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Le caméléon : « pour quelques jours d'amour, ça valait le coup »
NDLR : De mes notes, de 2005. Les liens sont anciens et ne fonctionnent plus. Depuis, tous les journaux ont modifiés leurs sites mais on peut retrouver de nombreuses informations sur Internet. Aujourd'hui, Monsieur Bourdin s'exprime lui-même par l'intermédiaire de Youtube. Dans l'une de ses vidéos, il met en garde ceux qui se risqueront à interpréter ses discours ou à de quelconques diagnostics.
En 2005, l'expert psychiatre a dit de lui que sa « dangerosité est évidente ». On ne peut que donner raison à l'expert, le caméléon a démontré combien ces dispositifs et des professionnels de la protection de l'enfance pouvaient se faire berner par un adulte... ou de ces expertises et histoires qui peuvent faire rire tout comme indigner ou faire pleurer, une variante du cours du 8 janvier 1975 de Michel Foucault.
PAU (AFP), 15 septembre 2005, extraits - "Je suis venu pour assumer, je reconnais ce que j'ai fait", a-t-il indiqué au tribunal.
A la barre, il a souligné son besoin d'amour, déjà formulé la veille devant le tribunal correctionnel de Grenoble, qui l'a condamné à 18 mois de prison dont 14 mois avec sursis, couverts par sa détention préventive, pour avoir tenté de se faire passer pour un enfant disparu en montagne.
Frédéric Bourdin, 31 ans - Il avait été confié à l'Aide sociale à l'enfance et scolarisé pendant trois semaines en classe de quatrième dans un collège de Pau.
Frédéric Bourdin était arrivé en gare d'Orthez le 3 mai - Ce n'est que le 8 juin que l'usurpateur avait été démasqué par un surveillant, qui l'avait reconnu dans un reportage télévisé consacré à ses mystifications.
Le Caméléon : L'invraisemblable histoire de Frédéric Bourdin
de Christophe D'Antonio
Télémaque, mars 2005...
Présentation de l'éditeur. Un imposteur. Un manipulateur redoutablement intelligent qui a réussi à tromper une famille américaine en prenant la place de son enfant disparu. C'est l'histoire de Frédéric Bourdin, telle qu'on peut la lire dans la rubrique des faits divers. C'est vrai, Frédéric Bourdin a beaucoup menti. Vrai aussi, il voyage depuis des années sous de fausses identités et manipule les autorités en se faisant passer pour un mineur en danger, Vrai encore, il a passé 6 ans dans les prisons américaines, condamné pour avoir, à 24 ans, usurpé durant plusieurs mois l'identité d'un adolescent de 13 ans. Une étrange affaire dans laquelle la justice du Texas s'est montrée aussi sévère qu'aveugle, en fermant les yeux sur l'attitude suspecte de la famille du garçon disparu. La personnalité et l'histoire de Frédéric Bourdin sont pourtant bien plus complexes et surprenantes que ne l'imaginait Christophe D'Antonio en débutant son enquête sur ce jeune homme énigmatique, qui suscite la curiosité autant qu'il inspire le trouble, Frédéric Bourdin, véritable caméléon, a donné à l'auteur les clés pour comprendre son invraisemblable histoire. Christophe d'Antonio est allé chercher les pièces de ce passionnant puzzle aux quatre coins de la France et jusqu'au Texas.
Biographie de l'auteur. Christophe D'Antonio est journaliste. Son enquête sur Frédéric Bourdin l'a mené jusqu'au Texas. Durant plus de six mois, il a recherché et rencontré tous les protagonistes de cette invraisemblable histoire : famille, éducateurs, juges, avocats, psychiatres et agents du FBI. Christophe D'Antonio a débuté sa carrière comme reporter à l'agence Reuters, avant de devenir rédacteur en chef adjoint du magazine Gala. " Le caméléon" est son premier ouvrage publié.
«Je venais de purger six ans de prison aux Etats-Unis pour avoir pris l'identité d'un autre enfant disparu et m'être installé dans sa famille. J'étais seul. Je ne me sentais pas bien», a plaidé Bourdin.
