« C'est pas gagné ! | Voulons nous des enfant [maghrébins] barbares ? » |
A l'heure de l'astronavigation
Point de vue
La réplique du juge d'instruction dans l'affaire des "terroristes" de Tarnac, par Thierry Fragnoli
LE MONDE | 27.01.09 | 10h10 • Mis à jour le 27.01.09 | 12h08, extraits
4. Il ne nous a pas échappé que le principe est la liberté, et l'exception la détention provisoire, ce que nous mettons en application, puisque nous avons dans chacun de nos cabinets beaucoup plus de personnes libres sous contrôle judiciaire que détenues. Par ailleurs, un autre principe, trop évident pour être inscrit dans le code de procédure pénale puisqu'il relève du simple bon sens, est tout aussi important : il faut se garder d'avoir des propos péremptoires sur un dossier dont on ignore exactement la teneur.
5. La décision et la durée de la détention provisoire résultent de la stricte application des textes votés par le Parlement, lesquels disposent notamment que, pour des motifs liés aux nécessités de l'instruction (sincérité et sécurité des investigations), la détention peut paraître nécessaire, sans préjuger de la suite du dossier.
L'utilisation faite du verbe "croupir" évoque la situation douloureuse de nos prisons, ce dont nous avons collectivement conscience, mais on rappellera que le pouvoir de voter le budget de la nation, et celui d'ordonner la rénovation des établissements pénitentiaires, n'est pas du ressort des magistrats.
[...] S'il est coutumier, et compréhensible, que les familles et les avocats des personnes mises en examen s'expriment sur un dossier d'instruction dans le cadre d'une stratégie de communication, il est beaucoup plus surprenant de voir les élus de la nation prendre position sur un dossier en cours, en dehors de tout cadre légal, la séparation des pouvoirs invitant, me semble-t-il, à plus de retenue. J'ai trop de respect pour les fonctions de M. Vallini, et l'Assemblée à laquelle il appartient, pour oser imaginer que ce principe républicain fondateur puisse ne pas être partagé entre nous.
La plupart des magistrats ont été fortement, et durablement, marqués par les débats de la commission présidée par M. Vallini, dont l'un des enseignements, que chacun devrait faire sien, est qu'il faut toujours prendre du recul en se gardant de hurler avec les loups… et qu'il me soit permis d'ajouter : quelles que soient la couleur de leur pelage et la tonalité de leurs hurlements.
Point de vue
Tarnac et la présomption d'innocence : réponse au juge Fragnoli, par André Vallini
LE MONDE | 29.01.09 | 10h52 • Mis à jour le 29.01.09 | 11h04, extrait
Le député que je suis, et qui s'estime en devoir de s'intéresser au bon fonctionnement des pouvoirs publics, s'estime aussi en droit de le faire, y compris lorsqu'il s'agit de l'institution judiciaire qui ne saurait échapper à l'intérêt des élus de la nation.
Devant l'érosion des droits de la défense dans les affaires de terrorisme (réel ou supposé), érosion qui pour être légale n'en est pas moins dangereuse pour les droits fondamentaux, l'avocat que j'ai été comme le citoyen que je demeure s'estiment en droit comme en devoir d'exercer la vigilance qui s'impose.
Enfin, je maintiens, sans qu'il s'agisse à mes yeux d'un "propos péremptoire", que tous les magistrats, y compris ceux du pôle antiterroriste, doivent toujours avoir à l'esprit le principe cardinal de notre procédure pénale qu'est la présomption d'innocence. Un principe qui implique que la liberté doit être la règle et la détention provisoire l'exception, a fortiori quand existent des possibilités de contrôle judiciaire très strict de nature à empêcher les prévenus de se concerter ou d'échapper à la justice. Là encore, l'expérience montre que ce rappel n'est pas toujours inutile.
200 ans d’histoire en ligne sur http://www.letempsarchives.ch
LE TEMPS a souhaité assurer les conditions de conservation et de consultation à long terme du patrimoine écrit dont il est dépositaire et ainsi rendre accessible une source d’information inestimable. Chaque article de chaque édition est à présent disponible de manière électronique.
