Les juridictions coloniales devant la Cour de cassation
Les juridictions coloniales devant la Cour de cassation
Essai de contribution de la Cour de cassation à l'émergence des droits civils
des Noirs dans les colonies françaises d'Amérique de 1828 à 1848
Economica, mai 2007
Margaret Tanger (Auteur), Bruno Cotté (Préface)
Présentation de l'éditeur • La Cour de cassation, cour suprême de l'ordre judiciaire, a porté dès sa création une part de la conscience française, alors que subsistait encore le système inique de l'esclavage, cohabitant avec le Code civil. Il n'est pas exagéré d'affirmer qu'elle ne s'est pas contentée de dire le droit, mais participa, à sa manière, à l'action émancipatrice des noirs des colonies françaises d'Amérique : Martinique, Guadeloupe et Guyane. C'est cette part peu connue de l'action de la cour suprême que le présent livre cherche à retracer en montrant que derrière les arrêts, il y avait des êtres vivants, des valeurs humaines qu'il s'agissait de faire émerger.
Le lecteur non juriste, mais néanmoins sensible et intéressé par cette période qui constitue une partie de l'histoire commune française, trouvera dans cet ouvrage le récit édifiant des draines dans lesquels furent plongés des hommes, des femmes et des enfants, victimes des préjugés mais aussi d'enjeux financiers et de pouvoir. Il y verra aussi à l'œuvre des magistrats intègres et des avocats honnêtes qui, devant des actes ignominieux tolérés voire encouragés par l'autorité coloniale, se dressent pour exiger la justice pour tous.
Biographie de l'auteur • Margaret Tancer, Docteur en droit, Avocat à Cour d'appel de Fort-de-France, Diplômée de la Harvard University Lare School. Présidente de l'Association de Recherches Comparées Droits internes et Internationaux, ses publications parmi lesquelles l'ouvrage intitulé "La faillite en droit fédéral des Etats-Unis", ont fourni au législateur désireux de moderniser le droit français d'inestimables pistes de réflexion. Ce second ouvrage est une contribution tout aussi utile et novatrice.
Droits des enfants placés et en situation de risque
Droits des enfants placés et en situation de risque
2007, Bragi Gudbrandson
ISBN 978-92-871-6038-6, 2007 à la librairie en ligne du Conseil de l'Europe
2006, Réf. 9789287160386 à la Documentation Française
Egalement disponible au format PDF, édition provisoire, extraits...
Ce rapport - qui n'engage que l'auteur... - fait aussi mention des effets néfastes des institutions sur le développement des enfants, comme l’ont mis en évidence les dernières décennies. Les connaissances dans ce domaine ont grandement progressé grâce au Bucharest Early Intervention Project9 (projet d’intervention précoce) qui poursuit un double objectif: analyser les effets du placement précoce en institution sur divers aspects importants du développement des enfants, et déterminer si l’intervention précoce (familles d’accueil, tuteurs) est susceptible de réduire les effets négatifs du placement précoce en institution. Ce projet, certes à long terme, a déjà produit des conclusions majeures, et notamment: (i) les enfants élevés en institution dès leur plus jeune âge présentent un développement significativement altéré sur les plans physique, cognitif, linguistique, social, affectif et cérébral; et (ii) l’accueil dans une famille, comme mode d’intervention, semble réduire significativement les conséquences néfastes du placement en institution. Les conclusions selon lesquelles une intervention précoce pourrait être bénéfique aux jeunes enfants en institution devraient inciter les Etats membres à concentrer leurs efforts sur la prévention et les alternatives concernant l’accueil de la petite enfance et le placement des jeunes enfants en institution.
... Bien que les foyers d’accueil aient assumé la responsabilité de l’éducation de millions d’enfants en Europe pendant des siècles, les éducateurs et les spécialistes de l’enfance connaissaient bien depuis longtemps les inconvénients et les effets pervers de ces institutions pour le développement et le bien-être des enfants. Les conclusions d’observations répétées dans de nombreux pays au cours des dernières décennies n’ont fait que renforcer cette certitude. Les grandes structures d’accueil spécialisées peuvent contribuer à l’exclusion sociale et à la stigmatisation des enfants. Il est même vraisemblable qu’elles aliènent les enfants et leur interdisent de participer activement à la vie sociale pendant leur enfance, voire pendant leur vie adulte. A long terme, l’accueil des enfants en foyers spécialisés peut les priver de la richesse émotionnelle et des aptitudes à la vie sociale, pour ne rien dire de l’aggravation du risque auquel ils sont soumis, à la fois pendant la période de leur accueil en foyer et ultérieurement. Ce mode d’accueil peut compromettre leur développement intellectuel et cognitif et restreindre leur aptitude à tisser des liens et à maintenir des relations avec autrui. Pour reprendre les termes employés par l’ONG Save the Children: «Les droits des enfants peuvent être purement et simplement ignorés, et même positivement enfreints; cette réalité a des incidences significatives sur la qualité de leur vie, lesquelles peuvent avoir un impact durable à l’âge adulte15».