«J'ai décidé de voir s'il était encore possible pour moi d'exister. Je savais qu'en me faisant passer pour cet enfant, on s'occuperait de moi. Je savais aussi qu'on découvrirait mon imposture, que j'irais en prison. C'était une sorte de suicide. Mais pour quelques jours d'amour, ça valait le coup», affirme encore Bourdin.
«Je sais, j'ai fait une connerie»», lâche Bourdin.
Son avocat, Me Sébastien Villemagne, insiste sur l'enfance difficile : «Il a été violenté entre 6 et 11 ans par un voisin. Puis a subi de nouvelles violences lorsqu'il s'est retrouvé en foyer. Ces agressions n'ont jamais été punies. C'est contre l'autorité qu'il en a avant tout», dit-il.
L'expert psychiatre s'attache à décrire «une personnalité complexe, un être manipulateur, séducteur, pervers, dont la dangerosité est évidente» et se dit «pessimiste sur son évolution».
Le Figaro, 15 septembre 2005
Grenoble (Isère)
D'autres vidéos de Frédéric Bourdin sur fr.youtube.com
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Une semaine d'actualité dans le Sud-Ouest
Revue de presse n°152 - Du 6 au 13 juin 2005
SOCIETE
Le célèbre usurpateur d'identité Frédéric Bourdin interpellé à Pau
Cette fois, Frédéric Bourdin, dit le Caméléon, a frappé fort. A 31 ans, il a réussi à tromper la vigilance des services sociaux, des magistrats et des professeurs en se faisant passer pour Francisco Hernandez-Fernandez, un adolescent espagnol de 15 ans. Soi-disant orphelin (ses parents ont été tués dans un accident de voiture), victime de maltraitances dans les foyers d'accueil espagnols, il raconte avoir pris la fuite et se retrouve bien désoeuvré dans le sud de la France.
L'histoire mélodramatique de Francisco Hernandez-Fernandez fait mouche et émeut jusqu'aux larmes la personne orthézienne qui l'a recueilli. C'est alors le branle-bas de combat des services sociaux. Francisco est placé au foyer Saint-Vincent-de-Paul de Pau et parvient à berner son entourage, jusqu'à se retrouver à 31 ans scolarisé en classe de 4ème au collège Jean Monnet de Pau. La casquette vissée sur le crâne, Frédéric-Francisco s'est parfaitement intégré à son nouvel univers scolaire. "Un imposteur certes, mais quel merveilleux acteur. Il paraissait un peu plus âgé que ses camarades, deux ou trois ans de plus. De là à lui donner 31 ans. Je n'en reviens toujours pas" déclare Claire Chadourne, principale du collège, à Xavier Sota de SUD-OUEST (10/06).
La belle histoire aurait pu continuer quelques mois de plus mais un reportage télévisé, consacré à l'usurpateur, a brisé le scénario bien huilé de Frédéric Bourdin. Il a été interpellé la semaine dernière et placé en garde à vue. Laissé en liberté, Frédéric devra comparaître en septembre pour "possession et utilisation de faux". Le jeune homme semble déjà regretter son escale béarnaise : "A Pau, j'ai eu ce que je voulais, j'adorais les gamins et les gens qui s'en occupaient, ils me traitaient comme l'un d'entre-eux" déclare-t-il, cité par LE NOUVEL OBERSERVATEUR sur site Internet (11/06).
Frédéric Bourdin n'est pas un inconnu. Il a déjà "créé" une vingtaine de personnages, se faisant passer pour un homme d'affaires, un séminariste ou encore un adolescent muet. En 1997, il avait défrayé la chronique après s'être infiltré dans une famille américaine et pris la place du fils disparu depuis trois ans. Le FBI s'était aperçu de la supercherie et Frédéric avait écopé d'une peine de six ans ferme.
Le forcené se rend
Mise à jour le jeudi 11 mai 2006, 8 h 53, Radio-Canada
L'homme qui était juché au sommet d'un panneau publicitaire à l'entrée du pont Jacques-Cartier, à Longueuil, est finalement descendu de son perchoir. Mario Morin s'est rendu à la police vers quatre heures ce matin, et le pont a été rouvert une heure plus tard.
