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A Vitry, des jeunes « dégoûtés »
A Vitry, des jeunes "dégoûtés" par la condamnation du meurtrier de Sohane
20Minutes.fr avec AFP, éditions du 08/04/2006, extrait
La cité Balzac de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), où Sohane est morte brûlée vive en 2002, était partagée samedi entre le sentiment des parents d'une condamnation "dure mais juste" et celui des plus jeunes "dégoûtés" par un verdict si "lourd".
Dans la nuit de vendredi à samedi, la cour d'assises du Val-de-Marne a condamné Jamal Derrar, 22 ans, à vingt-cinq ans de réclusion criminelle pour avoir brûlé vive Sohane Benziane en octobre 2002 dans un local à poubelles de la cité, et Tony Rocca à huit ans de prison ferme pour complicité.
"Les jeunes sont dégoûtés, 25 ans c'est trop", témoigne un copain de Jamal qui travaille à la boucherie Abdel. "Moi à son âge j'aurais pu faire la même chose pour faire flipper une meuf. La vérité c'est qu'il n'a pas fait exprès".
"Ce matin, une vieille m'a dit qu'il faudrait rétablir la peine de mort pour Jamal", ajoute ce copain qui préfère rester anonyme. A côté de lui, "El Hadj", un vieux monsieur de 85 ans, estime que Jamal devrait "passer le restant de ses jours en prison". Ce matin, visiblement énervé, il en a parlé avec un de ses fils, de 24 ans, pour qui Jamal aurait dû "prendre 4 ou 5 ans, pas plus".
Une mère de famille arrive avec sa fille adolescente, elle voudrait donner son avis mais n'ose pas. "On est dans une zone où l'on a pas le droit de parler parce qu'il y a trop de menaces". On comprend que pour elle la peine est juste, mais elle s'en tient à répéter: "il faut que je parte d'ici, ça fait 25 ans et je n'en peux plus".
Assis sur les marches devant un immeuble de la cité, deux jeunes sont plongés dans Le Parisien et l'article consacré au procès de Sohane mais ils ne veulent pas parler: "on sait rien, on sait rien".
enquête
Gros plan sur le meurtrier de Sohane et sa bande
L'Humanité, le 20 avril 2006, extraits
Délinquance. La condamnation de Jamal Derrar n’a pas fait que des heureux à la cité Balzac de Vitry. Le résultat d’une peu glorieuse solidarité, qui évoque d’autres faits divers récents.
... Ce qu’ils estiment être leur « honneur » est poussé au paroxysme : Ali, interrogé par la présidente de la cour d’assises sur ce qu’il pense de la profanation de la stèle, clame : « Ceux qui l’ont fait ont sans doute des raisons. » La bande se doit de respecter des codes rigides et impérieux. À chacun de ses membres de prouver sa loyauté. « Dans le cadre de conventions très codifiées, rappelait devant la cour l’expert psychiatre Henri Grynszpan, Jamal Derrar devait se construire une façade, une image acceptable pour lui et les autres, mettant en jeu une notion de réputation et d’honneur. Se sentant humilié par Sohane, il a utilisé la force pour la contraindre. La force de caractère est l’élément le plus déterminant. C’est la loi du plus fort qui domine. » L’apparence prime. Quiconque déroge aux respects des valeurs émises par le groupe est sanctionné de ne plus en être. Et donc de ne plus exister.
Paradoxalement, la « bande du H », ce groupe de garçons qui a basculé dans la criminalité, jusqu’au terrible drame d’octobre 2002, suscite de la compassion. Tous partagent une misère affective et sexuelle, incapables de vivre une relation épanouie dans une cité où l’amour ne peut s’afficher, où le qu’en-dira-t-on fait des ravages, où chaque « mâle » s’estime propriétaire de la virginité des filles de sa famille. Sohane est morte, victime d’une « poignée d’imbéciles », de mentalités archaïques, d’un désastre social et économique et d’une misère morale et culturelle. Mais combien y a-t-il de cités Balzac dans une France minée par une crise qui n’en finit pas ?
La mort au bout de l'appareil photo dans une cité d'Epinay
Libération, 29 octobre 2005, extraits
C'était en plein après-midi, et la victime circulait avec femme et enfant dans l'une des rues du quartier d'Orgemont quand son regard a été attiré par les réverbères, d'un modèle original.
Confusion. Mais, dans ce champ de tours HLM, son initiative a, semble-t-il, été mal perçue. Selon les premiers témoignages, un groupe de jeunes l'a encerclé. A-t-il refusé de ranger l'appareil ou de donner sa pellicule ? «C'est plutôt l'appareil qui devait les intéresser», commente-t-on au parquet de Bobigny. La situation a complètement dégénéré. «Tout est parti très vite et de manière très confuse», selon une source policière. Les jeunes l'ont passé à tabac, sous les yeux de sa femme et de sa fille, restées dans la voiture. Sous les yeux aussi d'un certain nombre de témoins qui ne sont pas intervenus. Une supérette, un bar-PMU et une pharmacie contribuent en effet à rendre ce secteur plutôt animé. «Personne ne lui est venu en aide», commente-t-on chez les enquêteurs.