A la vie ! Les enfants de Buchenwald, du shtetl à l'OSE
Katy Hazan et Eric Ghozlan
Préface d'Elie Wiesel
Editions Le Manuscrit, Collection Témoignages de la Shoah, 2005
Présentation : En 1945,à la libération du camp de Buchenwald, plus d’un millier de jeunes Juifs âgés de huit à vingt-quatre ans attendent que l’on statue sur leur sort. Quatre cent vingt-six garçons, originaires des pays d’Europe centrale et orientale arrivent en France, pris en charge par l’OSE (Œuvre de Secours aux Enfants). Être enfant dans un ghetto, avoir connu les camps de travail forcé et pour certains les marches de la mort depuis Auschwitz-Birkenau, c’est cette part de leur vie chaque fois singulière que 15 anciens de Buchenwald, déportés pour certains à l’âge de quatre ans, ont accepté de partager avec nous. Ces parcours croisés sont présentés à partir des témoignages audiovisuels, enrichis de documents personnels et des documents d ’archives conservés par l’OSE.
De source www.ose-france.org, le 16/8/2008, 22:15 :
Ambloy (Château d’), Ambloy (Loir-et-Cher), maison d’accueil pour les enfants rescapés de Buchenwald, ouverte en juin 1945, transférée en octobre 1945 à Taverny ; voir Vaucelles (Château de).
Vaucelles (Château de), 20 rue de la Tuyolle, Taverny (Val d’Oise), propriété de 30 hectares louée à M. Schorenstein, maison d’accueil de stricte observance, ouverte en 1945 pour 60 garçons de Buchenwald, puis maison d’enfants mixte ;
Sur le site de l'OSE France, le 24/1/06 (mise à jour du 8/12/04)
Un cas qui « relève du domaine d’une certaine pathologie médicale »
Société
Un douanier, «croisé» de la probité
Envoyé spécial à Nice MICHEL HENRY
Libé, jeudi 24 juillet 2008, extraits
«Son combat a l’air noble, et il n’a aucun intérêt particulier à critiquer les services», assure son avocat niçois, Me Franck De Vita. Mais ce fonctionnaire est fatigué de ne recevoir «aucune réponse depuis des années, sinon dénigrement, menace, sanction». Après l’avoir soutenu, les syndicats se sont lassés. Il s’obstine : «Le soldat de la République continuera à dénoncer.» Entré aux douanes en 1980, il affirme : «Je n’ai jamais été attaqué en diffamation ni traduit en conseil de discipline, preuve que ma cause est juste.» Au fil des ans, plusieurs affaires de douaniers ripoux, qui taxaient les étrangers passant sur l’autoroute, ont conduit à des condamnations en correctionnelle. Et la direction «reconnaissait l’existence de "pratiques particulières" à Menton», affirmait un syndicaliste CFDT en 1995. Mais, pour la hiérarchie, «l’exagération et la généralisation employées par cet agent, seul contre tous, font craindre que ce cas relève du domaine d’une certaine pathologie médicale», relevait-elle en 1987.
... La direction interrégionale des douanes à Marseille «ne peut pas s’exprimer, pour des raisons de déontologie, sur un problème interne à l’administration».
Métamorphoses de la parenté
Métamorphoses de la parenté
de Maurice Godelier
Chez Fayard, 2004
Présentation de l'éditeur. Vers quoi nous mènent les bouleversements en cours au sein de la famille ? Le contexte de cette interrogation est bien connu : on se marie de moins en moins, le taux de divorce augmente, les familles éclatent et se recomposent. Et si la filiation résiste lorsque les alliances se défont, puisque les parents gardent autorité et responsabilité sur leurs enfants quand bien même ceux-ci vivent au sein d'une famille recomposée, la revendication du mariage gay (et lesbien) et du droit à l'adoption par les couples homosexuels modifie complètement la donne. Pour comprendre ce qui nous arrive et nous attend, Maurice Godelier a décidé de rouvrir l'ensemble du dossier de la parenté, en brassant une matière qui engage l'ensemble des sociétés connues, à travers l'étude de l'expérience accumulée par l'humanité en matières d'alliance, d'organisation de la descendance, de sexualité et d'interdits sexuels. Mais parallèlement, il revisite l'histoire de l'étude de la parenté, depuis le XIXe siècle jusqu'à nos jours, pour en recueillir le savoir établi, nécessaire à la construction de ses propres hypothèses. Que retenir de ce tour de force ? D'abord ceci : nulle part un homme et une femme ne suffisent à faire un enfant. Et puis ceci : nulle part les rapports de parenté ou la famille ne constituent le fondement de la société. Qu'annoncent les mutations en cours ? Si nulle part non plus l'homosexualité n'avait jusqu'à présent été revendiquée comme fondement de la famille, et, de ce point de vue, le bouleversement auquel sont soumises les sociétés occidentales est inédit, ce à quoi nous assistons depuis trente ans, ce n'est pas à la disparition ou à l'agonie de la parenté, mais à une formidable métamorphose qui, paradoxalement, nous a rapprochés des sociétés "traditionnelles", le terrain privilégié des ethnologues. Trois index (des concepts, des auteurs, des sociétés étudiées), un glossaire, plusieurs cartes et une bibliographie de 250 titres viennent compléter le dossier.
