« Boire ou publier, il faut choisir | Arrêté n°2010-013, préfecture du Val d'Oise, mars 2010 » |
Chambon ?
L'actualité ravive une fois de plus quelques un de mes souvenirs, ceux d'épreuves variées ou même de faits plus ou moins divers que la Mémoire et la Magistratüre des français m'intiment de taire et d'oublier. Chambon, Chambon-sur-Lignon, ce pays des Justes, et depuis peu, celui d'une utopie éducative ?
Avant de poursuivre, plus bas, dans des développements qui porteront à nouveau d'avantage sur ce qui s'est passé et tramé il y a longtemps déjà, à Taverny, dans le Val d'Oise, il pourrait être utile d'apporter quelques précisions à nos journalistes et surtout aux parents des enfants actuellement scolarisés ou en internat à Chambon. Par prudence, et suite à ce drame récent, la mort d'Agnès (inutile d'entrer d'avantage dans des détails déjà livrés par tous nos médias), si ce n'est pas déjà fait, ces parents pourraient tous être tentés de retirer définitivement leur progéniture de cet internat cévenole, tentés de renoncer à « son projet éducatif » aux valeurs « humanistes » et « laxistes », d'après le Figaro.
Selon un article du Point de ce 21 au soir, « dimanche », Jean-Michel Hieaux, vice-président de l'Association unifiée du collège Cévenol « s'indignait [...] de ce que l'établissement n'ait pas été informé des raisons pour lesquelles le meurtrier présumé d'Agnès était poursuivi : s'il l'avait su, dit-il, il ne l'aurait pas accepté. » Je crois qu'à ce jour, au lendemain de cet ultime drame ou naufrage de la protection de l'enfance, pour ce cas précis, d'abord un fiasco de la PJJ, après relecture de faits et de « signaux » récents, toutes les opinions convergent et s'accorderont à soutenir qu'un prédateur ou un individu simplement susceptible d'être dangereux ne devrait jamais être « placé » dans une bergerie.
Ceux qui nous gouvernent envisagent d'ailleurs maintenant d'augmenter déjà le nombre de places en CEF (qui n'a de « fermé » que le nom), de renforcer ainsi l'encadrement et le suivi, de renforcer peut-être aussi le contrôle de ces mineurs suspects ou délinquants. Partant d'un tel constat, dans quelques temps, des bergeries telles que celles de Chambon pourraient être un peu plus sûres ? Il faut tout de même lire la presse avec prudence ; on peut souvent y lire tout et son contraire, sans compter que ceux qui nous gouvernent pourraient soudainement changer à nouveau d'avis.. ou, en cette période de disette, avoir du mal à mettre en oeuvre ce qui vient d'être annoncé à ces sujets.
Mais admettons que ces bergeries tel que ce Cévenol soient très prochainement plus sûres. Serait-il alors encore raisonnable de renoncer à l'internat de Chambon et à son « son projet laxiste », cette solution d'un genre « transitoire », mais une solution manifestement maitrisée par les parents et non imposée par des décisions de justice ou l'ASE, très probablement une solution mûrement choisie par ces parents et acceptée par leurs enfants ? A 8 000, puis 12 000 euro par an hors vacances, selon la presse, je veux croire que ces parents ainsi que l'association unifiée du collège Cévenol y avaient bien réfléchi
Balayons rapidement le sujet des frais de scolarité à Chambon, ce « lycée de la seconde chance », ou le sujet de l'argent, un sujet fréquement indécent voire même parfois embarassant lorsqu'il s'agit d'enfances et qu'un juge pour enfant est saisi. Ces parents déboursent donc plus de 1 000 euro par mois pour leurs enfants, lorsqu'on inclue frais divers, tels que transports, et des vacances. Je ne pense pas qu'il s'agisse d'allocations familiales, à mon avis, la « seconde chance » ou la « réinsertion » de leur progéniture ne coûte pas grand chose à nos collectivités, elle pourrait même, bien au contraire, profiter à Chambon et à sa région. Avec un tel établissement et 200 internes, jusqu'à 2,4 million d'euro par mois peuvent être insufflés dans l'économie locale. La région restera, à mon avis, longtemps nostalgique ou encore très