Mot(s) clef: s�paration divorce placement
Médicaments : l'information sous influence ?
Marianne n° 542, page 16, agressions, violences... on nous confirme que rien n'a changé depuis le « Kärcher », en 2005. Page 57, « La santé malade du lobby pharmaceutique », traitements inutiles, marketing agressif, études truquées, « tout est bon pour que les prescriptions augmentent encore »... Cette industrie « est aujourd'hui essentiellement une machine de marketing, visant à vendre des médicaments d'intérêts incertains, utilisant sa richesse et sa puissance pour influencer, contraindre ou contourner toutes les institutions qui pourraient se mettre en travers de son chemin », affirme Marcia Angell, auteur de la Vérité sur les compagnies pharmaceutiques (éd. du Mieux-Etre).
Marianne n° 542, pages 60-61,
« des études... mais sous influence »
Médicaments : l'information sous influence ?
www.tessolidaire.com, le 21/1/08
Les médecins s'estiment globalement bien informés sur les médicaments qu'ils prescrivent. Malgré tout, ils sont de plus en plus nombreux à faire état d'un besoin crucial d'une information indépendante des enjeux commerciaux et visant à la clarté et à la simplicité.
Que Choisir, 15/01/08
Prescriptions de médicaments
Des prescriptions irrationnelles, un constat confirmé par la Cour des Comptes
La santé, une chance pour la croissance
www.tessolidaire.com, 25/1/08
Sciences Humaines N°181 - avril 2007
Le nouveau pouvoir des institutions
Le placement d’enfants, un remède pire que le mal ?
Michel Giraud
Les troubles accrus des enfants du divorce
Le Figaro, le 14/10/07, extrait
DANS notre société où le divorce a été banalisé, les effets psychologiques de la séparation des parents sur les enfants ont été très peu étudiés. D'une part, toutes les situations de séparation sont uniques et il est donc difficile de mener des études avec des populations homogènes. Surtout, il est encore tabou de mettre en avant les éventuelles conséquences négatives d'une séparation qui a mis longtemps à s'imposer, face notamment aux autorités religieuses.
Le stress prénatal serait à l'origine des problèmes de sommeil des bébés
metrofrance.com - RelaxNews.com, 17 août 2007
Les futures mères en état d'anxiété ou dépressives augmentent le risque de voir leur bébé souffrir de troubles du sommeil, selon une étude publiée dans la revue américaine Early Human Development. La qualité de sommeil chez un nouveau-né influe considérablement sur sa santé et son développement.
Psychiatrie : des experts trop liés à l'industrie
lefigaro.fr, 15/10/2007, extrait
LE SOUPÇON circulait depuis vingt ans dans le milieu psychiatrique. Mais la preuve vient d'en être administrée par une chercheuse américaine : la moitié des experts psychiatres qui ont participé à la rédaction du plus célèbre manuel de classification diagnostique des maladies mentales (le DSM4 *) sont payés par l'industrie pharmaceutique, qui fabrique justement les médicaments utiles dans ces maladies.
Le principe de précaution
Pour être des parents acceptables
Une psychanalyse du jeu
Bruno Bettelheim
Robert Laffont, 1988
Titre original : A good enough parent, 1987
De la quatrième d'un poche de 2004. L'enfant est au centre des préoccupations de nos sociétés modernes. Notre avenir dépend de l'éducation qu'il aura reçu et des valeurs que ses parents auront su lui transmettre. Aussi la tâche qui incombe aux adultes est-elle immense. Mais peut-on aider l'enfant à construire une personnalité riche et épanouie en appliquant des solutions toutes prêtes ?
Avec ce livre qui récapitule les recherches d'une vie entière, Bruno Bettelheim s'interroge sur la justesse de principes et de normes d'éducation trop souvent imposées à la famille. Par l'étude de situations quotidiennes réputées difficiles, telles que la punition, le mensonge, les crises de l'adolescence ou l'échec scolaire, le célèbre psychanalyste aide les parents à trouver eux même les grands principes d'une éducation compréhensive et émotionnelle. Centrée autour des grandes idées de l'empathie et de la "psychanalyse du jeu", l'ouvrage de Bruno Bettelheim renouvelle de façon magistrale la manière dont chaque parent perçoit et construit la relation à son enfant.
Un père marocain accusé de violences crie au cauchemar
Malgré les revirements de son fils, il reste interdit de domicile familial.
Libération, lundi 27 mars 2006
A Montpellier, dans le quartier déshérité du Petit-Bard, un père est accusé de «violences aggravées par personne ayant autorité», à savoir son fils de 9 ans et demi. Placé sous contrôle judiciaire tant que l'affaire n'est pas jugée, le père a interdiction de mettre les pieds chez lui, et même d'entrer d'une quelconque manière en contact avec sa femme et leurs cinq enfants. «Quand je croise par hasard un de mes enfants dans la rue qui me crie "papa !", je change de trottoir et je rentre vite», raconte le père, les larmes aux yeux. Logé chez son neveu, soutenu par sa femme et ses voisins, cet ouvrier clame son innocence.
La Montagne, 29 avril 2006 « On ne fait pas volontairement des placements abusifs »
L'Alsace, le pays, Edition du vendredi 29 octobre 1999
A la une / Région / Page 2 / Article
Speedy et Continental regonflés à bloc
De manière plus globale, le problème survenu en Gironde met l'accent sur un risque méconnu. « Un petit clou ou le frottement contre un trottoir peut entraîner un dégonflement progressif que le conducteur ne perçoit pas forcément surtout s'il se produit à l'arrière et sur un véhicule chargé. Les composants peuvent alors se dissocier », reconnaît-on chez Continental. Tous les manufacturiers travaillent sur cette question.
Le tribunal de l'impuissance
Kafka, Le procès, Le chateau
Harry Kemelman, On soupçonne le Rabin
Le tribunal de l'impuissance
Virilité et défaillances conjugales dans l'Ancienne France
Pierre Darmon
Seuil, l'univers historique, 1979
Extraits de la quatrième. A l'innombrable cohorte des réprouvés de l'âge classique (fous, pauvres, sodomites, blasphémateurs, alchimistes), on a longtemps négligé d'adjoindre les impuissants. Ce livre retrace donc le drame étrange et méconnu de tous ceux qui, en raison d'une sexualité réputé défaillante, se voient trainés devant le juge pour payer la rançon du mythe ancestral de la virilité...
Mais ce livre retrace aussi, et d'avantage encore, l'histoire édifiante de tous ceux qui, au nom d'un attribut viril qui fonctionne selon les normes du droit canon, s'érigent en juges et pourfendeurs zélés de l'impuissant...
Dans ce domaine, l'Eglise, en effet, n'est pas toujours restée dans les limites de la décence. [...] Encore, ces procédures ne correspondent-elles qu'aux structures superficielles d'un mécanisme beaucoup plus complexe et profond d'inquisition et de répression.