Un extrait de « la bientraitance »
Pr. Marie Rose Moro
Professeur de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent
Université Paris 13
Colloque de l'AFPSSU, Paris, le 18 janvier 2008
Le bébé, on le sait depuis les travaux de Cramer, Lebovici et Stern et bien d'autres, est un partenaire actif de l'interaction parents-enfants et par-là même de la construction de la parentalité. Il contribue à l'émergence du maternel et du paternel dans les adultes qui l'entourent, le portent, le nourrissent, lui procurent du plaisir dans un échange d'actes et d'affects qui caractérisent les tous premiers mois de la vie de l'enfant.
Il y a mille et une façons d'être père et d'être mère comme le montrent les travaux nombreux des sociologues et des anthropologues. Toute la difficulté réside donc dans le fait de laisser la place pour qu'émergent ces potentialités et que nous nous abstenions de tout jugement sur « la meilleure façon d'être père ou d'être mère ».
Mais c'est un travail ardu, car la tendance naturelle de tout professionnel est de penser qu'il sait mieux que les parents comment être avec l'enfant, quels sont ses besoins, ses attentes... Notre rôle devient alors non pas de dire comment il faut être, ou même comment il faut faire, mais de permettre que les capacités émergent chez les parents et que nous les soutenions.
Des éléments sociaux et culturels participent donc à la fabrication de la fonction parentale. Les éléments culturels ont une fonction préventive en permettant d'anticiper le comment devenir parent et si besoin, de donner un sens aux avatars quotidiens de la relation parents-enfant, de prévenir l'installation d'une souffrance.
Le démariage. Justice et vie privée
Le démariage. Justice et vie privée
Irène Théry
Éditions Odile Jacob, 1993, reédité en 2001
Où en est le divorce en France ? Comment la Justice le règle-telle dans les cas difficiles ? Le juge ne peut plus invoquer les modèles traditionnels. En l'absence de repères, ce sont souvent les experts, les "psy" qui ménagent leurs conseils et affichent leurs certitudes. Par-delà le divorce, ces difficultés révèlent les impasses d'un mode de pensée dominant qui ne voit plus dans la loi commune que l'ennemie de la liberté de chacun. Pour protéger la vie privée, n'est-ce pas la loi qu'il faut réinventer ?
La demande d’expertise
Par Caroline Helfter
Informations sociales 2006-5 (n° 133)
Avec les différentes réformes intervenues depuis 1975 – instauration du divorce par consentement mutuel, puis légalisation du principe de l’autorité parentale conjointe après le divorce –, un modèle s’est imposé : celui du “bon divorce” avec des époux qui se démarient en douceur. Pourtant, on l’imagine bien : tel n’est pas toujours le cas. Irène Théry, sociologue du droit, le démontre avec brio dans un ouvrage déjà ancien, mais dont les analyses n’ont rien perdu de leur pertinence. La chercheuse a étudié 700 divorces très conflictuels jugés en 1985, pour lesquels les magistrats n’avaient pu statuer “dans l’intérêt de l’enfant” sans recourir à des mesures d’instruction particulières (enquêtes sociales, examens psychologiques ou psychiatriques).
La France de Vichy
La France de Vichy, 1940-1944 (Poche)
de Robert O. Paxton,
Stanley Hoffmann (Préface), Claude Bertrand (Traduction)
Seuil
Poche, collection Points Histoire, nouvelle édition, novembre 1999
Description. Est-il aujourd'hui possible d'écrire une histoire politique du régime de Vichy ? Un universitaire américain, Robert 0. Paxton, répond ici par l'affirmative : refusant de prendre au pied de la lettre la kyrielle des témoignages pro domo dont la littérature politique s'est enrichie, passé la guerre et la libération, il a appuyé toute son étude sur les écrits contemporains des événements et surtout mis à profit la richesse des archives allemandes et américaines qui remettent en question, sur tant de points, les assertions de ceux qui avaient voulu, à la faveur d'une défaite nationale et sous l'oeil de l'occupant, entreprendre une nouvelle restauration. Cet ouvrage iconoclaste est devenu un classique. La présente édition a été revue, corrigée et augmentée en fonction des recherches les plus récentes.
Le droit sous Vichy - Das Europa der Diktatur
Sous la direction de Bernard Durand, Jean-Pierre Le Crom et Alessandro Somma
Vittorio Klostermann GmbH
Histoire du droit, ISBN 10-3-465-04013-9, 09/2006
Cet ouvrage rassemble les contributions d’un séminaire qui s’est déroulé du 16 au 19 septembre 2004 à Blankensee (Berlin) dans le cadre du programme de recherche "L’Europe des dictatures", dirigé par Dieter Simon et organisé par le Max-Planck-Institut fur europiiische Rechtgeschichte de Frankfurt am Main avec la collaboration de la Berlin-Brandenburgische Akademie der Wissenschaften. Il n’a pas pour ambition de traiter le droit sous Vichy de manière générale. Certains domaines, comme le droit social ou la législation antisémite, ont en effet déjà fait l’objet de travaux de recherche faisant autorité. Par ailleurs, il était impossible de couvrir l’ensemble de la législation vichyste, extrêmement abondante et diversifiée. Pour autant, la plupart des grandes questions est ici abordée. Après une introduction générale (Margairaz), une première partie interroge différents aspects du droit civil, que ce soit le droit de propriété, le droit rural, le droit de la famille ou le droit successoral (De Vita, Durand, Montazel, Amodio, Bilon).
