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L'Affaire Stavisky et ces démons des années noires
Lundi 18 Février 2008
Le "gang des barbares" aux assises
leJDD.fr, extrait
Youssouf Fofana et vingt complices présumés du "gang des barbares" ont été renvoyés lundi devant la cour d'assises des mineurs pour le rapt et l'assassinat, en février 2006, d'Ilan Halimi, jeune Français de confession juive. Le procès de cette affaire devenue symbole de l'horreur de l'antisémitisme pourrait se dérouler fin 2008 ou début 2009.
PARIS (AP), mars 2008, extraits - Six jeunes ont été écroués la semaine dernière pour avoir séquestré et frappé un jeune homme d'origine juive âgé de 19 ans, a-t-on appris mercredi de source judiciaire. Cet acte a suscité l'indignation de plusieurs organisations de lutte contre le racisme et l'antisémitisme et de la mairie de Bagneux (Hauts-de-Seine), où se sont déroulés les faits.
[...] La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA) a pour sa part dénoncé dans un communiqué "le climat qui règne dans notre pays autour de cette banalisation du fait antisémite, allant de la parole des uns à la violence barbare des autres, en passant par le silence complice de certains".
L'Affaire Stavisky
de Denis Bon, poche, chez De Vecchi, 2006, coll. Grands procès de l'histoire
Présentationde l'éditeur, chez amazon.fr. Sacha Stavisky, fils d'émigré russe naturalisé français, est devenu en quelques années le plus grand escroc du siècle. II a su s'allier des personnalités importantes du monde politique et financier qui lui servent à exercer son activité favorite : " arnaques " avec l'argent de l'État ou des compagnies d'assurance, escroqueries dans les travaux publics... A la suite d'une affaire de faux bijoux, Stavisky est poursuivi. Il s'enfuit et son corps est retrouvé dans des conditions suspectes. Suicide ? Assassinat commandité ? La presse s'empare de l'affaire et s'attaque à la classe politique, considérée comme responsable de l'apogée de l'escroc.
Débute alors une violente campagne antiparlementaire et antisémite qui provoque la chute de plusieurs ministres. L'affaire devient l'" affaire Stavisky ". Un an et demi d'interrogatoires, une enquête lente et minutieuse, un procès retentissant. Mais qui sont les vrais coupables ?
Près de chez moi
Hauts-de-Seine (92)
Bagneux : l'hommage à Ilan Halimi
Le Parisien, avec AFP | 12.02.2009, 21h22
Entre 100 et 150 personnes se sont rassemblées jeudi soir devant la mairie de Bagneux pour célébrer la mémoire d'Ilan Halimi, jeune Français juif mort il y a trois ans après avoir été séquestré et torturé par ses ravisseurs dans cette ville des Hauts-de-Seine.
Dans une ambiance de recueillement, des textes récités par un conteur et des interprétations de Bach et de Mozart ont précédé une minute de silence en hommage au jeune homme.
Puis, devant l'image d'un arbre (Ilan en hébreu), élus et habitants ont déposé tour à tour une rose blanche distribuée par la mairie communiste, à l'initiative chaque année de la cérémonie depuis le drame.
Le jeune Français de confession juive, tombé dans le piège d'un gang, avait été séquestré puis torturé par ses ravisseurs dans une cité de Bagneux pendant trois semaines. Il avait été retrouvé agonisant, quelques instants avant sa mort, le 13 février 2006, près de la gare de Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne).
Le groupe, surnommé le «gang des Barbares», n'avait pas obtenu la rançon escomptée de sa famille, qu'il pensait riche parce que juive. Le chef présumé, Youssouf Fofana et vingt autres personnes seront jugés à partir du 27 avril prochain par la cour d'assises des mineurs de Paris.
«La plaie béante n'est pas refermée»
«Trois ans après, la plaie béante n'est pas refermée», a déclaré à l'AFP le président de la communauté juive de Bagneux, Philippe Obadia.
«On est toujours sous le choc», a-t-il ajouté, espérant que «le procès puisse apporter des réponses et du soulagement». Mais, «à Bagneux, les communautés s'entendent et essaient de travailler ensemble. Et elles y arrivent», a-t-il poursuivi, visiblement ému.
