« La Question humaine | Le chagrin des juges » |
Après « Jamais sans ma mère », un « Commando parental »
NDLR : C'est de bonne guerre, un certain rééquilibrage des débats ?
Selon la rédaction du Dauphiné Libéré, depuis quelques mois, Carine Schinasi et sa fille vivent de nouveau ensemble. Des rapts parentaux qui finissent « bien », on en connait. Sébastien, lui aussi, est de retour chez ses grands-parents. Je me demande ce que l'UNASEA ou les réalisateurs et ceux qui ont contribué à « Jamais sans ma mère » pourraient nous dire de l'histoire de Carine et de sa fille, de cet épilogue.
Pour qui connait un peu l'histoire de la HALDE ou pour qui a connu le combat « Une peine ./ », il n'y a là rien de bien surprenant, une telle situation pouvait advenir. Christiane F., 46 ans, un autre symbole, a elle aussi retrouvé ses démons... ne parlons pas de la libération d'une otage des FARC, elle souhaite tourner la page. L'humain n'est pas fiable, la protection de l'enfance ne l'est pas non plus.
JUSTICE
Commando parental
par La Rédaction du DL | le 08/11/08 à 06h00
Au mois de juin 2007, sous le titre "Jamais sans ma mère", le magazine télévisé "Envoyé Spécial" racontait son histoire comme une des situations exemplaires devant illustrer l'intervention (excessive d'après le reportage) des services sociaux et de la justice dans la vie familiale. Carine Schinasi, 44 ans, a été condamnée, hier, par le tribunal correctionnel de Chambéry, à deux ans de prison avec sursis, mise à l'épreuve de deux ans avec obligation de soins psychiatriques, pour l'enlèvement de sa fille.
Le 7 septembre 2006, avec son ex-compagnon, Yann Garnier, 51 ans, elle était allée la chercher au collège de La Ravoire sans en avoir le droit. L'adolescente de 13 ans faisait l'objet, à ce moment-là, d'un placement dans un foyer de Jarsy, dans les Bauges, décidé par un juge des enfants. Le couple, rapidement recherché, avait emmené l'enfant en Tunisie pour s'installer là-bas.
L'homme renonce, revient en France et se constitue prisonnier
Après une nouvelle rupture, dans l'impossibilité de mener à bien un projet de restaurant, l'homme était revenu en France en octobre pour se constituer prisonnier. Des trésors de diplomatie déployés par la juge d'instruction Nathalie Cluzel avaient ensuite convaincu la mère de ramener sa fille en décembre. Financièrement en difficulté, moralement aux abois, totalement isolée à Bizerte, son comportement imprévisible soulevait la plus grande inquiétude des services chargés, avant tout, de l'aider, malgré sa conviction contraire.
A l'origine, en 2001, un signalement d'école au parquet au sujet d'une enfant en difficulté scolaire et désarroi psychologique. Pas de maltraitance, pas de sordide ici. Le trouble révélait le contexte, très particulier pour la petite, d'une relation fusionnelle entre une mère fragile, l'élevant seule, et la fillette. Confrontée à une absence totale d'écoute de la part de la mère, à un refus de tout conseil, l'assistance éducative décidée par le juge des enfants se transformait en une séparation forcée, de plusieurs centaines de kilomètres, deux ans plus tard. L'enfant était ainsi placée dans un foyer en Savoie, en 2003.
Cette décision, généralement guidée par l'intérêt de l'enfant, était vécue comme une intrusion intolérable dans sa vie par la maman, et comme une séparation douloureuse par la fillette. Ce qui est humainement compréhensible, affectivement inévitable mais, pas pour cela forcément infondé. Le placement était renouvelé, en 2006, et c'est ce qui devait décider Carine Schinasi de solliciter le concours de son ex-compagnon pour l'enlèvement.
L'enlèvement en dernier recours
« Non, je n'ai pas accepté le renouvellement du placement alors que j'avais fait, à la lettre, ce qu'on me demandait » affirme la mère, hier, en proie à des malaises dûs à un état extrême de stress et de panique. « Cela lui est apparu comme le dernier recours » a plaidé son avocate, Me Pauline Deliège. « Le moteur de l'action a été ce contexte dans lequel elle n'a eu de cesse d'utiliser tous les moyens pour récupérer sans fille sans y parvenir ».
« Le placement avait été décidé dans l'intérêt de l'enfant. La situation a été vue par plusieurs travailleurs sociaux et plusieurs juges des enfants. L'absence de remise en question de madame m'inquiète. L'enlèvement n'est pas admissible, ne lui donnez surtout pas raison » met en garde le substitut du procureur Marianne Thirard, en face d'une demande de dispense de peine de la part de la défense.
Très sincèrement et simplement, Yann Garnier admet l'erreur de sa participation active à l'enlèvement. « Il était affecté par la détresse de cette femme et par celle de l'enfant » résume son avocate, Me Myriam Monnet.
Neuf mois de prison avec sursis pour lui, décide le tribunal dans son délibéré. Les juges n'ont pas suivi le parquet dans ses réquisitions de six mois de prison ferme prises contre Carine Schinasi. Tout en maintenant pour elle la peine de deux ans de prison assortie du sursis. Depuis quelques mois, mère et fille vivent de nouveau ensemble.
Frédéric CHIOLA
Paru dans l'édition 73A du 08/11/2008 (60873)
Jeudi 07 juin, 20h50
Résumé : Près de 136 000 enfants sont actuellement placés dans des foyers ou des familles d'accueil, séparés de leurs parents. Dans la plupart des cas, le placement a été décidé par un juge pour rééduquer l'enfant ou pour le protéger.