Après 26 heures au haut du panneau, l'homme qui se disait floué par la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) semble s'être rendu volontairement à la Sûreté du Québec. L'individu s'estime victime de la DPJ qui lui refuserait la garde de sa fille.
Mario Morin a une fille de 7 ans dont il n'a jamais eu la garde. Selon le Journal de Montréal, la mère était âgée de 15 ans au moment de la naissance de l'enfant. Elle était alors hébergée par M. Morin parce qu'elle avait fui la DPJ.
Il est possible que M. Morin soit conduit au tribunal dès aujourd'hui si son état de santé le permet.
Son geste a mis la patience des automobilistes à rude épreuve. Ils ont dû affronter une congestion monstre dès mercredi matin, une situation qui s'est détériorée en soirée au moment où les résidents de la Rive-Sud tentaient de rentrer chez eux. Ce n'est que vers 19 h mercredi soir que deux voies ont été rouvertes en direction sud sur le pont Jacques-Cartier.
Le geste de l'individu a eu aussi des répercussions importantes sur l'économie. D'après des statistiques gouvernementales, le blocage d'une voie comme le pont Jacques-Cartier, où circulent plus de 100 000 autos par jour, peut représenter des pertes de deux millions de dollars.
Andy Srougi, coordonnateur de Fathers-4-Justice Canada, a déclaré que M. Morin n'était pas membre de l'organisation, même s'il a participé à une de ses réunions mardi. Le mouvement a d'ailleurs voulu se dissocier de ce geste d'éclat. M. Srougi a déclaré que l'organisation n'utilisait maintenant que des moyens légaux pour faire valoir son point de vue.
dimanche 21 mai 2006
Lettre à Marie Plourde, Journal de Montréal
Mythes et faits sur la détresse "des" hommes
par Micheline Carrier
Madame Marie Plourde
Journal de Montréal
Madame,
Je suis surprise de la naïveté que reflète votre article intitulé « Le temps de changer ? » publié dans Le Journal de Montréal du 11 mai 2006. Surprise aussi que vous laissiez croire, à partir des démonstrations exhibitionnistes de quelques pères, que tous les hommes sont en détresse et laissés à eux-mêmes, et tous les pères discriminés.
Pourriez-vous me dire sur quoi s’appuient les affirmations suivantes ?
« Bien sûr, Morin n’est pas le porte-étendard des pères en crise, il n’est qu’une goutte d’eau de plus dans l’océan des hommes perdus et il s’agite.
« On ne parle plus de cas isolés ; c’est symptomatique d’un grand malaise sociétal. Ça fait la une des bulletins télévisés, des journaux, mais ça ne va pas plus loin. Personne ne bouge, on attend d’autres gestes désespérés, on dirait.
« Les hommes ne se retrouvent plus, ils n’ont pas de modèles positifs pour les inspirer, pas d’oreilles pour les écouter, pas de gouvernement pour les épauler, et on ne leur tend pas de perche. »
LES hommes ? Lesquels ? Ce n’est pas parce que quelques hommes gueulent sur la place publique et que deux ou trois attirent l’attention sur des ponts que LES hommes en général sont en crise et ne savent plus comment se comporter. Et qui crée les modèles des hommes ? Les modèles de femmes sont-ils tous positifs et inspirants ? Certes, il faut s’occuper de la détresse chez les hommes comme chez les femmes, leur venir en aide, mais ce ne sont pas tous les hommes pas plus que toutes les femmes (tous les pères pas plus que toutes les mères) qui vivent cette "détresse" extrême.
Vous reprenez à votre compte des lieux communs rabâchés par une poignée d’hommes comme si c’était là une évidence. Vous faites vôtres les lamentations de Content d’être un gars, dont le site propage la haine et le mépris, et de l’Après rupture, qui diffuse des faussetés, lorsque vous écrivez... La suite sur sisyphe.org
Le mercredi 07 juin 2006
Mario Morin, forcené du pont Jacques Cartier, reviendra en cour lundi
Presse Canadienne
Longueuil
Du cache google
La cause de l'homme qui a tenu un siège au sommet d'une tour voisine du pont Jacques-Cartier, il y a quelques semaines, à Longueuil, reviendra au Palais de justice de Longueuil lundi prochain, son enquête de remise en liberté ayant été reportée.
