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Mort du petit Nicolas : perpétuité pour la grand-mère
Mort du petit Nicolas : perpétuité pour la grand-mère
TF1/LCI, le 27/01/2006
La cour d'assises du Bas-Rhin a condamné vendredi Mary-Thérèse Veira à la perpétuité, la mère à 26 ans de prison, l'oncle à 16 ans et le père à 10 ans. Tous ont été déclarés coupables d'actes de torture et de barbarie ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Nicolas, 9 ans, est décédé en août 2003 à Strasbourg au terme de six semaines de "corrections" de plus en plus violentes.
La grand-mère du petit Nicolas, mort de sévices familiaux à l'âge de 9 ans, a été condamnée vendredi par la cour d'assises du Bas-Rhin à la réclusion criminelle à perpétuité, la mère de l'enfant à 26 ans de réclusion, son oncle à 16 ans et son père à 10 ans. Ces condamnations sont assorties des peines de sûreté prévues par le code pénal en cas d'actes de torture et barbarie. A l'énoncé des condamnations, les quatre proches parents de Nicolas n'ont pas eu un geste de réaction.
Les jurés, sept femmes et deux hommes, ont globalement suivi les réquisitions de l'avocat général Marc Montagnon. Il avait requis la réclusion criminelle à perpétuité pour Marie-Thérèse Vieira, 55 ans, et une peine de réclusion de 28 à 30 ans pour Isabel Holzmann, 33 ans. Les jurés ont été plus sévères pour l'oncle maternel Bruno Vieira, 23 ans, (18 à 20 ans requis) et pour le père de Nicolas, Fernand Holzmann, 48 ans, reconnu lui aussi coupable d'actes de torture et de barbarie commis en juillet et août 2003.
Personnalité "diabolique"
La peine a été plus lourde pour les deux femmes, mère et fille, dont les actes de barbarie entre le 7 et le 9 août ont entraîné la mort de l'enfant sans intention de la donner, contrairement aux agissements des deux hommes, selon la cour et les jurés.
Jeudi, l'avocat général avait souligné le rôle moteur et la personnalité "diabolique" de Mme Vieira, parmi les quatre accusés. Selon lui, c'est une femme tyrannique, froide et violente, incapable de remord sans qui "Nicolas serait encore là aujourd'hui".
Vendredi, à l'issue des débats, Isabel et Fernand Holzmann ont affirmé qu'ils aimaient leur fils et regrettaient ce qui s'était passé. "Je n'arrive pas à faire le deuil de mon fils", a dit Fernand. Bruno Vieira, l'oncle maternel, a exprimé lui aussi ses regrets, mais la grand-mère, Marie-Thérèse Vieira, désignée par tous les protagonistes du procès comme la principale instigatrice des sévices, a affirmé qu'elle n'avait "rien à ajouter".
La défense de Fernand et Isabel Holzmann s'était attachée vendredi à rectifier l'image, qui a surgi au cours des débats, d'un matriarcat violent, froid et tyrannique, incarné par Marie-Thérèse Vieira et sa fille Isabel, face à deux accusés masculins prétendument dominés et moins coupables: le mari et le frère d'Isabel.
Une "marâtre" adepte des méthodes de la "Gestapo"
Me Florent Girault, l'avocat du couple, avait aussi tenté de mettre Fernand hors de cause pour les actes de torture et de barbarie, tout en qualifiant l'oncle maternel de "bras armé" et de "bourreau" au service de Marie-Thérèse Vieira.
Sans contester qu'Isabel ait commis des actes de torture et de barbarie les 7 et 8 août 2003, veille de la mort de l'enfant, il avait tenté de démontrer qu'elle n'était pas une "mère indigne". Il avait en outre relevé que les experts avaient un doute sur l'auteur du coup ayant entraîné la mort de l'enfant, donné soit par la mère l'avant veille du décès, soit par la grand-mère la veille. "La seule grave erreur de Mme Holzmann est d'avoir accueilli chez elle un véritable prédateur, en la personne de sa mère", une "marâtre" adepte des méthodes de la "Gestapo", a-t-il insisté.