Rétrolecture 1973
"La France de Vichy", par Thomas Wieder
LE MONDE | 08.08.08 | Extraits
Que démontre l'historien ? D'abord que la collaboration, loin d'avoir été une "exigence allemande à laquelle certains Français ont répondu par sympathie ou par ruse", fut en réalité une "proposition de la France, qu'Hitler repoussa en dernière analyse". Selon Paxton, le régime de Vichy bénéficia d'une marge de manoeuvre plus large que ce qu'en dirent ses défenseurs. Et Pétain ne fut donc pas le "bouclier" qu'il prétendit être, à la Libération.
Car pour le chef de l'Etat français - et c'est le second volet de la thèse - la collaboration fut bien un choix politique au service d'un projet de société. En acceptant l'armistice et en sacrifiant l'indépendance nationale, il pensait "opérer un bouleversement tel que la France n'en avait pas connu dans son histoire depuis 1870, voire 1789". Ce faisant, Paxton insiste sur la cohérence de la révolution nationale , rappelant au passage que toutes les réformes de Vichy n'ont pas été abrogées par la IVe République.
... Les réactions les plus négatives viennent de la droite. Ancien secrétaire d'Etat à la marine de Vichy et président de l'Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain, l'amiral Auphan dénonce "un livre émaillé de lacunes et d'erreurs" qui cherche à "dresser l'opinion américaine contre la France traditionnelle". Vichy, ajoute-t-il dans une lettre publiée dans Le Monde, est "une affaire qu'il convenait de traiter entre Français". Dans L'Aurore, Dominique Jamet reproche à l'historien son "incompétence", sa "mauvaise foi" et ses "flagrantes contre-vérités". La flèche la plus assassine est cependant décochée par le politologue Alain-Gérard Slama : "Le savant livre de Paxton... se lit comme un roman. Le malheur est que c'est un roman."
... Mais le cadre général reste valide. Le nom de Paxton s'imposera comme une évidence quand des historiens seront appelés à la barre des témoins lors des procès Touvier (en 1994) et Papon (en 1997).
Un homme se coupe un doigt et l'envoie à Rachida Dati
Un homme se coupe un doigt et l'envoie à Rachida Dati
NOUVELOBS.COM | 13.06.2008 (avec AP)
La lettre, ouverte par les services de courrier de la Chancellerie, proviendrait d'un coiffeur habitant Saint-Malo qui ferait face à "des difficultés juridiques".
Le ministère de la Justice a reçu vendredi un courrier comportant un doigt humain et adressé à la garde des Sceaux, Rachida Dati, a indiqué, lundi 7 janvier, le porte-parole de la Chancellerie, Guillaume Didier, confirmant une information diffusée sur le site Internet du quotidien Ouest-France.
"La ministre a demandé à ses services de faire un point sur la situation de cette personne, pour voir ce qui l'avait poussée à faire un tel geste", a-t-il expliqué, précisant que ce n'était pas Rachida Dati mais les services de courrier du ministère qui avaient ouvert l'enveloppe, dans laquelle se trouvait également une lettre explicative.
Un homme en "difficultés juridiques"
Selon le quotidien régional, l'homme à l'origine de ce courrier est un Malouin de 57 ans. "En proie à des difficultés juridiques, (il) s'est coupé un doigt et l'a envoyé par courrier à Rachida Dati". Ancien coiffeur, il serait "dans une impasse depuis plusieurs années". "En 2002, son affaire avait été mise en liquidation judiciaire, alors qu'il possédait deux salons de coiffure, à Saint-Malo et à Créhen, dans les Côtes-d'Armor. Il avait déjà fait une grève de la faim.".
1973 ROLAND AGRET Deux doigts pour la justice
Article publié le 22 Juillet 2006
Source : LE MONDE
Taille de l'article : 956 mots
Extrait : Condamné à quinze ans de prison pour un crime qu'il n'a pas commis, il est allé jusqu'à se mutiler pour clamer son innocence. Gracié en 1977, acquitté en 1985, indemnisé en 2005, il vient enfin de brûler les 10 kg de son dossier pénal. Quand il avait 28 ans, Roland Agret se trouvait « une gueule vaguement à la Delon ». Près de quarante ans plus tard, sur la photo de couverture de son dernier livre en date (Mon corps en otage, éd. Hugo Doc, 2006), la ressemblance est toujours là mais disons qu'elle s'est recroquevillée dans l'épaisseur des plis sous les yeux.
