« Il laisse ses enfants de 12 et 15 ans seuls : 500 € avec sursis | Le malaise s’aggrave (dans les prisons) » |
Rachida Dati : la prison dès 12 ans relève du « bon sens »
Arrêté NOR: JUSF0650095A
du 28 juillet 2006 relatif à l'organisation de la direction de la protection judiciaire de la jeunesse
Arrêté NOR: JUSG0816356A
du 9 juillet 2008 fixant l'organisation en sous-directions de la direction de la protection judiciaire de la jeunesse
CRC/C/GC/10 25 avril 2007
COMITÉ DES DROITS DE L’ENFANT
Quarante-quatrième session
Genève, 15 janvier-2 février 2007
OBSERVATION GÉNÉRALE No 10 (2007)
Les droits de l’enfant dans le système de justice pour mineurs
1. Dans les rapports qu’ils soumettent au Comité des droits de l’enfant (ci-après dénommé le Comité), les États parties consacrent souvent une section assez détaillée aux droits des enfants suspectés, accusés ou convaincus d’infraction à la loi pénale, également qualifiés d’«enfants en conflit avec la loi». Eu égard aux directives générales du Comité concernant les rapports périodiques, les informations que fournissent les États parties portent principalement sur la mise en œuvre des articles 37 et 40 de la Convention relative aux droits de l’enfant (ci-après dénommée la Convention). Le Comité prend note avec satisfaction des nombreux efforts entrepris en vue de mettre en place un système d’administration de la justice pour mineurs conforme à la Convention. Il est cependant aussi clair que de nombreux États parties ont encore beaucoup à faire pour respecter pleinement la Convention, par exemple en ce qui concerne les droits procéduraux, la définition et l’application de mesures permettant de traiter les enfants en conflit avec la loi sans recourir à la procédure judiciaire, et l’usage de la privation de liberté uniquement en tant que mesure de dernier ressort.
2. Le Comité s’inquiète aussi du manque de renseignements sur les mesures que les États parties ont prises pour éviter que les enfants n'entrent en conflit avec la loi. Cela pourrait être imputable à l’absence de politique globale dans le domaine de la justice pour mineurs. Cette dernière pourrait aussi expliquer pourquoi de nombreux État parties ne fournissent que très peu de données statistiques sur le traitement des enfants en conflit avec la loi.
32. L'article 4 des Règles de Beijing prescrit, dans les systèmes juridiques qui reconnaissent la notion de seuil de responsabilité pénale, de ne pas fixer ce seuil trop bas eu égard aux problèmes de maturité affective, psychologique et intellectuelle. Conformément à cette règle, le Comité a recommandé à des États parties de ne pas fixer à un niveau trop bas l'âge minimum de la responsabilité pénale ou bien de relever cet âge minimum, là où il est trop faible, pour le porter à un niveau acceptable sur le plan international. Il ressort de ces recommandations que le Comité considère comme inacceptable sur le plan international de fixer l’'âge minimum de la responsabilité pénale en dessous de 12 ans. Des États parties sont encouragés à relever l’âge trop bas de la responsabilité pénale pour le porter à 12 ans, âge qui constitue un minimum absolu, et à continuer de le relever progressivement.
33. Le Comité appelle, le cas échéant, les États parties à ne pas abaisser leur âge minimum de la responsabilité pénale pour le ramener à 12 ans. Un âge minimum de la responsabilité pénale plus élevé, 14 ou 16 ans par exemple, contribue à un système de justice pour mineurs permettant, conformément au paragraphe 3 b) de l’article 40 de la Convention, de traiter les enfants en conflit avec la loi sans recourir à la procédure judiciaire et en veillant au plein respect des droits fondamentaux et des garanties légales en faveur de ces enfants. Dans leur rapport, les États parties devraient, à ce propos, fournir au Comité des données précises et détaillées sur la manière dont sont traités, en application de leurs dispositions législatives, les enfants n’ayant pas l’âge minimum de la responsabilité pénale mais suspectés, accusés ou convaincus d’infraction pénale, ainsi que sur les types de garanties légales en place pour veiller à ce que leur traitement soit aussi équitable et juste que le traitement réservé aux enfants ayant l’âge minimum de la responsabilité pénale ou plus.