Nicolas est mort d'une hémorragie cérébrale, défiguré par les coups et le corps marqué de 70 ecchymoses, après six semaines de "corrections" de plus en plus violentes et de privations d'eau, sous prétexte qu'il était "turbulent" et énurétique. Me Girault a également mis en cause les services sociaux qui n'ont pas apporté toute l'aide requise à cette famille démunie qui demandait un appartement plus grand que leur trois pièces où ils vivaient à six depuis dix ans.
LEMONDE.FR/AFP 16.09.05 | 14h58 - Une mère de 36 ans a été condamnée vendredi à 20 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises du Haut-Rhin, à Colmar, pour avoir violemment battu sa fille de 8 ans à coups de fer à repasser avant de la noyer dans sa baignoire, fin 2002 à Mulhouse. Nadine Serwa, mère de cinq enfants nés de trois pères différents, a exprimé ses regrets dans une dernière déclaration en sanglots devant la cour. Elle a finalement entendu prononcer d'une peine conforme aux réquisitions de l'avocat général. Souffrant d'une légère déficience mentale, la petite Shanon, alors placée en institut médico-éducatif, était morte le soir du 28 décembre 2002, alors qu'elle passait les vacances de Noël chez sa mère, décrite par l'accusation comme fortement dépendante à l'alcool. Ce soir-là, la mère, désireuse de rejoindre à tout prix son compagnon pour pour passer la soirée avec lui, cherchait une solution de garde pour Shanon, mais personne ne voulait prendre en charge la fillette qui craignait de rester seule et se mettait à pleurer de plus en plus fort. Nadine Serwa s'était alors saisie soudainement du fer à repasser posé dans le salon pour frapper à la tête la fillette qui criait de douleur. Elle l'avait alors entraînée dans la salle de bains. "Elle est tombée, je la vois saigner, je veux aller la soigner. Je voulais lui donner un bain pour qu'elle se calme", a déclaré Nadine Serwa à la cour. La mère fait couler de l'eau mais la fillette ne veut pas obéir. Elle dit alors avoir eu un "flash", se voyant mettre ses mains dans la baignoire pour enfoncer Shanon dans l'eau. Quand les cris cessent, la fillette est morte noyée.
MULHOUSE (AP), 30 décembre 2002 - Après plusieurs heures de garde à vue, une jeune mère de 33 ans a avoué lundi avoir frappé sa fille de huit ans qui est décédée à la suite des coups, apprend-on auprès du parquet de Mulhouse (Haut-Rhin).
C´est la mère elle-même qui avait alerté les policiers dimanche pour leur dire qu´elle avait trouvé sa fille morte dans la baignoire de l´appartement où elle vivait dans le quartier des Côteaux[*].
La jeune mère qui a tenté d´incriminer d´autres personnes a déclaré qu´elle avait agi sous l´emprise de l´alcool en frappant son enfant avec un fer à repasser.
Une autopsie de la victime devrait être pratiquée dans les jours qui viennent. Sa mère sera présentée à un juge d´instruction lundi soir ou mardi matin.
La fillette avait été retirée à sa mère par la DDASS et lui avait été confiée seulement pour les fêtes de fin d´année.
[*] Avec plus de 10 000 habitants, les Coteaux font-ils partie de ces « quartiers sensibles » qui défraient la chronique et inquiètent riverains et pouvoirs publics ? A en croire les CRS affectés à Mulhouse depuis plusieurs mois pour une mission de sécurisation, « la situation n'est pas si terrible que ça ». Comparé à certaines cités de la région parisienne, l'ensemble immobilier des Coteaux, avec ses tours massives plantées sur une colline au milieu de carrés de verdure, souffre surtout de son urbanisme bâclé. Si, de l'extérieur, ces rectangles imposants peuvent boucher l'horizon, certains habitants de ces tours de 40 mètres de hauteur ont, eux, une vue imprenable sur les Vosges ! De plus, ce quartier a tricoté un important tissu associatif, surtout autour de la crèche, de l'école maternelle et du centre culturel.
Le Point, 21/06/01 - n° 1501
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