Mariage annulé : le parquet de Lille fait appel
LEMONDE.FR : Article publié le 02.06.08
LILLE (France) (AFP), 29 mai 2008 - Pour Me Labbée, la question de la religion n'est "pas essentielle". "Il faut ramener la question au mensonge. La solution aurait été la même pour quelqu'un ayant (...) caché quatre pages de casier judiciaire, le fait d'avoir déjà été plusieurs fois marié ou de s'être prostitué", a-t-il noté.
"C'est la question d'une qualité qui a été dissimulée", a-t-il ajouté. Il a cité une décision judiciaire de 1862, annulant un mariage au motif que la femme avait découvert que son mari était un ancien bagnard.
A debattre
Un père diabétique dangereux pour son fils, selon un juge
Rue89 | 11/06/2008
Traité du délire
Le travail social contre qui ?
En l'absence de définition légale de la maltraitance, la DGAS a largement repris les travaux du Conseil de l'Europe. (...) Dans l'urgence qui a caractérisé la réflexion et l'action sur la lutte contre la maltraitance, l'expérience du secteur de l'enfance a largement servi de référence aux acteurs des secteurs des personnes âgées puis à ceux du secteur des personnes handicapées. • Rapport Bas-Theron/Branchu, n° 2005 179, mars 2006
Maltraitance envers les personnes handicapées : briser la loi du silence (tome 2, auditions) • Rapport de commission d'enquête n° 339 (2002-2003) de MM. Jean-Marc JUILHARD et Paul BLANC, fait au nom de la commission d'enquête, déposé le 10 juin 2003
M. Pascal VIVET - Nous avons l'impression de découvrir la violence dont sont victimes les handicapés. C'est faux. Depuis plus de trente ans, des personnes, très discrètement et avec de grosses difficultés, travaillent sur le sujet. J'en veux pour preuve la publication du livre : « Le travail social Contre qui ? », réalisé en 1970 et dont le tirage est resté très limité. Les pouvoirs publics se sont eux-mêmes intéressés à ce problème en projetant de réaliser une réunion et d'instaurer une commission de travail. Mme Marie-Madeleine Dienesch était à l'époque en charge de ce dossier. Cette commission ne s'est réunie qu'à une seule reprise. Je dirai de manière extrêmement diplomatique que, devant l'ampleur de la tâche, les pouvoirs publics ont défini d'autres priorités.
Y a-t-il une place pour les parents en placement familial ?
Y a-t-il une place pour les parents en placement familial ?
Par Marina Stéphanoff
Dossier : Les parents usagers - Cliniques, pratiques
La lettre de l'enfance et de l'adolescence no 46 2001/4, extrait
Un audit a récemment été effectué pour l’association dans laquelle je travaille. C’est ainsi qu’est apparu le terme « usager ». Il qualifiait tous les interlocuteurs potentiels des services de l’association : enfant, parent, travailleur social, juge… Sont ainsi confondus sous une appellation identique des personnes et des services dont les rapports avec l’institution sont pourtant divers, ne serait-ce que sur la question de la demande (au sens trivial de l’expression d’un souhait). Or qui est demandeur à l’égard d’un placement familial ? Rarement l’enfant, encore plus rarement les parents.
... Les parents d’un enfant placé peuvent-ils être considérés comme des « usagers » d’un placement familial ? Dans mon service, l’expression n’a pas pris. Au-delà du discours des « auditeurs », je n’ai jamais entendu personne la reprendre. Mais il serait dommage de condamner avec l’expression littérale ce qu’elle nous amène à penser de la place qui est faite, dans le travail social, éducatif ou thérapeutique, aux parents de l’enfant accueilli en placement familial. Il y a, dans le terme même, l’idée d’interlocuteur, car « usager » signifie aussi : « Utilisateur d’une langue. » Cette place de locuteur, de « sujet parlant », la reconnaît-on ?
Au cours des rencontres avec une mère (parfois un père), il est fréquent que celle-ci évoque le sentiment d’avoir perdu sa place auprès de son enfant et la crainte de ne plus jamais pouvoir se sentir mère à nouveau. Le placement familial est le lieu de la suppléance parentale, il représente le stigmate de la défaillance des parents. Le retour de l’enfant, sans cesse évoqué, sans cesse réclamé, correspond à cette demande de réparation narcissique. La souffrance qui s’exprime alors est aiguë et, sur un plan imaginaire, l’enfant peut représenter un enjeu vital.
« On travaille avec la famille »
N’est-elle pas énigmatique cette expression qui est parfois formulée sous une forme interrogative, ce qui a le mérite de souligner la complexité du problème posé ? « Comment travailler avec les parents (de l’enfant placé) ? » Et chacun dans l’équipe, convaincu de la justesse d’une telle position, va tenter de mettre en place des dispositifs, des réunions, des rencontres qui sont autant de signaux visibles montrant que l’« on travaille avec les parents ».
... Au cours d’une formation, un groupe d’éducateurs travaille sur le moment de l’accueil de l’enfant. Un documentaire est présenté. On y voit un adolescent accompagné par ses parents qui rencontre un chef de service puis un éducateur de l’institution dans laquelle il va être accueilli. La parole est lisse, le discours bienveillant, la visite et les explications se font sur un ton enjoué, mais pas trop. Chacun paraît soucieux de tenir au mieux son rôle. Rien à dire, semble-t-il. Après le film, les premiers commentaires adoptent la même tonalité : « c’est bien », « c’est ce qu’on essaie de faire », « c’est comme cela quand tout va bien »… Et pourtant ! Les éducateurs restituent un sentiment de malaise qui ne sera dissipé qu’au moment où l’une des personnes du groupe souligne ce qui lui apparaît comme une incongruité : « On leur demande beaucoup à ces gens : d’être d’accord avec le placement, d’être présents au moment où la séparation se matérialise, d’être polis et d’accord avec ce qui leur est dit. »
Ce n’est qu’après cette remarque que pourront être abordées dans le groupe les différentes facettes de certains actes qui, bien que pensés comme éducatifs ou bénéfiques, portent en eux un tel désir de maîtrise qu’ils peuvent conduire à un écrasement du sujet, en lui interdisant par exemple des émotions ou des réactions non conformes ou excessives de colère, d’agressivité ou de souffrance. Donner une place à l’autre peut être illusoire s’il s’agit de lui attribuer un rôle à tenir au lieu de lui ménager un espace pour une parole singulière.
