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Portrait d'un médecin polivalent
Voir aussi Car tout se soigne, désormais… des sujets à soigner à tout prix. Egalement très intéressant, le n° 101 de Santé Mentale, La paranoïa, et La psychiatrie - et la justice - à l'épreuve du scientisme, etc, etc.
Voir aussi sur Justice au singulier, Daniel Zagury refuse la clé, et « L'expert bouffon » ?
De la page 14 du journal Femmes 3000 n° 36
Claude Duviau, un homme « pouvant être dangereux dans certaines circonstances »...
Assises - Procès Duviau : le verdict attendu aujourd'hui
TF1-LCI - le 09/03/2007 - 09h56
Lors de l'audience de jeudi, Claude Duviau, l'agriculteur jugé pour le meurtre de deux contrôleurs du travail, a raconté le drame presque minute par minute mais sans pouvoir expliquer son geste. Il comparaît depuis lundi devant les assises de la Dordogne pour homicides volontaires sur personnes chargées d'une mission de service public, Sylvie Trémouille et Daniel Buffière, tués de coups de fusil de chasse après un simple contrôle de travailleurs saisonniers dans l'exploitation de Duviau.
Dans un récit raconté au présent comme s'il revivait devant la cour ce jour du 2 septembre 2004, cet homme de 59 ans, ancien militaire et agent d'assurances, s'est revu en train de tirer sur les deux contrôleurs, puis tentant de se suicider. Mais il ne sait toujours pas pourquoi. "J'avais des raisonnements complètement fous. Je n'étais plus sentimental, je ne supportais même plus mes petits-enfants, j'étais devenu une bête", plaide-t-il d'une voix forte. Plusieurs fois, l'accusé dit sa volonté d'expliquer "son ressenti", de "tout mettre sur la table". Il veut aussi "sauver d'autres personnes suicidaires qui en cas de contrôle pourraient disjoncter, pouvoir les intercepter. Je pense rédiger un livre pour raconter ce que j'ai vécu", ajoute-t-il.
"Abattus comme des chiens"
Les témoignages poignants des familles des victimes ont unanimement souligné la courtoisie et le sens du dialogue des deux contrôleurs. Sylvie Trémouille, mortellement blessée dans le dos en tentant de fuir, n'avait même pas eu le temps d'adresser la parole à l'agriculteur. Dans leur plaidoirie, les avocats des parties civiles ont trouvé dans la personnalité même de Duviau les raisons de son geste, jugeant qu'il avait commis ces meurtres "avec détermination et en toute connaissance de cause". "C'est un homme pouvant être dangereux dans certaines circonstances", estime ainsi Me Dominique Moneger, conseil de la famille Buffière et de la Mutualité sociale agricole.
Me Jean-Paul Teissonnière, qui représente plusieurs syndicats, a fait référence au suicide programmé par l'accusé. "A travers la désacralisation de la vie, on est capable d'accomplir les pires crimes". "Et ce n'est pas avec le sang des autres qu'on écrit un livre !", répond en écho le bâtonnier Me Patrice Reboul. Le verdict est attendu vendredi soir.
Chat
Psychiatrie : état d'urgence
LEMONDE.FR | 14.02.05 | 15h00 • Mis à jour le 07.02.06 | 10h20, extrait
Magali Bodon-Bruzel, psychiatre à Villejuif, évoque la médiatisation des cas psychiatriques "spectaculaires" et ses aspects positifs, la réhabilitation des schizophrènes et le jugement des "fous".
Imène_Hamdana : Comment peut-on expliquer la recrudescence des cas psychiatriques ces dernières années ?
Magali Bozon-Bruzel : Je ne crois pas qu'il y ait eu une recrudescence des cas psychiatriques ces dernières années, la maladie mentale a toujours été présente et le nombre de schizophrènes, notamment, est à peu près stable. En revanche, ces derniers temps, la médiatisation des cas psychiatriques "spectaculaires" est importante. Les soignants et les médecins qui travaillent dans le secteur psychiatrique ne constatent pas particulièrement d'augmentation des "cas". Par contre, je pense que la demande d'accès à la prise en charge psychiatrique de manière générale, elle, a augmenté, peut-être que la "chose psychiatrique" fait moins peur qu'avant au public (la notion de dépression est maintenant plus acceptée, on voit dans les consultations de psychiatrie générale que beaucoup de personnes viennent pour des problèmes d'anxiété ou d'état dépressif, et ces sujets-là, probablement, osaient moins consulter, ou en tout cas le faisaient avec moins de facilité, il y a dix ans).