attachée à son lycée, ses valeurs, ainsi qu'à ces parents en quête d'une solution unique et adaptée au profil de leurs enfants Mais suite aux faits récents et après ces critiques formulées par nos journalistes, ces mêmes parents pourraient être actuellement en quête d'une alternative à l'internat de Chambon. Envisageraient-ils plutôt de faire maintenant leur mea culpa, de s'orienter enfin vers l'ASE afin de définir un projet décent et « durable », élaboré par des pros, en faveur de leur progéniture ? Des voisins ou proches ont-ils déjà signalé les situations de tous ces internes à des juges ou bourreaux pour enfants ? Dans le doute et alors que le signalement est une obligation prévue par la loi, nous devrions peut-être tous nous empresser d'écrire à l'ASE ou à des juges, dans l'intérêt de tous ces internes | Voir parmi mes références |
Après ces « signalements » puis quelques jours à plusieurs années, le temps nécessaire à quelques investigations, pour des actions ou pour des prises de décisions appropriées, quelques uns de ces internes de Chambon pourraient finir sous AEMO, à 16 euro par jour, ou être « placés provisoirement », à 150 euro par jour, aux frais de la princesse, nos collectivités. Pour la prise en charge d'un mineur un peu désemparé et pour soulager nos consciences, nous déboursons très volontiers jusqu'à 4 600 euro par mois pour une place ou une couche en foyer. Certains de ces parents pourraient toujours protester ; nous les inciterions alors à faire appel, comme tout le monde. Lorsque le juge pour enfant est saisi, les couacs sont beaucoup plus rares, voire même inexistants - nous en parlons beaucoup moins, ou lorsque nous en parlons, nous les envisageons d'une façon un peu différente, en accablant d'abord les parents ou des proches, surtout ceux qui rouspètent.
Selon le Cahier d'automne 2011 de l'EFPP, la Maison Elie Wiesel, à Taverny, prend actuellement en charge jusqu'à 50 mineurs ou « cas sociaux », ce qui représente un budget mensuel d'environ 200 000 euro, autant que Chambon pour 200 enfants, mais puisés dans nos caisses et non dans les poches des parents. En 2005, le prix de journée de cet établissement s'élevait à 136 euro, il était publié sur le site Internet de la préfecture du 92. Qui penserait à contrôler occasionnement un tel cloaque ou même à lui sucrer ses fonds ou ces prix de journées ? Nous songeons pourtant et de plus en plus souvent à sanctionner les parents de déviants, en les privant de leurs allocations familiales...
Ma fille aîné a donc été « placée » pendant un peu plus de deux ans à Taverny, le temps de me noircir suffisament tout en dépeingnant tout « retour » de ma fille à la maison, auprès des siens, « impensable » - lire ou relire Internat et séparations, par Richard Josefsberg. C'est un processus de dénigrement, de stigmatisation et de manipulation assez long, la rupture des relations parents-enfants doit toujours être parée d'une certaine légitimité, ce qui nécessite également un peu de temps. C'est aussi un processus relativement onéreux pour les caisses sans fond de nos collectivités : pour « sauver » ma fille aînée, il aura fallu plus de 100 000 euro entre prix de journée et toutes les enveloppes pour des missions d'investigations ou d'orientation. C'est assez éloigné des budgets de Chambon-sur-Lignon.
Parlant de Taverny, je n'hésite pas à employer le mot « cloaque », ce qui se veut satirique, moqueur, railleur et surtout, incisif, descriptif d'une réalité assez aisée à mettre en lumière. Lorsqu'aujourd'hui, on lit « cas social » dans un Cahier de l'EFPP, cela se veut « ringard » ? Même s'ils contesteront, une définition de cas social de Wikipedia pourrait être employée pour parler des internes de Chambon : « Situation grave entrainant des risques d’exclusion sociale et nécessitant une prise en charge par la société. » Est-ce suffisament « ringard » alors que l'Oeuvre de Secours aux Enfants ou OSE oeuvre historiquement en faveur de populations juives « défavorisées » ?