Sur aidh.org, le rapport 2003 de Médecins du Monde
Les civils israëliens et palestiniens, victimes d'un conflit sans fin
Un merveilleux malheur
de Boris Cyrulnik
Odile Jacob, 1999
La résilience ou comment renaître de sa souffrance
de Boris Cyrulnik, Claude Seron
Collectif, Fabert, 2003
Depuis que le concept de traumatisme psychique est né, l’enchaînement des idées exige qu’après la description clinique et la recherche des causes, on s’applique à prévenir les traumatismes et mieux les réparer. Dans ce cas, on aura besoin du concept de résilience […] La résilience, c’est l’art de naviguer dans les torrents. Un trauma a bousculé le blessé dans une direction où il aurait aimé ne pas aller. Mais puisqu’il est tombé dans un flot qui le roule et l’emporte vers une cascade de meurtrissures, le résilient doit faire appel aux ressources internes imprégnées dans sa mémoire, il doit se bagarrer pour ne pas se laisser entraîner par la pente naturelle des traumatismes qui le font bourlinguer de coups en coups jusqu’au moment où une main tendue lui offrira une ressource externe, une relation affective, une institution sociale ou culturelle qui lui permettra de s'en sortir • Cyrulnik, 2001, Les vilains petits canards, Odile Jacob, p. 261
Thème: Guerre
Du site du CRIF / Entretiens, 28/01/08, extrait
En 1991, vous avez fait dans l'UFR de psychologie de l'Université de Paris 8 Saint-Denis, des groupes de paroles d'enfants de survivants de la Shoah. De quoi s’agissait-il ? Et pourquoi un groupe d'ethnopsychiatrie pour les enfants de survivants de la Shoah ?
Nathalie Zajde : La première question que je me suis posée était : les survivants et les enfants de survivants de la Shoah ont-ils des souffrances spécifiques ? Et si oui, comment soigner ces souffrances ? Dans ces groupes, il s’agit d’inviter ceux qui le souhaitent, quelque soit leur pathologie – certains présentent de grandes souffrances, d’autres n’ont pas de symptômes – à participer à la construction du savoir psychologique les concernant. Autrement dit, je veux que ce soit les anciens « enfants cachés », et les descendants de victimes de la Shoah qui élaborent eux-mêmes, avec l’aide des psychologues, la vérité sur leurs troubles et surtout qui cherchent les voies de guérison les plus adaptées. Je me refuse à plaquer des théories préexistantes. Le principe du dispositif ethnopsychiatrique des groupes de parole de survivants et d’enfants de survivants du Centre Georges Devereux repose sur une démocratisation du soin, et se veut, pour des raisons qui tiennent à la fois de l’éthique et de l’efficacité thérapeutique, un lieu d’élaboration et de discussion en commun des problématiques et des solutions.
Ce dispositif clinique, très efficace, gratuit, « démocratique », répond à un problème pratique et théorique dont personne ne parle mais qui me semble relativement grave : la majeure partie des travaux psychiatriques sur les souffrances des victimes de la Shoah et leurs descendants ne mentionne jamais l’identité juive des sujets de manière scientifiquement pertinente. Comme si le fait d’être juif était un artifice, qui n’avait aucune influence ni sur les raisons de la souffrance (la persécution antisémite) ni sur le soin. Et de fait, les théories psychologiques, psychiatriques ou psychanalytiques utilisées pour parler de cette population ne sont pas spécifiques, elles sont généralement strictement les mêmes que celles utilisées pour parler de n’importe quel patient, névrosé, pervers, psychotique etc. Ainsi les mêmes termes sont repris pour parler des souffrances psychiques des survivants du génocide du Rwanda, des survivants du Tsunami, et même de Palestiniens de Gaza ayant survécu à une riposte israélienne.
Guérir de la Shoah
Psychothérapie des survivants et de leurs enfants
de Nathalie Zajde
Odile Jacob, octobre 2005
« Guérir de la Shoah » rend compte de 15 ans de travail clinique avec les survivants et descendants de victimes de la Shoah. Il propose des modalités claires et efficaces de prise en charge des survivants et de leur famille. Il pourrait s’intituler « Prise en charge des survivants et de leurs descendants : de la Malédiction à la Divination » mais elle l’a appelé « Guérir de la Shoah » car Nathalie Zajde propose de réelles voies de guérison d’un traumatisme qui a, jusqu’à présent, été pensé comme insurmontable.
Vu au catalogue de l'Unesco,
La Circoncision: blessure narcissique ou promotion sociale
Toualbi-Thaâlibi, Noureddine
Alger, Editions ANEP, 2002, 3. ed
French
excision; initiation rites; boys; psychoanalysis; psychological effects
Islam; Judaism; customs and traditions; social psychology; Algeria
Catalog numer : 147867
Evaluation à géométrie variable
Les Cahiers de l'Actif
Spécial évaluation en travail social
Numéro double, Mai/Août 2000, n°288/289-290/291
Evaluation à géométrie variable,
www.tessolidaire.com, Petite enfance, 11/01/2008
Evaluation, évaluation, est-ce que j'ai une gueule d'évaluation ? ! Voilà donc la grande machine de la fonction publique (publique, et bientôt territoriale puis hospitalière...) soumise au grand ramdam de l'évaluation ! Dans le monde anglo-saxon, la chose est entendue depuis belle lurette : chaque action publique est soumise à évaluation et si cette dernière ne donne pas satisfaction, selon des critères objectifs, la dite action est ré-oreintée, voire proprement enterrée ! Reste cependant que tous les secteurs publics ne peuvent être passés au crible de l'évaluation.
Le jour où le nombre de placements d'enfants en danger dans les structures adaptées aura décru n'est pas pour demain. Cette « activité », par nature inquantifiable, doit le rester, pour ne pas instiller le poison d'un regard biaisé inadapté au contexte.
L'augmentation du nombre de placements dans tel département peut dire tout et son contraire : tout aussi bien un surcroît qualitatif dans le repérage des situations d'urgence qu'un recours trop rapide à des solutions radicales mais faciles ou encore une défaillance en matière de prévention.
L'évaluation ne doit pouvoir se faire que sur des critères incontestablement objectifs : le recul de l'absentéisme dans les écoles, la prise en charge des « orphelins de 16h », la diversification active, dans les municipalités, des modes de garde, le recul significatif du nombre d'élèves sortant du système scolaire sans diplôme (160 000 aujourd'hui, limite négative à améliorer, etc.)...
Tout n'est donc pas évaluable et c'est tant mieux. La fièvre naissante sur l'évaluation au sein des fonctions publiques doit donc être ramenée à ses justes proportions.
Côte d'Or, 6 février 2006
http://www.cg21.fr/... ateliers, extrait :
Dans certaines situations, le processus de signalement et de saisine du juge des enfants est activé par défaut :
- un certain nombre d’enfants en danger psychologique du fait de la séparation ou du divorce très conflictuel de leurs parents ;
- un nombre croissant de grands adolescents en crise, voire en rupture familiale, pour lesquels la procédure de signalement aboutit aujourd’hui fréquemment à un placement et à une rupture durable des liens intrafamiliaux.