La brigade criminelle de la police judiciaire parisienne a été saisie de l'enquête, qui s'annonce «difficile et complexe» dans un «milieu où la police n'est pas la bienvenue», selon la même source qui évoque des premiers témoignages «confus et divers».
Epinay : la mort en 90 secondes
Le Figaro, le 1er novembre 2005, extraits
Le Figaro a pu reconstituer le scénario de l'agression mortelle de Jean-Claude Irvoas, un quinquagénaire venu prendre des photos d'un lampadaire pour son travail, filmée jeudi seconde après seconde par une caméra de surveillance. Le film des événements, qui se sont déroulés sous les yeux de la femme et de la fille de la victime, est accablant.
15 h 53 m 50s : après un rapide repérage, Jean-Claude Irvoas, qui porte un T-shirt vert sous une veste noire, s'arrête devant le lampadaire et regarde autour de lui. Il hésite visiblement avant de sortir l'appareil numérique que sa fille, âgée de 16 ans, lui a prêté pour l'occasion. A cet instant, la caméra filme tout autour de lui des grappes d'adolescents qui «tiennent les murs» tandis qu'un enfant, vêtu d'un pull-over rouge, sillonne la contre-allée en vélo. «Situé au pied d'une cité sensible, cet endroit est un des hauts lieux du trafic de stupéfiants à Epinay, explique le maire (UDF), Hervé Chevreau. C'est d'ailleurs pour tenter de le sécuriser que nous avons décidé, au début de l'année, d'y implanter une caméra dans l'espoir que la police municipale puisse, en temps réel, contrôler ce qui s'y passe.»
15 h 54 mn 20s : trois jeunes gens vêtus de jeans et de vestes de survêtement entrent dans le champ, filmés par la caméra 15 et prennent le photographe en filature alors qu'il s'apprête à regagner son véhicule. En un clin d'oeil, l'un des agresseurs rejoint Jean-Claude Irvoas et tente de lui arracher son appareil photo. Une mêlée s'ensuit, en partie masquée par un saule voisin. Sur l'image, on devine qu'un des jeunes rabat précipitamment sa capuche sur son visage. C'est alors que la victime, qui a réussi à repousser l'un des assaillants au sol, tente de s'enfuir. En vain : il est aussitôt rattrapé par l'un des jeunes gens et s'effondre, terrassé par un coup porté au niveau de la tête.
Epinay : l’agression mortelle du photographe aux assises
lefigaro.fr, 19/11/2007, extraits
Roué de coups par quatre jeunes, il s’était effondré en 2005 alors qu’il venait de photographier du mobilier urbain.
Quelques jeunes désœuvrés, un lampadaire parmi tant d’autres, un appareil photo peut-être un peu trop beau, une caméra de vidéosurveillance efficace, et un père de famille bien sous tous rapports : tels sont les principaux ingrédients du procès qui s’ouvre aujourd’hui devant la cour d’assises de Seine-Saint-Denis.
Accusés de «vol avec violence ayant entraîné la mort» ou de complicité, quatre garçons âgés de 21 à 25 ans répondent de l’agression mortelle perpétrée le 27 octobre 2005 contre Jean-Claude Irvoas. ...
Début janvier, un quatrième comparse, Icheme Brighet, est à son tour arrêté. Vols, violence, usage et trafic de cannabis figurent pêle-mêle sur le casier judiciaire des quatre agresseurs présumés. Immortalisé par une caméra de vidéosurveillance, le déroulement des faits est d’une effrayante clarté. Après s’être garé rue de Marseille à 15 h 53, Jean-Claude Irvoas s’approche du lampadaire. Les habitués du quartier –l’un des hauts lieux de la drogue à Épinay– guettent ostensiblement le quinquagénaire, juste avant que celui-ci ne regagne son véhicule. ...
«Tout se joue en vingt secondes», indique une source proche du dossier. Un laps de temps sur lequel la cour risque fort de s’attarder si elle veut pouvoir affiner le rôle de chacun : sur cette séquence précise, le film est partiellement occulté par la présence d’un arbre dans le champ de vision de la caméra.
Meurtre de Ghofrane : 23 ans de réclusion contre les deux accusés
La cour d'assises des mineurs avait requis 30 ans contre les deux meurtriers présumés de Ghofrane Haddaoui
Par Libération.fr avec AFP
LIBERATION.FR : vendredi 13 avril 2007, extraits
Deux jeunes hommes reconnus coupables du meurtre à coups de pierre de Ghofrane Haddaoui, une jeune femme de 23 ans, en 2004 à Marseille, ont été condamnés vendredi à 23 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises des mineurs des Bouches-du-Rhône.
... Selon l’avocat, il s’agit du maximum de la peine que les deux jeunes hommes encourent, l'accusation ayant rejeté l’excuse de minorité qui divise la peine par deux. Les deux jeunes gens étaient mineurs au moment des faits et sont âgés aujourd’hui de 20 et 19 ans.
