Mot(s) clef: culture
La question interculturelle dans le travail social
Sociétés et Jeunesses en Difficulté
N° 2 - automne 2006, extrait
« La question interculturelle dans le travail social. Repères et perspective » de Gilles Verbunt
Compte rendu, par Françoise Hickel
Centre national de formation et d’études de la Protection judiciaire de la jeunesse.
Travailler l’interculturel dans l’intervention socio-éducative fait apparaître un enchevêtrement complexe de questions que l’ouvrage a le mérite de repérer et de différencier, tout en examinant leurs contours.
Pour mettre en perspective la « question interculturelle », Gilles Verbunt part de deux postulats. Le premier est celui d’un parti pris positif sur les différences culturelles autochtones/étrangers, ou travailleurs sociaux/étrangers. Celles-ci concernent également le rapport des institutions françaises avec les agents exerçant sur le terrain. Le deuxième est celui de l’affirmation que l’interculturel commence avec un effort de connaissance de soi et de sa propre culture. En poussant le point de vue de Gilles Verbunt, on pourrait dire qu’il s’agit, en effet, de nous représenter nous-mêmes comme faisant partie d’une communauté quelconque, parmi toutes les autres. Cette imagination fait alors de nous-mêmes « l’étranger de l’étranger », et cette posture se met à l’épreuve des rencontres réalisées dans l’exercice du travail social.
A partir de cette mise en perspective, l’auteur dresse un tableau à facettes multiples de l’interculturel dans le travail social. Il décortique tout d’abord la notion d’intégration et nous rappelle avec profit que celle-ci « n’est pas une notion réservée aux seules personnes étrangères, ou d’origine étrangère, elle concerne chacune des personnes vivant en France et constitue l’élément fondateur du pacte social et du "vivre ensemble" ». L’auteur distingue ensuite intégration et assimilation et souligne le rôle des survivances de la colonisation dans les relations sociales. Enfin, il plaide pour une pluralité des appartenances et des lieux d’intégration, celle-ci étant abordée comme un processus au sein d’interactions concrètes, en lien avec les conditions économiques et sociales dans lesquelles elles se jouent.
A partir de ces processus interactifs complexes et toujours en cours, Gilles Verbunt recense quelques questions de base pour le travailleur social.
Perspectives interculturelles dans le travail social
Repères et perspectives
de Gilles Verbunt
La Découverte, Alternatives sociales, février 2004
Présentation de l'éditeur. Les travailleurs sociaux, dans l'exercice de leur profession, sont en permanence confrontés aux différences culturelles. Dans la relation d'aide, les objectifs qu'ils peuvent fixer, les moyens qu'ils mettent en œuvre, l'évaluation qu'ils font de leurs interventions sont en général - beaucoup plus qu'ils ne le pensent- marqués par leur propre culture. Il en va de même des usagers de leurs services. Mais également des institutions, dont la culture peut être en tension avec celle des agents présents sur le terrain. Les tiraillements sont donc nombreux et peuvent conduire à des situations embarrassantes, où l'improvisation et la confusion sont courantes. Pour arriver, au bénéfice de tous, à une plus grande efficacité des interventions, il est utile de promouvoir un véritable dialogue interculturel. Celui-ci passe d'abord, pour le travailleur social, par un effort de connaissance de sa propre culture, puis par une démarche de compréhension des cultures auxquelles il est confronté. Cet ouvrage propose d'explorer les conditions d'établissement d'un tel dialogue, à travers l'analyse de situations et de questions souvent soulevées par les différences culturelles entre le professionnel d'un service social, son institution et ses interlocuteurs originaires d'autres sphères culturelles. Un essai qui offre des clefs de compréhension essentielles aux travailleurs sociaux confrontés à des situations interculturelles et qui ouvre des perspectives professionnelles et humanistes.
La justice médiévale
L'Église et la divination au Moyen Âge,
ou les avatars d'une pastorale ambiguë
Théologiques,
Volume 8, numéro 1 (2000)
Sur erudit.org
Une curiosité intense pour les choses à venir, et la recherche de « clés » pour en dévoiler à l'avance le secret, constituent l'une des composantes majeures de la culture médiévale. À des degrés et selon des modalités diverses, cette curiosité touchait tous les milieux, portait sur tous les domaines, utilisait toutes les techniques. Le savant scrutait le cours des étoiles pour en déduire le destin des individus et des nations. Le théologien scrutait les Écritures pour y décoder, cachées dans les replis de textes obscurs et de chiffres mystérieux, les dates du dernier drame du monde. Le paysan écoutait le chant du coucou le premier mai, pour savoir combien d'années il lui resterait à vivre. Partout circulaient des listes d'empereurs, de rois ou de papes à venir, signalant à l'avance leur caractère, leurs hauts faits et leurs déboires. (...)
