« Dès le départ, juge, inquisiteur et parti ? | La Dass : « toutes les décisions du juge pour enfant s'imposent » » |
La vie, après la Shoah
Cet après midi, au moment de sortir, ma compagne ne savait pas où je me rendais. Elle constatait que j'étais assez stressé par l'idée d'arriver en retard. Elle me déposait dans Paris et je pouvais donc arriver beaucoup trop tard pour être admis dans la salle... Elle insistait, voulant savoir. Je lui ai répondu : « j'ai cours, vivre après la Shoah, au mémorial. » Se tournant vers moi, subitement illuminée par un large sourire, elle poursuivait : « et tu rentres à quelle heure ? » Percevant alors très bien ses arrières pensées, j'ajoutais : « ne t'inquiètes pas, la garde à vue n'est pas prévue, tu vois bien que j'y vais avec mon PC, je serais très sage. » Là bas, l'auditorium m'a encore paru comble, je ne stressais pas sans raisons, il fallait arriver avant l'heure pour y accéder. Je souhaitais assister à cette rencontre pour glisser une carte de visite à Madame Catherine Vieu-Charrier, l'actuelle adjointe au Maire de Paris, chargée de la Mémoire et du monde Combattant.
Une assemblée, des témoins, un médiateur et Madame Catherine Vieu-Charrier
J'ai d'abord et bien évidement sagement écouté les discours et les débats... mais surtout le médiateur qui a mobilisé une bonne partie du temps de parole. La conférence faisait suite à une récente projection d'un film de Francis Gillery, La vie après la shoah, promu maintenant, dans le cadre de la commémoration de la « libération » du camp d'Auschwitz, il y a 65 ans. Ce projet souhaitait illustrer la diversité des difficultés rencontrés par les ex-prisonniers ou déportés, après la fermeture puis l'évacuation des camps de concentration nazi. Il s'agirait d'une trame validée par des historiens et entrecoupée par des témoignages ; je n'ai pas vu ce film, mais en sortant, des DVD ont été distribués.
Je n'ai toujours pas regardé Nuit et brouillard, réalisé par Alain Resnais ; je crois que c'est ce documentaire qui avait suscité une première et réelle prise de conscience en France, après ce qu'on appelait alors l'holocauste. Avant cela, les français semblait plutôt être préoccupés par leurs soucis personnels, d'après guerre, ce qui a été rappelé ce jour.
Au cours des débats de l'après-midi, le médiateur a longuement critiqué et contesté le choix d'une scène, dans ce nouveau film. J'en verrais peut-être, assez identiques, dans Nuit et brouillard. Je pense que ce sont précisément ces images là qui ont pu embrouiller l'Europe, voire aussi le Monde : « non, c'est irréel » ou sa variante « non, tu ne peux pas avoir subit cela, tu est là, et tu m'en parles ». A suivi Shoah, le film de Claude Lanzmann. Plus tard, le réalisateur répondait au médiateur. Par le passé, dans les années qui ont suivies la guerre, le monde n'a pas immédiatement réalisé ce qui s'était produit, pour une partie de la population, celle des déportés, notamment juifs. Depuis, je crois que pas grand monde ne sait ce qui a pu se tramer encore, massivement, pour tout ceux qui ont été extraits vivants des camps.
Ce nouveau film ou documentaire, produit 65 ans après ces « libérations », pourrait contribuer à faire voler en éclat certains mythes ou stéréotypes, à lever le voile de divers silences. L'euthanasie douce ou les années noires des malades mentaux français, c'est documenté. Le cas particulier des sourds, ces témoins silencieux, est également documenté. Haïti, c'est déjà documenté... Aujourd'hui, certains ont donc encore pu « témoigner » ; d'ici quelques temps, il n'aurait plus été possible de réaliser un tel film, La vie après la Shoah. Pourquoi avoir attendu si longtemps ? Parce qu'il ne faut pas remuer la merde ? Je partage assez la perception d'un colonel.
L'un des témoins ayant apporté sa contribution a contesté sa mise en scène, s'interrogeant, parce que, dans ce film, il est présenté en tant que « ancien déporté, exerçant aujourd'hui telle profession ». Le médiateur a bien dit aujourd'hui qu'il n'est pas question de réduire « l'identité » de ces gens à leur ancien ou ex statut de « déporté ». C'est un sujet qui suscite manifestement la critique, voire des contestations. Faudrait-il en retenir que tout ex-déporté pouvait alors malgré tout espérer exercer une profession ? Ces cas seraient rares. L'un des frères Finaly est bien « chirurgien » mais l'autre n'est « que » « entrepreneur » ou « chef d'entreprise », peut être un statut social plus commun.