Suite à ces constats, il est proposé :
- de développer des mesures judiciaires de médiation familiale au croisement de l’intervention du JAF et du JE pour les enfants en danger psychologique du fait de séparations conflictuelles du couple parental ;
- d’élaborer une réponse spécifique pour les grands adolescents s’appuyant sur la médiation familiale, l’investigation intensive et pluridisciplinaire en amont de la décision judiciaire et pour éviter le placement.
Grands-parents, charmeurs d'enfants, captateurs ou abusifs
Grands-parents, charmeurs d'enfants
Etude des mécanismes transgénérationnels de la maltraitance
de Magdolna Mérai
Editions L'Harmattan, novembre 2003, collection Psycho-Logiques
Biographie de l'auteur, sur amazon.fr • Magdolna Mérai est psychologue spécialiste de l'enfance et de l'adolescence. Elle a travaillé plus de dix ans auprès d'enfants et de familles en grandes difficultés dans un service de placement familial spécialisé de l'Association pour la Sauvegarde de l'enfance et de l'adolescence du Val-d'Oise. Elle est aujourd'hui responsable d'un service psychologique A.C.E.P.E. (Accueil-Conseil-Ecoute-Parents-Enfants), qui offre des permanences psychologiques gratuites pour les parents dans de nombreuses communes du Val d'Oise (ADSEA 95) et également à Paris dans le cadre de l'Association Psy-Ecoute-Familles.
Description de l'ouvrage, chez l'Harmattan
Les grands parents, quel a pu être leur rôle quand leurs petits enfants ont été retirés à leurs parents par le juge de enfants ?
Ce rôle se révèle-il plutôt positif, vu les liens de filiation, ou peut-on s’interroger sur leur place dans la famille, le « pouvoir » qu’ils ont pu exercer sur leurs propres enfants, et les relations entretenues entre la génération des grands-parents et leurs fils ou fille, souvent conflictuelles et destructrices.
Psychologue dans un service de placement familial, Magdolna MERAI a donné la parole aux grands-parents des enfants accueillis dans un tel contexte, pour tenter de comprendre ce qui avait pu se passer de traumatique dans ces familles pour qu’à la troisième génération un enfant soit séparé de ses parents.
Quelle peuvent-être les conséquences du déni de l’ordre de la filiation, du télescopage des générations, de la non-reconnaissance de la place de père et de mère et comment peut-on rompre la répétition de la maltraitance, comment peut-on retrouver sa bonne place de grand-père et de grand-mère, de mère, de père et d’enfant, dans le respect de chacun ? quels moyens thérapeutiques dans un service de placement familial va-t-on mettre en oeuvre pour infléchir ces mécanismes pathogènes ?
Ce sont ces questions qui sont traitées dans ce livre, qui par la simplicité du style et les nombreux exemples concrets qu’il contient peut intéresser un large public.
Grands-parents -Les-
Revue Dialogue numéro 158
Chez Eres, 2003
Ont participé à ce numéro : Michel Bille, Yvonne Castellan, Marie-Claude Chain, Stella Collin, Nancy de la Perriere, Claude de Tychey, Marianne Dollanger, M. Douteau, Monique Dupré la Tour, M. Fuchs, A. Gestin, M. Jaspard, Annette Langevin, Magdolna Merai, Marie-Claude Mietkiewiccz, Benoit Schneider
Par Mme Merai,
Dans le contexte d'un placement familial
Les grands-parents captateurs ou abusifs,
ou les ratés de la transmission de la fonction parentale chez certains grands-parents
Résumé • La grand-parentalité est perçue comme souvent idéale, l'image des grands-parents bénéficiant d'une aura : les grands-parents sont des repères dans la vie des différentes générations et ils n'occupent pas la même place que les parents, donc ils ne portent pas le poids de la responsabilité de l'éducation de leurs petits enfants... en principe. Cet article aborde le cas de certains grands-parents que nous pourrions appeler « captateurs » ou « abusifs », dans la mesure où ils tentent de se substituer aux parents dans la vie de leurs petits-enfants. Et ce pour des raisons que nous tentons d'analyser.
Extrait • Les grands-parents ont généralement une image paisible, réconfortante, très positive. Pourtant, comme les mères abusives, les grands-parents abusifs existent, et plus qu’on ne le croit. Dans ma pratique de psychologue au sein d’un placement familial, j’ai pu en rencontrer un certain nombre. (...) Or, j’ai souvent remarqué, lors des entretiens avec les grands-parents qui venaient voir leur petit-fils ou leur petite-fille au service de placement, que, par le passé, ils avaient eu tendance à évincer les parents et à se substituer à eux dans l’éducation de leurs petits-enfants. Ces grands-parents se comportent comme si leurs fils ou fille avait été déchu de sa place de père ou de mère. Que s’est-il passé dans ces familles pour aboutir à une telle confusion ? On constate que les grands-parents dont nous parlons ici ont vécu des traumatismes graves, par exemple la guerre, quand ils étaient eux-mêmes enfants ou adolescents. Ils ont eu peur et faim, ils ont souvent perdu des membres de la famille proche – père, mère, oncle, frère ou soeur… Ces pertes et souffrances précoces ont pu être à l’origine de troubles de la personnalité, puis de dysfonctionnements de la relation avec leurs enfants. Quant aux parents actuels d’enfants placés en famille d’accueil, le nombre croissant d’entre eux qui présentent des maladies mentales (névrose narcissique, psychose, conduite sadique et masochiste) m’ont conduite à m’interroger sur les relations conflictuelles qu’ils ont pu avoir avec leur père et mère – liées notamment à la confusion des rôles, des places et des fonctions dans la famille – et à me poser des questions sur ce qui est arrivé aux grands-parents.
Pour le point de vue de l'association AGPQ, visiter http://www.grands-parents.qc.ca/
D'un communiqué du Centre Jeunesse de Montréal, septembre 2005 :
« La bataille des grands-parents contre la DPJ » est un reportage qui présente le témoignage de grands-parents désireux d’obtenir la garde de leur petite-fille ; il les accompagne et épouse leur point de vue. Dans ce sens c’est un traitement partiel et partial d’une situation : par la sélection des faits, par les témoins entendus, par les commentateurs invités, par l’utilisation du son et des images.
Ce reportage est le fruit d’une enquête qui a conduit ses auteurs à être convaincus de la justesse du point de vue des grands-parents ; il a confondu l’intérêt des grands-parents et l’intérêt de l’enfant Amélia. Les faits ou points de vue retenus ont été ainsi mis au service de la vision des grands-parents. Quant aux faits et points de vue qui n’entrent pas dans cette vision, ils ont été minimisés ou laissés de côté.
« Cheval pour tous », quelle leçon pour la profession ?
Publication n° 616 du 4 avril 2002
Lien Social. Thèmes : Délinquance.
Procès Supéri : quelle leçon pour la profession ?