Le crime pardonné
La justice réparatrice sous l'Ancien Régime (xvie-xviiie siècles)
Criminologie, vol. 32, n° 1 (1999), sur erudit.org, extrait
Marie-Sylvie Dupont-Bouchat
Professeure
Centre d'Histoire du Droit et de la Justice,
Université Catholique de Louvain, Belgique
Deux modèles de justice criminelle coexistent tout au long des xvie, xviie et xviiie siècles : celui de la justice royale fondé sur la condamnation et la punition, et celui, plus caché, de la justice réparatrice, fondé sur la négociation et l'accommodement, hérité du Moyen Âge. Mais à partir du xvie siècle, le souverain qui a monopolisé l'exercice de la justice, le droit de punir, s'est aussi réservé le droit de pardonner. Punir et pardonner constituent ainsi les deux volets complémentaires d'une double stratégie de maintien de l'ordre, fondée à la fois sur l'éclat des supplices et la générosité du pardon. Pour être pardonné, l'accusé doit reconnaître son crime, en demander pardon au souverain. Celui-ci lui accorde sa rémission, moyennant la réparation des dommages causés à la victime, ou à sa famille, et le paiement d'une amende au profit du souverain. La justice réparatrice s'inscrit désormais dans un modèle de « justice imposée » où la négociation est reléguée dans l'accord conclu avec la partie offensée.
Au xvie siècle en Europe, l'invention de la figure du « criminel », jugé et condamné par un juge, rompt avec l'image traditionnelle d'une justice médiévale qui ne connaît pas de « crimes » mais seulement des « faits », pas de « coupables » mais seulement des « auteurs », pas de « peine » ou de « châtiment », mais seulement une « réparation des dommages causés à la victime », pas de « juges », mais seulement des « arbitres » qui amènent les parties à négocier pour rétablir la paix.
L'objectif de la justice médiévale n'est pas de punir des coupables, mais de rétablir la paix entre les familles pour éviter le déchaînement de la vengeance privée, moyennant réparation du préjudice causé à la victime ou à sa famille. La victime se trouve ainsi au centre des préoccupations de la justice.
La pratique du pardon, étudiée par Gauvart (1991) pour la France médiévale, par Davis (1987) et Muchembled (1989) pour le xvie siècle, ou, sous une autre approche, par Delumeau (1990), ne peut se comprendre que dans son rapport avec la culpabilisation ou l'auto-accusation. « Péché avoué est à moitié pardonné» : pour être pardonné, il faut d'abord avoir reconnu sa responsabilité, sa culpabilité, son péché.
C'est grand dommage qu'il n'y ait plus aujourd'hui ni possédé, ni magicien, ni astrologue, ni génies. On ne peut concevoir de quelles ressources étaient il y a cent ans tous ces mystères. Toute la noblesse vivait alors dans des châteaux. Les soirs d'hiver sont longs. On serait mort d'ennui sans ces nobles amusements. Il n'y avait guerre de chateau où il ne revint une fée à certains jours marqués, comme la fée Mélusine au chateau de Lusignan. [...] Chaque village avait avait son sorcier ou sa sorcière, chaque prince avait son astrologue, toutes les dames se faisaient dire leur bonne aventure, les possédés couraient les champs, c'était à qui avait vu le diable ou qui le verrait. • Voltaire, Dictionnaire philosophique, Possédés.
A la suite, du livre « Les sorcières, fiancées de satan », Découvertes, Guallimard. Depuis, les institutions socio-judiciaires semble avoir bien changé encore. Voltaire aurait été entendu, le prince est à nouveau entouré d'astrologues, les possédés courrent les champs, la noblesse a recouvré ses amusements.
Avoir conscience de la dimension humaine de la justice
Dossier multimédia
Radio France, lundi 20 février 2006
Pas assez de culture du doute ? Il est aujourd’hui reproché à l’ENM de ne pas faire assez de place dans sa formation à la culture du doute. Critique qui fait grincer des dents Daniel Ludet, ancien directeur de l’ENM, aujourd’hui avocat général à la Cour d’appel de Paris… Une formation satisfaisante Olivier Beauvallet est juge d’instruction à Roanne. En poste depuis septembre 2004, il estime que la formation qui lui a été dispensée à l’ENM lui a permis d’arriver dans de bonnes conditions à son cabinet… La justice française à bout de souffle Délaissée par l’Etat depuis la IIIème République, la justice en France est arrivée à un point de rupture, explique le sociologue Philippe Robert, directeur de recherches au CNRS et ancien directeur du GERN…
Cellule de réflexion sur les métiers de la fonction publique
Groupe Justice,
D. Botteghi ; A. Garapon ; E. Goldstein ; F. Mion ; J-F de Montgolfier ; V. Pécresse ; A. Savie
rapport, IEP de Paris, mai 2001, extrait
2.1.2. Avoir conscience de la dimension humaine de la justice.
A l'issue de l'E.N.M., on a pu observer que la plupart des auditeurs de justice ne sont pas suffisamment armés pour affronter la dimension humaine, parfois violente, à laquelle ils sont confrontés en juridiction. Les magistrats sont au contact de la grande pauvreté et de ses réalités comme l'alcoolisme, l'inceste, la violence conjugale ou les troubles psychiques. Ces problématiques sociales sont abordées seulement de manière ponctuelle à l'E.N.M. Il serait bon que l’I.E.P. donne à ceux qui le souhaitent les moyens de travailler sur ces questions dans le cadre, par exemple, d'un enseignement optionnel sur la sociologie de la grande pauvreté ou sur les comportements de déviance sociale. Les futurs magistrats auraient ainsi le temps d'appréhender ces problèmes dans un contexte dépassionné et pourraient acquérir les outils intellectuels nécessaires pour travailler sur la juste distance à adopter entre les faits et l'affectivité. D'un point de vue pratique, des visites en prison, dans les services de police et dans les services sociaux, dans les maisons de justice et du droit, et plus largement dans les juridictions et dans les cabinets d'avocat, pourraient être organisées et proposées aux étudiants. Le semestre de stage devrait être obligatoire pour l'obtention de la majeure Magistrature.
