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Peut-on rire de tout ?
La justice - et surtout quelques unes de ses expertises - peut beaucoup et longtemps faire rire. On peut également rire de la crise actuelle alors que 900 millions de personnes à travers le monde sont affamées. On a même parfois pu rire de certains génocides. La Shoah, c'est encore différent ; ce thème reste extrêmement sensible.
On devrait en tous cas s'abstenir d'altérer le sacré et ne pas porter des chaussettes rouges au Québec.
Les dessins du jour du "Monde" daté dimanche 11 janvier 2009
LEMONDE.FR 10.01.09 | 12h57 • Mis à jour le 10.01.09 | 20h01
Angoisse
Tribune
Au moins, à la Halde, on ne discrimine pas les imbéciles
Mardi 13 Janvier 2009 - 17:43 - Marianne2, extraits
Publié il y a quelques semaines, le rapport de la Halde sur les «stéréotypes et discriminations dans les manuels scolaires» n'a pas fini de s'attirer les railleries des blogueurs les plus talentueux. Ainsi Pierre Cormary, le blogueur gardien de musée, s'en est-il donné à coeur joie contre ces 207 pages qui prouvent au moins qu'à la Halde, tout le monde a sa place !
[...] Daté du 6 novembre 2008 et intitulé sans rire «Place des stéréotypes et discriminations dans les manuels scolaires», ce rapport «citoyen» stigmatise tout ce que la littérature peut contenir de messages racistes, homophobes, anti-féministes, anti-minoritaires, tout ce qui, selon lui, porte atteinte à la dignité humaine, offense une communauté, dégrade la personne, fait de la peine à quelqu'un. Autant dire toute la littérature - citez-moi donc un auteur qui ne tombe sous le coup de la guillotine haldienne. Non que la littérature soit raciste, sexiste et homophobe en soi, grands dieux, non (sauf peut-être celle, génialissime, de Hergé et de ses Aventures de Tintin), mais la littérature est ce qui s'est toujours écrit contre son époque, ses moeurs, sa morale. De Rabelais à Céline, de La Fontaine à Balzac, de Molière à Ionesco, de Chrétien de Troyes à Proust, de Villon à Baudelaire, la littérature a toujours été une critique de la culture de son temps - une critique du pouvoir culturel plus que du pouvoir politique, soit dit en passant (Molière contre les clercs et non contre le roi). Pour ceux qui veulent un monde où tout écart, toute asymétrie, tout conflit soient abolis, la littérature est le premier déni d'opinion. Et c'est pourquoi écrivains et philosophes ont si souvent été accusés de corrompre la jeunesse, de désespérer Billancourt, de donner le mauvais exemple, de ne pas aller dans le sens du social, de se foutre du progrès, de n'avoir toujours qu'une vision noire du présent, et souvent terrifiante de l'avenir.