Depuis 1945, six erreurs judiciaires en matière criminelle ont été reconnues
Article publié le 21 Juin 2001
Source : LE MONDE
Taille de l'article : 740 mots
Extrait : SEULEMENT six cas d'« erreur judiciaire » ont été reconnus par la justice depuis 1945 en matière criminelle. Deux l'ont été après la réforme de 1989, qui a simplifié la procédure en révision. Rida Daalouche, condamné pour coups mortels en 1994 a été acquitté en 1999. Rabah Meradi, condamné pour viol et agression sexuelle en 1993, a vu sa condamnation partiellement annulée. Avant 1989, deux affaires avaient donné lieu à une révision formelle. Le 1er février 1955, la cour d'assises du Loiret a acquitté Jean Deshays, condamné à dix ans de travaux forcés.
Mars 2005 : la protection de l’enfance française en procès ?
La tâche des services sociaux est encore compliquée par un principe très contraignant : le respect des droits des parents. Ce principe s’est imposé, en France, dans les années 1980, lorsque notre pays a voulu se conformer aux recommandations de la Cour européenne.
Il s’agissait aussi de corriger certains excès. Par exemple, lorsque l’Assistance publique plaçait des enfants contre le gré de leurs parents, à des kilomètres de chez eux. Pour y remédier, la loi du 6 juin 1984 oblige l’ASE à associer les familles aux décisions administratives les concernant. Impossible, par exemple, d’imposer un placement sans obtenir une ordonnance de la part du juge des enfants. Lui-même doit respecter des règles précises.
Ainsi, le Code civil préconise que « chaque fois qu’il est possible, le mineur doit être maintenu dans son milieu actuel » (sa famille NDLR) et que le juge « doit toujours s’efforcer de recueillir l’adhésion de la famille à la mesure envisagée. » « Notre but n’est pas de stigmatiser encore plus les parents défaillants, mais de les restaurer dans leur rôle de parents », explique Hélène Franco, juge des enfants au tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis). « Il faut comprendre qu’on ne peut rien faire sans eux. Fragilisés par leurs difficultés et par l’humiliation de voir leur enfant placé, ils ont d’abord besoin d’être encouragés », souligne une éducatrice de l’ouest de la France, qui reconnaît que, parfois, cela peut se faire au détriment des enfants.
Manque de moyens et inégalité
Mais les principales difficultés dont se plaignent les travailleurs sociaux sont le manque de moyens et l’absence de politique nationale claire pour la protection de l’enfance. Un exemple : le nombre d’enfants pris en charge par éducateur peut varier, suivant les cas, de cinq à une trentaine.
En effet, depuis les lois de décentralisation de 1983, ce sont les conseils généraux qui gèrent le service départemental de l’Aide sociale à l’enfance. « D’où une mosaïque de dispositifs : chaque conseil général s’organise en fonction de ses moyens et des volontés politiques », souligne Michèle Créoff, directrice de l’Enfance et de la Famille dans le Val-de-Marne.
La protection de l’enfance en procès
pelerin.info, le 02/03/2005
Le 3 mars s’est ouvert le procès de 66 adultes accusés d’actes pédophiles. Comment des enfants ont-ils pu être abusés sexuellement durant des années alors que la plupart des familles étaient suivies par les services sociaux ? Enquête.
Au foyer d'urgence de Maine-et-Loire, les enfants victimes
A Angers, on l’appelle le « village ». Sans doute pour le calme qui règne parmi les pavillons blottis les uns contre les autres, loin de la rumeur du centre-ville. Tous portent un nom aux sonorités rassurantes : Calinou, Loupiot… Comme pour rappeler qu’ici, l’enfance conserve tous ses droits. Ici, c’est le foyer d’urgence départemental du Maine-et-Loire où, à l’abri de murs couleur menthe à l’eau, une partie des 45 jeunes enfants victimes d’actes pédophiles ont finalement été placés après la découverte des faits, à la fin de l’année 2000.
Un double procès
Les auteurs présumés comparaissent, à partir du 3 mars, devant la cour d’assises du Maine-et-Loire pour proxénétisme aggravé, viols, agressions sexuelles, corruption de mineurs ou non-dénonciation de mauvais traitements.
Mais ce procès hors normes pourrait bien être aussi celui des services de protection de l’enfance. « L’écrasante majorité de ces familles était cernée par une armée de travailleurs sociaux, d’assistantes sociales, d’éducateurs et vivait sous perfusion sociale. Comment expliquer que personne ne soit intervenu ? Si Outreau fut le procès de l’instruction judiciaire, Angers sera celui de l’Aide sociale à l’enfance », a promis, avant l’ouverture des débats, Me Pascal Rouillet, avocat de l’un des prévenus.
Pourquoi avoir attendu six ans ?