Quand les sportifs pètent les plombs
Psy. Pression, caractère, problème d'ego, entourage, passé, les raisons de « dégoupiller » sont nombreuses et le phénomène de plus en plus fréquent.
ladepeche.fr | 21 Mars 2006, extraits
Pression des entraîneurs, des présidents, des sponsors et des médias, mais aussi milieu social, vécu antérieur, entourage, abus d'alcool, de substances illicites, personnalité fragilisée, problèmes familiaux ou professionnels, ego surdimensionné : les causes du « pétage de plombs » sont multiples et les sportifs n'y échappent pas. ...
Tyson et Monzon des cas à part
Il y en a chez qui le « pétage de plombs » est presque naturel, culturel, tant ils ont en eux cette violence cette rage qu'ils ne peuvent contenir. À 25 ans d'intervalle, Carlos Mozon et Mike Tyson font partie de ceux-là.
Marc Cécillon condamné à 20 ans de prison
lefigaro.fr avec AP, 10 novembre 2006, extrait
Au terme d'un réquisitoire sévère de près de deux heures, alternant droit et morale, Françoise Pavan-Dubois a estimé que la préméditation était « caractérisée ». Pour la représentante du ministère public, « quand il est parti de chez lui, Marc Cécillon avait le dessein arrêté de tuer son épouse si, dans une dernière humiliation, celle-ci s'opposait à lui devant tout le monde ».
« Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité mais j'en suis bien loin en demandant 15 ans », a expliqué Françoise Pavan-Dubois, qui manifestement a entendu l'appel d'Angélique Cécillon, l'une des deux filles du rugbyman. Cette dernière avait demandé jeudi soir au jury un peu de clémence.
Me Richard Zelmati, l'avocat de Marc Cécillon, s'est quant à lui efforcé, dans sa plaidoirie, de démontrer que le crime de son client n'était pas un geste prémédité. Me Zelmati s'est également attaché à citer des individus connus qui ont tué leur femme et leur condamnation : « Carlos Monzon, 11 ans de prison, Bertrand Cantat : huit ans ».
Pas de pitié pour le héros de Bourgoin
Article paru dans l'édition du Monde du 12.11.06, extraits
La cour d'assises de l'Isère a condamné l'ancien champion de rugby à vingt ans de réclusion pour le meurtre avec préméditation de son épouse. Sa fille avait appelé à la clémence
... La veille, Angélique, la fille aînée de l'accusé, s'était levée une dernière fois pour inciter la cour et les jurés à la clémence. « Mon père n'a pas pu vouloir une chose pareille. Je pense qu'aujourd'hui, il est déjà puni. » C'est à elle et à sa soeur cadette, Céline, que l'avocate générale avait tenu à s'adresser en ouvrant son réquisitoire. La peine de quinze ans de réclusion criminelle qu'elle s'apprêtait à requérir était la « sanction d'un trouble social » et « elles n'avaient pas à s'en mêler ». « Elle est destinée à compenser la déchirure de l'ordre social, quelles que soient les exhortations des victimes. » La cour et les jurés de l'Isère l'ont écoutée, qui sont allés largement au-delà de ses réquisitions.
D'un site perso, parmi d'autres articles
Viol : 13 et 15 ans de prison
pour les époux Okpara
NOUVELOBS.COM | 23.06.2008, extrait
L'ancien joueur du PSG et sa femme étaient jugés pour viol, torture, et asservissement de leur fille adoptive, Tina. Linda Okpara a été condamnée à 15 ans de prison.
PARIS (AP), 26 mars 2007 - Le 6 octobre 2001, "La Marseillaise" est copieusement sifflée au Stade de France lors d'une rencontre France-Algérie. L'épisode fait scandale. Le 11 mai 2002, nouvel affront: l'hymne est chahuté dans la même enceinte par les supporters corses lors de la finale de la Coupe de France de football entre Lorient et Bastia. Jacques Chirac réagit aussitôt en quittant la tribune. "C'est inadmissible et inacceptable", tonne-t-il. Le président de la Fédération française de football, Claude Simonet, devra même se fendre d'une déclaration d'excuse "à la France". La réaction ne tardera pas: la loi de sécurité intérieure défendue en 2003 par Nicolas Sarkozy crée un "délit d'outrage" au drapeau et à l'hymne national, passible de six mois de prison et de 7.500 euros d'amende. Dans la foulée, la loi Fillon rend obligatoire à compter de la rentrée 2005 l'enseignement de "La Marseillaise" à l'école primaire.
DOMINIQUE BODIN
« Le hooliganisme est très différent des violences urbaines »
Article paru dans l'édition du Monde du 23.03.07
Dominique Bodin, sociologue de l'université de Rennes, spécialiste des supporteurs et de la sécurité, commente la résurgence de la violence dans les stades de football français
Vos questions sur le sexe dans le foot
20Minutes.fr, éditions du 13/05/2008
A quelques semaines de l'Euro, Jérôme Jessel sort «Sexus Footballisticus» (Danger Public) et a répondu à vos questions. Top models, tabou autour de l'homosexualité et rumeurs de vestiaires étaient à l'ordre du jour.