Les médias avaient assuré à l’ex-directeur de Cheval pour Tous une couverture importante du temps de sa splendeur. Juste retour des choses, pour son procès aux assises, la presse était aussi au rendez-vous. Mais derrière le « super éducateur » violeur d’adolescents, se cache un autre scandale : l’incapacité d’un dispositif à répondre aux souffrances des jeunes les plus en difficulté
COUR D'ASSISES DU HAUT-RHIN
7e jour d'audience
Plaidoyer d'un psychiatre pour la réhabilitation de François Supéri
Article paru dans l'édition du Monde du 15.03.02, extrait
Au procès Cheval pour tous, le docteur Brunner fustige les institutions en charge des mineurs délinquants
... « La fonction des intellectuels n'est pas de crier avec les loups, je ne suis pas une star de la télé », justifie-t-il, en réponse à une question d'une avocate de la partie civile qui s'étonne de ses prises de position iconoclastes.
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2004-2005
Projet de loi de finances pour 2005 : Justice - Protection judiciaire de la jeunesse
Avis n° 79 (2004-2005) de M. Nicolas ALFONSI, fait au nom de la commission des lois, déposé le 25 novembre 2004, extraits
III. UNE RIGUEUR NOUVELLE POUR L'ADMINISTRATION DE LA PROTECTION JUDICIAIRE DE LA JEUNESSE
A. LE DÉVELOPPEMENT DE L'ÉVALUATION
B. LE RENFORCEMENT DE L'ENCADREMENT ET DES CAPACITÉS DE PILOTAGE
C. UN CONTRÔLE DU SECTEUR ASSOCIATIF HABILITÉ ENCORE INSUFFISANT
Le contrôle du secteur associatif habilité est un enjeu majeur, or la faiblesse des effectifs des directions départementales ne permet pas de l'assurer correctement.
Actuellement, les seuls contrôles exercés le sont par les services déconcertés de l'Etat conjointement avec les services des conseils généraux lorsqu'ils contribuent au financement au moment de l'habilitation(21) et de son renouvellement tous les cinq ans, ainsi que chaque année à l'occasion de la tarification (fixation du prix de journée) et lors de la vérification des comptes administratifs. Ils sont essentiellement formels.
Les dérives constatées, notamment au centre éducatif fermé de Lusigny(22), mais aussi les cas de viols et de maltraitance au centre « Cheval pour tous » ou le décès d'un jeune lors d'un séjour de rupture en Zambie, doivent conduire à s'interroger sur leur pertinence.
En 2003, 36 contrôles pédagogiques et/ou financiers concernant 43 structures sur les 1.213 établissements et services gérés par 508 associations ont été effectués, ainsi que 6 inspections et l'évaluation des quatre premiers centres éducatifs fermés. Ces contrôles approfondis ponctuels sont le plus souvent provoqués par un incident ou une difficulté particulière.
Le rapport de la Cour des comptes de juin 2004 sur l'exécution de la loi de finances pour 2003 souligne que le contrôle des budgets du secteur privé habilité ou subventionné de la PJJ n'est pas assuré, malgré les efforts accomplis depuis le rapport de juillet 2003. La hausse de 20 % des dépenses entre 2000 et 2003 conduit la Cour à douter des « capacités des services de la PJJ pour assurer la tutelle de budgets souvent gérés par des associations ».
En 2005, il est prévu d'établir une méthodologie du contrôle et des cellules régionales de contrôle de gestion sont en cours de mise en place. En mars 2003 et mars 2004, l'administration centrale a réuni l'ensemble des attachés et une partie des cadres départementaux et régionaux pour des « journées financières ».
Fingers pointed in all directions over Katelynn Sampson case
Fingers pointed in all directions over Katelynn Sampson case
National Post, August 08, 2008
As more details emerge about how a seven-year-old girl came to be legally in the care of a couple now charged with her murder, it increasingly seems that Katelynn Sampson slipped through every crack in the system.
... The director of Aboriginal Legal Services of Toronto, which assisted at two court hearings where Katelynn’s care was formalized, said the organization’s role is to provide information on family cases not assess the fitness of guardians.
Mort de Katelynn Sampson
Une plainte contre la juge
radio-canada.ca, lundi 18 août 2008
Le Nouveau Parti démocratique de l'Ontario dépose une plainte contre la juge Debra Paulseth, qui a accordé la garde de la petite Katelynn Sampson à une femme qui avait des antécédents judiciaires de violence.
Le député néo-démocrate Peter Kormos demande au Conseil de la magistrature de l'Ontario d'enquêter. Selon lui, la juge Paulseth a omis de demander une vérification des antécédents de la mère adoptive.
Lundi, des Torontois ont manifesté devant un tribunal provincial pour protester contre la latitude laissée aux juges qui prennent des décisions concernant la garde des enfants.
La fillette a été trouvée morte il y a deux semaines, le corps couvert d'ecchymoses. La femme qui en avait la garde, Donna Irving, et son conjoint Warren Johnson sont maintenant accusés du meurtre de la fillette de 7 ans.
Le samedi 09 août 2008, www.cyberpresse.ca
Katelynn Sampson : les services sociaux disent n'avoir rien à se reprocher
Les services sociaux de l'Ontario affirment n'avoir joué aucun rôle dans le placement de Katelynn Sampson dans la famille de Donna Irving, où la fillette de 7 ans a finalement trouvé la mort. La mère biologique a elle-même cédé la garde légale de sa fille à Mme Irving sans que personne ne pose la moindre question sur les dossiers criminels de la tutrice et de son conjoint.
... La juge Paulseth, qui siège depuis 13 ans au Tribunal de la jeunesse, est arrivée à la première audience, le 19 février, en avouant qu'elle n'avait pas pris connaissance du dossier de Katelynn Sampson. «Pourquoi avez-vous choisi cette femme pour devenir la tutrice de votre enfant?» a-t-elle simplement demandé à Bernice Sampson. «C'est une amie, c'est ma meilleure amie», a répondu la mère. «Vous approuvez le choix de son conjoint?» a poursuivi la juge. «Oui», a répondu Mme Sampson.
Le droit au respect de la vie privée et familiale
D'un document de la DPJJ de février 2003, Bureau des méthodes de l’action éducative, Groupe « Travail éducatif sous mandat judiciaire en direction des familles », page 22 :
L'intervention se fonde sur la notion de danger couru par l'enfant (...) qui ne se confond pas avec celle d'intérêt de l'enfant. (...) Ce point est essentiel. Par exemple, quand il s'agit de renouveler (ou non) le placement d'un enfant, il faut mesurer si le danger à retourner au domicile familial demeure... et non si l'enfant pourrait avoir intérêt à rester dans un cadre qui lui réussit bien. La règle est d'être élevé par sa famille, l'intervention ainsi que le maintien de la mesure se justifient par le danger. Car, sinon, on peut toujours penser que l'institution est meilleure que les parents, qu'elle leur assure de meilleures conditions de vie. On risque alors de négliger le droit fondamental des enfants de grandir dans le milieu familial* et les effets à terme de cet éloignement.
