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Noélanie : harcelée à l'école mais morte par accident ?
Enquête sur la mort suspecte d’une écolière
Le Figaro, le 3/12/07, 28 Commentaires, extraits
La famille dénonce les agressions et le racket dont la petite fille aurait été victime dans le milieu scolaire.
[...] À plusieurs reprises, la petite, adoptée, s’est plainte d’être rackettée, insultée, brutalisée. Des angoisses qu’elle avait consignées dans des lettres remises à un éducateur de son école ou expédiées par la poste à la gendarmerie. Elle avait rédigé son profond désespoir d’enfant dans son carnet intime sans en parler ouvertement à ses parents. [...] Elle aurait fait l’objet à plusieurs reprises de tentatives de strangulation à la récréation. Christine Sené, sa mère, soutient qu’il y a une relation entre ces strangulations répétées et le malaise épileptique dont elle a été victime le samedi 17 novembre dans sa chambre, entraînant sa mort deux jours plus tard, «même si l’autopsie ne peut pas formellement l’établir».
Extrait du 20h de France 2 du 3 décembre 2007
Le Post - Pourquoi dites-vous que Noélanie "aurait" écrit la lettre?
Une inspectrice d'académie - L'enfant l'a bien remise à l'éducateur elle-même, c'est un fait. Elle en a aussi envoyé une à la gendarmerie. Le conditionnel, c'est parce que les conditions dans lesquelles cette lettre a été écrite, je n'en sais rien... On donne l'impression que l'école a fermé les yeux, c'est très pesant pour les personnels.
Noélanie: harcelée à l'école mais morte par accident?
Par La rédaction du Post, le 04/12/2007, vu 9204 fois, 16 commentaires, extrait
La fillette racontait son enfer silencieux dans un journal intime poignant: "Je sais que si je ne me défens pas, je finirai par mourir. Il m'a déjà étrangler plusieurs fois et je suis tomber dans les pommes... J'ai tellement peur qu'il me tue."
Mais pourtant, il n'y a aucun lien entre le décès et des violences, a répété lundi 3 décembre Jean-Pierre Dreno, le procureur de la République de Perpignan. A l'autopsie, le corps de la petite ne portait "aucune trace de coup, de maltraitance, de strangulation ou de violences". Deux enquêtes ont été ouvertes, sur les causes de la mort de Noélanie et les violences en milieu scolaire.
Noélanie serait donc bien morte d'une crise d'épilepsie, comme le dit l'école. Elle a eu un malaise chez elle, le samedi 17 novembre, avant d'être transportée à l'hôpital de Perpignan, puis à celui de Montpellier, où elle est morte le mardi 20, se défendait l'inspectrice d'académie, interrogée par Le Post. C'est qu'immédiatement, la mère a lié la mort de sa fille à son harcèlement à l'école.
La mère dénonce la "négligence" coupable de l'école. Furieuse, elle a porté plainte pour "non-assistance en danger", le 8 novembre, quand elle a été convoquée par les gendarmes à qui sa fille, chose suprenante, avait envoyé une lettre. La plainte vise l'école, dont un éducateur avait reçu début octobre un autre lettre d'alerte de Noélanie, transmise au directeur. Ce dernier a fini par fixer un rendez-vous avec les parents pour le 16 novembre, finalement repoussé au 19... soit deux jours après la malaise fatal à la petite Noélanie.
Mais Noélanie avait déjà dénoncé trois cas différents de harcèlement, sans que l'école arrive à prouver les violences. "Il y a un décalage entre ce que pouvait dire l'enfant et nos constatations", a insisté l'inspectrice d'académie, Colette Perdraut, interrogée par Le Post, parlant d'un "malaise" dans cette affaire et pointant la personnalité clairement de la mère, avec laquelle il était "difficile de communiquer". Une enquête de police n'avait pas abouti.
Dans son école précédente, en octobre 2006, "c'était pareil: c'était difficile de prouver effectivement que tel enfant avait violenté, même psychologiquement, Noélanie", raconte au Post Karine Centelles, la présidente d'une association de parents d'élèves de l'école Jacques Prévert. C'était à l'automne 2006 et elle avait aidé la mère Christine Sené à changer Noélanie d'école, "dans le doute".
Rapidement, au printemps 2007, la mère de Noélie avait de nouveau affirmé que sa fille était devenue le souffre-douleur d'une bande de garçons, avant que les choses rentrent dans l'ordre... jusqu'à la rentrée.