Mario Morin devait se présenter au tribunal ce matin (mercredi).
Puisqu'il est détenu, ce report signifie implicitement qu'il ne pourra guère comparaître en après-midi en Chambre de la Jeunesse, à Montréal, à propos de droits qu'il revendique au sujet de sa fille âgée de six ans.
Les griefs de M.Morin à l'endroit de la Direction de la protection de la jeunesse sont nombreux; il lui reproche notamment de violer sa propre éthique à propos des droits des enfants. Il déplore aussi que la magistrature affectée au bien-être juvénile se soit généralement inclinée devant la DPJ.
Il a tout récemment réclamé, mais en vain, l'intervention de l'ex-juge Andrée Ruffo dans son dossier afin que sa présence redonne confiance aux avocats qui, selon lui, ont rendu les armes devant la toute-puissante DPJ.
Rappelons que M.Morin, âgé de 40 ans, a fait rager des dizaines de milliers d'automobilistes en occupant pendant 26 heures le sommet de la tour; est détenu au Centre de détention de Rivière-des-Prairies, à Montréal.
Il a été formellement accusé d'agression armée, de voies de fait contre un agent, de méfait public et d'entrave au travail des policiers.
Pont Jacques-Cartier
20 mois de prison pour Mario Morin
Mise à jour le mercredi 25 octobre 2006, 13 h 04, Radio-Canada
Mario Morin, qui avait paralysé la circulation sur le pont Jacques Cartier en mai dernier pour réclamer la garde de sa fille, est condamné à 20 mois de prison. La juge justifie la longueur de la peine par les nombreux antécédents judiciaires de l'accusé et le risque élevé de récidive de M. Morin, qui continue de croire qu'il était justifié d'agir comme il l'a fait.
M. Morin a paralysé la circulation du pont Jacques-Cartier pendant 26 heures en escaladant un panneau publicitaire tout près du pont. La planification de ce geste a pesé dans la décision de la juge.
Le comportement de l'homme de 40 ans entre 1999 et 2004 a également joué contre lui. Durant cette période, il a pris tous les moyens pour revendiquer ce qu'il estime être ses droits, y compris des menaces et du harcèlement à l'endroit d'intervenants de la direction de la protection de la jeunesse (DPJ).
Faisant fi des admonestations de la juge, Morin lui a promis de perpétrer un coup d'éclat encore plus important à sa sortie de prison.
Marie Plourde
Le temps de changer?
Le Journal de Montréal
11/05/2006 14h20
«C'est le temps de changer?» Voilà un slogan qui tombe pile! Rive-Sud Pontiac, un concessionnaire automobile, ne s'attendait sûrement pas à bénéficier de cette étrange publicité en louant le panneau-réclame devant lequel Mario Morin a décidé de tenir son triste fort.
Près du pont, perché sur son poteau publicitaire, il avait l'air complètement perdu. À la télé, on parle de son lourd passé judiciaire et du comportement irrationnel qu'il aurait eu pendant l'assemblée de Fathers-4- Justice qui se tenait la veille de son coup d'éclat. L'organisme, qui en a déjà eu plein les bras avec ses superhéros alpinistes du pont Jacques-Cartier, ne cautionne pas l'action isolée de Mario Morin. Ce groupe, qui offre une tribune en vase clos aux pères brimés, n'a pas réussi à ventiler le malheureux trop agité. On lui a montré la porte, après l'avoir tout de même conseillé pour sa démarche extrême. Rejeté par les exclus, il a posé son geste fatal.
Le sexe fort a besoin d'aide
Mais qui est Mario Morin, cet homme juché près du pont? Un violent? Un dingue? Un père désespéré qui n'a pas vu sa fille depuis six ans? Toutes ces réponses ? Mérite-t-il de voir son enfant?.... Comment savoir vraiment?