Enfin, les futurs magistrats doivent apprendre à écouter et à douter. C’est en effet le doute qui pousse le juge à envisager les multiples facettes du cas qui lui est soumis, et contribuer à la qualité de sa décision. Cette culture du doute pourrait être favorisée par un enseignement de philosophie du droit et par des exercices du type taking-side pratiqués dans les universités anglo-saxonnes (apprentissage du raisonnement juridique, prise de position, capacité à exprimer une argumentation complexe).
Devenir juge malgré la "dette" d'Outreau
LE MONDE | 01.02.06 | Extrait
Les nouveaux auditeurs — élèves — de l'Ecole nationale de la magistrature (ENM), réunis pour leur rentrée, lundi 30 janvier, à Bordeaux, ont reçu l'affaire d'Outreau en héritage. Comme une dette. "On va avoir plus de pression. On va nous attendre au tournant, ajoute Stéphanie Perrin. La culture du doute, c'est clair, on devra l'avoir tout le temps."
C'est le premier matin de leur formation de juge, qui s'achèvera en septembre 2008. Mais Michel Dobkine, le directeur de l'ENM, ne s'est pas attardé sur les félicitations : "Il m'a été dit que vous serez la première promotion de l'après-Outreau. C'est un peu écrasant, un peu lourd." Ils sont 250 dans l'amphithéâtre. Très jeunes, 25 ans en moyenne. Des filles, à 80 %.
L’USM rappelle la fragilité de toute évaluation psychologique
Réforme de l’Ecole Nationale de la Magistrature
Un communiqué de l'USM
L’Union Syndicale des Magistrats a pris connaissance de la teneur de la réforme de l’Ecole Nationale de la Magistrature annoncée par Rachida DATI à partir des 21 propositions élaborées par le directeur de l’école. Si celles relatives à la formation continue des magistrats et à l’ouverture de l’Ecole sur l’international paraissent intéressantes, celles relatives à la formation initiale ne peuvent que susciter de vives inquiétudes. Réduire à 6 mois (au lieu d’un an) la scolarité bordelaise et le stage juridictionnel est contraire à la nécessité de former des magistrats possédant une solide culture judiciaire transversale et polyvalente. Il n’est pas rare en effet, que les jeunes magistrats sortant de l’école soient nommés dans de petites juridictions où ils devront être à même d’exercer plusieurs fonctions. Une trop grande spécialisation dès l’école, outre qu’elle conduit à un risque de « filiarisation » dans un type de fonctions tout au long de la carrière, peu compatible avec le souhait affiché de diversifier la culture judiciaire, les mettra inévitablement dans un premier temps en difficulté au détriment de l’intérêt des justiciables.
Par ailleurs, l’USM s’oppose avec force à l’introduction d’une évaluation psychologique (aux contours d’ailleurs très flous et peu scientifiques) des seuls auditeurs de justice au stade de leur recrutement par voie de concours.
L’USM rappelle la fragilité de toute évaluation psychologique, comme certaines affaires l’ont montré récemment et estime que les qualités humaines et les éventuelles difficultés psychologiques doivent être appréciées et repérées tout au long de la formation initiale, dont il est dès lors paradoxal de réduire la durée.
L’USM entend donc s’opposer, notamment lors du conseil d’administration du 25 mars 2008, à ces deux orientations qui n’apparaissent pas conforme à l’exigence de formation de magistrats de qualité, capables de faire face à l’exercice de fonctions variées et de situations délicates.
Elle exprime sa totale solidarité et son soutien aux auditeurs de justice actuellement en formation à l’occasion de leur manifestation du 25 mars.
La langue ne ment pas
La langue ne ment pas
Un film documentaire de Stan Neumann
Coproduction : ARTE France, Les Films d’Ici (2004 - 80’)
L'imprégnation de l'idéologie nazie dans la langue allemande à travers le journal de l'universitaire juif Victor Klemperer. Une minutieuse description de la vie quotidienne sur fond de catastrophe. Un témoignage unique sur le rôle de la langue dans l'oppression nazie.
Le professeur d'université Victor Klemperer a survécu au régime nazi. De l'arrivée d'Hitler au pouvoir en 1933 jusqu'à la capitulation allemande en 1945, il a tenu, en secret à Dresde, un journal dans lequel il rapporte ses pensées et raconte sa vie quotidienne. Une vie de paria, avec son cortège d'interdictions toujours grandissant, et avec pour unique horizon la menace permanente de la déportation. Mais Victor Klemperer entend aussi faire la chronique de la langue sous le IIIe Reich en notant ses particularités, son évolution, en analysant la façon dont elle se parle et s'écrit. Ce journal dans lequel il s'exprime en liberté devient pour lui une manière de lutter contre une langue devenue totalitaire.