Contrairement à ce que l'on imagine, les enfants battus ou ceux victimes d'abus sexuels ne représentent qu'une petite partie des enfants placés, à peine 20%. Pour les autres, c'est- à- dire la majorité, les motifs de placement sont divers et regroupés dans un terme générique: carences éducatives, absentéisme scolaire, problème de logement, divorce difficile, enfants mal nourris, enfants violents ou souffrant de problèmes psychologiques... C'est à ces cas que nous avons décidé de nous intéresser, en suivant pendant six mois le combat de trois mères qui tentent de récupérer leurs enfants, placés par la justice et pris en charge par les services de l'Aide sociale à l'enfance. Une lutte silencieuse à armes inégales. De l'aveu même de l'Inspecteur général des affaires sociales, dans un cas sur deux, le placement n'est pas toujours la meilleure solution...
Un reportage signé Nathalie Kaas, Philippe Vasseur et Vincent Kelner.
Extrait du 12-13 de France 3 du 5 juin 2007
« Jamais sans ma mère » réaction de l'UNASEA
Posté le 18. juin 2007 17:29
par dd, sur www.travail-social.com
l'UNASEA réagit à la diffusion du reportage « Jamais sans ma mère » de l'émission « Envoyé Spécial » diffusée le jeudi 7 juin 2007 sur France 2.
L'émission « Envoyé Spécial » du jeudi 7 juin 2007 sur France 2 traitait d'’un sujet grave : celui des enfants placés par décision de justice dans un foyer ou en famille d'accueil lorsque son maintien dans sa famille présente un danger.
L'angle de présentation choisi par les journalistes était de suivre des parents qui tentaient de récupérer la garde de leurs enfants pris en charge par l'Aide Sociale à l'Enfance (ASE).
L'UNASEA, première fédération d’associations de protection de l'enfance à qui des enfants en danger ou en risque sont confiés sur décision judiciaire ou avec l'accord des parents, regrette notamment que ce reportage donne une image partiale et partielle du travail réalisé par les services sociaux de protection de l’enfance, laissant supposer que les trois cas présentés représentent une majorité de situations.
Il est inacceptable que les travailleurs sociaux soient présentés comme des « voleurs d’enfants », agissant de manière arbitraire. En effet, il eut été plus objectif de témoigner aussi du travail accompli chaque jour avec compétence par ces professionnels auprès des 136 000 enfants placés et de leurs familles, dans le cadre de la mission d’'intérêt général qu'ils assurent.
Il est également surprenant que la loi du 5 mars 2007 réformant la protection de l'enfance soit réduite à une mesure de détection prénatale, alors qu’elle vise à favoriser une prévention précoce pour aider les femmes enceintes en difficulté. Par ailleurs, cette loi doit favoriser justement le développement de dispositifs alternatifs au placement, afin de répondre de façon la plus adaptée aux besoins des enfants et de leurs familles.
Il est donc tout à fait regrettable qu’'après la récente mobilisation de tous les acteurs de la protection de l'enfance pour réformer et améliorer le dispositif, une émission d'une telle audience traite de façon si caricaturale ce sujet complexe et sensible.
Paris, le 11 juin 2007
9 commentaires
HONTE à vous, bandes d'incapables, qui ne savez que détruire au lieu d'aider !
La condamnation peut paraître normale. Je pense qu'elle vise plus à rappeler à d'autres parents, proches et tiers qu'il faut respecter les décisions de justice, qu'il faut accepter les décisions du JPE et s'en remettre entièrement aux travailleurs sociaux, qu'il en coute si on cherche à se soustraire (ou, ici, à soustraire son enfant).
si elle etait depressive il fallait l'aider surtout son
ex-compagnon (et n'a rien fait il aurait du etre puni
autant sa compagne honte a vous monsieur)
elle a agi en temps que mere les services sociaux
n'ont compris son desarroi
Cela tend à rejoindre ce que j'écrivais ce 23 novembre... "en toutes circonstances, laissez faire les professionnels".
Le 17 octobre, j'écrivais que "Si, plus tard, vos enfants vous posaient des questions, répondez leurs simplement que le prince a décidé de ne jamais travailler avec vous."
ON SE LE REAPROPRIE, meme s'il ne nous appartient pas,naturellement je trouve completement legitime ce comportement j'aurais fait
et je ferais la même chose.
l' ase n'a qu'a faire son boulot, les educateurs specialises n ont qu'a faire leur boulot et ne pas nous coller des simples assistantes sociales, diplomees pour nous "assister socialement" comme
l'indique leur denomination. un educateur est educateur.
a l ase de designer le service competent
inadmissible, et oui en effet, la honte sur vous, la honte a la justice francaise
> ON SE LE REAPROPRIE, meme s'il ne nous appartient
Je crois que vous n'avez pas idée de ce que vous avez écrit là, de la polémique ou cacophonie que ces quelques mots pourraient susciter.
depuis 20 ans que cela dure, je n'en ai que faire!
ce systeme la m'a elevée a devenir ce que je suis, et donc
a le penser, et l'affirmer! liberté!
est que nous pouvons avoir des nouvelles de carine schinasi
est de sa fille nous avons apris quelle recommencez a vivre
ensemble nous esperons que tout va bien que les services
que les services sociaux
et son es-compagnon qui a un sursis de 9amois et reparti
en thalaide accompagner
ou la justice il a aider pour enlevement
nous souhaitons que tout le monde essaye de laisser
tranquille cette mere et la fille
mais cet l'homme a t'il le droit de partir a l'etranger