Spellbound : Cette médiatisation justement n'a t-elle pas été judicieuse ?
Magali Bozon-Bruzel : Effectivement, les affaires récentes de meurtres réalisés de toute évidence par des malades mentaux ont permis qu'actuellement des débats aient lieu sur les conditions de prise en charge des personnes présentant des troubles psychiques. Et en cela, c'est une bonne chose, d'une certaine façon.
Lempi : Les cas de "passage à l'acte" semblent de plus en plus visibles. Ne peut-on pas voir par ces actes, une façon de s'exprimer sans parole ?
Magali Bozon-Bruzel : Je ne crois pas que les passages à l'acte soient de plus en plus visibles : beaucoup d'actions violentes, et même la majorité, sont totalement inconnues du public. Souvent, moyennement graves, elles sont très fréquemment réalisées dans les hôpitaux psychiatriques, très fréquemment à l'encontre du personnel non médical, c'est-à-dire les infirmiers et les aides-soignants, et c'est la majorité des demandes d'hospitalisation des patients que nous traitons à l'UMD (unité pour malades difficiles). D'autres affaires très spectaculaires ne sont pas connues non plus, et en tant qu'expert auprès des tribunaux, j'ai pu voir des affaires tout aussi horribles que les deux derniers cas médiatiques, dont personne n'a entendu parler.
Autour de l'enfermement... à Créteil, le 30 avril 2009
Claude Duviau condamné à 30 ans de prison
Créé le 10/03/07 à 8h07, Europe 1, extrait
L'agriculteur accusé d'avoir tué avec son fusil de chasse deux inspecteurs du travail lors d'un contrôle dans son exploitation en 2004 a été condamné vendredi à 30 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de la Dordogne. Le procureur de la République de Bergerac avait demandé la réclusion criminelle à perpétuité.
La cour d'assises de la Dordogne a condamné vendredi Claude Duviau, 59 ans, à 30 ans de réclusion criminelle pour avoir tué deux inspecteurs du travail lors d'un contrôle dans son exploitation agricole. Après un court délibéré, la cour a répondu positivement aux quatre questions qui lui étaient posées mais n'a pas totalement suivi les réquisitions de l'avocat général, qui avait demandé une peine de réclusion à perpétuité. S'adressant aux jurés, Nicolas Jacquet leur avait demandé en tout état de cause de ne pas descendre sous les 30 ans de réclusion avec une peine de sûreté maximale. Or, la peine de Claude Duviau n'a pas été assortie d'une période de sûreté. "L'histoire de Claude Duviau c'est l'histoire d'un homme dangereux" capable de garder en lui "une haine" rentrée, a estimé le magistrat. Il a évoqué le projet de suicide, un "suicide d'orgueil" de la part d'un homme qui était à ce moment-là "une bombe à retardement prête à exploser." L'avocat de Claude Duviau, Me Eric Visseron, a estimé que la peine infligée était "lourde" tout en s'interrogeant sur la volonté de son client de faire ou non appel. "Trente ans, certes sans période de sûreté ! Je crois qu'on a fait effectivement un exemple de Claude Duviau ", a-t-il estimé. "J'en discuterai avec lui mais je ne suis pas sûr qu'il veuille faire appel. Ce n'est pas tant pour lui qui était prêt à assumer son acte pleinement, c'est peut-être plus pour sa famille. C'est un homme qui a quand même 60 ans", a-t-il précisé. Gilles Trémouille, mari d'une des deux victimes, a estimé que la peine était juste. "J'aurais préféré la perpétuité mais c'est une peine juste. J'espère que tous les agents qui accomplissent une mission de service public diront que la société, à travers la justice, a pris conscience que Saussignac n'était pas un fait divers mais un fait de société ", a-t-il expliqué. ...