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« Interdit de conseil municipal »
Encourageant. Suite à ce qui s'est passé, vendredi soir, à Fresnes, puis ce coupon de presse, paru ce matin, dans le journal, il n'y a d'abord eu que deux réactions sur Twitter : une personne m'a suggéré de me taire, et une autre m'a répondu qu'elle s'en fout même de la jurisprudence de cour de cassation que j'ai pu produire en octobre 2010.
Mais des jugements lapidaires, l'indifférence et même le mépris, moi, ça va, j'y suis accoutumé. Pendant 10 ans, très peu de gens ont réagit à ce que je faisais, disais et décrivais, ou alors ont parfois réagit de façon très hostile. Tout est donc aujourd'hui parfaitement normal, ou comme par le passé. Et comme je le suggérais moi-même, dans un précédent et récent billet, si j'avais écouté tous ceux qui m'avaient intimé de me taire, de ne rien faire, de laisser passer tempêtes et bourrasques, de tourner les pages, écouté ceux qui me raillaient ou méprisaient ce que je faisais, ces années passées, je me serais croisé les bras dès 2003, ou j'aurais alors déjà vaqué à d'autres occupations... il y a 10 ans, alors que ma fille ainée allait être « placée », que ma famille allait être pressée, laminée, broyée.
Cependant, avec les journalistes, et même les élus et d'autres avec qui j'ai pu discuter de vive voix, ça va mieux ; certains comprennent en tous cas bien le sens de mes récentes et ultimes démarches. Je n'en raconte pas d'avantage, ici, dans ce blog, où je compte encore beaucoup moins de réactions que sur Twitter ; j'ai mieux à faire de mon temps, par exemple, travailler maintenant pour que je puisse assister au prochain conseil municipal de ma ville, ce 28 mars.
Par ailleurs, je découvrais, à l'instant, un article de la Nouvelle République du 28 février dernier. Un Thouarsais se dirait « désespéré » de la non-application de décisions de justice ; résiderait-il également en Moldavie française, cet espace d'infra-droit dans lequel les lourdes et longues procédures engagées dans les tribunaux, parfois sur des années, ne produisent que très rarement autre chose que des constats d'échecs ? Combien j'ai pu entendre d'histoires pareilles, ou lire des coupons de presse de natures similaires, au cours des années passées. Ce Thouarsais déclarerait surtout « comprendre » ces pères « en détresse » à l'origine d'actions coup de poing et médiatiques : « Je suis porté par l'espoir de ces hommes qui se mobilisent afin d'en finir avec cette injustice », lit-on encore sur la Nouvelle République.
Par le passé, vers 2003, dans un forum, je lisais un autre père, dans une situation similaire à celle de ce Thouarsais, qui se battait lui-même, depuis plus de 10 ans, pour caresser l'espoir de revoir ses enfants. « Allez vous battre », me disait-on alors. Mais pour quoi, au juste, fallait-il se battre ? Pour le fun, pour se taire, déjà par le passé, pour souffrir et sourire en silence, toujours sans susciter les moindres remous, et ne plus en reparler, ni aujourd'hui, ni jamais ? Quelle cacophonie, que de cris et complaintes, que d'irrationnel, dans ces journaux et sur Twitter ; quelle hypocrisie, souvent aussi, lorsqu'il s'agit de familles, de relations et d'enfances, de difficultés éprouvées dans des tribunaux, dans ces domaines. Je pense que je vais plutôt écouter encore les quelques voix qui me suggèrent occasionnellement de parler.
J'ai donc bien été « interdit de conseil municipal ». Selon mes sources, dont le secrétariat général de la mairie, que j'ai appelé, ce matin, ce n'est pas le maire de Fresnes qui m'a interdit l'accès à la mairie. Ce vendredi soir j'écrivais d'ailleurs déjà au préfet du Val-de-Marne, me demandant pour quels motifs un commissaire s'opposait à moi, m'interdisant alors fermement l'accès à la mairie ; d'autres se sont déjà vu refuser l'accès à des mairies, lors de séances de conseils municipaux, mais pour des motifs manifestement très différents. J'attends une réponse, pour comprendre, voire même pour contester éventuellement ce qui me sera communiqué ; selon un mail qui m'est parvenu ce matin, les services concernés de la préfecture devraient avoir bien reçu mon propre message.
Le Parisien, édition du Val de Marne, 4 mars 2013