L'Humanité, médias télé, le 31 janvier 2007
La langue ne ment pas
Arte, 20 h 40
Au Panthéon de ceux qui ont su décrypter le langage, on peut sans rougir associer le polémiste autrichien Karl Kraus, le pamphlétaire anglais George Orwell et le philologue allemand Viktor Klemperer. S’il a eu la vie sauve, c’est en partie parce que, juif, il était marié à une aryenne. Mais sa deuxième béquille, morale et intellectuelle, aura été l’examen clinique et in situ du poison qui petit à petit contaminait cette langue pour laquelle il se passionnait, la langue allemande. Avec LTI, la langue du IIIe Reich, il tient un journal méticuleux, incisif sur l’appauvrissement d’une langue, son détournement, son asservissement. Le réalisateur Stan Neumann traduit visuellement une oeuvre puissante et, hélas, toujours d’actualité.
LTI, la langue du IIIème Reich
de Victor Klemperer
Pocket, collection Agora, 2e édition, novembre 2003
Présentation de l'éditeur : Le philosophe allemand Victor Klemperer s'attacha dès 1933 à l'étude de la langue et des mots employés par les nazis. En puisant à une multitude de sources (discours radiodiffusés d'Adolf Hitler ou de Joseph Paul Goebbels, faire-part de naissance et de décès, journaux, livres et brochures, conversations, etc.), il a pu examiner la destruction de l'esprit et de la culture allemands par la novlangue nazie. En tenant ainsi son journal il accomplissait aussi un acte de résistance et de survie. En 1947, il tirera de son travail ce livre : "LTI, Lingua Tertii Imperii, la langue du IIIe Reich", devenu la référence de toute réflexion sur le langage totalitaire. Sa lecture, à cinquante ans de distance, montre combien le monde contemporain a du mal à se guérir de cette langue contaminée ; et qu'aucune langue n'est à l'abri de nouvelles manipulations
Les déracinés de la Creuse : « Puisque l'Etat défend l'Etat... »
Rejet des demandes d'indemnisation des "enfants réunionnais de la Creuse"
LEMONDE.FR/AFP 11.07.08 | 19h42
Le Conseil d'Etat a confirmé vendredi le rejet des demandes d'indemnisation de dix Réunionnais qui avaient été arrachés à leur île natale, dans les années 60 lorsqu'ils étaient enfants, pour repeupler les zones rurales de la métropole.
Le Conseil d'Etat a confirmé un arrêt de la cour administrative d'appel de Bordeaux du 27 mars 2007, ressort d'appel de l'île de la Réunion, qui avait estimé que les demandes visant à obtenir chacun 15 millions d'euros d'indemnités de la part de l'Etat ne pouvaient aboutir en raison de la prescription de quatre ans qui couvre toutes les actions intentées contre la puissance publique.
En première instance, en juillet 2005, le tribunal administratif de Saint-Denis de la Réunion avait rejeté leur demande pour une toute autre raison, estimant que le préfet de l'île, désigné par leur action, agissait pour le compte du département et non pour celui de l'Etat.
Le dossier avait été mis en lumière dans les années 90 sous le nom de "l'affaire des enfants réunionnais de la Creuse", parce qu'une grande partie de ces enfants confiés à l'aide sociale à l'enfance avaient été placés dans ce département rural du centre de la France métropolitaine.
Au total, de 1963 à 1982, un peu plus de 1.600 enfants réunionnais avaient été placés dans des département ruraux, principalement la Creuse.
Le débat très technique a porté sur la date à partir de laquelle la prescription quadriennale devait courir. La cour d'appel de Bordeaux avait estimé qu'elle partait de la majorité de chacun des enfants réunionnais. Les requérants voulaient qu'elle débute en 2002, date de la publication d'un rapport sur ce sujet de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas).
Le Conseil d'Etat a jugé que la cour n'avait commis aucune erreur de droit sur le point de départ du délai de prescription.
"Puisque l'Etat défend l'Etat, nous saisirons la Cour européenne des droits de l'Homme, nous sommes décidés à aller jusqu'au bout", a réagi auprès de l'AFP Simon A-Poi, président de l'association des Réunionnais de la Creuse.
société
Les Réunionnais de la Creuse, une histoire française
L'Humanité, le 14 décembre 2004, extrait
Dans ce contexte, trois universitaires d’Aix-en-Provence, Gilles Ascaride et Philippe Vidale, sociologues, Corine Spagnoli, historienne, ont obtenu du conseil général de la Creuse le financement d’une étude rendue publique à Guéret mercredi dernier. Tristes tropiques de la Creuse, réfute le terme de « déportation » et prône celui de « transfert ». Selon les auteurs, déportation renvoie à la Shoah et à l’extermination systématique. « Transfert » qualifie donc l’organisation systématique du départ de bébés, d’enfants et d’adolescents vers un lieu inconnu, glacé, à plus de 13 000 kilomètres de leur île natale, vers des foyers impersonnels et des fermes reculées, avec, plus ou moins, l’assentiment de parents à qui l’on a fait miroiter la scolarisation des enfants et la promesse de leur retour.