«Notre ville, ses habitants, ses élus, portent d'autres valeurs, qui sont celles de la tolérance, de la lutte contre le racisme et l'antisémtisme», a déclaré la députée-maire PCF de la ville, Marie-Hélène Amiable.
Chronique
Les démons des années 1930
LE MONDE | 21.02.09 | 14h12, extrait
L'extrémisme, enfin, qui connut en Allemagne son développement ultime. Avec un parti nazi, comme le rappelle Serge Berstein, encore marginal en 1929, qui sut exploiter le désarroi moral d'une population allemande frappée pour plus de moitié par le chômage et encore traumatisée par l'épisode d'hyperinflation qui avait précédé. Qui recruta ses électeurs et ses adhérents dans les catégories les plus touchées par la crise : paysannerie, petite et moyenne bourgeoisies menacées de prolératisation, chômeurs et semi-marginaux du lumpenproletariat, jeunesse sans avenir.
Bien sûr, on n'en est pas là. On en est même très loin.
De source http://www.triangles-roses.org
Les années noires, un extrait d'un discours sur l'homosexualité de Heinrich Himler...
« Nous devons comprendre que si ce vice continue à se répandre en Allemagne sans que nous puissions le combattre, ce sera la fin de l'Allemagne, la fin du monde germanique. La tâche n'est malheureusement pas aussi facile pour nous qu'elle le fut pour nos ancêtres. Pour eux, ces individus représentaient des cas isolés, des anormaux. L'homosexuel, que l'on appelait «Urning », était jeté au fond d'un marais. Ceux qui trouvent ces cadavres dans les marais ne se doutent certainement pas qu'il s'agissait dans quatre-vingt-dix cas sur cent d'homosexuels qui avaient été jetés tout habillés dans les marécages. Il ne s'agissait pas d'une punition. C'était simplement l'extinction d'une vie anormale. Il fallait les écarter, de la même manière que nous arrachons les orties et que nous en faisons des tas pour les brûler. Il ne s'agissait pas d'une vengeance : l'individu concerné devait disparaître. »
Voir aussi L’hygiène raciale nazie : le cas des sourds
ainsi que Les « années noires » des malades mentaux français.
La Police des années noires
De source www.cndp.fr, page actualisée en janvier 2005, extrait
Un documentaire de Jean-Marc Berlière et Arnaud Gobin (2002),
coproduit par France 5 et Zeaux Productions. 52 min.
France 5 sur le câble : dans la nuit du lundi 10 au mardi 11 janvier 2005, 0 h 55
L’émission. Dans les années 1930, la police nationale avait mauvaise réputation. Elle inquiétait, faisait peur et était la proie de toutes les rumeurs. Exécutant les basses œuvres d’un régime politique déconsidéré, elle terrorisait les républicains et était détestée par les communistes. Ceux de l’extrême droite l’associaient à une Tcheka occulte et franc-maçonnique. Puis vint la guerre... Qu’allaient devenir ces fonctionnaires, sous l’œil attentif des nazis, dans le cadre d’un régime discriminatoire et autoritaire ? C’est cette période obscure et encore sensible pour beaucoup que Jean-Marc Berlière et Arnaud Gobin ont pris le parti de présenter. Sans concession. Ayant obtenu l’autorisation exceptionnelle de travailler sur des archives oubliées dans les caves du ministère et de la préfecture de police. Six ans de travail furent nécessaires pour traiter des milliers de dossiers. La « rafle du Vél d’Hiv » a certes laissé dans la mémoire de chacun un goût amer de collaboration. Mais l’épuration de la police a existé et elle fut même particulièrement violente. Pour brosser un tableau fidèle et objectif de cette période, les auteurs ont mené un difficile travail d’historiens à partir des milliers de documents produits entre 1944 et 1953 et de centaines de cas complexes et souvent douloureux. Les témoignages apportent à ce film ce qui manquait à leur livre : une certaine humanité. Les policiers furent-ils des résistants, des opportunistes, des attentistes ou bien des collabos ? La vérité est multiple et complexe.
Dans une première partie, le film montre combien les forces de police vivent une situation nouvelle et singulière dès l’avènement de l’État français du maréchal Pétain. Sa tâche première est le redressement du pays : vaste programme...