Une chose est sûre, c'est que le nombre de S.O.S. lancés par des hommes ne fait qu'augmenter. Ici, en Angleterre et un peu partout en Occident, ils ne trouvent pas écho à leurs appels à l'aide. C'est pourquoi ils passent de plus en plus leurs messages par la voie d'actes de désespoir. Et si la tendance se maintient, si on ferme encore les yeux, ces gestes risquent de se multiplier.
Mais on ne réagit toujours pas. C'est vrai que nous ne sommes pas habitués à les entendre se plaindre. Dans notre société, un homme doit pouvoir gérer seul ses émotions. Nous avons cette notion du sexe fort inébranlable tatouée dans notre inconscient depuis longtemps. Or, si la planète se permet de changer, si les femmes ont fait bouger les choses pour prendre leur place, si les gais ont pu se faire entendre et respecter, pourquoi les hétérosexuels n'auraient-ils pas le droit, à leur tour, de se repositionner sur la map humaine?
Ils sont faits de chair et de sang, ils ont également des sentiments, ils peuvent aussi vivre des moments de détresse. Et ils paient des impôts. Pourquoi n'auraient-ils pas droit à des groupes d'entraide reconnus et subventionnés, à des maisons pour les héberger et à des lignes téléphoniques spécialisées?
Parce qu'un gars, ça ne pleure pas. C'est ce qu'on nous a toujours dit. C'est peut-être pour cette raison que le gouvernement ne répond pas aux divers regroupements qui veulent aider les hommes en crise. Les demandes de rencontres avec les ministres de la Santé et de la Justice se multiplient pour tomber dans la filière 13.
Dérangés
Bien sûr, Morin n'est pas le porte-étendard des pères en crise, il n'est qu'une goutte d'eau de plus dans l'océan des hommes perdus et il s'agite.
On ne parle plus de cas isolés; c'est symptomatique d'un grand malaise sociétal. Ça fait la une des bulletins télévisés, des journaux, mais ça ne va pas plus loin. Personne ne bouge, on attend d'autres gestes désespérés, on dirait.
Les hommes ne se retrouvent plus, ils n'ont pas de modèles positifs pour les inspirer, pas d'oreilles pour les écouter, pas de gouvernement pour les épauler, et on ne leur tend pas de perche.
Ce n'est pas pour rien que les messages passent souvent par les ponts; c'est une place de choix parce que non seulement elle permet de prendre en otage toute une population, mais surtout parce qu'elle est un lieu symbolique. Parce qu'on a coupé les ponts de la communication.
C'est fou, on est capable de mobiliser la province pour sauver les arbres du mont Orford, mais on ne peut pas sauver les hommes du désarroi. Ce n'est pas trop demander que de considérer leurs revendications. Comme le dit si bien la publicité de voiture: c'est le temps de changer?
Le jeudi 11 mai 2006
TOUTE LA RÉGION PARALYSÉE
Montréal prise en otage
Christiane Desjardins et Malorie Beauchemin
La Presse, du cache google
Un père désespéré, grimpé au haut d'un panneau publicitaire bordant le pont Jacques-Cartier, du côté de Longueuil, a paralysé toute la région montréalaise, hier, forçant la fermeture partielle du pont et provoquant des embouteillages monstres aux heures de pointe.
Les grandes artères menant aux ponts et au tunnel La Fontaine, pour traverser vers la Rive-Sud, ressemblaient à d'immenses stationnements, en fin d'après-midi, alors que seulement deux voies du pont Jacques-Cartier étaient ouvertes à la circulation, en direction de Montréal.
Des mesures de sécurité ont forcé cette fermeture, dès 7h hier matin, parce qu'un homme juché près d'un panneau publicitaire, à la hauteur du pont, représentait une menace pour la sécurité des automobilistes.
Ce n'est que vers 19h que la circulation en direction sud a été rétablie, mais les embouteillages ont perduré en soirée. «La décision de fermer le pont avait été prise parce que l'homme était très agressif et lançait des objets en direction des voitures, ce qui aurait pu causer des accidents, a expliqué l'agent Jean-Pierre Gignac, de la police de Longueuil. Comme il ne montre plus de signes d'agressivité, la sécurité des usagers n'est plus en cause.»