Rachida Dati : la prison dès 12 ans relève du "bon sens"
France Info - 16:51
La prison dès 12 ans dans certaines affaires criminelles est envisagée par Rachida Dati qui estime que la sanction pénale à partir de cet âge relève du "bon sens", ce que les syndicats de magistrats et d’éducateurs dénoncent comme une "vision réactionnaire".
Actus humanite.fr 3-12-2008, extrait
Pour Dati, la prison à 12 ans c'est "le bon sens"
Aujourd’hui, l’incarcération est possible dès 13 ans. Dans son rapport, la commission affirme "l’impossibilité d’incarcérer un mineur de moins de 14 ans sauf en matière criminelle".
Il s’agirait d’une "incarcération dans des cas où elle paraîtrait indispensable", a expliqué André Varinard en précisant que cela pourrait concerner "entre quinze et vingt mineurs par an".
Fixer la minorité pénale à 12 ans a été "recommandé en février 2007 par le Comité des droits de l’enfant de l’ONU" et "correspond à la moyenne de ce qu’appliquent nos pays voisins (10 ans en Suisse et en Angleterre, 12 aux Pays-Bas, 14 en Allemagne, Espagne, Italie), a fait valoir Rachida Dati.
Le principal syndicat de magistrats, l’USM, et le syndicat d’éducateurs UNSA-PJJ ont affirmé dans un communiqué commun que l’incarcération en matière criminelle n’est possible qu’à partir de 14 ans "dans la quasi totalité des pays européens".
Le Syndicat de la magistrature (SM, gauche) a pour sa part dénoncé "une vision réactionnaire et répressive de l’enfance" à travers un rapport qui "remet en cause de manière radicale les spécificités de la justice des mineurs" avec notamment sa "primauté des réponses éducatives".
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AFP Publié le 13/10/2011 à 17:58
Deux mineurs de 11 ans et 12 ans ont été interpellés dimanche pour le vol d'un téléphone portable, leur 40e à eux deux, réalisé avec la technique dite du "journal" consistant à brandir une affiche devant la victime afin de détourner son attention, a annoncé aujourd'hui la préfecture de police de Paris (PP).
La victime, un homme de 25 ans, s'est rendue compte qu'elle venait de se faire voler son téléphone par deux jeunes mineurs alors qu'elle était en train de déjeuner aux abords de la Gare du Nord à Paris. L'un des deux jeunes avait brandi une affiche sous ses yeux pendant que l'autre lui dérobait son téléphone.
L'homme a alors contacté la police qui a enclenché une recherche par géolocalisation de son téléphone. Elle a conduit les policiers à proximité d’un camp de gens du voyage implanté à Saint-Denis (93), où les deux mineurs, vus en train d'utiliser le portable, ont été interpellés.
Agés de 11 et 12 ans, le premier a été impliqué dans 13 affaires similaires, son compère en cumule 26, selon la PP. Placés en rétention judiciaire à l’unité de traitement en temps réel du Xe arrondissement, ils ont été laissés libres le soir même avec un rappel à la loi "et reconduits à l’entrée de leur camp à la demande du magistrat", a précisé la PP.
De source http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/10/13/97001-20111013FILWWW00660-11-et-12-ans-et-40-vols-a-eux-deux.php
La semaine dernière, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, avait lui aussi plaidé pour un tel code pénal des mineurs, «un travail pour après les élections» de 2012. En 2007, le candidat Nicolas Sarkozy avait déjà promis de réformer l’ordonnance du 2 février 1945, texte de référence en la matière. L'UMP veut «rendre possible les travaux de réparation des actes commis dès 12 ans, avec l'autorisation des parents». Ses propositions ne vont pas jusqu'à proposer formellement d'abaisser de 13 à 12 ans l'âge de la responsabilité pénale et donc de l'incarcération, ni soutenir l'abaissement à 16 ans de la majorité pénale voulu par le député-maire de Nice, Christian Estrosi. Preuve que le sujet est explosif, le secrétaire général du parti, Jean-François Copé, s'est montré prudent lundi soir sur France 3 en indiquant qu'il s'agissait d'une «piste».
