Archives pour: Mai 2009, 27
Versailles über alles
J’attends maintenant avec impatience de recevoir notification et donc copie du dernier délibéré rendu par la chambre des mineurs de la cour d’appel de Versailles. Avec ces quelques feuilles en main, je pourrais laisser libre cours à mon imagination et même parler sans la moindre gène ni retenue de l'incurie crasse de notre grandiose administration judiciaire et de certains de ceux qui nous gouvernent ou qui leurs sont proches.
On m'a déjà annoncé une prochaine audience chez le juge pour enfant de Nanterre, quelques jours avant que ne soit rendu ce délibéré. J'ai une très bonne idée de la démonstration que la « justice » pourrait souhaiter imposer au cours de cette ultime audience. Des professionnels vont encore marteler que je refuserais un tiers dans la relation père-enfant, qu'à mes côtés, ma fille Justine - et uniquement elle - ne serait pas « libre », que je souffrirais de terribles « troubles psychologiques », que je pouvais ou pourrais, « selon les circonstances [lesquelles ?], d’une certaine façon [c'est-à-dire ?], mettre en danger […] l’équilibre psychologique de ma fille [laquelle des deux ?] ».
Bientôt, quelques pétris de préjugés ou de certitudes, quelques sachant mieux que quiconque ou doutant plus que d'autres tel que le Docteur Bodon-Bruzel ne manqueront bien évidemment pas de souligner d'abord un « antécédent familial » : ma soeur aînée est trisomique. Ma mère va encore s'en révulser dans sa tombe.
Selon ce qui se dira à l'audience à suivre, je n'hésiterais pas un seul instant à traiter le magistrat du siège de fonctionnaire - au sens le plus péjoratif du terme - voire même de papon, tout simplement. Aujourd'hui, je ne comprends que mieux comment des milliers de juifs et leurs enfants ont pu être poussés dans des wagons dans ce pays, un Etat de droit. Certains français pouvaient être indifférents ou effrayés, d'autres plus complaisants ou tout simplement insouciants et affairés. De nombreux français pouvaient alors s’imaginer que ce n'était pas sans raison que la Nation décidait de contribuer à la « destruction » de tous ces juifs, partant du principe qu'il n'y avait pas de fumée sans feu ou de troubles sans fauteurs... des juifs, des communistes, des résistants et autres prisonniers de droit commun, des exclus de tous genres définis par des listes, des décrets ou de savants critères légitimant tel ou tel « traitement » spécifique.
La 7ieme chambre des mineurs ne pouvait pas rendre « mieux » que cet arrêt du 22 mai, je l’en remercie déjà très vivement. Je vais prendre le temps de le lire puis de le commenter ensuite, quitte à passer pendant longtemps encore pour un dérangé aux yeux de ceux qui prétendront avoir oeuvré ou statué dans l’intérêt de Justine. Ces pitres ne pourront pas affirmer que je ne les ai pas prévenu.
Quelques uns vont se dire que je suis fâché, ils ont raison. D'autres vont « constater » que je ne change pas de discours, ils ont raison aussi : comme d'autres, je n'ai pas l'intention de pardonner.
Merci de votre message,
Celui-ci a bien été envoyé à la Présidence de la République.
Présidence de la République,
Le 27 mai 2009
Ajout de 19h55, l'arrêt était dans ma boite aux lettres... et j'assume.