*Préambule de la Convention internationale des droits de l’enfant.
Le placement d'enfants et le droit au respect de la vie familiale
RAJS-JDJ n° 233 de mars 2004
Par Catherine Laurent, docteur en droit
La question délicate des relations familiales dans le cadre d’un placement d’enfants a retenu l’attention de la Cour européenne des droits de l’homme dans l’affaire Kutzner contre Allemagne du 26 février 2002.
L’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme garantit le droit au respect de la vie privée et familiale de chacun. C’est le texte majeur de la Convention en ce qui concerne l’enfant et sa famille même si ses dispositions sont très générales. Il permet d’éviter les ingérences arbitraires des pouvoirs publics. L’article 8 paragraphe 1 indique que « toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale ». Seules des circonstances suffisamment graves énoncées dans le paragraphe 2 de ce même article autorisent l’État à s’ingérer dans cette sphère d’intimité.
I - La mesure de placement d’enfants, une ingérence légitime dans le droit au respect de la vie familiale ; A - L’obligation des États face au droit au respect de la vie familiale ; B - Le placement d’enfants, une ingérence étatique prévue et admise ; II - la mesure de placement d’enfants, une ingérence nécessaire, temporaire et proportionnelle à la situation pour rester conforme au respect de la vie familiale ; A - Le placement d’enfants, une mesure qui doit être « nécessaire » ; B - Le placement d’enfants, une mesure temporaire dont les modalités d’exécution doivent être proportionnelles à la situation
Voir également le Précis sur les droits de l'homme n°1, mars 2003, du Conseil de l'Europe : « Le droit au respect de la vie privée et familiale ; Un guide sur la mise en oeuvre de l’article 8 de la Convention européenne des Droits de l’Homme »
(Requête no 46544/99)
ARRÊT
STRASBOURG
26 février 2002
DÉFINITIF
10/07/2002
(...) (13). L’arrêt mentionne que les relations entre une assitante sociale et les requérants devinrent très vites conflictuelles, ce qui, d'après ces derniers, conduisit à l'établissement d'un rapport très négatif sur eux. En effet, (14), l’assistante sociale fit un rapport à l'office de la jeunesse dans lequel elle mit l'accent sur les déficiences intellectuelles des requérants, les rapports conflictuels entre les membres de la famille. (15). A la suite de ce rapport, le 13 septembre 1996, l'office de la jeunesse demanda au tribunal des tutelles de retirer aux requérants l'autorité parentale sur leurs deux enfants. (18). Entre février et juillet 1997, les deux filles furent placées dans le service d'une association privée. (20). Le 27 mai 1997, le tribunal des tutelles retira aux intéressés l'autorité parentale sur leurs deux filles.
(...) (82). Partant, il y a eu violation de l'article 8 de la Convention.
Déviances et modalités de contrôle
La France et l’Allemagne en perspective
La comparaison en matière de déviance et de contrôle social, lorsqu’elle est employée en sciences sociales, est principalement convoquée à l’aune de la comparaison entre la France, ou l’Europe continentale et les Etats-Unis ou la Grande Bretagne ; facilité de langage oblige. On est alors souvent contraint à comparer l’incomparable : des doctrines juridiques ainsi que des formes et des niveaux de criminalité complètement hétérogènes. Sont présentés ici, au contraire, des travaux menés sous l’égide du Laboratoire européen associé (CNRS/MPG) consacré à la comparaison franco-allemande dans le domaine de la déviance et du contrôle. La France et l’Allemagne, en effet, ont toutes les deux hérité du droit pénal napoléonien, leurs structures sociales restent semblables, ainsi que les problèmes posés par les différentes formes de déviance. Du coup, c’est une nouvelle compréhension de ces phénomènes que rélève la comparaison entre deux pays si proches : leur mobilisation au service de la connaissance des déviances et du contrôle satisfait l’ambition même de la sociologie, que posait Emile Durkheim, il y a plus d’un siècle, en ces termes : « on n’explique qu’en comparant ».
Déviance & Société
2005 ~Vol. 29 ~N°3
Editions Médecine et Hygiène
Revue publiée avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique
L'alibi généralisé de la notion de l'intérêt de l'enfant
2.1- L'alibi généralisé de la notion de l'intérêt de l'enfant
(...) Mais cet appel est dangereux car il permet tout. L'intérêt de l'enfant, on le sait, est un concept mou. C'est une notion très subjective, qui peut être toujours invoquée pour justifier toutes les pratiques.
Déjà en 1960, le doyen Carbonnier écrivait : C'est la notion magique. Rien de plus fuyant, de plus propre à favoriser l'arbitraire judiciaire. Il est des philosophes pour opiner que l'intérêt n'est pas objectivement saisissable et il faudrait que le juge décide de l'intérêt d'autrui! L'enfance est noble, plastique, et n'a du reste de signification que comme préparation à l'âge adulte : de ce qui est semé dans l'enfant à ce qui lèvera dans l'homme, quelle pseudo-science autoriserait le juge de prophétiser".
Or cette loi en fait un usage immodéré. Et presque chaque fois que le code invoque l'intérêt de l'enfant, c'est pour le priver d'un droit. "C'est pour ton bien" disaient les vieux pédagogues pour châtier et justifier leur violence...
(...) Claire Neirinck, relevant la confusion des nouvelles notions écrit "la nouvelle notion d'enfants en danger ou risquant de l'être est certes simplificatrice mais à l'excès. Non seulement elle conforte la désignation des parents comme principaux responsables de la situation de l'enfant, mais encore elle induit une confusion totale entre l'aide sociale qui est un droit reconnu aux familles en difficulté et leur contrôle".
2.4 - Les possibilités accrues de mise à l'écart des familles
Cette loi consacre une revanche des nostalgiques de l'Assistance Publique du XIX° siècle. Une revanche sur les acquis de 1984 et 1986, les acquis de la Convention Internationale des Droits de l'Enfant, les avancées de la loi du 2 janvier 2002, qualifiées de "vision familialiste traditionnelle selon laquelle aucun placement d'enfant fut-il le meilleur, n'égalera jamais la pire des familles"; une contestation, selon eux salutaire de "la toute puissance des parents face à l'enfant" pour y substituer la toute puissance administrative ou médicale.
La loi n° 2007-293 du 5 mars 2007 relative à la protection de l'enfance : Une avancée de la protection, un recul des droits.
Paru dans le Journal du Droit des Jeunes.
Un article de Pierre Verdier,
ancien directeur de DDASS, avocat au barreau de Paris
Autres références...
Droit et intérêt n° 49
Volume n° 3
Droit positif, droit comparé et histoire du droit
Philippe Gérard, François Ost, Michel Van de Kerchove
Editeur : Facultés Universitaires Saint-Louis Bruxelles - F.U.S.L.