De source http://www.leparisien.fr/politique/mineurs-delinquants-l-ump-veut-sanctionner-des-12-ans-29-11-2011-1744214.php
Floride : à 12 ans, il risque la prison à vie
DAMIEN DELSENY | Publié le 12.12.2011, 07h35
Accusé d’avoir tué son demi-frère, Cristian Fernandez sera jugé comme un adulte devant une cour criminelle de Floride. Un cas qui fait débat.
Il porte la combinaison orange typique des prisonniers américains. Cristian Fernandez n’a pourtant rien d’un meurtrier ordinaire. Ce garçon de 12 ans risque la prison à vie pour avoir tué son demi-frère de 2 ans et demi, le 14 mars, dans l’appartement familial de Jacksonville, en Floride. Son cas fait débat aux Etats-Unis, car la justice locale a décidé de le juger devant une cour criminelle pour adultes, faute d’un arrangement entre les services de la procureur et ses avocats.
Ces derniers, qui contestent la volonté homicide de leur jeune client, viennent donc de refuser le « deal » proposé par l’accusation qui demandait que Cristian accepte de reconnaître le meurtre. Un accord qui lui ouvrait la possibilité de comparaître devant une « juvenile court », l’équivalent en France d’une cour d’assises des mineurs, et de sortir de prison à 21 ans. Cristian Fernandez devrait donc être jugé le 27 février pour le meurtre de son demi-frère David.
Le 14 mars, l’enfant, qui gardait son petit frère de 2 ans et demi en l’absence de leur mère, l’a projeté contre une étagère de l’appartement. Tombée dans le coma, la victime a été laissée là plusieurs heures avant d’être conduite à l’hôpital où elle est morte le lendemain. La mère, Susanna, âgée seulement de 24 ans, est elle aussi incarcérée pour « mauvais traitements ». L’accusation lui reproche d’avoir tardé à alerter les secours le jour du drame. L’enquête a démontré qu’avant d’emmener son fils à l’hôpital elle avait effectué des recherches sur Internet avec les mots clés « quand quelqu’un a perdu connaissance » et « choc d’un enfant ». Les enquêteurs ont aussi établi que David avait eu la jambe brisée deux mois plus tôt au cours d’une séance de catch improvisée avec son grand frère Cristian.
Au-delà des faits, c’est bien la situation sociale du jeune meurtrier qui pose question aux Etats-Unis. Susana, sa mère, n’avait que 12 ans lorsqu’elle a lui a donné naissance et le jeune garçon a évolué dans un milieu très défavorisé. Son père s’est suicidé sous les yeux de ses enfants alors que des soupçons de maltraitance pesaient sur lui et sa grand-mère qui en avait la garde a été incarcérée pour des problèmes de drogue.
Pour contrer la polémique, la procureur Angela Corey, en charge du dossier à Jacksonville, a assuré « ressentir de la compassion pour Cristian » tout en affirmant qu’elle n’était pas là pour « pardonner », mais « pour appliquer la loi ». Elle a encore assuré qu’elle n’entend pas requérir la prison à vie pour le jeune garçon lors du procès de février, mais une peine qui doit « protéger la communauté, punir et réhabiliter Cristian ». Quitte à en faire le plus jeune criminel de l’histoire jugé par une cour criminelle ordinaire en Floride.
De source http://www.leparisien.fr/faits-divers/floride-a-12-ans-il-risque-la-prison-a-vie-12-12-2011-1764631.php