Un autre témoin de ce film ou documentaire nous a exposé la situation après guerre d'ados ou de jeunes majeures qui ont été déportés, puis extraits de ces « enfers ». Il semblerait qu'ils ont été parqués comme des boeuf, après leur « libération ». Il nous expliquait que tous ceux qui avaient alors de 18 à 23 ou 24 ans n'avaient aucune issue. Ils étaient majeurs, isolés, trop âgés pour être soutenus, et pas assez « adultes » disait-il, pas assez murs ou autonomes pour s'extraire ensuite de cette période qui a suivie leur internement dans des camps. J'ai pensé à ces ados dont personne ne semble vouloir, de nos jours. De nombreuses difficultés qui se sont posées entre 1945 et 1948 auraient été tues... Beaucoup, jeunes comme adultes, se seraient plus tard suicidés. Divers intellectuels se sont depuis aussi suicidés ; certains d'entre eux ont été classés parmi les nihilistes, des courants de pensées « désespérants », inaudibles ou souvent très vivement critiqués. A mon avis, tous ces sujets ont plutôt fait l'objet de débats entre initiés ou personnes plus directement concernées ou sensibilisées. Assez globalement, hormis, peut-être, les enfants, tous ces individus libérés des camps semblent avoir été refoulés par l'Europe et refusés aussi par les Etats Unis. Ce nouveau film pourrait illustrer ces phénomènes « humains » ou « sociaux ». « Comment cela, ils sont revenus ? », selon d'autres témoignages et historiens, notamment dans des pays de l'est. Ce nouveau film pourrait choquer.
Un témoin a un moment évoqué Hiroshima, redoutant que la troisième guerre serait nucléaire. Lorsqu'on nous a récemment annoncé la catastrophe de Haïti, on nous a rapidement parlé de 200 000 morts, on ne pouvait penser qu'à Hiroshima ? Le bilan actuel, là bas, s'élèverait maintenant à 170 000 cadavres évacués auxquels s'ajoutent de nombreux amputés et des orphelins, en veux tu, en voilà. Le magazine Choc actuellement en kiosques est assez « explicite ».
Au cours de ces débats du jour, j'ai souvent songé aux travaux de Katy Hazan, historienne qui travaille avec l'OSE France, surtout lorsque « le jeune majeur » parlait. J'avais pu communiquer avec Katy Hazan, début 2006, il me semble. En mai 2006, lors d'une manifestation sur le parvis des droits de l'Homme, je rencontrais « les X en colère », des adultes nés sous X, ainsi qu'avec des parents qui ont un jour eu à se battre contre l'Administration française pour retrouver puis renouer avec leurs enfants. Katy Hazan contestait alors ma propre critique, acide et acerbe. Elle soutenait que la réalité n'était pas aussi négative que je pouvais le penser. De mon ancien blog, publié fin mai 2006, aujourd'hui aspiré par archives.org :
L'enfance dans l'ombre du génocide
LE MONDE DES LIVRES | 12.09.05
Katy Hazan décrit ces maisons comme de véritables communautés éducatives animées par de fortes personnalités qui ont la ferme volonté d'appliquer des méthodes d'éducation nouvelles. Les programmes conçus sont originaux, mêlant activités libres à la Freinet et dirigisme à la Makarenko. Mais il y a loin de la théorie aux actes : beaucoup d'anciens pensionnaires conservent le souvenir d'une réalité routinière peu épanouissante.
Suite à ces échanges avec l'historienne et à la suite de mes écrits, dans mon blog, j'ajoutais ceci : « Katy Hazan, historienne, renvoit à la lecture de son livre, "les maisons de l'espoir", voir l'article du Monde des livres pour plus de détails. Selon elle, le bilan de cette période et l'enseignement à en tirer ne serait pas à ce point négatif, ce dont je ne doute pas. Mais sur le terrain, pour ceux qui prétendent s'inspirer aujourd'hui de tels travaux et références, les résultats sont donc parfois mitigés. » Mon discours était toujours assez clair, même dès la refonte de mon blog, début 2008.
Depuis, j'ai pu visiter l'exposition « A la vie ! », de l'OSE France. Le contraste auquel je pensais est bien perceptible, sur divers panneaux de cette exposition. Des situations puis des existences ou trajets individuels pouvait être très durs, pour diverses raisons, surtout pour des enfants. Pour l'avoir vu, le travail des historiens de l'OSE me parait cependant assez fidèle. Des carrières telles que celles de Elie Wiesel ou même de l'un des frères Finaly semblent être assez rares. Les laissés pour comptes, les incasables et les irrécupérables - des mots qui ne choqueront pas certains travailleurs sociaux, ni certains moralistes ou criminologues - étaient à mon avis bien plus nombreux.