La recherche scientifique s’est heurtée à la culture du secret. Les directions des affaires sanitaires et sociales des deux départements ont refusé la consultation des dossiers privés. La demande d’accès au fonds Michel-Debré s’est vu opposer « une rigidité administrative des Archives de France ». Autant de documents auxquels l’IGAS aurait eu facilement accès pour se livrer à une véritable enquête. Les scientifiques ont donc travaillé à partir d’archives accessibles et d’interviews d’ex-mineurs, de familles réunionnaises et de responsables politiques et administratifs, mais n’ont pu réaliser de véritable bilan de l’opération.
Rapport sur la situation d'enfants réunionnais placés en métropole dans les années 1960 et 1970
GAL Christian, NAVES Pierre
FRANCE. Inspection générale des affaires sociales
Paris;Inspection générale des affaires sociales;2002;158 pages
La mondialisation de la culture
La mondialisation de la culture
de Jean-Pierre Warnier
La Découverte, 2004 pour la 3ième édition
Présentation de l'éditeur. La Quinzaine littéraire. " La mondialisation de la culture condamne-t-elle la planète à la pure et simple américanisation ? J.-P. Warnier s'emploie d'abord à définir les concepts, refuser le flou, et cadre ainsi remarquablement le champ de la réflexion argumentée, pour un bilan contrasté, qui refuse le fantasme d'une entière passivité des sujets, mais souligne l'érosion rapide des cultures de la tradition, sauf exception. Avec vigueur, il s'oppose aux approches " généralisantes ", pour leur préférer l' " étude locale " et, de façon très stimulante, il interroge les " cultures identitaires ", réponse désespérée et désespérante à la grande peur de l'américanisation. Sous des allures de modeste essai, ce petit livre est une belle réflexion politique. " Le Monde. " Combattre cette sorte d'ethnocentrisme dont font preuve ceux qui vivent avec les repères de l'écran cathodique n'est pas la moindre ambition de J.-P Warnier. " Sud-Ouest. " Après s'être interrogé sur la vocation du fait culturel, c'est ce marché mondial de la culture que Warnier explore dans un petit livre " Repères " très ramassé mais particulièrement opportun. [..,] Pourquoi pas, suggère Warnier, à l'instar de l'Organisation mondiale du commerce, une OMC bis de la culture qui lui tiendrait tête ? Précis et stimulant. "
Biographie de l'auteur. Jean-Pierre Warnier et professeur d'ethnologie et d'anthropologie à l'université Paris-V-René-Descartes.
Le traumatisme colonial et la memoire, page 42
Le Monde, 25.06.03
Savoirs,
Les sociétés face à la mondialisation des flux culturels
Conférence disponible via l'article du Monde.
[...] Plus que jamais, l'humanité est fragmentée par des conflits innombrables et souvent violents entre groupes, catégories sociales, communautés, pays. Ces conflits sont d'ordre politique au sens large du terme. Ils sont en partie alimentés par des clivages culturels. Mais ils ont aussi pour conséquence de produire, en permanence, des éléments de culture qui nourrissent la divergence culturelle. En d'autres termes, du fait des conflits politiques, l'humanité est une machine à produire de la différence culturelle. Dans la relation d'opposition, chacun cultive ses spécificités.
Une mère frappe sa fille avec un fer à repasser et la noie
AFP 16.09.05 | 14h58 | Le Monde - Une mère de 36 ans a été condamnée vendredi à 20 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises du Haut-Rhin, à Colmar, pour avoir violemment battu sa fille de 8 ans à coups de fer à repasser avant de la noyer dans sa baignoire, fin 2002 à Mulhouse. Nadine Serwa, mère de cinq enfants nés de trois pères différents, a exprimé ses regrets dans une dernière déclaration en sanglots devant la cour. Elle a finalement entendu prononcer d'une peine conforme aux réquisitions de l'avocat général. Souffrant d'une légère déficience mentale, la petite Shanon, alors placée en institut médico-éducatif, était morte le soir du 28 décembre 2002, alors qu'elle passait les vacances de Noël chez sa mère, décrite par l'accusation comme fortement dépendante à l'alcool. Ce soir-là, la mère, désireuse de rejoindre à tout prix son compagnon pour pour passer la soirée avec lui, cherchait une solution de garde pour Shanon, mais personne ne voulait prendre en charge la fillette qui craignait de rester seule et se mettait à pleurer de plus en plus fort. Nadine Serwa s'était alors saisie soudainement du fer à repasser posé dans le salon pour frapper à la tête la fillette qui criait de douleur. Elle l'avait alors entraînée dans la salle de bains. "Elle est tombée, je la vois saigner, je veux aller la soigner. Je voulais lui donner un bain pour qu'elle se calme", a déclaré Nadine Serwa à la cour. La mère fait couler de l'eau mais la fillette ne veut pas obéir. Elle dit alors avoir eu un "flash", se voyant mettre ses mains dans la baignoire pour enfoncer Shanon dans l'eau. Quand les cris cessent, la fillette est morte noyée.
MULHOUSE (AP), 30 décembre 2002 - Après plusieurs heures de garde à vue, une jeune mère de 33 ans a avoué lundi avoir frappé sa fille de huit ans qui est décédée à la suite des coups, apprend-on auprès du parquet de Mulhouse (Haut-Rhin).
C´est la mère elle-même qui avait alerté les policiers dimanche pour leur dire qu´elle avait trouvé sa fille morte dans la baignoire de l´appartement où elle vivait dans le quartier des Côteaux[*].