Le parcours de certaines victimes laisse en effet perplexe. Ainsi, dès 1995, les services de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) du Maine-et-Loire avaient été informés de cas de grave maltraitance. Pourquoi a-t-il fallu près de six ans pour qu’une partie des enfants « signalés » soit séparée de leurs parents ? Au conseil général, autorité en charge de l’ASE, on défend ses troupes. « Les travailleurs sociaux ont fait leur travail. Les éléments dont ils disposaient ont été transmis à la justice », se défend Matthieu Garnier, directeur de cabinet du président. Les personnels de l’Aide sociale à l’enfance ont-ils sonné l’alerte à temps ? A-t-on pris les mesures adaptées à la gravité de la situation ? La coopération entre les services sociaux et les magistrats a-t-elle fonctionné ? A la cour d’assises du Maine-et-Loire, à présent, de démêler les responsabilités, au risque de mettre en cause le système de la protection des mineurs en France.
Une police de la parentalité ?
Enfances, Familles, Générations
Évolution des normes juridiques et nouvelles formes de régulation de la famille : regards croisés sur le couple et l’enfant
Numéro 5, automne 2006
Sur erudit.org
Le couple et la famille sont des institutions sur lesquelles il est devenu difficile de compter. Dès lors, la notion de parentalité occupe un rôle central dans l’organisation de la sphère privée et les normes relatives aux rôles de parents deviennent plus exigeantes et uniformes, alors même que la diversité et l’autonomie du fonctionnement des couples sont revendiquées. Pour illustrer cette thèse, l’auteur évoque le divorce en France et les exigences de la « coparentalité » ; il mentionne également la question de la maltraitance et les attentes quant à l’exercice de l’autorité des parents. L’auteur soutient qu’à l’ancienne « police des familles » est en train de se substituer une nouvelle police de la parentalité.
La Police des familles
de Jacques Donzelot
Editions de Minuit, septembre 1977, collection Critique
ISBN 978-2707301789
Présentation de l'éditeur • La famille, agent naturel de reproduction de l'ordre établi ? C'était sûrement le cas sous l'Ancien Régime quand le père de famille recevait la garantie effective de son pouvoir par le souverain auquel il assurait en retour l'obéissance de ses sujets. Mais, dès le milieu du XVIIIe siècle, cet équilibre se défait. Quand la richesse, donc la puissance, devient affaire de production et non plus de dépense, de pillage, il faut économiser les corps et gérer les populations, donc intervenir sur la famille. C'est le rôle de la police, entendu alors dans une acception infiniment plus large que son actuelle version répressive : une science du bonheur au service de la puissance nationale. Au XIXe siècle, elle prendra les multiples visages de la philanthropie : le paternalisme dans les entreprises, la moralisation par l'épargne, l'hygiénisation par la médecine. Toutes pratiques qui confluent au début du XXe siècle dans la fabrication du secteur dit social. Et, de ce social, la famille constitue l'épicentre. D'un côté, elle est la cible des entreprises hygiénistes qui déstabilisent l'autorité patriarcale pour pouvoir y perfuser les normes assurant conservation, qualité et disponibilité sociale des individus. D'un autre côté, elle est le point d'appui pour une moralisation des relations par l'épargne, l'éducation et la sexualisation. On comprendra le succès de la psychanalyse par sa capacité opérationnelle sur cette nouvelle disposition du rapport famille-société. Sa pertinence aux yeux aussi bien des individus que des familles et des institutions tiendra dans un discours permettant d'introduire un principe de circularité entre l'ambition familiale et les exigences normatives des appareils sociaux, donc une méthode qui permet à la fois de faire sortir l'individu de la famille et de l'y renvoyer. Entre le juridique et la norme, Freud établit un instrument de régulation contemporain et homologue de celui de Keynes entre le "social" et l'économique.
La rupture du couple, facteur notoire d'exclusion
Un tiers des sans abris ont connu l'aide sociale à l'enfance • Nadine Morano, AFP, le 27/07/2008
Famille(s) et politiques familiales
Cahiers français n° 322
Familles et inégalités sociales
Divorce et après-divorce :
des formes différentes selon les classes sociales
En premier lieu, les formes que prennent les divorces et les séparations diffèrent selon les classes sociales.
Les divorces à conflits sont-ils plus fréquents dans les milieux modestes ? L’enquête menée par I. Théry sur les divorces « très difficiles », montre que seule une minorité d’entre eux (18 %) concerne des personnes culturellement et socialement privilégiées. Le modèle du divorce « réussi », responsable, paisible, réglé « dans l’intérêt de l’enfant », qui a pour conséquence de reléguer les parents, leurs raisons de divorcer et leurs conflits au second plan, correspond à un modèle de classes moyennes et supérieures. « En promulguant comme une norme leur idéal de rupture, les classes moyennes et intellectuelles renvoient à l’inanité les conflits qui, souvent, déchirent les autres ».
Une enquête d’exception
Sans-abri, sans-domicile : des interrogations renouvelées
Economie et statistiques n° 391-392, 2006
Hébergement et distribution de repas chauds
Le cas des sans-domicile
Insee première n° 823, janvier 2002
La rupture du couple, facteur notoire d'exclusion
LE MONDE | 29.01.08 | Extrait
Pourquoi un individu bascule-t-il dans la rue ? Des chercheurs mettent en avant la faiblesse des ressources, les conditions macrosociales (critères d'accès en HLM ou en foyer, coût des loyers dans le parc privé, etc.). D'autres citent les ruptures, vécues dans l'enfance et à l'âge adulte, à l'instar de "Personnes en détresse", étude réalisée en 2002 pour l'Observatoire sociologique du changement et la Fédération nationale des associations de réinsertion sociale (Fnars).
