les règles de vie. Il rôde tous les soirs, à observer les étoiles qu'il dit. S'il continue avec son petit côté provocateur, je ne réponds de rien. Pensez il a même attaché son cheval aux portes de l'église et au monument aux morts.»
Privé de console de jeux, un adolescent tue son père
TF1-LCI, le 26 août 2006
Un adolescent de 14 ans a tué son père d'un coup de fusil de chasse lundi dans l'après midi à Beauvoir-en-Royans, en Isère. Ce dernier, trés sévère, avait interdit à son fils l'utilisation de sa console de jeux. Le mineur, retrouvé prostré, est aujourd'hui en détention provisoire.
Les habitants de Beauvoir-en-Royans, en Isère, sont sous le choc. Un adolescent de 14 ans, d'une famille très modeste, a tué son père lundi dans l'après-midi. Ce dernier, reprochant à son fils de passer trop de temps devant sa console avait menacé de la brûler.
En colère, le jeune homme, qui supportait de moins en moins les mesures éducatives répressives de son père, réplique. De sa fenêtre située au premier étage, il tire, à coups de fusil de chasse, sur son père qui vient d'allumer un feu dans la cour, pour mettre sa menace à exécution. Un seul coup de feu suffit.
Les voisins chez qui l'adolescent, sous le choc, s'est réfugié, appellent immédiatement les pompiers. Découvrant la scène, la mère, et sa fille de 9 ans préviennent quant à elles, la police. En vain, puisque la victime, un artisan de 63 ans, succombera à sa blessure peu de temps après.
Un jeune homme sans histoire
Contacté par LCI.fr, le capitaine Charpentier de la gendarmerie de Pont-en-Royans a précisé que le jeune homme n'avait absolument aucun précédent. "C'est un bon élève, un jeune homme sans histoire", a-t-il précisé. En garde à vue depuis le crime, le mineur est aujourd'hui écroué dans la maison d'arrêt de Vars.
Une enquête a été ouverte au Parquet de Grenoble: les premières investigations ont eu lieu directement après le meurtre. Une commission rogatoire devrait pouvoir rapidement apporter de nouveaux éléments sur le drame.
Dans la Drôme, un chef de famille incestueux tué par sa femme et ses deux filles aînées.
Libération, jeudi 18 août 2005, extrait
En dehors de quelques heures de ménage chez des particuliers, Cinthia - 17 ans - n'échappait pas au joug paternel, pas même à ses désirs sexuels. «Les attouchements ont commencé il y a quatre ans, les viols il y a un peu plus d'un an, dans sa chambre à elle», dit son avocat. La mère, au foyer, n'a rien su, jusqu'à cet été. Le 20 juillet, il y a d'abord eu «la colère noire du père» quand Cinthia a reçu un SMS d'un garçon. Il l'a battue comme plâtre. Et puis sa cadette Mélina a deviné les coucheries de «Dieu» avec Cinthia qui lui a alors révélé le secret, remonté ensuite jusqu'aux oreilles de la mère.
Francine - la mère - et sa tante Elisabeth soutiennent qu'elles ont alors essayé d'alerter «des autorités» sur les viols de Cinthia par le père, «soit la préfecture, les services sociaux, ou la police, la gendarmerie». Un représentant de la loi leur aurait indiqué que la victime devait se déplacer elle-même pour déposer plainte. Mais «pour Cinthia, ça ne suffisait pas de le dénoncer car il ressortirait et reviendrait», explique Me Poizat. Le juge d'instruction Legoater et les gendarmes de la brigade de recherches de Romans n'ont pas encore vérifié l'existence des démarches de l'épouse et de la tante. Un oncle de Francine qui le voyait au maximum «une fois par an» sait pourtant que «Manuel, c'était pas un gentil» : «Il est allé neuf fois en prison pour des bagarres, et la dernière fois pour avoir tiré sur un gars à Lyon». Le casier judiciaire de la victime ayant disparu avec sa mort, les enquêteurs vont devoir reconstituer son parcours de délinquant.
Depuis jeudi soir, ce centre médical à l'excellente réputation traverse une grave crise avec la mise en examen pour « violence sur mineurs » d'une éducatrice suspectée d'avoir maltraité une dizaine de jeunes pensionnaires jusqu'au printemps 2003. L'employée a été placée sous contrôle judiciaire. Le parquet d'Evry a aussi mis en examen le directeur du château et un de ses chefs de service qui n'ont pas signalé le cas alors qu'ils auraient été mis au courant par des collègues, il y a deux ans.
Connue pour son caractère et son autorité naturelle, « elle avait fait l'objet de recadrages pour des punitions injustifiées mais rien ne pouvait nous indiquer de tels agissements avant 2003 », raconte-t-on à la direction de l'établissement.
Le Parisien, 25/06/2005,
suivi d'autres articles concernant les suites d'une enquête initiée dans l'institution spécialisée du château de La Norville (Essonne).