La jeune mère qui a tenté d´incriminer d´autres personnes a déclaré qu´elle avait agi sous l´emprise de l´alcool en frappant son enfant avec un fer à repasser.
Une autopsie de la victime devrait être pratiquée dans les jours qui viennent. Sa mère sera présentée à un juge d´instruction lundi soir ou mardi matin.
La fillette avait été retirée à sa mère par la DDASS et lui avait été confiée seulement pour les fêtes de fin d´année.
[*] Avec plus de 10 000 habitants, les Coteaux font-ils partie de ces « quartiers sensibles » qui défraient la chronique et inquiètent riverains et pouvoirs publics ? A en croire les CRS affectés à Mulhouse depuis plusieurs mois pour une mission de sécurisation, « la situation n'est pas si terrible que ça ». Comparé à certaines cités de la région parisienne, l'ensemble immobilier des Coteaux, avec ses tours massives plantées sur une colline au milieu de carrés de verdure, souffre surtout de son urbanisme bâclé. Si, de l'extérieur, ces rectangles imposants peuvent boucher l'horizon, certains habitants de ces tours de 40 mètres de hauteur ont, eux, une vue imprenable sur les Vosges ! De plus, ce quartier a tricoté un important tissu associatif, surtout autour de la crèche, de l'école maternelle et du centre culturel.
Le Point, 21/06/01 - N°1501
Plus de 70 villes françaises,
Mulhouse, le paradoxe de la police de proximité
Décembre 2007, l'Allemagne est sous le choc
Deux autres bébés ont été retrouvés morts en Allemagne, pays bouleversé par une série d'infanticides rendus publics cette semaine, ont annoncé les autorités locales. Ces deux nouveaux décès ne paraissent toutefois pas être la conséquence d'un meurtre.
07/12/2007 - ATS / lematin.ch
A Berlin, un nourrisson de six semaines a été retrouvé mort déshydraté dans un appartement à côté de sa mère de 24 ans, elle aussi décédée. La jeune femme était une droguée qui était malade et suivie par les services sociaux. La piste d'une mort naturelle est évoquée par la police pour expliquer le décès de la mère.
A Nordhausen en Thuringe, une mère de 27 ans a contacté un groupe de soutien en disant qu'elle venait d'accoucher chez elle et que son bébé était apparemment mort, a fait savoir la police. La fillette n'a pu être ranimée à l'hôpital. Une enquête a été ouverte pour "homicide par négligence".
Des affaires d'infanticides ont relancé le débat sur les mesures de prévention nécessaires envers les familles considérées comme "à risque", généralement en situation précaire, dans un pays où les défaillances des services sociaux sont régulièrement dénoncées.
L'Allemagne est sous le choc après la découverte cette semaine d'un triple cas présumé d'infanticide par une mère à Plauen et d'un quintuple infanticide survenu mercredi à Darry, près de Kiel, une affaire dans laquelle les services sociaux suivaient activement la mère, psychiquement malade.
"Face aux informations impensables qui nous parviennent et qui bouleversent tout le pays, la chancelière Angela Merkel juge nécessaire de discuter de manière intensive des moyens de prévenir" ces actes désespérés, a déclaré le porte-parole du gouvernement.
LE MONDE | 08.12.07
Les juges peuvent-ils agir à leur guise ?
Ce système - la possibilité d'agir contre un juge - n'entraîne-t-il pas une avalanche de plaintes abusives ?
Non, dans la mesure où on ne peut agir que moyennant des conditions strictes. C'est voulu, précisément pour empêcher les dérives. Il s'agit notamment que la décision incriminée ait été rapportée.
... Les juges ont également une mission sociale de plus en plus large...
Leur marge d'appréciation s'étend et ils exercent une véritable responsabilité politique. En ont-ils tous conscience ? Prenez l'exemple d'un président de tribunal de commerce. De la façon dont il organise son service d'enquêtes commerciales, il construit une politique plus ou moins offensive à l'égard des entreprises, avec des conséquences économiques évidentes, ce qui peut même, d'un arrondissement judiciaire à l'autre, entraîner des disparités de concurrence. La même remarque vaut pour le droit du travail ou le droit familial. Bref, en appréciant des situations individuelles, le juge crée une jurisprudence et définit une politique sociale qui pèsent sur la vie de la communauté. Il doit s'interroger sur la nature et le contenu de ce pouvoir.
Les juges peuvent-ils agir à leur guise ?
Justice, lalibre.be, le 15/02/2007
La fabrique du consentement
Un appel à résister
Karl Kraus, contre l'empire de la bêtise
Le Monde diplomatique, août 2005, extrait
Une démarche dont on pourrait dire qu’elle est d’inspiration krausienne consisterait à dénoncer le règne du faux-semblant généralisé dans lequel sont installées les puissances occidentales. Contrairement aux apparences, ce monde « développé » moderne ne connaît ni la paix, ni la prospérité, ni la liberté pour tous, sinon en trompe-l’œil comme privilèges de minorités dominantes, masquant une réalité fondamentalement faite de violence, d’inégalité et d’oppression. La barbarie moderne n’a pas diminué, mais elle a appris à se farder davantage.