Ses auteurs, Serge Paugam et Mireille Clémençon, montrent que les exclus ont une probabilité plus forte d'avoir grandi dans une famille confrontée à de graves problèmes d'argent, d'avoir vu ses parents se disputer ou divorcer. Ils évoquent des difficultés plus personnelles dans l'enfance (problèmes de santé ou de scolarité, mauvais traitements, grand manque d'affection).
2001, l’odyssée du placement familial ou l’illusion du retour
2001, l’odyssée du placement familial
ou l’illusion du retour
Actes du colloque, Saint-Malo, 21-23 novembre 1996
Sous la direction de Denise Bass et Arlette Pellé
Editions érès, 1997
L’enfant du Placement Familial ne peut pas, après une longue et inévitable série d’épreuves, revenir sans danger d’où on l’a « sorti » parce qu’il ne « s’en sortait » pas.
De son côté, la famille d’accueil souhaite que l’enfant fasse partie de sa famille : il deviendra « pareil » aux autres parce qu’elle fait « pareil » pour lui. Lorsqu’il arrive petit, elle croit pouvoir « l’assimiler » ; lorsqu’il est plus grand, elle veut réussir son « intégration » sociale.
Cet ouvrage interroge le sens du retour pour que l’enfant placé ne soit pas renvoyé d’où il vient ; pour que son départ de la famille d’accueil ne soit pas un « rejet » ; pour que dans ce voyage d’une famille à l’autre, d’étranger il devienne une personne acceptée dans sa différence.
La question interculturelle dans le travail social
Sociétés et Jeunesses en Difficulté
N° 2 - automne 2006, extrait
« La question interculturelle dans le travail social. Repères et perspective » de Gilles Verbunt
Compte rendu, par Françoise Hickel
Centre national de formation et d’études de la Protection judiciaire de la jeunesse.
Travailler l’interculturel dans l’intervention socio-éducative fait apparaître un enchevêtrement complexe de questions que l’ouvrage a le mérite de repérer et de différencier, tout en examinant leurs contours.
Pour mettre en perspective la « question interculturelle », Gilles Verbunt part de deux postulats. Le premier est celui d’un parti pris positif sur les différences culturelles autochtones/étrangers, ou travailleurs sociaux/étrangers. Celles-ci concernent également le rapport des institutions françaises avec les agents exerçant sur le terrain. Le deuxième est celui de l’affirmation que l’interculturel commence avec un effort de connaissance de soi et de sa propre culture. En poussant le point de vue de Gilles Verbunt, on pourrait dire qu’il s’agit, en effet, de nous représenter nous-mêmes comme faisant partie d’une communauté quelconque, parmi toutes les autres. Cette imagination fait alors de nous-mêmes « l’étranger de l’étranger », et cette posture se met à l’épreuve des rencontres réalisées dans l’exercice du travail social.
A partir de cette mise en perspective, l’auteur dresse un tableau à facettes multiples de l’interculturel dans le travail social. Il décortique tout d’abord la notion d’intégration et nous rappelle avec profit que celle-ci « n’est pas une notion réservée aux seules personnes étrangères, ou d’origine étrangère, elle concerne chacune des personnes vivant en France et constitue l’élément fondateur du pacte social et du "vivre ensemble" ». L’auteur distingue ensuite intégration et assimilation et souligne le rôle des survivances de la colonisation dans les relations sociales. Enfin, il plaide pour une pluralité des appartenances et des lieux d’intégration, celle-ci étant abordée comme un processus au sein d’interactions concrètes, en lien avec les conditions économiques et sociales dans lesquelles elles se jouent.
A partir de ces processus interactifs complexes et toujours en cours, Gilles Verbunt recense quelques questions de base pour le travailleur social.
Perspectives interculturelles dans le travail social
Repères et perspectives
de Gilles Verbunt
La Découverte, Alternatives sociales, février 2004
Présentation de l'éditeur. Les travailleurs sociaux, dans l'exercice de leur profession, sont en permanence confrontés aux différences culturelles. Dans la relation d'aide, les objectifs qu'ils peuvent fixer, les moyens qu'ils mettent en œuvre, l'évaluation qu'ils font de leurs interventions sont en général - beaucoup plus qu'ils ne le pensent- marqués par leur propre culture. Il en va de même des usagers de leurs services. Mais également des institutions, dont la culture peut être en tension avec celle des agents présents sur le terrain. Les tiraillements sont donc nombreux et peuvent conduire à des situations embarrassantes, où l'improvisation et la confusion sont courantes. Pour arriver, au bénéfice de tous, à une plus grande efficacité des interventions, il est utile de promouvoir un véritable dialogue interculturel. Celui-ci passe d'abord, pour le travailleur social, par un effort de connaissance de sa propre culture, puis par une démarche de compréhension des cultures auxquelles il est confronté. Cet ouvrage propose d'explorer les conditions d'établissement d'un tel dialogue, à travers l'analyse de situations et de questions souvent soulevées par les différences culturelles entre le professionnel d'un service social, son institution et ses interlocuteurs originaires d'autres sphères culturelles. Un essai qui offre des clefs de compréhension essentielles aux travailleurs sociaux confrontés à des situations interculturelles et qui ouvre des perspectives professionnelles et humanistes.
