Archives pour: Novembre 2009, 21
Ma première garde à vue
Ce matin, de 9h00 à passé 9h30, je me suis planté sur un trottoir de l'ile de la cité, juste devant le bâtiment du barreau de Paris. J'ai déployé ma nouvelle banderole. J'ai encore pu discuter avec quelques personnes et bien expliquer à certaines d'entre elles pourquoi j'étais là (voir mon billet de la veille, Ah, si j'avais su ?). Juste après 9h00, on m'a proposé un café et de l'aide mais j'ai décliné cette offre car je souhaitais plutôt rester planté là, sur le trottoir. Je ne vois de toute façon pas trop quelle aide des personnes du barreau de Paris pourraient m'apporter... ni en quoi me suggérer de replier mes banderoles pourrait aujourd'hui faire avancer mes affaires dites privées.
J'ai cru voir arriver Mme Dominique Versini, ce monde est décidément petit. Elle a détourné son regard en secouant la tête. Ce que j'affichais encore là pouvait indigner ou heurter, j'en avais conscience et on me l'avais bien fait sentir dès la veille, sur la place des droits de l'enfant puis sur la place du palais Royal. Pour le moment, à de nombreuses occasions, je ne suis plus sur des terrains et dialogues consensuels. Au cours de ces dernières années, j'ai pu constater où ceux-ci menaient lorsque le juge pour enfant est saisi : l'enfant disparait, pour une durée indéterminée, parfois extrêmement longue. D'autre part, certains messages explicites pourraient parfois vraiment sembler faire avancer les choses. L'une de mes correspondances de juin 2006 tendrait à l'attester, peu de temps après, M. Jacques Chirac nommait précisément Mme Dominique Versini à son poste de Défenseure des Enfants. Une autre de mes correspondances d'octobre 2008 tendrait elle aussi à attester certaines choses. En effet, le 28, une de mes bafouilles arrivait à sa chancellerie et le jour même, un juge pour enfant m'écrivait. Je m'interroge encore à ce sujet... Et depuis, le Président de la République ou son cabinet ne m'ont pas donné le moindre élément de réponse, malgré mes diverses relances à ces sujets.
Ce matin, peu après 9h30, j'ai replié ma banderole et je suis entré dans le hall du barreau. J'aurai souhaité reparler à une personne, comme cela avait été convenu sur le trottoir. Mais la conférence du jour avait déjà commencée et cette personne n'était plus disponible, je suis donc ressorti. Je m'éloignais du barreau, m'apprêtant à quitter l'ile, lorsque qu'un gros panier à salade s'est arrêté à côté de moi. D'autres ont suivi. C'est à ces moments là qu'on souhaiterait se voir pousser des ailes ?
Je pense qu'il y a eu divers malentendus. Certaines autorités semblent avoir estimé que j'avais déployé ma banderole au voisinage du palais de justice... j'apparaissais dans le champ de caméras, je n'avais même pas conscience de leur présence. Mais pour moi, le palais de justice est de l'autre côté du pâté, bien éloigné du bâtiment du barreau. On m'a pris, puis déployé, photographié et enfin confisqué ma toute nouvelle banderole. Plus tard, au poste, j'ai appris qu'elle devrait faire l'objet d'une « destruction administrative ». J'ai d'abord été beaucoup ennuyé car je souhaitais emporter cette banderole pour la montrer dans la chambre des créatures inférieures. Changement de programme : j'ai maintenant une référence d'un dossier administratif ou judiciaire dont je pourrais parler, une affaire en cours qui pourrait faire l'objet d'une demande d'information complémentaire voire d'un classement sans suite. On m'a dit que j'en saurais plus d'ici 6 mois au plus tard.
La police a été surprise parce que je n'ai pas déjà eu de gros ennuis la veille, lorsque je sortais vraiment à l'occasion du 20 novembre, et non dans le prolongement de cette grande fête des 20 ans de la CIDE. Je pense qu'hier, j'ai été très bien entendu, même si j'ai heurté quelques sensibilités (avec lesquelles j'ai parfois pu discuter quand même).
Aujourd'hui, tout s'est encore très bien passé, même avec la police, ainsi qu'en garde à vue. Lorsqu'on m'a demandé si je voulais un avocat... j'ai répondu non. Comme je l'ai déjà expliqué dans un précédent billet, je n'ai pas de soucis avec de tels services, même si je suis maintenant bien « connu » de ceux-ci aussi, au fichier pour 20 ans, pour cette banderole.
Je pense que j'ai eu de la chance, nous n'étions que 3 à nous partager deux cellules très spacieuses ? Si nous avions été entassés à 20 par cellule, je n'aurai pas pu faire une petite sieste dans l'après-midi. Je n'ai pas eu à tousser trois fois... mais l'administration a un moment envisagé de me faire transférer au « dépôt », pour la nuit. Le « dépôt » n'a pas la meilleure des réputations. Un magistrat de service aurait pu souhaiter me demander un complément d'information. Je pense que c'est là bas qu'on aurait pu me faire tousser, juste avant de le rencontrer.
J'ai fait mes déclarations au poste. J'ai bien expliqué que peu m'importait le nom du Président et que j'en aurais fait tout autant en pareilles circonstances s'il s'appelait aujourd'hui Royal. Il se trouve que par l'effet des élections, c'est aujourd'hui un certain Sarkozy. J'ai très bien pu expliquer pourquoi j'étais précisément devant ce barreau là, ce matin, peu avant 9h30. Mon billet d'hier soir, Ah, si j'avais su ?, a été joint au dossier avec l'adresse de ce blog. Plutôt que de me retenir plus longtemps ou que de me faire transférer au « dépôt », on m'a laissé rentrer. D'autres magistrats du parquet examineront ce dossier un peu plus tard, c'est « politique » et « sensible », m'a-t-on fait comprendre, c'est « le chef de l'Etat ». Pour moi, il est aussi le garant du bon fonctionnement de nos diverses institutions, c'est à lui ainsi qu'à certaines de ces dernières que je comptais m'adresser à l'occasion de cette date anniversaire, je pense que c'est fait et que je peux tourner cette page aussi.
Je file au supermarché, je dois faire les courses, il faut des gouters pour la petite.