La une du 19 décembre 1957
La filière économique ES ? "Une blague", pour M. Sarkozy
LEMONDE.FR | 28.01.09 | 12h13 • Mis à jour le 28.01.09 | 12h53
La qualité du bac ES est dans le collimateur du président de la République, qui plaide pour un rééquilibrage des filières. "Il y a une filière économique pour vos enfants. C'est une blague", s'est exclamé le président de la République en déplacement, mardi 27 janvier, à Châteauroux (Indre). "Parce que la filière économique ES, mettez vos enfants dedans, et ils ne peuvent pas se permettre de se présenter dans les meilleures écoles économiques. Qu'est-ce que cela veut dire ? On dit à ton gosse, fais la filière économique, tu pourras faire de l'économie et à l'arrivée ils ne peuvent pas se présenter [aux concours]. Ce n'est pas admissible", a poursuivi le président de la République.
M. Sarkozy entend reprendre la réforme des lycées, retirée en catastrophe avant Noël face à la crainte d'un mouvement lycéen majeur. "On la fera", a-t-il assuré. "Je ne peux plus accepter qu'au lycée, on aille dans la filière prestigieuse S pour des mauvaises raisons. Si on va dans la filière prestigieuse parce qu'on aime les maths ou qu'on veut être ingénieur parfait. Mais aujourd'hui, ce n'est pas le cas. Il y a 47 % des lycéens qui y sont. Parce qu'on veut mettre tous les bons élèves dans la filière S et tous ceux qui n'ont pas la chance d'avoir la bosse des maths dans les autres filières, comme ES".
En réalité, les bacheliers ES représentent 42 % des élèves des classes préparatoires aux grandes écoles de commerce. Ils suivent l'option dite économique. Mais les élèves de cette filière ont moins de chance d'intégrer les écoles les plus prestigieuses. En 2008, les bacheliers ES représentaient 30 % des admis à HEC, 23 % à l'Essec (66,3 % pour les S) et 31 % à l'ESCP-EAP.
Arnaud Leparmentier
SABOTAGES SNCF
Affaire Coupat : "Le dossier n'est pas vide"
NOUVELOBS.COM | 23.01.2009 | 16:48
Répondant aux critiques sur la détention de Julien Coupat dans le cadre de l'enquête sur les sabotages de lignes TGV, le procureur de la République de Paris assure que la mise en examen du jeune homme est justifiée.
Le dossier n'est pas vide" concernant Julien Coupat, mis en examen dans l'enquête sur les actes de malveillance contre des lignes TGV de la SNCF, a affirmé vendredi 23 janvier le procureur de la République de Paris Jean-Claude Marin. Le député socialiste André Vallini a dénoncé vendredi dans un entretien à Libération des abus de la détention provisoire des personnes de Tarnac, "une exploitation politique de cette affaire par le gouvernement", et notamment le "zèle de Michèle Alliot-Marie" contre les gauchistes. Interrogé sur RTL, le procureur a ironisé: "Je pense que André Vallini a une connaissance très complète du dossier de l'instruction, ce qui lui permet de prendre cette position".
Présumé innocent
"J'ai une lecture assez complète de ce dossier et je n'arrive pas à la même conclusion", a-t-il affirmé. "Ce dossier n'est pas vide." "Je ne dis pas que Julien Coupat est coupable, (...) il est encore présumé innocent, il dispose d'une défense efficace, mais le juge est en train de voir si les éléments qui sont dans le dossier sont à charge ou pas suffisamment à charge à l'égard de ce garçon et d'autres", a-t-il nuancé. "Les leçons d'Outreau n'ont pas été tirées, et on continue à abuser de la détention provisoire qui conduit à enfermer des présumés innocents sans casier judiciaire", estime André Vallini. "Les jeunes de Tarnac n'ont jamais été violents". (Avec AP)