Collection : Droit
ISBN : 978-2-8028-0073-6
Droit et intérêt n° 49
Volume n° 2
Entre droit et non-droit : l'intérêt
Droit positif, droit comparé et histoire du droit
De Philippe Gérard, François Ost, Michel van de Kerchove
Publié par Publications des Fac. St Louis, 1990
ISBN 2-8028-0072-8
Unfit to be a mother ? They said they would take the baby anyway
Sociologie de la souffrance
Un billet du 17.08.08
Hidden heartache of the weekend mothers
women.timesonline.co.uk, october 7 2007, excerpt
As Britney Spears has found, courts are increasingly giving fathers custody of their children after divorce. Mothers tell of the shame they feel over their empty nests
Last week the troubled pop star Britney Spears lost custody of her two children. Whatever your view of Spears’s agonisingly public unravelling – appearing with no underwear, shaving her head, driving without a licence, driving with a child on her lap, charged with a hit and run accident – last Monday’s judgment awarding custody of Sean Preston, 2, and Jayden James, 1, to her bitter exhusband Kevin Federline highlights a growing trend.
Until a few decades ago few would have expected a mum to lose custody of her kids when a marriage broke down unless she was an alcoholic, a junkie or had walked out of the family home to pursue an affair. Which doesn’t mean that the heartbreak and social stigma back then were any the less.
M. Kouchner propose un geste pour les "enfants de boches"
LE MONDE | 25.04.08
THE OCCUPATION AND ITS OFFSPRING
Lost Red Army Children Search for Fathers
SpiegelOnline.de/international, August 16, 2007, excerpt
More than 60 years after the end of World War II, the children of Red Army soldiers born in eastern Germany during the Soviet occupation are now searching for their fathers with the aid of historians and the Russian media. Many of these so-called "Russian children" have endured lifelong suffering as a consequence of their situation.
Unfit to be a mother ? In the 60s, many women were forced to give up their illegitmate babies. Everyone now agrees that was a shocking practice. But a recent rise in the number of newborns up for adoption suggests we have found new reasons - or excuses - to take children from their parents. Kate Hilpern investigates
The Guardian, Tuesday January 15 2008
Laura was about to give birth in hospital when the authorities arrived to take her baby. "The doctor just handed her over and that was that," she says. "All I wanted was to die," she adds, barely audible. Laura had been in a violent marriage. She left her husband when she was pregnant, but went on to have a breakdown. She says she had recovered by the time social services got involved, but they encouraged her to sign papers consenting to the adoption of her unborn baby. She refused. They insisted. She still refused. They said they would take the baby anyway.
Laura's daughter was initially cared for by foster carers and she was allowed to visit five days a week, although there was no opportunity to breastfeed. Once the adopters had been identified, the meetings were reduced to one day a week at a time and finally she was offered a "goodbye visit".
"My life will never be the same again," she says. "Somewhere out there is my baby and I don't know where. You can't explain the psychological effects of something like that. It's beyond words. It's beyond anything."
Délinquance des mineurs : la République en quête de respect
Délinquance des mineurs : la République en quête de respect
Rapport de commission d'enquête n° 340 (2001-2002) de MM. Jean-Claude CARLE et Jean-Pierre SCHOSTECK,
fait au nom de la commission d'enquête, déposé le 27 juin 2002, extrait
2. Un rapport conflictuel avec les parents
Lorsqu'il estime que l'enfant est en situation de danger, le Président du Conseil général est tenu de saisir le procureur de la République qui, lui-même, décide s'il y a lieu de saisir le juge des enfants. Il s'agit là d'une perspective qui effraie des parents et dissuade, bien souvent, des recours aux services de l'ASE.
Pourtant, les droits des familles et notamment des parents ont été régulièrement améliorés depuis les conclusions du rapport Bianco-Lamy de 1984. La loi du 6 juin 1984 consacrait cinq droits, résumés dans la loi du 6 janvier 1986 précisant les missions de l'aide sociale à l'enfance. Il y est fait référence au terme de « collaboration » avec les familles qui revêt un sens très fort : le consentement de ces dernières est obligatoire pour la mise en place d'une mesure et leur adhésion le plus possible recherchée.
Comment, dès lors, expliquer les phénomènes décrits par le rapport Naves-Cathala sur l'éviction parentale ? En effet, les auteurs de ce rapport n'hésitent pas à écrire que les familles « vivent l'intervention administrative et judiciaire avec un fort sentiment d'injustice et la peur du placement ». Il est expliqué que la perception de l'aide sociale à l'enfance comme une institution « rapteuse d'enfant » est le fruit d'un triple malentendu.
Il y a en premier lieu « incompréhension des logiques » entre familles et professionnels, les premières ayant notamment le sentiment que les décisions sont prises dans l'urgence, en second lieu des « pratiques qui ne favorisent pas le dialogue » et qui nourrissent les familles dans le sentiment d'un complot liant l'institution judiciaire et les travailleurs sociaux contre elles. Cette incompréhension est vécue avec un fort « sentiment d'impuissance et d'humiliation », surtout dans le cadre d'une limitation de leurs droits, notamment de l'accès aux dossiers.
Dans les perspectives de la Conférence de la Famille 1998, marquée sous le sceau de la valorisation parentale, Mme Ségolène Royal, alors ministre déléguée à la Famille et à l'Enfance, a souhaité que soient étudiés les moyens pouvant aboutir à une réduction des placements de moitié.
Ce contexte n'est en tout cas pas favorable au développement du travail social prévu par le volet administratif de l'ASE et qui constitue pourtant, sur le papier, un instrument de prévention de la délinquance de premier plan.
3. Un système de protection de l'enfance dévoyé ?
a) La judiciarisation des interventions de l'aide sociale à l'enfance nuit à la protection administrative
Les interventions des services de l'aide sociale à l'enfance, lorsqu'ils sont en lien avec l'autorité judiciaire, sont de deux ordres.
L'ASE peut saisir l'autorité judiciaire lorsqu'elle estime que l'enfant est dans une situation de danger afin que le magistrat ordonne le recours à elle dans le cadre de l'article 375 du code civil. L'autorité judiciaire considère aujourd'hui que les départements recourent de manière trop systématique à la justice pour obtenir le placement d'un l'enfant sous le régime de l'assistance éducative, afin de se défausser des cas lourds et d'éviter le plus possible le recours aux mesures d'assistance éducative en milieu ouvert. Les parquets, placés pourtant en position de modérateur, n'ont pas les moyens de jouer ce rôle.
La tendance à la saisine de plus en plus fréquente de l'autorité judiciaire a été confirmée par M. Philippe Nogrix, représentant de l'Association des départements de France, lors de son audition par la commission d'enquête :
« Les signalements sont devenus de plus en plus nombreux de la part de l'Education nationale et des travailleurs sociaux. En effet, les éducateurs qui travaillent avec des familles sous la forme contractuelle se sont vus reprocher de ne pas avoir pratiqué le signalement au pouvoir judiciaire et ont été sanctionnés. Ils ont donc maintenant tendance à signaler les choses dès que la déstabilisation commence.
