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Le Défenseur des droits et les 30 ans de la CIDE
Depuis ce mois d'octobre, deux sujets m'embarrassaient. Virginie Hamonnais ayant sombré dans l'alcool, son fils de 9 ans avait été placé pour le « sauver ». Il a aujourd'hui 14 ans, il est désocialisé et déscolarisé depuis deux ans, j'en passe, encadré et suivi ainsi par l'ASE et un JDE du 92 (Hauts-de-Seine). Puis est tombé la brève qui nous annonçait la fermeture à l'arrache de Frontenaud par l'ASE 71 (Saône-et-Loire).
J'approfondirais ce qui suit à l'occasion. Le rapport 2019 Violences au sein des institutions publiques : les droits de l’enfant et son intérêt trop souvent négligés peut être consulté sur le site internet du Défenseur des Droits...
« Selon le Défenseur des droits, les institutions françaises sont violentes à l’égard des enfants, publie le Monde ce 18 novembre, Ce rapport s’est penché sur les institutions publiques au sens large : `'Le système éducatif, judiciaire, social, médical et médico-social organisant l’accueil, l’accompagnement et la prise en charge des enfants." Les violences sont, elles, définies sous l’angle de `'toute action ou absence d’action qui contrevient à la sécurité de l’enfant ou à son bon développement, donne prééminence aux intérêts de l’institution publique sur les intérêts de l’enfant, lui cause une souffrance physique ou psychologique inutile et/ou entrave son évolution ultérieure." »
« Les institutions publiques (les structures sociales, médico-sociales, l’école, les centres éducatifs fermés, les hôpitaux, etc.) ne placent pas assez l’enfant au cœur des décisions qui le concernent, ne le consultent pas suffisamment, ne lui expliquent pas les décisions prises. » a tweeté @Defenseurdroit y lâchant aussi « ... Commises par des adultes, elles restent trop souvent banalisées, minimisées ou considérées comme répondant à un objectif éducatif légitime. [Quant aux violences entre enfants, elles ne sont pas toujours détectées ou traitées comme il le faudrait.] »
Pour l'Express, en fin d'un de ses articles, « Le Défenseur des droits propose également de consigner dans un registre tout usage de la force à l'égard d'un enfant, ou d'améliorer les évaluations et contrôles des établissements et services prenant en charge des enfants. »
Le rapport intégral « Enfance et violence : la part des institutions publiques » https://t.co/Zn6j29Zpcu
— Défenseur des droits (@Defenseurdroits) 18 novembre 2019
Alcool après la grossesse : la campagne de Vin & Société a choqué
Le mois passé, la campagne du lobby du vin et les déclarations de Krystel Lepresle, Déléguée générale de Vin & Société, ont choqué les professionnels de la santé, peut être aussi ceux de l'ASE ? « Nous ne remplacerons jamais les professionnels de santé, ce n’est pas notre rôle. En revanche, nous sommes les mieux placés pour donner le bon mode d’emploi de notre produit. Nous avons toute une vie pour nous faire plaisir, mais pendant la grossesse, et en l’absence d’études concordantes, il est recommandé de ne pas consommer d’alcool. »
« Un bon vin peut bien attendre neuf mois, par précaution, zéro alcool pendant la grossesse », leur « campagne zéro alcool pendant la grossesse ». Après quoi, sans aucun risque, elles peuvent se précipiter à la cave ?
Le SAF (Syndrome d'Alcoolisation Foetal), quand la femme enceinte est ou fini sous la vague, imbibée, c'est moche. Mais rien que quelques verres de trop une fois l'enfant au monde, ou même un peu au cours de la grossesse, puis le signalement à la DDASS peut tomber, les conséquences seront alors également moche ; il faudrait peut-être l'expliquer à Krystel Lepresle et à Vin & Société, qu'ils l'intègrent dans leurs prochaines communications salvatrices au public.
Je découvrais cette ultime polémique sur l'alcool et ses bienfaits, ces plaisirs, en même temps que les histoires et dernières difficultés de Virginie Hammonais, elle s'est noyée puis a perdu la garde de son fils. Des histoires pas très éloignées de celle que décrit Michel Amas dans son coup de gueule n°7 d'il y a 10 jours : « je reçois ce soir un papa, qui me remet un dossier, et parallèlement, j'ai reçu la lettre de son fils de 7 ans : je me permets de vous écrire pour vous expliquer que, quand je vais chez ma maman, elle boit de l'alcool, s'il vous plait, à la place d'aller au foyer, je voudrais aller vivre chez mon père, avec ma soeur... » Santé, il en faut dans ces situations !
Aujourd’hui, alors qu'elle a remonté la pente, l'alcool est maintenant loin derrière elle, Virginie Hamonnais espère retrouver sa place de mère auprès de son fils, toujours chez ses grands-parents. Mais renouer avec lui qui a maintenant 14 ans ne s'annonce pas très simple, il y aurait blocage et même « double blocage »... un problème d'inceste, des difficultés du fait des procédures judiciaires, des problèmes de boisson, de scolarité, pas assez et pas d'aide, un placement en famille d'accueil, puis chez les grands parents, puis encore des problèmes et c'est pas fini. Alors qu'elle apparaissait dans l'espace médiatique et ayant repéré un « dossier » du TGI de Nanterre, encore un, j'ai évidemment contacté Virginie Hamonnais pour discuter avec elle de l'ASE ainsi que de justice... A suivre.