Le rôle délicat des beaux-parents
Ils recomposent, je grandis
de Catherine Jousselme, Robert Laffont, 2008
Familles recomposées, un défi à gagner
de Sylvie Cadolle, Marabout, 2006
Le rôle délicat des beaux-parents
LE MONDE | 12.08.08
En France, un couple sur trois se sépare, un sur deux en région parisienne. Du coup, le nombre d'enfants vivant dans des familles monoparentales, mais aussi recomposées, ne cesse de progresser. Confrontée de plus en plus dans sa pratique professionnelle à ces situations, Catherine Jousselme, professeur de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent à Paris-Sud (Orsay), vient de publier un livre pour "répondre au défi de la famille recomposée".
... L'exercice de l'autorité est probablement un des aspects les plus problématiques de la recomposition familiale. L'autre parent biologique peut, en cas de conflit, saper totalement l'autorité du beau-parent. Dans ce cas, l'enfant risque d'avoir des problèmes de comportement. "Beaucoup de femmes préfèrent exercer seules l'autorité pour préserver les bonnes relations entre beau-père et bel-enfant, constate la sociologue, mais ça n'est pas forcément très bon car elles se retrouvent seules à imposer les contraintes éducatives."
Maltraitance Sociale à l'Enfance
Maltraitance Sociale à l'Enfance
Témoignage d’une institutrice en Foyer de l’Enfance
De Nicole Maillard-Dechenans
2004, Los Solidarios
Fillettes placées : les parents pensent à un règlement de comptes
La famille Keller, sur fedephoto.com, par Pascal Parrot,
une famille « comme les autres »
MONTPELLIER (AP), 24 juin 2007 - Un jeune couple de Belpech (Aude), dont les deux petites filles ont été placées dans deux familles d'accueil après une lettre de dénonciation accusant le père de pédophilie sur la plus jeune, a annoncé samedi son intention de porter plainte.
Les enfants ont été rendus à leurs parents après qu'un examen médico-légal a établi que l'enfant n'avait pas subi de sévices.
Catherine Keller, infirmière à la maison de retraite de Belpech, a déclaré samedi à l'Associated Press que son mari Stéphane et elle-même avaient l'intention de porter plainte. "Notre avocat (Me Yves Férès, Carcassonne, NDLR) attend le retour de vacances du procureur pour lui communiquer l'ensemble des pièces du dossier", a confié la mère. "Nous ne voulons pas engager des poursuites qui ne pourraient pas aboutir, voire qui pourraient se retourner contre nous".
Les deux fillettes, âgées de deux ans et demi et trois ans et demi, avaient été placées dans deux familles d'accueil distinctes entre le 24 mai et le 8 juin sur la base d'une lettre de dénonciation accusant le père de pédophilie sur la plus jeune de ses filles.
Selon le courrier parvenu au parquet de Carcassonne, la plus petite des deux soeurs aurait été surprise le 10 mai par une employée de la crèche en train d'enfoncer une brindille dans les fesses de son doudou. Elle aurait dit: "Papa a mis son kiki dans mon kiki".
Catherine Keller s'est étonnée que le délateur ait mis du temps à envoyer la lettre. "Si on juge un enfant en danger, on n'attend pas quinze jours. Cela semble le temps nécessaire pour bien ficeler un règlement de compte", a-t-elle souligné, précisant que la lettre n'était pas anonyme. Selon elle, son auteur l'a signée mais ne décline pas son état civil. "Les services de gendarmerie m'ont déclaré avoir identifié la personne qui a rédigé la lettre".
Règlement de comptes à la crèche • Le père de deux fillettes a été innocenté des accusations d'inceste portées contre lui.
QUOTIDIEN : samedi 23 juin 2007
C'était le 24 mai, à l'avant-veille du long week-end de la Pentecôte. M. et Mme Keller s'apprêtent à aller chercher à la crèche et à l'école maternelle de Belpech (Aude) leurs deux filles, âgées de 3 et 5 ans. Mais à 16 heures la mère reçoit sur son lieu de travail un appel téléphonique du centre médico-social de Castelnaudary, qui lui apprend qu'ils ne pourraient pas «récupérer [leurs] enfants à la fin de la classe parce qu'ils ont été placés par le procureur de la République dans deux familles d'accueil séparées». Stéphane Keller, le père, raconte : «Ma femme a demandé des explications. On lui a répondu : "On ne peut rien vous dire. On ne sait pas où sont placés vos enfants."»