Mot(s) clef: scientisme
Portrait d'un médecin polivalent
Voir aussi Car tout se soigne, désormais… des sujets à soigner à tout prix. Egalement très intéressant, le n° 101 de Santé Mentale, La paranoïa, et La psychiatrie - et la justice - à l'épreuve du scientisme, etc, etc.
Voir aussi sur Justice au singulier, Daniel Zagury refuse la clé, et « L'expert bouffon » ?
De la page 14 du journal Femmes 3000 n° 36
NDLR : Claude Duviau, un homme « pouvant être dangereux dans certaines circonstances »...
Assises - Procès Duviau : le verdict attendu aujourd'hui
TF1-LCI - le 09/03/2007 - 09h56
Lors de l'audience de jeudi, Claude Duviau, l'agriculteur jugé pour le meurtre de deux contrôleurs du travail, a raconté le drame presque minute par minute mais sans pouvoir expliquer son geste. Il comparaît depuis lundi devant les assises de la Dordogne pour homicides volontaires sur personnes chargées d'une mission de service public, Sylvie Trémouille et Daniel Buffière, tués de coups de fusil de chasse après un simple contrôle de travailleurs saisonniers dans l'exploitation de Duviau.
Voulons nous des enfant [maghrébins] barbares ?
NDLR : La présentation du livre, sur Internet, cet été, m'avait quelque peu étonné. De nombreux discours de nature parfois similaires ont précédé sa publication. Quelques passages décrivent des pratiques de contention. Par « traumatismes [relationnels] précoces » comprendre, par exemple, « bébé secoué » ?
Je suis étonné de constater que l'auteur pourrait faire certaines recherches et observations dans les transports en commun... Je note également que l'auteur fait l'éloge de l'avocat de l'enfant et décrie encore certaines pratiques de travailleurs sociaux à force d'exemples, de situations et vécus d'enfants tout à fait dramatiques.
Cet ouvrage, de toute une série du même auteur, chez Dunod, peut encore choquer dès son introduction.
Selon les Echos du Pas-de-Calais n° 58, octobre 2004, page 20 et suivante, Le racisme au quotidien, Hervé Flanquart, maître de conférences à l'université du Littoral, aurait affirmé que « le danger est de typifier une population avec ses éléments les plus déviants. »
Voir aussi La tyrannie des bien-pensants et La psychiatrie - et la justice - à l'épreuve du scientisme.
Voulons-nous des enfants barbares ?
Prévenir et traiter la violence extrême
de Maurice Berger
Dunod, 8 octobre 2008
Pas de résumé sur amazon.fr... voir la présentation chez Dunod, différente de la quatrième.
La quatrième. La quasi-totalité des enfants et préadolescents auteurs de violences extrêmes ont été soumis tout petits, le plus souvent par leurs parents, à des relations particulièrement défectueuses entraînant des traumatismes relationnels précoces.
Pour faire face à ces traumatismes, ces enfants ont, dès les premières années de leur vie, mis en place des processus de défense automatiques incluant la violence. Devenus adolescents ou adultes, beaucoup blesseront, voire même violeront ou tueront.
Leur prise en charge thérapeutique est de résultat aléatoire. Et pourtant les connaissances scientifiques qui permettraient une vraie prévention, existent. Seule la France refuse de les prendre en compte car ce savoir bat en brèche un bon nombre de croyances. Le lien de causalité entre traumatisme relationnel précoce et violence fait en effet chez nous l'objet d'un déni volontaire et sans remède.
Le nombre d'enfants « barbares » qui n'ont pas la liberté interne de ne pas frapper va continuer à croître si nous ne parvenons pas à modifier notre manière de penser ce problème. Cet ouvrage veut y contribuer.
Page 107, l'éloge de l'avocat de l'enfant
La psychiatrie - et la justice - à l'épreuve du scientisme
La psychiatrie à l'épreuve du scientisme
Par Bernard Odier
Paru dans l'Information Psychiatrique
Revue mensuelle des psychiatres des Hôpitaux
Volume 80, numéro 7, septembre 2004
Pages 557 et suivantes
Extraits de l'article
[38] Weber M. Le savant et le politique. Paris : La Découverte, 2003
Présentation de l'éditeur, nouvelle traduction d'octobre 2003.