Cette succession de harcèlements peut s'expliquer, pour la mère, explique au Post Laure Moysset, la journaliste de l'Indépendant qui a écrit le premier article sur la mort de Noélanie. Après avoir été fascinée et soumise à une camarade dans sa première école, sa fille serait arrivée dans son nouvel établissement en "position de victime". Poussée, elle n'aurait pas été crue par les enseignants de Cabestany qui se seraient passé le mot: "Cette gamine affabule et ses parents sont des emmerdeurs." Ce sont les accusations de la mère de Noélanie, malgré l'enquête menée par l'école.
Le malaise qui entoure la mère se comprend peut-être dans le deuil, décrypte la journaliste de l'Indépendant. "Des gens me disent qu'elle a l'air bizarre, qu'elle fait du battage autour de cette affaire... C'est clair qu'elle est hyper posée, hyper précise. Cela peut paraître étrange mais c'est peut-être un moyen pour elle d'aller de l'avant, de ne pas réaliser que sa fille est décédée. Les choses sont peut-être encore plus difficiles car Noélanie est une fille adoptée: un enfant que l'on prend dans son pays d'origine pour l'amener chez soi et lui offrir une belle vie..."
L'enquête n'est pas achevée et devrait nous en dire plus...
Noélanie: "Il y a un décalage entre ce que disait l'enfant et nos constatations"
Par La rédaction du Post, le 03/12/2007, vu 7946 fois, 13 commentaires
L'inspectrice d'académie ne cache pas son "malaise" face aux accusations de la mère pour qui sa fille décédée était harcelée à l'école près de Perpignan.
Cette affaire est décidément embarassante. Car la version présentée dans la presse, sur la base des dires de la mère, garde des zones d'ombre.
La mère de Noélanie, 8 ans, accuse le directeur de son école de ne pas l'avoir prévenue qu'il avait reçu une lettre dans laquelle sa fillette de 8 ans racontait qu'elle était violemment harcelée par un camarade. La fillette est morte d'un malaise épileptique, juste avant l'entrevue prévue par le directeur avec la mère, Christine Sené.
Colette Perdraut répond au nom du directeur de l'école de Cabestany, Jean-François Mozzzanino, qui se retranche derrière son devoir de réserve. Elle est inspectrice d'académie, à Perpignan.
Pourquoi le directeur de l'école n'a-t-il pas prévenu la mère de Noélanie dès qu'il a reçu la lettre?
Il n'a pas reçu es qualité une lettre que la fillette aurait écrit. Cette lettre a été adressée à un éducateur, sous le sceau du secret. Par ailleurs, la maman avait un devoir de vigilance car l'enfant, dans son journal intime, avait déjà, dès l'année dernière, fait référence à des violences similaires, disant qu'elle était poursuivie, rackettée, menacée de mort... A l'époque, nous avons pleinement pris en compte l'affaire: nous avons réuni les familles et il y a eu une enquête de gendarmerie.
Pourquoi dites-vous que Noélanie "aurait" écrit la lettre?
L'enfant l'a bien remise à l'éducateur elle-même, c'est un fait. Elle en a aussi envoyé une à la gendarmerie. Le conditionnel, c'est parce que les conditions dans lesquelles cette lettre a été écrite, je n'en sais rien... On donne l'impression que l'école a fermé les yeux, c'est très pesant pour les personnels.
Mais fin septembre, la lettre de Noélanie a été transmise par l'éducateur au directeur de l'école, qui a mis un mois à prévenir la famille...
La communication avec la maman est extrêmement difficile. Elle ne nous laisse jamais le temps de nous expliquer. Nous avons eu beaucoup de contacts avec elle dans le passé, mais la communication était rompue avec elle depuis quelques temps. L'école est mise au ban des accusés, mais, vu les antécédents, nous étions plus que vigilants: si nous avions eu le moindre doute sur la moindre violence sur cette enfant, nous aurions alerté la famille immédiatement.
Le fait que vous ayiez fini par convoquer la mère, n'est-ce pas une façon de reconnaître qu'il y avait un problème?
Je suis allée dans l'école. Noélanie était une enfant comme les autres, parfaitement intégrée, elle participait et était plutôt brillante. Il y a un décalage entre ce que pouvait dire l'enfant et nos constatations. Nous n'avons jamais rien constaté comme violence dans le milieu scolaire. On ne nous a jamais transmis de certificats médicaux bien que nous voyions des documents fleurir aujourd'hui.