La communauté juive, en Europe, délaissée après 45, aurait alors tout de même été efficacement assistée, par l'OSE France, financièrement soutenue par le JOINT. Je pense que des ouvrages d'historiens déjà parus confirmeront. Cela a été dit ce jour, au cours de débats parfois chaotiques, au cours desquels se sont finalement entremêlés des témoignages ou récits des plus divers. La nécessité, pour certains, de parler était très perceptible. Une enseignante s'est un moment levée, une enfant de déporté(s) qui n'a pas eu à subir ces « enfers », un mot qui a été employé ce jour. Elle nous a décrit son propre « combat » pour la mémoire, au sein d'établissements scolaires. A ce moment précis, j'ai pensé à Chantal Clos qui s'était levée, le 18 novembre dernier, au cours d'un colloque de l'Unicef, à Sciences Po... Lors de ce colloque, Madame Myriam El Khomri, adjointe au maire de Paris chargée de la Protection de l'Enfance, nous avait parlé « d'humain » et de « dentelle », de projets « sur mesure », en faveur de mineurs. Depuis, je pense que cette adjointe ainsi que d'autres m'ont très bien entendu, probablement même lu. Chantal Clos, on l'oublie, elle a depuis fait une très grosse « bêtise » ; les initiés savent, à mon avis ils sont nombreux et parmi eux, certains pourraient être honteux.
A l'issue de ces débats, je suis descendu vers les intervenants du jour, pour m'approcher d'abord de Madame Catherine Vieu-Charier. Je lui ai demandé si elle connaissait Madame El Khomri, ainsi que l'OSE France. Elle m'a répondu par l'affirmative et des propos élogieux. J'ai poursuivi en lui annonçant que le 20 novembre dernier, j'avais commis une offense au chef de l'Etat mais que le parquet de Paris n'avais pas osé donner suite. Tout en lui remettant ma carte de visite, je lui ai dit que je n'hésite pas à traiter Richard Josefsberg, de l'OSE France, de révisionniste. Je l'ai souvent écrit par le passé, en décrivant ses travaux ; il n'a jamais contesté. Mais Madame Catherine Vieu-Charier s'est alors mise à rire aux éclats, se tournant de suite vers un autre interlocuteur et glissant ma carte de visite dans sa poche. Qu'elle la conserve bien, je n'en demande pas plus. Je la rencontrerais encore, je vais un peu suivre son agenda.
Je suis ensuite allé discuter avec le réalisateur du film. Je pense qu'il m'a très bien entendu.
Dans un billet de ce 23 janvier, après avoir cité un extrait de l'arrêt rendu ce 15, j'écrivais que ma fille pouvait en effet s'exprimer comme une « poissonnière ». La chambre des créatures inférieures motivait récemment en ces termes : « Considérant que Justine a souhaité être entendu par la Cour ; qu'elle est âgée de 16 ans et parfaitement capable non seulement de discernement mais également d'exposer et d'expliquer son point de vue concernant sa situation et de dire à son père, ainsi qu'elle a pu le faire à l'audience, la souffrance que lui cause l'attitude de celui-ci à son égard ; », notant dans ce même arrêt que, cet été, les relations entre ma fille et moi ont parfois été plus « conflictuelles ».
Cet été, Justine m'avait encore lancé : « tu ne peux pas savoir ce que c'est, d'être placée chez des juifs ». Pour des juges, des pros de la Dass et le pasteur d'Uhrwiller, ça démontrera encore que toute relation père-enfant est toujours impossible. La vie après la Shoah, chez soi, c'est fabuleux. Depuis, j'ai une fois encore fait savoir à Justine que des juges qui trichent gagnent à tous les coups. L'OSE France ne m'a jamais répondu, je leurs posais une question très simple, par mail, en septembre dernier. Au cours de ces débats du jour, il a été question de « vengeance », un sujet à polémique qui n'aurait pas été traitée par ce nouveau film ou documentaire. Je n'en écris pas plus pour le moment, je pense que c'est un sujet tabou, des plus sensibles. J'en parlerais, si je rencontrais un jour, à nouveau, des juges de la cour d'appel de Versailles. Plutôt que de juges, s'agissant de ceux qui m'ont reçu en chambre du conseil, entendu et lu, je parle depuis quelques temps de pitres et même de souteneurs tout en affublant aussi le mot magistrature d'un tréma, ce qui peut heurter certaines sensibilités. Mais la chancellerie que j'ai très souvent informée ne réagit pas. Par le passé, fin mai 2008, le pasteur d'Uhrwiller envisageait de faire « supprimer » mon blog mais à l'époque, le substitut Laeticia Felici m'avait dit que « pour le moment, la diffamation, ça va ».
Dans les prochains jours, je regarderais La vie après la Shoah, ainsi que Nuit et brouillard. Cet après-midi, j'ai appris que demain, un fils de déporté, aujourd'hui talentueux juriste, devrait former ou éduquer de hauts magistrats français... Il s'agit peut-être de la concrétisation de ce que MAM nous annonçait il y a peu : Paris, bientôt hyper compétant.
