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Un test pour la lutte anti-corruption
Angolagate, mardi 27 octobre 2009, le Temps, extrait
Un test pour la lutte anti-corruption
Sylvain Besson
Le verdict est attendu mardi dans le retentissant procès du trafic d’armes vers l’Angola. Du fils déchu de François Mitterrand à l’oligarque qui voulait devenir maire de Jérusalem, le verdict du procès de l’Angolagate, attendu ce mardi à Paris, va mettre en scène une galerie de portraits rarement vue dans l’histoire judiciaire française. Tanks russes, comptes suisses, personnalités achetées à coups de millions de dollars, l’affaire est devenue un emblème de la lutte contre la corruption.
Angolagate: Pasqua, Gaydamak et Falcone vont faire appel (avocats)
AFP 27.10.09 | 15h41
Le sénateur Charles Pasqua et les hommes d'affaires Pierre Falcone et Arcadi Gaydamak vont faire appel de leur condamnation à des peines de prison ferme dans l'affaire de vente d'armes de l'Angolagate, a-t-on appris mardi auprès de leurs avocats.
Arcadi Gaydamak "a été relaxé pour la moitié" des chefs pour lesquels il était poursuivi et "il a été condamné à 6 ans ferme. C'est regrettable", a réagi son avocat Me Pierre Haïk, qui "bien sûr, va interjeter appel".
L'avocat de Pierre Falcone, Me Emmanuel Marsigny, a pour sa part jugé "totalement démesurée" la peine de 6 ans de prison infligée à son client, avec une incarcération immédiate.
"En ne cherchant pas d'autres responsabilités, notamment au niveau des instances politiques, alors que l'information a démontré que l'ensemble des services de l'Etat était parfaitement informé du rôle de mandataire de Pierre Falcone, le tribunal a donné une fausse lecture à ce dossier", a-t-il affirmé.
"Il est bien évident que nous allons immédiatement interjeter appel et déposer une demande de mise en liberté", a-t-il ajouté.
"C'est une première manche dans cette bataille judiciaire", a affirmé l'avocat. "Nous allons demander (...) que l'ensemble des documents dissimulés par les autorités françaises, encore classés secret défense à ce jour, soient communiqués à la cour" en prévision du procès en appel.
Concernant Charles Pasqua, pour la première fois condamné à de la prison ferme, son avocat Me Lef Forster a considéré que "le jugement n'est pas fondé".
Le sénateur UMP des Hauts-de-Seine aurait reçu plusieurs centaines de milliers de dollars contre son lobbying en faveur des intérêts angolais.
"Il ne pouvait savoir l'origine des fonds", a insisté Me Forster, qui a dénoncé "une décision d'une sévérité extrême", rappelant que "des approximations ne fondent pas des certitudes".
Après avoir contacté son client, Me Forster a déclaré à la presse que M. Pasqua était "tout à fait surpris du traitement qu'on lui a fait subir, en omettant tous ses états de service. C'est un homme qui a risqué sa vie pour la patrie, qui s'est dévoué pour la patrie".
Le romancier Paul-Loup Sulitzer, condamné à 15 mois de prison avec sursis et 100.000 euros d'amende, s'est déclaré "personnellement soulagé", mais a estimé que la justice avait été "excessivement dure" pour Pierre Falcone, dont il a serré le bras à l'audience après l'énoncé de sa peine.
5 commentaires
Créé le 30.10.09 à 04h00 | Mis à jour le 30.10.09 à 04h00, 20 minutes.fr
«Ce n'est pas à 82 ans que je vais commencer une carrière de délateur!» Condamné lundi à un an de prison ferme dans l'affaire de l'Angolagate, Charles Pasqua a pourtant tenté, hier, d'entraîner avec lui Edouard Balladur, Alain Juppé et Jacques Chirac. «Tout le monde était au courant des ventes d'armes à l'Angola», a-t-il lâché dans une interview au quotidien payant Le Figaro.
Les principaux intéressés ont démenti. «S'il y a eu des rétrocommissions illégales, nous n'étions pas au courant», a ainsi réagi Alain Juppé au sujet de la vente illicite de 420 chars, 150 000 obus, 12 hélicoptères et 6 navires de guerre à l'Etat africain. Invité de LCI, Dominique de Villepin a affirmé que Jacques Chirac ne savait «rien» non plus dans cette histoire. Pour démêler le vrai du faux, Charles Pasqua a réclamé la levée du secret-défense. La charge en revient désormais à une commission spéciale, dont l'avis sera «suivi», a assuré, hier, le ministre de la Défense, Hervé Morin. W
V. V.
Pasqua : "Chirac a débloqué 900 000 francs" pour libérer deux pilotes
LEMONDE.FR avec AFP | 30.10.09 | 22h36, extraits
On n'arrête plus Charles Pasqua. L'ancien ministre de l'intérieur affirme dans une interview au Journal du dimanche, à paraître samedi 31 octobre, que Jacques Chirac, alors président de la République, a "débloqué 900 000 francs" pour la libération des deux pilotes français détenus en Bosnie et libérés fin 1995, et que cet argent lui avait été remis par Dominique de Villepin.
"Je suis un animal de combat. On m'a cherché, on va me trouver."
[...] "Alors, poursuit-il, quand je vois qu'Alain Juppé, Edouard Balladur, ou même Villepin ne se souviennent de rien, cela n'est pas sérieux !".
France Info - 11:35, extrait
Après le renvoi vendredi de Jacques Chirac en correctionnelle dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris, les réactions dans la presse étrangère se multiplient.