« Je crois nécessaire d'établir des partenariats beaucoup plus étroits entre le pouvoir judiciaire et le pouvoir administratif des départements. J'appelle à la concertation, à l'harmonisation des pratiques, à la définition de procédures complémentaires autour d'un partenariat basé à la fois sur la confiance, le respect et l'acceptation des procédures des uns et des autres. »
b) La confusion de la procédure d'assistance éducative et de la procédure pénale
Si l'ASE se voit reprocher une saisine trop systématique de l'autorité judiciaire, celle-ci doit elle aussi faire face à des critiques concernant sa tendance à recourir aux procédures de l'assistance éducative à l'égard des mineurs délinquants.
En principe, les règles du code civil relatives à l'assistance éducative sont réservées aux mineurs en danger cependant que les mineurs délinquants doivent faire l'objet d'un accompagnement dans le cadre de l'ordonnance du 2 février 1945 relative à l'enfance délinquante.
En pratique, il est fréquent que les juges des enfants recourent aux règles du code civil pour placer certains mineurs délinquants. Cette attitude n'est pas sans conséquence, dès lors que la quasi-totalité des mesures prises au titre de l'assistance éducative sont financées par les conseils généraux tandis que les mesures prises au titre de l'ordonnance de 1945 sont financées par le ministère de la justice.
L'aide sociale à l'enfance est une institution qui doit tenir un rôle déterminant dans la prévention de la délinquance. Mais, si le rôle préventif de la protection administrative est pollué par l'assistance éducative, elle-même polluée par des actions relevant de l'ordonnance de 1945, un glissement de la prévention primaire vers l'accompagnement des cas de délinquance est inévitable.
Pour que le rôle clef du département puisse s'affirmer, il est nécessaire que la confusion sur les actions de l'ASE soit dissipée.
La famille, une affaire publique
Normes et déviances
Véronique Pillon, éditions Bréal, 2006
La mondialisation de la culture
Jean-Pierre Warnier, la Découverte, 2004
La famille, une affaire publique
Conseil d'Analyse Economique
Rapport n° 57
Par Michel Godet et Evelyne Sullerot
La Documentation française, 2005 (disponible au format PDF)
Selon le présent rapport, le vieillissement de la population observé en Europe a deux causes : la baisse du taux de fécondité et la hausse de l'espérance de vie. Le renouvellement des générations n'est plus assuré et il y a de moins en moins de jeunes pour payer la retraite des anciens, de plus en plus nombreux. La France est moins touchée par ce phénomène que ses partenaires européens, mais elle n'est pas épargnée.
Michel Godet et Évelyne Sullerot considèrent que c'est le développement durable de nos sociétés qui est en danger. Ils plaident en conséquence pour un renforcement de la politique familiale. Ils recommandent que la famille soit mieux soutenue considérant que c'est une institution efficace comme lieu d'investissement en capital humain et social. Ils préconisent en outre, dans un souci d'équité, d'atténuer le phénomène de paupérisation des familles, et notamment des familles nombreuses. Les auteurs soulignent que la collectivité ne compense pas le coût des enfants. Ils proposent en conséquence des mesures fiscales de soutien au revenu, dont la familialisation de la CSG. Des dispositifs permettant une meilleure conciliation des vies professionnelle et familiale et une politique d'immigration choisie doublée d'une politique d'intégration volontariste font également parti du menu des recommandations.
Le rapport de Michel Godet et Évelyne Sullerot est accompagné de commentaires critiques d'Antoine d'Autume et de Jean-Michel Charpin, ainsi que de compléments apportant des éclairages spécifiques sur certains aspects de la question.
Le déclin des familles "papa-maman"
news.catholique.org, le 17 octobre 2006, extrait
New-York, le 30 septembre 2006. Les structures familiales et les rôles parentaux sont redéfinis sans considération suffisante des besoins de l’enfant. Voici l’avertissement d’un rapport tout juste publié qui décrit les tendances mondiales du droit familial et de la reproduction assisté.
La Révolution Parentale : l’émergence d’un conflit mondial entre les droits des adultes et les besoins des enfants » est édité par la Commission sur l’avenir de la paternité et de la maternité. La commission est un « groupe indépendant et politiquement neutre d’universitaires et de dirigeants », actif dans le domaine de la famille selon un communiqué de presse lisible sur le site de L’Institut pour les Valeurs Américaines. Cet institut, situé à New-York est l’une des organisations à l’origine de la commission.
L’auteur de ce rapport se nomme Elizabeth Marquardt, elle est membre de la commission et auteur du livre « Entre deux Mondes : La vie intérieure des enfants du divorce »
Le rapport montre que les tendance mondiale du droit et des technologies reproductives redéfinissent la paternité et la maternité d’une manière qui place les intérêts des adultes avant les besoins des enfants. Le modèle de famille avec un père et une mère, stipule-il, est transformé pour se conformer au « droit à l’enfant » des adultes plutôt qu’au besoin des enfants de connaître et d’être élevés, toutes les fois qu’il est possible, par leur mère et leur père.
Les Français et la famille
TNS-Sofres - Le 10 juin 2008 - Les Enjeux du Quotidien réalisés par TNS Sofres pour l'EPIQ, sont une série d'études traitant de sujets se situant au cœur de l'actualité et des préoccupations quotidiennes des Français. Ce troisième volet de la saison 2008 porte sur les Français et la famille. Il est publié dans les titres de Presse Quotidienne Nationale, Régionale, Urbaine Gratuite et la Presse Hebdomadaire Régionale.
Les Français et la famille : d'abord une histoire d'amour
D'une façon générale, les Français sont très enthousiastes au sujet de la famille. Les notions positives (amour, bonheur, solidarité, soutien et sécurité) arrivent clairement en tête devant les caractéristiques négatives proposées. ...
L'ensemble des résultats de cette étude est disponible au format PDF.
Influence des événements de jeunesse et
héritage social au sein de la population des
utilisateurs des services d’aide aux sans-domicile
Economie et Statistique n°391-392, 2006
La fin de la prise en charge de ces jeunes par l’Aide Sociale à l’Enfance est certainement un cap difficile à franchir, l’émancipation devant se faire à 18 ans sans que ces jeunes adultes aient toujours accédé à l’indépendance économique et sans qu’ils puissent toujours bénéficier de l’aide de leur famille, qui n’existe plus ou avec qui les liens ont été rompus, ou trop distendus. En cette époque où les emplois et les logements bon marché sont rares, l’accession à une autonomie résidentielle et économique est, pour eux, singulièrement difficile. Une phase transitoire de précarité peut alors toucher les personnes les plus vulnérables.