Aujourd'hui, j'ai encore appris qu'une circulaire de l'EN ne serait pas convenablement appliquée, les enseignants n'en feraient pas déjà assez ? Ca m'a un peu étonné car lorsque Justine était encore « placée » à l'OSE France, leur établissement de Taverny, elle avait fait un voyage avec sa classe, pour rencontrer des survivants ou témoins. Je crois me souvenir qu'elle allait à Chambon sur Lignon, en Haute Loire. Richard Josefsberg pourra sûrement confirmer, tout en refusant de me les présenter, il avait signé tous les documents d'inscription de ma fille. A l'époque, j'avais du me rapprocher de l'école pour obtenir plus d'informations ; cette Dass a ensuite fini par me qualifier « d'intrusif », puis de « parano », puis par rompre durablement la relation père-enfant. Ce 21 janvier 2010, je publiais Sieg Versailles !
Ca pourrait plaire à Richard Josefsberg, « Ship to freedom ! »
« Ni père, ni mère », et un tampon du château de Vaucelles
9 commentaires
Cette femme et sa fille sont accusées non pas de délits mais de crimes, et non de vol de confiture
Je parle depuis plusieurs années d'un rapt d'une mineure de moins de 15 ans, ma fille aînée, un crime passible des assises et, sous certaines conditions, de la perpet. Mais je me suis aperçu que rien n'est avéré ou que c’était juste un vol de confiture.
Source : La Tribune.fr - 03/02/2010 | 20:18 - 147 mots, extrait
Haïti : plus de 200.000 morts lors du séisme. Le bilan officiel du violent séisme qui a dévasté Haïti le 12 janvier dernier s'est encore alourdi. Il dépasse désormais les 200.000 morts.
Confidentiel Haïti: Kouchner contre l'oubli
Le Figaro, 05/02/2010 | Mise à jour : 09:01
Le chef de la diplomatie a mobilisé tous les services du Quai d’Orsay pour «passer à la vitesse supérieure» en ce qui concerne l’aide à Haïti. «Le risque, c’est que, dans quinze jours, on ait oublié le séisme», a dit le ministre à ses directeurs, dans la foulée de la conférence de Montréal sur Haïti, la semaine dernière. Un ambassadeur, Pierre Duquesne, a été désigné pour s’occuper de la reconstruction, un sujet dont Kouchner s’est entretenu avec Bill Clinton qui l’a appelé au téléphone, dès sa nomination mercredi, comme coordinateur de l’aide internationale pour l’île.
Polémique sur une pièce de théâtre palestinienne
Le Parisien | 05.02.2010, 07h00, extrait
« Terre promise » se joue ce soir à Arcueil. Les associations juives y voient une provocation et craignent l’importation du conflit israélo-palestinien en France.
« Arcueil est un fief pro-palestinien. C’est Hamasland ! » Albert Miara, le secrétaire général de la Confédération des institutions juives du Val-de-Marne ne décolère pas. Les raisons de son ire tiennent en deux mots : « Terre promise ». C’est le nom de la pièce de théâtre que l’espace Jean-Vilar d’Arcueil programme ce soir.
Tirée du livre « Retour à Haïfa », de l’auteur Palestinien Ghassan Kanafani, la pièce retrace le destin de Saïd et Safia, chassés de Haïfa en 1948 (année de naissance de l’Etat d’Israël) et qui abandonnent dans leur fuite un fils âgé de quelques mois. De retour chez eux vingt ans plus tard, ils apprennent que leur enfant a été adopté par une femme juive et qu’il s’est engagé dans l’armée israélienne.
Le synopsis ainsi résumé n’aurait pas de quoi enflammer les esprits. Mais pour les associations juives et le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA), la programmation de cette pièce est une provocation et une nouvelle preuve du parti pris de la municipalité en faveur de la Palestine. « L’auteur de la pièce est un terroriste ! » s’emporte Albert Miara.
De source http://www.leparisien.fr/val-de-marne-94/polemique-sur-une-piece-de-theatre-palestinienne-05-02-2010-804445.php
Vous pouvez développer SVP ou est-ce un sabyre destiné aux seuls initiés???
Vous constaterez déjà que personne ne semble avoir pris sa défense ou alors, je n'ai pas vu ces coupons de presse. Chantal Clos se retrouve aujourd'hui isolée alors que par le passé, certains lui prêtaient volontiers l'oreille et bien plus. D'autres n'ayant pas développé, pourquoi le ferais-je? Posez la question à des journalistes ayant enquêté, par exemple, à Patricia Jolly?
Mais une instruction étant en cours, je suppose que personne ne s'exprimera.