Guaino rapproche Hollande et « les notables apeurés de Vichy »

Politique | 23 juillet 2012, le JDD
Guaino rapproche Hollande et "les notables apeurés de Vichy"

"Scandalisé" par le discours du chef de l'Etat sur la rafle du Vél d'Hiv, Henri Guaino a reproché lundi, sur BFMTV, à François Hollande d'associer toute "la France" à l'événement tragique. "Ma France était à Londres depuis le 18 juin", a indiqué le député UMP des Yvelines.

Déjà, la semaine dernière, sur i-Télé, Henri Guaino avait vertement reproché à François Hollande de "parler pour ne rien dire", évoquant l'allocution du 14-Juillet du chef de l'Etat. L'ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, désormais député des Yvelines, a marqué son profond désaccord avec le discours pour le 70e anniversaire de la rafle du Vél d'Hiv, prononcé dimanche par François Hollande.

Invité lundi de la matinale de RMC-BFMTV, Henri Guaino est revenu sur les mots du président - "La vérité, c'est que la police française s'est chargée d'arrêter des milliers d'enfants et de familles (...) La gendarmerie les a escortés jusqu'aux camps d'internement. La vérité c'est que le crime fut commis en France par la France." Le député UMP a expliqué qu'il était "scandalisé" par de telles déclarations. "Ma France était à Londres depuis le 18 juin. (François Hollande) n'a pas parlé au nom de la France que j'aime", s'est encore emporté le proche de Nicolas Sarkozy.

Si Henri Guaino a reconnu que "ce qui a été commis au Vel d'Hiv est une horreur, une abomination", il a donc repris l'argumentaire déjà développé dimanche par le gaulliste Nicolas Dupont-Aignan et, dans un registre plus sévère, le souverainiste proche du FN Paul-Marie Coûteaux. Ces derniers ont tenu à différencier les Français qui ont leur part de responsabilité dans la rafle et "la France". "La France n'a rien à voir avec cela", a martelé lundi matin Henri Guaino pour qui "François Hollande se sent peut être proche des notables apeurés qui se sont rués à Vichy". Une attaque qui n'a toutefois pas été reprise, pour le moment, par d'autres ténors de l'UMP.

Le président d'honneur du MRC, Jean-Pierre Chevènement, s'est également dit en désaccord lundi avec les propos de François Hollande. "C'est occulter les accords passés avec la gestapo par René Bousquet, alors secrétaire général de la police, agissant pour le gouvernement de Vichy. C'est faire comme si Pétain était la France et comme si le véritable coup d'Etat opéré le 10 juillet 1940 par un gouvernement de capitulation n'avait pas existé", argumente-t-il sur son blog.

Dans un communiqué, le président du groupe socialiste, républicain et citoyen à l'Assemblée, Bruno Le Roux, a tenu à réagir à la polémique, qu'il juge "dommageable et attristante". Selon lui, rappeler le rôle de la France dans la rafle du Vel d'Hiv' n'est pas "faire injure aux Français qui ont combattu cette horreur". "Ce n’est pas jeter le pays dans la repentance et la culpabilisation collective. C’est avoir le courage de regarder son Histoire en face, avec ses lumières et ses ombres. C’est vouloir travailler à une mémoire partagée dans laquelle la communauté nationale puisse se retrouver tout entière. Là est la grandeur d’une Nation", conclut le député.

Lire aussi : Hollande sur le Vél d'Hiv, des éloges et quelques critiques