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Les Chedru, dans un cri de rage : « c'est une justice pourrie »
Voir également Emily a retrouvé ses maîtres.
Émilie a été rendue à sa famille d'accueil
ANGÉLIQUE NÉGRONI
Le Figaro, 12/03/2007 | Mise à jour : 02:56
DEPUIS dix-huit mois, le dimanche soir avait souvent le goût du chagrin pour Gisèle et Daniel Chedru. Après les week-ends passés avec Émilie, le couple de retraités devait se séparer de la fillette de 11 ans qu'il avait élevée comme sa petite fille et la reconduire dans son foyer de Pont-Audemer, dans l'Eure, où l'enfant était placée sur décision de justice.
Hier soir, Gisèle et Daniel Chedru, respectivement âgés de 67 et 70 ans, sont retournés au foyer. Cette fois, avec le sourire et le coeur léger. Car, après avoir vidé les tiroirs d'Émilie et récupéré toutes ses affaires, ils sont repartis tous ensemble et ne devraient plus jamais franchir les portes de cet établissement.
Mercredi dernier, la cour d'appel de Rouen a accepté de confier à nouveau la fillette aux Chedru. Un heureux dénouement pour une affaire qui, il y a deux ans, avait ému la France entière lorsque cette même cour avait décidé de retirer la garde de l'enfant à Gisèle et à son époux, un ancien maçon.
Revirement
En novembre 2005 et confirmant la décision d'un juge d'Évreux, les magistrats avaient en effet considéré qu'Émilie ne devait plus vivre sous le même toit qu'eux, un toit qu'ils partageaient pourtant sans histoire depuis neuf ans, dans l'Eure tout d'abord, puis à Saint-Gaudens en Haute-Garonne. Motif invoqué : l'enfant devait se rapprocher de sa mère qui réside en Normandie. Cette dernière est incapable de l'élever, et les juges n'avaient trouvé que cette solution pour maintenir le lien.
Arrachée à ceux qu'elle appelle « papy » et « mamie », Émilie, qui vivait chez les Chedru depuis l'âge de 15 mois, avait donc été placée dans un foyer à Pont-Audemer. « C'est une justice pourrie qui ne se soucie guère des enfants ! » avaient alors dénoncé, dans un cri de rage, les Chedru.
Ces « grands-parents adoptifs » n'ont jamais renoncé à récupérer la fillette et ont finalement décidé de retourner vivre dans l'Eure, à Pont-Audemer précisément, provoquant le revirement de la justice. « En septembre dernier, un juge a prolongé le séjour d'Émilie dans le foyer et laissé entendre que si on retournait dans l'Eure, tout pourrait changer », raconte Gisèle, comblée de retrouver Émilie à temps plein après l'avoir vue ces derniers mois un week-end sur deux et la moitié des vacances.
Mais la vie à trois qui reprend aujourd'hui ne sera toutefois plus tout à fait comme avant. « On a quitté une fillette, on retrouve une préadolescente qui a besoin d'être un peu encadrée... », observe Gisèle, qui ajoute aussitôt : « Émilie est heureuse d'être à nouveau avec nous. »
La fillette qui, depuis décembre, s'est familiarisée avec sa nouvelle chambre, a pu hier soir y poser définitivement ses bagages.
« un dénouement heureux » après un an et demi de placement
ROUEN, 10 mars 2007 (AFP) - 21h24
Après un an et demi en foyer, Emilie retrouve sa famille d'accueil
Emilie, 11 ans, après avoir été placée en foyer dans l'Eure durant un an et demi, va retourner chez Gisèle et Daniel Chedru, un couple de retraités chez qui elle vivait depuis l'âge de 15 mois, a indiqué samedi à l'AFP Gisèle Chedru. "La cour d'appel de Rouen a décidé mercredi de nous reconfier Emilie", a déclaré Mme Chedru.
"Emilie est très heureuse, elle dit qu'elle était sûre que nous ne l'abandonnerions jamais", a-t-elle ajouté.
La petite fille avait été placée en 2005 dans un foyer après avoir été retirée à ce couple habitant Saint-Gaudens (Haute-Garonne), à la suite de la décision d'une juge pour enfant du tribunal d'Evreux dont dépend sa mère, jugée incapable de l'élever.
La petite fille avait été confiée à l'âge de 15 mois à Gisèle et Daniel Chedru, sa famille par alliance. Le couple vivait alors dans l'Eure, puis a déménagé à Saint-Gaudens après la retraite, en 2002.
La famille Chedru s'est réinstallée en décembre à Pont-Audemer (Eure), où se situait le foyer d'Emilie, "ce qui a pu faire pencher la balance", selon Gisèle Chedru.
Depuis que l'enfant leur avait été retirée, les Chedru et leurs proches avaient multiplié les manifestations et pétitions "pour Emilie".