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Procès Kerviel: David Koubbi répond aux attaques d'Olivier Metzner
Par DavidKoubbi (Express Yourself), publié le 09/07/2012 à 17:18, mis à jour à 19:13, extraits
Défense-spectacle, pas d'arguments nouveaux, présence de Tristane Banon... David Koubbi, l'avocat de Jérôme Kerviel lors du procès en appel, répond ci-dessous aux attaques de Me Olivier Metzner et des journalistes.
Olivier Metzner a la particularité de se mêler de dossiers qui ne le regardent pas, ou plus en l'occurrence. Voilà deux fois que cela se produit dans des dossiers dont j'ai la charge. N'importe qui, à sa place, se serait fait discret à la suite de la condamnation infligée à Monsieur Kerviel en 2010. Car cet avocat est l'auteur de la défense qui -depuis l'invention du droit et des Tribunaux, tous pays confondus- a abouti au résultat le plus sévère et le plus inique: 4,9 milliards sur la tête d'un homme, 5 ans de prison, 3 fermes. Le tout sur un préjudice purement déclaratoire, c'est à dire prétendu par une partie sans expertise judicaire ("je le dis donc on me croit"), sur un dossier dans lequel la plupart des pièces proviennent d'une seule partie au procès, la Banque. Avec un dossier donc risiblement bancal, en droit et en fait. Je me rappelle qu'il donnait une interview sur les marches du Palais, immédiatement après la condamnation, indiquant qu'il se mettrait au travail en vue de l'appel "dans les jours qui arrivent" et qu'il allait "reprendre le combat" ...
[...] Les médias m'ont reproché mon arrivée au Palais le dernier jour du procès et notamment la présence de Tristane Banon. Quand ce n'est pas ça, c'est autre chose. Restent donc "les médias" et notre "défense spectacle", ma "canne", mon "cocard " et Mademoiselle Tristane Banon. Si j'ai bien lu les articles de Pascale Robert Diart pour laquelle le procès est déjà perdu (journalisme, prescience ou incantation?), de Monsieur Soufflant qui décrit "ma canne ouvragée" et me compare à "Dr House", de la très objective Olivia Dufour qui sort un livre en même temps que Dame Chapelotte - ancienne conseillère en communication de Jérôme Kerviel - dans la même maison d'édition, le tout sans jamais prévenir Monsieur Kerviel... Ce ne sont pas "les médias" ce sont quelques "journalistes" qui ont cru bon de répéter dans tous leurs articles qu'il n'y avait rien de nouveau en appel (sauf à n'avoir pas lu ce qui précède, cela ne résiste pas à l'analyse et ils sont censés "informer" leurs lecteurs). Nous leur répondrons un par un de manière étayée, histoire qu'on puisse passer à autre chose. Et ça ne leur plaira pas. Ce sont des dossiers dans l'affaire qui méritent qu'on s'y penche et qu'on explique ce qu'il s'est passé à ceux que cela intéresse.
[...] Mais les "journalistes" - pas tous, les quelques précités - savent toujours mieux que vous ce qui vous concerne et parlent à votre place. Comme des scénaristes. C'est d'ailleurs à ça qu'on les reconnaît. Alors, ils vous font incarner le personnage qui leur manque dans leur histoire (lisez Story). Dans mon cas, c'est très clairement l'ancien "cancre", pas très classique, grande gueule, faiseur et imbu de sa personne, ancien boxeur... Ils vous collent des adjectifs disqualificatifs et des postures, des intentions, ils commentent vos engagements et font de vous ce qui les arrangent... Si l'on s'amuse à faire le suivi de cette tribune il suffira, afin de savoir si je dis vrai, de vérifier si la Générale, l'un quelconque de ses avocats ou encore les quelques "journalistes" précités m'attaquent et me font condamner.
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Taubira évoque un sondage non-publié
AFP Mis à jour le 06/10/2012 à 17:08 | publié le 06/10/2012 à 17:05
Christiane Taubira a dit aujourd'hui qu'elle voulait "partir à la reconquête de l'opinion" concernant la prison et les sanctions pénales, en s'affirmant "optimiste" au vu d'un sondage commandé mais non publié par ses prédécesseurs à la Chancellerie, dont elle a révélé l'existence.
"Je vais vous donner un vrai scoop", a déclaré la ministre de la Justice lors d'un colloque organisé au Sénat sur le thème "Pour en finir avec la primauté de l'emprisonnement en matière correctionnelle: la contrainte pénale communautaire".
Elle a dit avoir "découvert, il y a quelques jours", qu'une étude avait été "commanditée par le ministère de la Justice" et réalisée par l'institut Ipsos auprès de 3.000 personnes.
"77% de ces personnes considèrent que la prison ne permet pas de lutter contre la récidive ni de la prévenir, et 64% estiment que les aménagements de peine constituent un levier important pour éviter la récidive", a-t-elle affirmé. "Cette étude n'a pas été publiée", pas plus que "le numéro du magazine de la Chancellerie" qui devait y être consacré, a-t-elle ajouté. Son entourage a précisé que ce sondage avait été réalisé en 2009, à l'appui d'une étude finalisée en 2011.
La Chancellerie a publié le mois dernier une circulaire de politique pénale destinée à rompre avec le "tout carcéral", notamment en encourageant les aménagements de peine. La ministre a également lancé une "conférence de consensus" sur la prévention de la récidive, visant à rechercher des "réponses pénales efficaces".
"Je souhaite un consensus qui nous permette de partir à la reconquête de l'opinion publique, qui a été fortement endoctrinée, qu'on a convaincue que la petite délinquance, c'était juste des crimes en miniature et que la prévention c'était d'enfermer le plus longtemps et le plus sévèrement possible", a déclaré la ministre.
Or, le sondage resté dans les tiroirs de la Chancellerie prouve, selon Christiane Taubira, que cette opinion publique "reste lucide" et ne dit pas forcément à propos des délinquants: "qu'on les mette tous en prison!". "Cela me conforte dans l'idée que dans ce pays (...) il y a des fondamentaux que même un ou deux quinquennats n'arrivent pas à démolir", a-t-elle commenté.
De source http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/10/06/97001-20121006FILWWW00376-taubira-evoque-un-sondage-non-publie.php