Outre atlantique, le New York Times rappelle qu’un « procès le mettrait dans une position inconfortable : le dernier chef d’Etat français à être passé en jugement est le maréchal Pétain ».
En Grande-Bretagne, The Guardian estime que ce serait « une chute spectaculaire pour un homme qui était passé en quelques années du statut de cynique manipulateur politique à celui de grand-père de la nation ». Le quotidien anglais met également en perspective cette affaire avec l’actualité de l’Angolagate et du procès Clearstream. The Guardian en profite pour mettre en ligne une série de photographies de Jacques Chirac pendant les années 1970.
Le Times ironise de son côté sur le fait que ces accusations rattrapent l’ancien président de la République alors qu’il n’a jamais été aussi populaire, tandis que son correspondant à Paris revient sur son blog sur les soupçons de corruption et de fraude qui ont entaché la carrière politique de Jacques Chirac.
France, samedi 31 octobre 2009, le Temps, extrait
Jacques Chirac renvoyé en correctionnelle
Sauf avis contraire du Ministère public, l’ex-président sera renvoyé devant un tribunal pour l’affaire des emplois douteux lorsqu’il était maire de Paris. Une première sous la Ve République.
Ce devait être sa rentrée. Son grand retour après la déprime qui avait suivi son retrait de la vie politique, il y a deux ans et demi. Ces photos de vacances si tristes avec Bernadette sous la pluie de Biarritz devaient bientôt être oubliées. Dans quelques jours, la sortie du premier tome de ses Mémoires devait entamer une nouvelle séquence, dont un passage sur le divan de Michel Drucker le 29 novembre, jour de son 77e anniversaire, devait être le point fort. Las…
Le temps, comme la distance, n’enlève rien aux affaires. Le vent judiciaire est venu secouer Jacques Chirac jusqu’au désert de l’Atlas où il passe des vacances en famille. Ainsi donc une juge d’instruction, Xavière Simeoni, a osé braver l’avis du Parquet et renvoyer l’ancien président de la République devant un tribunal correctionnel pour détournement de fonds et abus de confiance. Des délits passibles de 10 ans de prison! Sauf coup de théâtre (le Ministère public a cinq jours pour faire appel), Jacques Chirac se retrouvera dans les prochains mois dans un prétoire.
LE MONDE | 31.10.09 | 11h52 • Mis à jour le 31.10.09 | 11h57, extrait
Est-ce un mot d'ordre ? Les prémices d'une fronde ? Ou bien tout simplement un baroud d'honneur ? La séquence judiciaire qui vient de se terminer par le renvoi de Jacques Chirac devant le tribunal correctionnel marque en tout cas le grand retour des juges d'instruction sur le devant de la scène. On sait leur disparition programmée, Nicolas Sarkozy n'en fait pas mystère. Mais coup sur coup, ces juges du siège, indépendants de tout pouvoir politique, viennent d'infliger de sévères avertissements à ceux qui souhaitent leur suppression.
Il y eut ainsi, en ce seul mois d'octobre, le renvoi de l'homme d'affaires Jean-Marie Messier en correctionnelle, contre l'avis du parquet, dépendant, lui, de la chancellerie. Puis les peines d'une grande sévérité prononcées dans le procès de l'Angolagate, à l'encontre, entre autres, de Charles Pasqua: un an de prison ferme, alors que le parquet avait requis une condamnation à trois années d'emprisonnement avec sursis. Et enfin, là encore, contre l'avis du parquet, la traduction, vendredi 30octobre, d'un ancien président de la République devant des juges, pour des faits d'"abus de confiance" et de "détournement de fonds publics". Et l'on attend, en janvier 2010, le jugement que rendra le tribunal correctionnel dans l'affaire Clearstream. Une relaxe en faveur de Dominique de Villepin constituerait un véritable camouflet pour M.Sarkozy.
Tout se passe comme si, en l'espace de quelques semaines, les juges avaient voulu rappeler aux décideurs, mais aussi à l'opinion publique, l'importance de leur rôle. Et le contre-pouvoir qu'ils représentent.
LEMONDE.FR avec Reuters et AFP | 07.11.09 | 08h37 • Mis à jour le 07.11.09 | 08h37, extrait
Condamné à trois ans de prison dont un an ferme dans le cadre d'une affaire de trafic d'armes à destination de l'Angola dans les années 1990, Charles Pasqua ne compte pas payer les pots cassés seul. Dans un entretien au Journal du dimanche, samedi 7 novembre, et une lettre à tous les parlementaires français, il met de nouveau en cause l'ex-président Jacques Chirac et Dominique de Villepin, ex-secrétaire général de l'Elysée et ancien premier ministre et rejette les accusations portées contre lui tout en promettant une série des révélations.
Dans la lettre datée du 5 novembre, il réfute l'accusation selon laquelle il se serait rendu coupable d'un trafic d'influence pour l'attribution d'une décoration à un des principaux protagonistes de l'Angolagate, le milliardaire israélien Arcady Gaydamak, en échange de 1,5 million de francs (225 000 euros). Il assure qu'Arcady Gaydamak a obtenu cette décoration en 1996 pour son rôle dans la libération de deux pilotes français détenus en Bosnie, "avec l'aval du président de la République" de l'époque, c'est-à-dire Jacques Chirac, "qui a assuré le financement initial des opérations". M. Chirac avait indiqué mercredi ne pas avoir "un souvenir très précis de cette affaire".