« Une conspiration, au pays des corbeaux ? | « Faut pas rêver »... » |
Bientôt la grande réforme
Par moments, je me demande où il est encore possible de lire quelque chose de sérieux, qui soit crédible, pas trop grotesque. Entre le Monde et de ces points de vues ou de ces chroniques d'abonnés, jusqu'au Nouveau Détective et ce qui grouille sur le réseau, je suis servi. Lorsque je lis le Nouveau Détective de cette semaine, je pourrais penser qu'il serait grand temps de confier enfin les enquêtes et procès sensibles au ministère public... parce que nos juges ne sont plus assez puissants ou peut-être trop peu courageux, tout terrorisés qu'ils sont, par des bandes et de petits caïds de cages d'escaliers. Est-ce pour cela qu'ils n'ont pas été conviés, ce mardi, au rappel à l'ordre ?
Le Nouveau Détective du 2 septembre, spécial « miraculée », ou le cas Jaycee
Cette affaire ou cet « accident » de 2005 a fait du bruit sur la toile, comme tant d'autres.
Ce soir, dans mon mail, j'ai trouvé une courte bafouille de Chantal Cottet. Elle nous invite à assister à un procès entre une loge française - ou plutôt quelques « frères » ? - et un certain M. Jean-Pierre Donnadieu, ce 10 septembre prochain, à la cour d'appel de Paris. Ca manque de détails, on en lira peut être ces prochains jours, dans des journaux. J'ai rapidement parcouru le site Internet de cet homme, j'y ai retrouvé un livre que j'ai moi même dans mes étagères : Enfermez les tous ! M. Donnadieu publie aussi un article de Marianne, très instructif. Ce monsieur aurait-il eu tous ces problèmes suite à un très simple malentendu ? Le site de Groupe Info Asile existe toujours ; il y a là bas une belle revue de presse.
C'est amusant, nos talentueux psychiatres semblent assez rapidement flairer toutes sortes de « troubles psychiques », beaucoup de paranos, surtout peut-être lorsque quelques cas isolés voire atypiques osent un peu l'ouvrir. Ah, la fumeuse théorie du complot... que ne feraient pas parfois l'Etat, l'administration ou quelques puissants s'ils ne pouvaient pas agiter ce genre de mythes ? Des paranos, de vrais, j'en ai déjà croisé. Mais s'ils étaient nombreux, je pense que cela se percevrait.
Par le passé, un certain Jörg Haider, autrichien, a eu un dramatique accident de voiture, d'une « extrême violence ». Immédiatement, sur la toile, des internautes se sont scandalisés, suspectant que cet homme avait été victime d'un complot. Cet été, en France, un juge est mort, un cas tout à fait particulier. Même si nous avons très vite lu « putain de camion », personne ne semble s'en être scandalisé.
A partir de tels constats, je me rassure, me disant qu'assez globalement, les français ont la tête sur les épaules.
Voir également Procès d'assises, la défense décodée ou le mot qui peut tuer
Affaire - Un deuxième procès pour rendre justice à Vincent Germon
France Soir, le samedi 7 juin 2008 à 04:00, extraits
Vincent Germond avait 16 ans en 2005, quand il a reçu une balle de carabine dans le thorax. Après deux ans et neuf mois de prison, le tueur a retrouvé la liberté. La mère de la victime organise dimanche une commémoration.
Mercredi 8 juin 2005, il est midi. Dominique Germond rentre chez elle. Sa petite fille de 6 ans lui donne la main. Elle était sortie acheter à manger pour son fils, Vincent. Quand elle arrive devant son immeuble, une foule bloque l’entrée. Un jeune homme est allongé sur le sol, un masque lui recouvre le visage… Elle reconnaît ses chaussures.
C’est son fils, Vincent, 16 ans. Il est en train de mourir, une balle de carabine lui a transpercé le thorax.
Le tireur, Ali (mineur au moment des faits), a également 16 ans. « Au départ c’était une histoire de 20 euros que mon fils lui devait. Finalement ce n’était pas vrai. A l’heure d’aujourd’hui, je ne sais pas réellement pourquoi Vincent a été tué », nous raconte Dominique Germond, la voix tremblante. Vincent ne voulait pas inquiéter sa maman, mais il était menacé depuis plus de six mois. C’est son meilleur ami qui l’a confié à Dominique. Deux jours avant le drame Vincent s’était battu avec l’individu en question qui lui aurait dit : « J’aurai ta peau. »
[...] Soutenue par le procureur de la République, elle a fait appel de la décision. « C’est la seule personne en qui j’ai confiance et qui m’aide vraiment. » L’audience est prévue pour février 2009. Demain, les proches de Vincent se réunissent autour de sa tombe pour commémorer ce macabre anniversaire.
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Publié le 16/05/2009 13:16 | Pierre-Jean Pyrda, La Dépêche, extrait
La mort de Vincent était un accident
Cour d'assises des mineurs. 3 ans de prison dont 2 ferme pour Ali, rejugé en appel à Toulouse pour un coup de feu mortel en 2005 à Albi.
La mort de Vincent Wuillermin, ce jeune Albigeois de 16 ans, tué d'un coup de carabine dans une cave d'immeuble de Cantepau, le 8 juin 2005, n'était donc qu'un accident.
Après trois heures de délibéré, la cour et les jurés des assises de Haute-Garonne en ont décidé ainsi, hier après-midi.
Ils ont rejeté, comme l'avait fait en première instance les jurés du Tarn le 15 février 2008, l'accusation d'homicide volontaire, celle défendue par l'avocat général. Hier matin, dans son réquisitoire, Jean-Christophe Muller avait demandé entre 15 et 17 ans de prison, sans invoquer l'excuse de minorité.
L'auteur du coup de feu mortel, Ali, qui avait 16 ans et demi au moment des faits, écope donc exactement de la même peine que celle prononcée il y a 15 mois à Albi : 3 ans de prison dont 1 assorti d'un sursis avec mise à l'épreuve pendant 3 ans. La peine ferme étant couverte par la durée de la détention provisoire (l'accusé a passé 2 ans et 9 mois en prison), Ali est un jeune homme libre depuis hier soir. À la grande satisfaction de son avocat Me Christian Etelin qui avait mis en évidence l'absence de mobile.
Le verdict, tombé peu après 17 heures, a suscité incompréhension, colère et douleur sur les bancs de la partie civile.
Me Alary : « cette décision est un noN-sens »
Quelques heures plus tôt, Dominique Germont, la maman de Vincent, faisait cette confession prémonitoire : « J'angoisse énormément. Je ne veux pas qu'on condamne mon fils une troisième fois, je ne le supporterai pas. » Pourtant, elle voulait croire que ce procès de Toulouse, « beaucoup plus serein qu'à Albi », lui serait plus favorable.
[...] Le verdict a condamné à jamais cette femme à ne plus voir le visage de son fils que sur un cœur de marbre.