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Vacheries en toutes lettres
NDLR : Quoi faire d'un tel livre ?, Je prends le temps de la reflexion avant de passer commande. De nos jours, « casse toi », « salope » et « pauv'con », ça permet de prendre l'ascenseur ; traiter quelqu'un de « nain » suffit pour renvoyer l'ascenseur à la cave... 20 euro, ce sont plusieurs p'tits rouges au comptoir du coin. A entreposer pas loin du Petit musée des horreurs ? Voir aussi Grimm, le renard et le chat.
Une histoire des haines d'écrivains
de Boquel Anne, Kern Etienne
Flammarion, janvier 2009
Vacheries en toutes lettres
Article paru dans l'édition du Monde du 16.01.09, extrait
Entre eux, les écrivains pratiquent volontiers le renvoi d'ascenseur. Formule simple : A dit du bien de B, et B se répand en compliments sur A. Formule moins grossière : A dit du bien de B, qui se répand en compliments sur C, lequel n'arrête pas de s'extasier sur A... Cet échange de bons procédés n'a pas attendu l'invention de l'ascenseur : on le connaissait du temps où les gens de plume gravissaient encore à pied les chemins de la notoriété. Mais se pratiquait surtout l'envoi de vacheries en tout genre. Deux jeunes normaliens, Anne Boquel et Etienne Kern, enseignant respectivement à Paris-IV et à Paris-X, nous le racontent dans un livre délicieux, qui en dit long sur l'orgueil, la vanité et l'ego démesuré de nombreux littérateurs.
Chateaubriand ? C'est « un matamore de tragédie », selon Lamartine. Zola ? « Un incomestible pourceau », dit Léon Bloy. George Sand ? « Elle est bête, elle est lourde, elle est bavarde », assure Baudelaire, qui se demande « comment quelques hommes ont pu s'amouracher de cette latrine ».
Pourquoi tant de haine ? Parce que la haine « fait partie intégrant e de la condition de l'homme de lettres », affirment les auteurs. C'est, paraît-il, une loi intangible : « Les écrivains se construisent les uns contre les autres, et ce depuis que l'auteur de l'Odyssée, quel que soit son nom, a voulu faire mieux que celui de l'Iliade. » Appelez-la comme vous voulez : émulation, envie, jalousie... « La haine, quelque forme qu'elle revête, est au fondement de la création littéraire. Il n'est pas de confrère qui ne soit un adversaire potentiel. »
Attention, nous ne parlons pas d'aujourd'hui, où tout le monde s'aime...
Publié le 08/01/2009 - Modifié le 09/01/2009 - N°1895, Le Point, extrait
Je te hais, donc je suis...
Une édifiante histoire des médisances et de la cruauté en usage parmi les écrivains vient de paraître. De Hugo jusqu’à Proust-et au-delà...
C’est un principe paradoxal et infaillible : on ne hait bien, jusqu’à la fureur, que ce dont on se sent proche. C’est dire que les familles, les cénacles, les tribus sont meilleurs conducteurs de bile et de médisance que les ensembles disparates. Deux jeunes normaliens (50 ans à eux deux) viennent d’en administrer la preuve en déclinant cette hypothèse sur tous les registres du monde littéraire. Le résultat n’est pas triste : chez les écrivains-géniaux ou médiocres-, on se hait mieux qu’ailleurs. Et l’on y dispose à foison de l’éloquence, des théories, des lieux, des stratégies, des perfidies, qui aident-qui encouragent ?-les uns à vomir sur les autres.
23 juil. 2007, 7h00, Libé, extrait
Et si le gouvernement avait oublié de penser ?
Dans l'édition de lundi du journal «International Herald tribune», Bernard-Henry Lévy et Alain Finkielkraut raillent les propos de la ministre des Finances Christine Lagarde et les slogans du chef de l'Etat.