Après l'amour, Bernadette a découpé Luc
Libé, mardi 30 mai 2006, extraits
Il y a quelque chose d'angélique chez Bernadette. Visage lisse, régulier, cheveux blonds sagement coiffés. Une voix douce et une syntaxe naturellement raffinée. Il serait agréable d'écouter parler cette jolie femme de 46 ans, chef du service d'éducation d'une association d'aide aux jeunes en difficulté, Pluriel 94.
«Il fallait qu'on se quitte...» Comme dans un thriller, le récit commence presque joyeusement, par l'évocation d'un rendez-vous amoureux. «Luc m'a appelé vers 23 heures, je suis allé le chercher à la gare RER de Neuilly-Plaisance. Nous étions contents de nous retrouver. A la maison, nous nous sommes fait des bisous, des câlins, puis nous avons bu du vin grec, et on a fait l'amour. C'était un peu violent, mais j'étais consentante. J'avais acheté des mezze chez Picard. Il est venu manger nu, sur mes genoux. Là, j'ai commencé à lui dire qu'il fallait qu'on se quitte...»
Lorsqu'il est remonté, j'ai tiré. Il y avait beaucoup de sang. Je voyais toutes ces choses, le sang, mais je ne me rendais pas vraiment compte, c'était irréel. Je me suis retrouvée avec une hache à la main, je lui ai retiré les bras et les jambes. Un peu après, je me suis couchée, j'ai dormi deux heures. J'avais gardé une main de Luc dans la mienne...» Juste une main, séparée du bras.
Au réveil, Bernadette a tout nettoyé, la hache, ses cheveux, les traces de sang dans la maison. Elle a mis les morceaux de son amant dans sept sacs.
L'arme chargée, la hache neuve, tout était «prêt à l'avance», estime Me Louis, l'avocat de la famille de Luc.
L'avocat général a renoncé à requérir la préméditation. En empathie avec la «vie baroque» de l'accusée, Jean-Pierre Sabatier réclame vingt ans de prison.
Libé, 1er juin 2006
STRASBOURG (AFP), 30 mars 2007 - Une greffière du tribunal de Strasbourg et un policier de la brigade des stupéfiants ont été mis en examen et écroués pour trafic de drogue et blanchiment d'argent après la découverte de 4,5 kg d'héroïne au domicile de la femme, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.
Une troisième personne, mise en examen dans cette affaire uniquement pour des infractions à la législation sur les stupéfiants, a également été écrouée, selon un communiqué du procureur de la République de Strasbourg, Jacques Louvel.
Les juges d'instruction saisis de l'affaire ont suivi les réquisitions du parquet et le juge des libertés et de la détention a ordonné le placement en détention provisoire de ces trois personnes qui ont été incarcérées, selon la même source.
La greffière, mise en examen pour infractions à la législation sur les stupéfiants et blanchiment d'argent, avait admis lors de ses auditions que les 4,5 kg d'héroïne et les produits de coupe découverts lors d'une perquisition en janvier à son domicile avaient été apportés par son amant, un capitaine de police.
Elle avait aussi reconnu qu'elle avait conditionné cette drogue en sachets et qu'elle avait "reçu de son amant des sommes d'argent en espèces qu'elle aurait fait transiter sur son compte bancaire avant de les reverser sur celui du policier", selon le procureur.
Le policier a été mis en examen pour abus de confiance après avoir reconnu qu'il avait détourné des stupéfiants placés sous scellés qu'il était chargé de détruire dans des conditions réglementaires. Il est également poursuivi pour importation, exportation, détention, acquisition, offre ou cession et emploi de stupéfiants.
Le fonctionnaire de police a reconnu qu'il avait effectivement déposé l'héroïne saisie chez sa maîtresse et détourné des scellés de stupéfiants.
Il a cependant réfuté d'autres accusations et expliqué que ses agissements n'avaient d'autre but que "d'approvisionner des informateurs".
Grâce aux indications de la troisième personne mise en examen, les enquêteurs de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) ont pu saisir d'autres produits stupéfiants auprès de deux autres personnes, notamment 370 g d'héroïne qui lui auraient été remis par le policier, selon ses déclarations.
Cette affaire a démarré en janvier 2007 grâce à "des renseignements précis et vérifiables" qui ont été communiqués à l'IGPN, la police des polices.
Une information judiciaire a été ouverte dès le 18 janvier et une commission rogatoire délivrée à l'IGPN a abouti dimanche à la mise en garde à vue des trois suspects, selon le procureur.
Mais si vous ne croyez pas à une marche arrière de la ministre de la Justice, qu’espérez-vous obtenir par ces actions?
Rien. En clair, on va foutre le bordel. Après, on verra bien. J’avais aussi proposé de séquestrer Rachida Dati, mais malheureusement tous les avocats qui auraient pu assurer sa garde à vue sont en grève. Peut-être la situation évoluera-t-elle dans les jours à venir…
20Minutes.fr, éditions du 15/10/2007
Interview de Bertrand Wattez, bâtonnier d’Hazebrouck, fortement opposé à la réforme de la carte judiciaire et à la fermeture de son tribunal.