Kraus ne s’attaquait pas à une idée métaphysique de la bêtise, mais à ses manifestations et incarnations concrètes dans la société de son temps. En démontant ses multiples formes environnantes, il en dégageait des aspects essentiels, parfaitement reconnaissables à notre époque encore, dont le trait commun est l’incapacité d’analyser rationnellement la réalité et d’en tirer les conséquences.
Extraits d'un article de l'Humanité du 4 juillet 2002...
La fabrique du consentement
Malin, Chomsky, s’il remonte au début du XXe siècle et dissèque les effets de la propagande outre-Atlantique, c’est pour mieux mettre à l’index l’ensemble des " démocraties " occidentales. Il évoque donc la commission Creel qui, sous les auspices du président Wilson, eut pour mission, en 1916, de transformer un peuple pacifiste en une horde belliciste. Et ce grâce à une propagande dont les principes n’ont pas changé d’un iota : taire les arguments de l’opposition et jeter l’anathème sur l’ennemi idéal.
(...) Cette stratégie repose sur une conception foncièrement antidémocratique qui veut que, dans " l’intérêt du plus grand nombre " - en fait celui des élites - et du " bien commun " - accaparé par quelques-uns -, le pouvoir politique soit entre les mains d’un petit groupe. Paranoïa ? Hélas non : Walter Lippman, l’une des figures de proue du journalisme, dans la première moitié du XXe siècle, plaidait pour une " révolution dans l’art d’exercer la démocratie ", avec comme but la " fabrique du consentement ". Le peuple se voit taxé de " troupeau dérouté " réduit au rôle de " spectateur ". Qu’importe s’il se lobotomise devant le foot ou une sitcom, il faut tout faire pour éviter que les opposants se regroupent, que les non-dits s’entendent, que la population s’organise.
Des photographies de propagande nazie provoquent un malaise
LE MONDE | 11.04.08 | Extrait
La préférence de Zucca pour les beaux jours ensoleillés s'expliquerait techniquement : lentes, les pellicules auraient exigé une forte lumière. "Ce qui est impressionnant, c'est la prouesse technique du photographe", commente Jean Derens. Prouesse technique ou non, ces images peuvent vite devenir odieuses. Zucca est arrêté en octobre 1944. Son dossier classé, il se retire à Dreux et se fait photographe de mariages et de fêtes.
Par une coïncidence heureuse, l'artiste Christian Boltanski, né en 1944, présente au même moment à Paris sa pièce nommée Signal, inconnue en France. Il ne l'a exposée qu'une fois, à Mönchengladbach, en Allemagne, et l'a publiée en livre en 2004 à Berlin. Le principe est simple : Boltanski a choisi dans vingt numéros du bimensuel nazi des pages telles que le face-à-face de deux photographies mette en évidence la confusion des nouvelles et les mensonges officiels, par exemple David, de Michel-Ange, face aux tombes des soldats morts, le casque de fer bien en évidence. Pas de collage, pas de montage : rien que la juxtaposition des images telles que la mise en page de chaque numéro les proposait.
L'analyse que Boltanski obtient est d'une efficacité terrible. Signal a été montré pour la première fois en France à l'Ecole normale supérieure, à Paris, le 10 avril, le temps d'une soirée. Il faut souhaiter une présentation plus longue, car cette oeuvre à le pouvoir d'ouvrir les yeux.
Jacques Bouveresse
Satire & prophétie : les voix de Karl Kraus
Agone, 9/2007
A propos de perceptions et d’hallucinations
Le Cahier du millénaire 3 n°31,
Apprendre et éduquer
Du Centre de Ressources Prospectives Grand Lyon
Extrait de l'exposé d'Edgar Morin
[...] Il n’y a aucune différence intrinsèque entre la perception et l’hallucination. La seule chose qui nous permette de les distinguer, c’est la discussion avec d’autres.
De plus, l’empreinte culturelle, qui commence avec la famille et se poursuit à l’école, imprime des idées reconnues comme évidentes. Certaines s’imposent d’elles-mêmes et d’autres, qui semblent fausses, sont rejetées.
[...] Les idées ne sont pas purement et simplement des instruments par lesquels nous connaissons le réel. Quand elles correspondent à des croyances profondes d’une communauté, les idées prennent une force et une énergie incroyables.
[...] Pendant très longtemps, la science a obéi à un paradigme que l’on peut appeler de disjonction et de réduction. C’est-à-dire que, pour connaître, il fallait séparer, réduire la connaissance d’un tout complexe à celle de ses éléments de base.
Par exemple, un paradigme de relation entre l’humain et le naturel affirme : « pour connaître l’humain, il suffit de le considérer comme un être naturel et de réduire tout phénomène humain à un phénomène naturel. » De fait, on trouve des caractéristiques humaines déjà présentes chez des singes, des mammifères. Mais, en réduisant l’humain au naturel, on oublie ce qu’il y a de plus remarquable : les phénomènes de langage et de conscience. Inversement, on va comprendre l’humain en opérant une disjonction totale, en éliminant l’homme biologique, alors que notre corps est biologique, de même le cerveau grâce auquel je parle. Ce dogme de la disjonction a dominé et continue à dominer notre connaissance universitaire. Il faut comprendre qu’il y a une relation indestructible entre l’humain et le naturel : nous sommes issus d’un monde naturel dans lequel nous continuons à être immergés, mais nous en sommes éloignés par l’esprit, par la conscience.