"La profession et la vocation de savant", "La profession et la vocation de politique" sont deux conférences célèbres de Max Weber qui ont fait l'objet d'une première traduction française en 1959 sous le titre Le Savant et le Politique. Prononcées respectivement en novembre 1917 et en janvier 1919, elles portent la marque de la période où elles furent conçues, celle de l'effervescence révolutionnaire de la fin de la Première Guerre mondiale.
Mais l'ampleur de la perspective que prend Weber sur les thèmes proposés leur a conféré le statut de classiques de la sociologie et de la théorie politique. Pour étudier les figures du savant et de l'homme politique, Weber conjugue une approche historico-sociologique, attentive aux conditions concrètes d'exercice de chacune des "professions", et une interrogation éthique sur le sens que peuvent avoir l'une et l'autre, qui autorise à les vivre comme "vocations", ainsi que sur les responsabilités qu'elles engagent. Jouant de ce double registre, il invite à comprendre les formes que revêtent aujourd'hui aussi bien la pratique de la science que l'exercice de la politique comme deux aspects du destin des sociétés modernes, marquées au sceau de la rationalisation et de l'intellectualisation.
Ces deux conférences sont ici proposées dans une traduction nouvelle qui vise à satisfaire les exigences de rigueur qu'impose la réception la plus récente. En tenant compte des commentaires et des interprétations qui se sont multipliés durant ces vingt dernières années, la présente traduction veut offrir au lecteur un texte précis qui permet d'apprécier la signification de certains mots-clés, naguère traduits d'une façon approximative
De « Plaidoyer pour le mensonge », par Laurent Lèguevaque...
Des pages 30-31 : « Prévoir la norme ne suffit pas. Il faut aussi en imaginer tous les dévoiements possibles... »
Page 58, qui est très clair et l'auteur d'insister, il a été juge d'instruction durant treize ans : « En cela, la psychiatrie mérite son titre de science exacte. En ce qu'elle est, dans sa version moderne, soeur et fille de la pharmacologie. Pour le reste, comme ses cousines en science humaines - psychologie, psychanalyse -, elle a autant de fondements scientifiques que l'horoscope chinois. »
Page 61, « Rien de grave cependant : l'avis de l'expert ne lie pas le juge »
Le placement familial ; ses secrets et ses paradoxes
Le placement familial
Ses secrets et ses paradoxes
Pierre Sans
L'Harmattan, mars 1998
Collection Placement familial et familles d'accueil
Ce qui se passe quotidiennement du côté des familles d’accueil de l’Aide sociale à l’enfance est particulièrement démonstratif de cette négation de la liberté individuelle et familiale, ici, comme ailleurs, en France, et il faut bien le dire partout dans le monde dit “civilisé”. Au nom de l’intérêt supposé de l’enfant, tout paraît permis aux équipes ; elles peuvent entrer partout, poser toutes les questions qu’elles souhaitent, même les plus indiscrètes, dans la plus totale impunité. Bref, la famille doit être transparente. Du côté des familles d’accueil des “placements familiaux spécialisés” ou des “accueils familiaux thérapeutiques” les procédures sont un peu moins inélégantes, elles sont plus enrobées de scientisme et de blabla psy, mais au fond les choses sont identiques. Au nom cette fois-ci du “transfert”, ou de l’étude des “systèmes” et des “interactions”, des investigations de la plus totale indiscrétion peuvent être menées sur la vie familiale, des conclusions rédigées, placées dans des dossiers, transmises à d’autres équipes, voire à des services administratifs, “analysées” en réunion, en toute bonne foi.
Soyons clairs : je ne prétend pas qu’il ne soit pas licite d’étudier la structure des familles candidates à l’accueil, et pourquoi pas leurs motivations, si on s’en sent capable, puis qu’il ne soit indispensable de les suivre pour vérifier que ce qui s’y passe est à peu près conforme à l’intérêt de l’enfant, de l’adolescent, de l’adulte ou de la personne âgée placée. Ce que je conteste est l’esprit dans lequel cela est souvent fait, le manque de critique des risques politiques qui s’y glisse, l’absence d’éthique et parfois du plus élémentaire bon sens.