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Hortefeux lance l’idée d’un couvre-feu pour mineurs délinquants
Voir aussi Les déracinés de la Creuse : « Puisque l'Etat défend l'Etat... »
Voir également Tristes tropiques de la Creuse, un ouvrage paru en novembre 2004
"Lévi-Strauss a su transformer ses expériences en systèmes de pensée"
LEMONDE.FR | 03.11.09 | 19h42 • Mis à jour le 03.11.09 | 19h54, extrait
"Les sujets traités par Lévi-Strauss sont transversaux et susceptibles de toucher un large public", explique Roland Pourtier, géographe, professeur à l'université Paris I Panthéon-Sorbonne, après l'annonce, mardi 3 novembre, de la mort de l'ethnologue, à l'âge de 100 ans.
En quoi la lecture de Lévi-Strauss vous a-t-elle marqué ?
Je ne suis pas ethnologue de formation, mais géographe. Cela dit, j'ai effectué l'essentiel de mes recherches sous les tropiques, en Asie et en Afrique noire. La lecture de Tristes Tropiques s'est donc imposée très tôt dans mon parcours d'étudiant. C'est une œuvre majeure, essentielle par son approche philosophique de l'anthropologie.
Il y a dans Tristes Tropiques un relativisme qui m'a toujours surpris. Lévi-Strauss interroge des pratiques que nous réprouvons totalement dans notre système de valeur. Prenez l'exemple de l'anthropophagie. Il a une façon très intéressante de la présenter : dans nos sociétés occidentales, nous éloignons les indésirables, tandis que dans d'autres sociétés, on les ingère ! Lévi-Strauss va très loin dans le relativisme culturel. Mais cette ouverture d'esprit a permis de mettre en question notre propre système de valeur qui prétend à l'universalité. Or, on ne peut être ethnologue sans se poser la question de l'universalité.
Hortefeux lance l’idée d’un couvre-feu pour mineurs délinquants
France Info - 22:40, extrait
Le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, a "lancé l’idée d’un couvre-feu ciblé sur des mineurs délinquants" de moins de 13 ans, mardi soir, à Paris, lors des "rencontres de Beauvau" organisées avec des élus de la majorité présidentielle. “La part des mineurs (dans la délinquance) a augmenté de près de 5% en un an, pour atteindre 18%”, a assuré Brice Hortefeux, en ajoutant que cette délinquance des mineurs était également “de plus en plus violente, avec l’apparition d’armes blanches et d’armes létales”. Elle est par ailleurs “de plus en plus jeune et elle se féminise”, a-t-il souligné. Dans ces conditions, “je suis de plus en plus partisan d’une mesure qui aurait le mérite de la simplicité, de la lisibilité et de l’efficacité : qu’un jeune de moins de 13 ans qui aurait déjà commis un acte de délinquance ait une interdiction de sortie nocturne s’il n’est pas accompagné d’un adulte”, a-t-il dit, spécifiant : il ne s’agit “pas d’une décision, c’est une réflexion”.
Décès de Lévi-Strauss: Sarkozy réagit
AFP, 03/11/2009 | Mise à jour : 19:48
Le président Nicolas Sarkozy a rendu hommage ce soir dans un communiqué à Claude Lévi-Strauss, "l'un des plus grands ethnologues de tous les temps", créateur "de l'anthropologie moderne" et "humaniste infatigable", décédé dans la nuit de samedi à dimanche.
Sarkozy "rend hommage à l'humaniste infatigable, à l'universitaire curieux, toujours en quête de nouveaux savoirs, à l'homme libre de tout sectarisme et de tout endoctrinement qu'incarnait M. Claude Lévi-Strauss", selon un communiqué de la présidence. "Il salue la mémoire d'un très grand savant, toujours ouvert au monde, qui a créé l'anthropologie moderne et a porté au plus haut la réputation des sciences humaines et sociales françaises", ajoute le communiqué.
"Universitaire engagé, il quitte la France pendant la Seconde Guerre mondiale en raison des lois raciales du régime de Vichy et s'engage dans les Forces françaises libres", rappelle l'Elysée. "Récemment, il se déclarait très inquiet de la disparition de nombreuses espèces vivantes, végétales et animales, et s'interrogeait sur l'évolution du monde et l'impact des activités de l'homme sur la planète", ajoute le communiqué.
Le chef de l'Etat avait rendu visite à Claude Lévi-Strauss l'an dernier à l'occasion de ses 100 ans, afin de "lui dire la reconnaissance de toute la nation".
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La réalité de la délinquance des mineurs
France Info - Hier, 12:26, extrait
L’idée lancée hier par Brice Hortefeux visant à empêcher les mineurs délinquants de sortir le soir, sauf s’ils sont accompagnés par un adulte, provoque de vives réactions : inapplicable pour certains, pas fondée pour d’autres. Le point sur la réalité de la délinquance des mineurs en France.
Sur son blog, le sociologue Laurent Mucchielli, directeur de recherche au CNRS explique qu’"on ne voit absolument pas sur quoi peut reposer ce nouvel emballement politico-médiatique" et démonte un à un les arguments du ministre de l’Intérieur.
Délinquance des mineurs : les contre-vérités de Brice Hortefeux
LEMONDE.FR | 04.11.09 | 19h14 • Mis à jour le 04.11.09 | 20h26, extrait
Le ministre de l'intérieur, Brice Hortefeux, a "lancé l'idée d'un couvre-feu ciblé sur des mineurs délinquants" de moins de 13 ans, mardi 3 novembre. Directeur de recherche au CNRS, le sociologue Laurent Mucchielli, qui vient de publier, avec Véronique Le Goaziou, La Violence des jeunes en question (Champ social, octobre 2009), commente les principaux arguments avancés par M. Hortefeux.
"La part des mineurs [dans la délinquance] a augmenté de près de 5 % en un an, pour atteindre 18 %."
J'avoue ne pas comprendre comment le ministre de l'intérieur peut lancer de tels chiffres dans le débat public. Les mineurs représentent 18 % des personnes "mises en cause" dans les statistiques de police et de gendarmerie, mais ce chiffre est pratiquement stable depuis cinq ans, alors qu'il était monté à 22 % en 1998. Et il faut bien se rendre compte que ces résultats sont orientés par les priorités de l'action policière, qui sélectionnent une partie de la réalité.
Rachida Dati : un mineur n’a rien à faire dehors à 1h du matin
France Info - Hier, 18:15, extrait
Hier, Brice Hortefeux a fait une proposition visant à empêcher les mineurs délinquants de sortir le soir, sauf s’ils sont accompagnés par un adulte. Une proposition qui provoque de vives réactions : inapplicable pour certains, pas fondée pour d’autres. Rachida Dati estime qu’un mineur n’a rien à faire "dans la rue à minuit, une heure ou deux heures du matin." "S’il n’y a pas d’environnement structuré, il faut aider les parents, ou les parents s’en moquent et il faut prendre en charge les mineurs."