Mario Morin, âgé de 39 ans, est grimpé en haut de ce panneau publicitaire vers 1h du matin, se réclamant de l'organisation Fathers4Justice et revendiquant le droit de voir sa fille de 6 ans, qui se trouve sous la tutelle de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ).
Au moment de mettre sous presse, les enquêteurs de la Sûreté du Québec, qui ont pris en main la négociation en fin de soirée, venaient de déployer une nacelle du service de prévention des incendies, pour éventuellement atteindre l'homme, qui refusait toujours de descendre.
Récidiviste
Cela fait longtemps que Mario Morin menace de faire un geste d'éclat. Régulièrement, au cours des dernières années, il téléphonait aux médias, dont La Presse, pour s'épancher et se plaindre de la DPJ qui, disait-il, l'empêchait de voir sa fille. Lui-même a vécu dans des familles d'accueil et ne voulait pas que sa fille subisse le même sort. Or, c'est principalement son caractère primesautier et menaçant qui est à la source de ses ennuis.
Les problèmes de Morin ont commencé en 1999. Âgé de 32 ans, il avait alors hébergé dans son appartement de Montréal-Nord une adolescente de 15 ans en fugue d'un centre d'accueil. En août 1999, la police a retrouvé la jeune fille, alors enceinte de Morin, et l'a remise aux services jeunesse.
Ces derniers ont interdit à l'adolescente d'entretenir des contacts avec Morin. Elle a accouché en octobre 1999. Bien que le nom de Morin apparaisse sur le registre de naissance, Morin n'a pas pu voir son enfant. Le Tribunal de la jeunesse a rendu par la suite une ordonnance d'interdiction de contact pendant un an, question d'évaluer le comportement de l'homme.
Et justement, le comportement de Morin, qui avait des antécédents de violence, ne s'est jamais amélioré avec le temps. Il s'est mis à harceler et à menacer les employés des centres jeunesse. «J'espère que tes enfants vont pogner le sida, qu'ils vont se faire écraser par un char. Je vais faire sauter votre bloc (le centre des services jeunesse de Montréal). Attendez pas que je fasse comme Marc Lépine ou le caporal Lortie...» lançait-il, entre autres imprécations, sur les répondeurs des employés de la DPJ.
Ces menaces ont amené des accusations contre Morin qui, même détenu, continuait à menacer en utilisant le téléphone de la prison. Ce qui lui valait, chaque fois, de nouvelles accusations. Depuis sept ans, Morin vit dans un cercle infernal dont il ne semble jamais vouloir sortir. C'est devenu le combat de sa vie, il y consacre toutes ses énergies. En 2004, Morin a fait l'objet d'expertises psychologiques et on ne lui a pas trouvé de maladie mentale.
Quoi qu'il en soit, Fathers4Justice, dont se réclame Morin, ne cautionne pas son geste, même si des membres de l'organisme ont eux-mêmes lancé la mode de grimper sur le pont acques-Cartier en guise de protestation dans des conflits sur la garde d'enfants. Mardi soir, Morin s'est présenté à la réunion de Fathers4Justice.
Selon Benoît Leroux, coordonnateur de l'organisme, il était agité et nerveux et menaçait de faire quelque chose dans la soirée. Il a même téléphoné à La Presse, affirmant qu'il s'apprêtait à faire une action d'éclat, sans donner plus de précisions. Son discours était confus, et l'homme était vraisemblablement très agité.
Un père organise une marche vers Québec
La DPJ au banc des accusés
Mise à jour : 10/05/2008 12h25, lcn.canoe.ca, avec une vidéo
Mario Morin, ce père de famille qui avait tenu un siège de 26 heures dans la structure du pont Jacques-Cartier en 2006, refait surface dans l'actualité.
Celui qui avait causé des embouteillages monstres a organisé une marche en direction de Québec pour dénoncer les agissements de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ).
Il lutte pour retrouver la garde de sa fille.
Quelques organismes communautaires se sont joints à lui.