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Décembre 2005, Emily a retrouvé ses maîtres
L'affaire Emily, ou à quoi travaillent efficacement les autorités françaises : un dossier bouclé en à peine plus d'un mois même si le cas d'un animal débarqué clandestinement sur le territoire pose des problèmes d'ordre sanitaires et administratifs. Mais ce n'est pas un enfant.
CHICAGO (AFP), 2 décembre 2005 - L'odyssée d'une chatte américaine, échouée dans l'est de la France après deux mois de tribulations par camion, bateau et crochet par la Belgique, s'est achevée jeudi par des retrouvailles avec ses maîtres à l'issue d'un retour en avion en classe affaires.
Filmée et photographiée par des médias locaux, Emily a retrouvé dans le Wisconsin (nord) Nick, un garçon de neuf ans, ravi de pouvoir la caresser à nouveau. "C'est une de ces choses que vous attendez et attendez encore, et lorsque cela arrive, cela vous bouleverse", a affirmé les larmes aux yeux la mère du garçon, Lesley McElhiney, à la chaîne de télévision locale WISN.
AEROPORT DE ROISSY (AFP), 1 décembre 2005 - Le chat américain, qui avait voyagé en octobre plus de trois semaines en bateau avant de se retrouver en Lorraine, est reparti vers les Etats-Unis jeudi en classe "business-first" sur un vol de Continental airlines, a-t-on appris auprès de la compagnie.
AEROPORT DE ROISSY (AFP), le 30 novembre 2005 - Un chat américain, qui avait voyagé en octobre plus de trois semaines en bateau, pour se retrouver dans la région de Nancy, va repartir chez lui jeudi en classe "business-first" sur Continental airlines.
Emily, chatte tigrée de type européen âgée d'environ un an, avait été trouvée fin octobre par les employées de l'entreprise Raflatac SAS, fabricant d'étiquettes adhésives à Pompey, près de Nancy, en ouvrant un conteneur de papiers scellé, en provenance d'Appleton, dans le Wisconsin.
APPLETON, Wisconsin (AP), le 12 novembre 2005 - Emily va rentrer chez elle. La petite chatte américaine qui avait voyagé clandestinement dans un conteneur de bobines de papier, avant d'être retrouvée par une employée d'une usine fabriquant du ruban adhésif près de Nancy (Meurthe-et-Moselle), pourra retourner aux Etats-Unis d'ici la fin du mois.
NANCY (AFP), 28 octobre 2005 - Un chat américain qui a voyagé plus de trois semaines en bateau enfermé dans un conteneur retrouvera ses maîtres aux Etats-Unis, dans le Wisconsin, grâce aux employées d'une entreprise de la région de Nancy qui l'ont découvert.
Emily, chatte tigrée de type européen âgée d'environ un an, a été trouvée mardi par les employées de l'entreprise Raflatac SAS, fabricant d'étiquettes adhésives à Pompey, près de Nancy, en ouvrant un conteneur de papiers scellé, en provenance d'Appleton, dans le Wisconsin.
"On était étonnées que le chat ait pu survivre si longtemps sans eau, sans nourriture", ont indiqué vendredi les employées qui supposent que l'animal a dû suivre une souris et se laisser enfermer dans un conteneur en partance pour l'Europe.
Le félin "affamé, amaigri mais en pleine forme" portait un collier avec un numéro d'identification et le numéro de téléphone de son vétérinaire aux Etats-Unis, ce qui a permis de contacter ses propriétaires, à Appleton.
"Ils étaient fous de joie. Ils croyaient l'avoir perdu après une absence de près d'un mois", a raconté à l'AFP Joëlle de Becker, une des employées qui a découvert l'animal. C'est sa collègue, en charge de l'export dans la société et à l'aise en anglais, qui s'est chargée de contacter les propriétaires.
"Moi, je me suis occupée des relations avec la fourrière et les services vétérinaires", a fièrement expliqué Melle de Becker.
Car le cas d'un chat débarqué sans identité sur le sol français n'est pas simple, a confirmé la directrice départementale des services vétérinaires Régine Marchal. "Il est devenu Français de fait et on ne peut pas le refouler vers les Etats-Unis sans vérification", a-t-elle expliqué.
"Il aurait dû être euthanasié sur le champ mais la fourrière a plaidé notre cause auprès des services vétérinaires et si un rapatriement n'avait pas été possible, nous l'aurions adopté", a assuré l'employée de Raflatac.
Pour l'instant, le chat a été placé à la fourrière animale de Nancy où il doit rester en quarantaine "au moins trente jours", a indiqué le responsable du refuge Jean-Pierre Burger.
"C'est une très belle histoire. Nous sommes en train d'activer les réseaux pour faire en sorte que l'animal soit accueilli sans souci par les autorités américaines", a-t-il précisé.
La famille américaine a envoyé une photo de leur chatte avec leur fils ainsi que tout son dossier médical car l'animal était à jour de ses vaccins. Ces papiers sont en cours de vérification par les services vétérinaires, a-t-on précisé à la préfecture de Meurthe-et-Moselle.
"Il faut maintenant voir si le chat pourra rentrer seul ou devra être accompagné, et qui va payer le billet d'avion", a indiqué l'employée de Raflatac. "Avec des collègues, nous sommes prêtes à cotiser pour qu'il retrouve ses maîtres", a-t-elle assuré.
[...] Un récent sondage (1) apprend que 60% des Français ont plutôt une mauvaise opinion du fonctionnement de la justice. Autre donnée, 89% d’entre eux jugent qu’elle n’est pas assez rapide. Ce que partage l’USM qui soulève le manque cruel de fonctionnaires dans les juridictions. "La machine judiciaire tourne à vide avec des jugements non dactylographiés, des audiences sans greffiers ou des capacités d’enregistrement informatique trop faibles", souligne le livre blanc. À ces déficiences s’ajoutent parfois des locaux en piteux état. "Les magistrats en ont assez de porter le chapeau des dysfonctionnements qui incombent aux pouvoirs publics depuis des années", lance Dominique Barella, estimant que "malheureusement, les Français ont la justice que l’État leur offre". Et ce dernier n’est pas dans sa période la plus généreuse.
(1) Enquête ISPOS-LCI-le Point du 12 janvier.
L'Humanité, 16 janvier 2004