Le procès
Le procès
enjeu de droit,
enjeu de vérité
Sous la direction de Edwige Rude-Antoine
PUF, août 2007
Présentation de l'éditeur • Les textes réunis dans ce volume tentent de décrypter à partir de champs disciplinaires divers le procès et ses mécanismes qui sont au principe de la production de la vérité. Ils rendent compte de la complexité du procès qui n'est qu'une combinaison infinie de pouvoirs, une démultiplication des acteurs judiciaires et non judiciaires, une diversification des rôles, une inversion des répliques, des jeux de langage infiniment enchevêtrés. Le lecteur découvre au fil des pages des procès aux enjeux divers : politiques, sociaux et/ou culturels, la mise en œuvre de dispositifs de production de vérité tels que le plaidoyer de culpabilité, le repentir ou le pardon. Au terme de toutes les riches contributions, à aucun moment, il n'a été fait de conclusions hâtives. Il est montré les limites de l'acte de juger, comment le juge est conduit à renoncer à prononcer une vérité juridique absolue au profit d'une vérité juridique relative à « l'état des sciences ».
De l'introduction • Les textes que va découvrir le lecteur sont l'issue d'un colloque international, en novembre 2004, sous l'égide du CURAPP. [...] Ce colloque est l'aboutissement d'un long travail collectif, qui a réuni chercheurs, enseignants-chercheurs et doctorants autour d'un questionnement sur le thème : « Norme et vérité ». S'il n'était pas possible sur un tel sujet de faire l'économie d'une réflexion sur les concepts même de norme et de vérité, ce qui a intéressé les membres de ce groupe, ce sont les enjeux de vérité tels qu'ils se dévoilent dans le processus de la production de la norme.
L’hygiène raciale nazie : le cas des sourds
Témoins sourds, témoins silencieux est le premier documentaire consacré à l’histoire des sourds sous le nazisme. La réalisatrice Brigitte Lemaine, avec la précieuse collaboration de Stéphane Gatti, démonte avec minutie, dans une enquête qui aura duré près de sept ans, la mécanique implacable du programme d’hygiène raciale nazi. Un voyage au cœur des ténèbres, des instituts d’euthanasie aux rampes d’Auschwitz, des stérilisations et avortements forcés à la « solution finale ».
Témoins sourds, témoins silencieux
Brigitte Lemaine, Stephane Gatti
55 min, DVD sorti le 15 mars 2007
Les films du paradoxe
L’hygiène raciale nazie
Le cas des sourds
De source interdits.net, extraits
(...) Appliquer la « sélection » au troupeau humain
Avant même l’arrivée d’Hitler au pouvoir, dans nombre de pays occidentaux, les sourds de naissance constituaient déjà une des cibles privilégiées de l’eugénisme (eugenics en anglais), la « science » des « bonnes naissances » (du grec eugénès, bien né). Inventée en 1883 par Francis Galton, cousin et ami de Darwin, l’eugénisme se voulait l’application scientifique du darwinisme et de la génétique à la société humaine. Traditionnellement, on distingue deux formes d’eugénisme ; un eugénisme négatif visant à entraver la prolifération des « inaptes » (les déficients mentaux, physiologiques, etc.), et un eugénisme positif visant à favoriser la reproduction des plus « aptes » (les génétiquement conformes). Mais dans les deux cas, il s’agit en fait d’un seul et même projet de « biologie politique » : améliorer le troupeau humain en le soumettant à une sélection artificielle, basée sur des critères « scientifiques » (la qualité des gènes). L’eugénisme, c’est le projet absurde, mais rationnel, d’une « biologie » appliquée à la résolution des problèmes sociaux et politiques. Interprétés comme des symptômes d’une dégénérescence raciale, la pauvreté, le crime, les maladies, la déviance, doivent faire l’objet d’un traitement médical approprié…
Conte de noël, « le paradis des neuneus »
NDLR : Mots clefs sur google « maltraitance institutionnelle coup de pied au cul », on tombe sur un article de la lettre à Lulu. « Conte de Noël. Le paradis des neuneus. Ça se passe à deux heures de solex de chez nous ! Un centre de rebut des handicapés mentaux passe à l'an 2000 en tentant de refaire une santé à sa réputation. »
Plus de détails sur ce forum ou ce site web dédié au procès Mindin. Ce procès n'a jamais eu lieu pour cause de vice de procédure.
Taverny, le chateau de Vaucelles, c'est à 20 minutes de Paris par l'autoroute et les voies rapides. Extrait d'une emission radio qui a fait l'objet d'un procès pour diffamation, le conte pourrait être reécrit et être intitulé « Hanoukka à l'OSE ». Extrait du site consacré au procès Mindin...
- bien 35'17
- Maltraitance, je pensais que le procureur était compétent. J'en ai parlé à la DASS a dit que ce n'était pas son problème, qu'elle avait d'autres chats à fouetter. J'en ai parlé au Conseil Général qui m'a dit aussi qu'il n'était pas compétent, que le directeur était maître après Dieu
- Texto ?
- oui