On a l'impression que vous dénoncez un malaise dans cette affaire, sans vouloir en dire plus...
Ecoutez, il y a un décès d'une enfant, qui a un malaise, chez elle, le week-end. Elle est transportée à l'hôpital, puis au service de pédopsychiatrie à Montpellier, où elle est maintenue en vie jusqu'au mardi 20 novembre. Et dès le lundi, sur le répondeur de l'école, la mère nous annonce que l'enfant est décédée. Puis, tout de suite, est établie une relation de cause à effet entre ce malaise epileptique et des événements qui se seraient passés à l'école. S'il n'y a pas un malaise là, je ne sais pas quelle situation pourrait engendrer un malaise.
Si vous avez contacté la famille, même tard, c'est que vous pensiez que la lettre de Noélanie évoquait bien un problème réel, non?
Quand nous avons reçu la lettre, nous avons contacté le (médecin) practicien qui suivait l'enfant depuis longtemps. Nous avions déjà eu de longs contacts avec lui. Cela peut expliquer le temps de latence, au cours duquel nous avons toutefois continué à être vigilant sur toute violence. On n'y voyait pas bien clair dans cet appel au secours.
Que faut-il voir dans l'appel au secours de Noélanie?
Je ne peux que faire un réponse d'éducateur: quand un enfant appelle au secours, on a toujours quelque chose à entendre. De toute façon, il y a quelque chose derrière.
Perpignan - Epiléptique, persécutée à l'école, elle décède
TF1/LCI, le 03/12/2007, extraits
Noélanie, 8 ans, a succombé à une crise d'épilepsie. Une crise liée aux violences subies à l'école, selon ses parents. Le parquet a ouvert deux enquêtes.
[...] Interrogé lundi par l'AFP, le service des écoles de la mairie de Cabestany, au sud de Perpignan, s'est déclaré "consterné". Il souligne "la tragique dimension humaine du drame", mais insiste sur le fait que "jamais pendant les vingt dernières années un cas de ce type n'avait été signalé dans les écoles de la commune, sauf pour une plainte précédente, en 2006, de la même famille, qui avait provoqué le changement d'école de Noélanie". Selon le Procureur de la République, Jean-Pierre Dreno, l'autopsie a établi qu'il n'y avait aucun lien entre le décès de la fillette et les bousculades qu'elle aurait pu subir à l'école.
École : les jeux qui font peur aux parents
Le Figaro, 23/09/2008, extrait
« Enquêtes et révélations » - Le magazine présenté par Magali Lunel dénonce ce soir les pratiques dangereuses, dont le sinistre « jeu du foulard », toujours en vogue dans les cours d'école.
Qu'ils semblent loin les jeux innocents de notre enfance. Désormais, les plus endurcis ou curieux jouent régulièrement à la « gardav' » (« garde à vue »), au « couloir de la mort » ou au « pont massacreur ». Le principe ? Un banal jeu de ballon. Mais malheur à celui qui se laisse faire un « petit pont », c'est-à-dire se laisse dribbler et passer la balle entre les jambes. Il est immédiatement attrapé par les autres joueurs qui se mettent à le frapper sans répit. « On s'arrête quand la victime en a marre », raconte face à la caméra, goguenard, l'un des participants. Avant de se reprendre : « Enfin quand nous, on en a marre… »
Désormais, ces « jeux », parfois mortels (une quinzaine de cas signalés par an), sont devenus une mode, un signe de reconnaissance pour faire partie d'un groupe. Ce deuxième numéro du magazine animé par Magali Lunel débute d'ailleurs par l'une de ces pratiques - appelée « jeu du foulard » ou de la « tomate » -, basée sur la strangulation. Et le témoignage bouleversant d'une mère dont la fille, Noélanie, âgée de 8 ans, est décédée après avoir été étranglée par d'autres élèves. La petite fille avait pourtant envoyé, en secret de ses parents, un appel au secours aux gendarmes. En vain. « Le problème est souvent nié par les autorités ou les personnels d'éducation, souligne Magali Lunel. Cela ne veut pas dire que les proviseurs ne font rien. Mais les spécialistes se sont rendu compte que la frontière était très ténue entre prévention et incitation. Parler de ces pratiques, même pour les dénoncer, peut donner des idées à des jeunes en quête de sensations extrêmes. »