Extraits de Actualités Sociales Hebdomadaires - N° 3133 - 8 novembre 2019
Frontenaud : quatre mômes arrachés et déplacés, pourquoi?
Un billet un peu long après de multiples éditions et ajouts de précisions. A dérouler en cliquant sur Lire la suite
Bref statut au 31 octobre, pour ceux qui découvrent :
- en juin dernier, l'Administration a reçu une lettre anonyme... qui dénonçait une structure d'accueil d'adolescents en difficultés, le LVA (Lieu de Vie et d'Accueil) Les Bruyères, à Frontenaud (71), un centre équestre avec une piscine
- ce 22 octobre, les autorités, gendarmes et travailleurs sociaux sont intervenus dans cet établissement habilité
- quatre enfants mineurs en ont été brutalement retirés, en raison de « suspicions de maltraitances »
- deux jeunes majeurs sont consternés, dépités, ceux-là ont refusé de quitter l'établissement (voir la vidéo, plus bas)
- l'un des quatre mineurs retirés a depuis dû être hospitalisé, « a pété les plombs »
- un autre mineur va mal... deux des quatre ont pour le moment « disparus »
- on attend impatiemment des nouvelles, des précisions et des explications de la part de l'Administration
Mais de quel droit celui que le mensonge astreint
Prétend-il me soumettre à l’erreur qui l’atteint ?
Quel que soit le désordre où leur organe entraîne,
Nous devons leur céder sans remords et sans peine...
En 1787, à la Bastille, Sade écrit le poème La Vérité
Au 31 octobre... et tandis que nos fonctionnaires et les élus de Saône et Loire allaient profiter tranquillement de leurs chaussons, de leurs repos ou de voyages pour ce week-end de trois jours, une autre gamine « traumatisée » sortait du bois pour prendre la défense de ce LVA. Voir la seconde vidéo, plus bas, envoyée sur Facebook. #Frontenaud « le seul problème, c'est que la structure est fermée », « les ados, ils font quoi, ils sont où ? » #ASE #educspé
Arrive le mois de novembre 2019, et les 30 ans de la CIDE...
L'alcool et les femmes : osons en parler
Un sujet qui est pour ma rubrique sorties ; il m'arrive encore de temps en temps de me promener. On m'a envoyé un lien vers Google docs, un truc pas très clair, et des images jpg, avec lesquelles il n'est pas simple de s'inscrire...
Pour consulter le programme et pour s'inscrire (obligatoire, places limitées) à cette Journée de sensibilisation et de prévention de l’alcool au féminin, c'est tout simple. C'est en quelques clics, sur www.helloasso.com
Puis si vous aviez besoin de plus d'infos, bah, vous voyez sur Twitter, avec @VHamonnais ou @AddictElles
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Noyée dans l'alcool : le TGI de Nanterre dans un bouquin
En ce moment, on discute encore de violences conjugales, et maintenant, de L'alcool, "grand absent" du Grenelle des violences conjugales... Au bout de quelques instants, j'ai repéré le bouquin de Virginie Hamonnais, paru en septembre aux éditions Max Milo. « J’ai entendu dire que pour les malades alcooliques comme moi, il n’y avait que quatre issues possibles : la prison, l’hôpital psychiatrique, la mort ou l’abstinence. Je n’ai pas connu la prison, mais le commissariat de police et la cellule de dégrisement oui ; l’hôpital psychiatrique, j’y ai été une semaine, c’était choquant ; la mort, je l’ai frôlée à plusieurs reprises. Je reviens de loin, de très très loin, mais aujourd’hui j’en suis sortie et je suis totalement abstinente. » Je découvre, que son fils alors âgé de 10 ans a été placé, de septembre 2015 à mai 2017 ; même pas deux ans ? Amazon ajoute : « Elle est célibataire et a un enfant. Elle vit à Malakoff et est en recherche d'emploi. »
Pour une simple petite dépression, fin 2003, provoquée par l'ingérence de travailleurs sociaux, du harcèlement et des pressions, sur de longs mois, mais une dépression dont je m'étais très vite rétabli sans même un passage par une case service de psychiatrie, ma fille ainée avait été placée ou raflée, de ses 10 ans jusqu'à sa majorité. Très longuement placée, dans l'intérêt de la gamine, évidemment... Je n'étais ni sans emploi ni célibataire, sans aucun trouble ni le moindre problème de santé. Le TGI De Nanterre pourrait avoir bien changé depuis 2003 à 2008 ; le placement n'y serait aujourd'hui plus que provisoire... ou des enfant intéressent bien moins que d'autres, ce serait une hypothèse à envisager également.
Edit... Après quelques tweets, j'ai appris que Virginie Hamonnais a bien pu surmonter son problème d'alcoolisme, mais que il lui reste à présent à renouer avec son fils de 14 ans, qui la rejette depuis son passage à l'ASE. Il n'y est pas resté placé, sa garde a été transférée à ses grands parents... Il s'avérerait donc plutôt que Nanterre n'a pas changé du tout.