J'ai facilement trouvé une définion populiste, populaire à souhait, dans le forum de 123auto.com, un joli carcan linguistique, les parents et cet établissement de Chambon contesteront vivement, l'OSE peut-être aussi : « Habitent généralement en centre ville dans des vieux apparts degueulasses.. 5 ou 6 enfants.... Toujours sales les cheveux gras, des dents en moins pour le père de famille, tatouage bleu sur les avants bras. Se déplacent a pied avec des sachets Norma ou Aldi dans les mains. Au RMI, et bénéficient de toutes les prestations sociales possibles et imaginables. » J'habite en ville, je m'y déplace régulièrement à pied, souvent avec des sachets et très fréquemment avec des journaux... Mais aurais-je quelque chose à prouver ou à contester ?
En découvrant le site de l'EFPP et son Cahier d'automne 2011, il y a 8 jours, j'ai d'abord été outré, j'ai ensuite envisagé de demander l'insertion d'un droit de réponse, puis je me suis dit que de telles démarches seraient parfaitement superflues. Qui peut bien lire ce genre de reflexions pour des éducateurs, ces feuilles à diffusion restreinte ?
Par Richard Josefsberg, une sorte de sachant mieux, un guru de l'internat
« Cloaque », serait-ce excessif ? Je ne le pense pas. A Chambon, on nous dépeint bien un projet éducatif même s'il peut paraître utopique ; sauf cette exception qui n'y avait pas sa place, les enfants s'y autodisciplinent et advienne que pourra. A l'OSE, les professionnels ne semblent pas avoir d'autre projet que celui de « sauver » des enfants, en dévoyant l'assistance éducative, en travaillant comme en 42 ; j'en ai déjà suffisament écrit à ces sujets. A partir de 2004, l'OSE devait organiser des DVH pour ma fille aînée ; mais l'OSE a organisé des disparitions de mineur... etc, etc.
A Chambon, les enfants s'autodisciplinent ? A Taveny, un foyer mixte hébergeant des enfants, à partir de 5 ans, et des jeunes majeurs, jusqu'à 21 ans, ça s'autorégule ; les plus petits vont solliciter les services de plus grands pour taper fort sur de plus téméraires ; Richard Josefsberg expliquera que ses moyens d'alors ne lui permetaient pas de faire surveiller tous les enfants... Et les faire examiner et soigner lorsque nécessaire, les effectifs ne le permettaient pas non plus ? Qu'est-ce que ça a pu m'énerver, m'énerver d'autant plus lorsque je constatais que la Magistratüre fermait les yeux ! Les juges du coin n'ont cependant jamais eu le culot de me répondre que, rue de la Tuyolle, ils connaissaient peut-être pire.
A Chambon, advienne que pourra, ce qui, selon le Figaro, « se paye par un faible taux de réussite au bac pour un établissement privé sous contrat : 63% toutes filières confondues en 2010. » Quel est le taux de réuissite au bac des jeunes « placés » à Taverny, « sauvés » par l'OSE France ? D'après mon expérience et mes lectures, à Taverny, la scolarité, la moralité et la santé des enfants ne sont pas du tout des priorités. A mon avis, Richard Josfesberg ni d'ailleurs la Direction de l'OSE France n'oseront répondre ni, d'aucune façon, s'aventurer à contester quoi que ce soit...
Au colloque « Mon enfant, son école et moi »,
lire Bêtise, un billet de novembre 2009
Chambon... En primaire et alors qu'elle était placée à l'OSE, leur cloaque de Taverny, ma fille aînée, une enfant de boches, a appris ce qu'était la Shoah. Il faudrait que je fasse quelques vérifications dans mes papiers, enterrés depuis un récent déménagement. Sauf erreur, dans le cadre d'une classe découverte, mon aînée a elle-même séjourné quelques temps à Chambon-sur-Lignon ou dans ce secteur, le pays des Justes. Quelle hypocrisie, quelle indécence... surtout de la part du 119, ce numéro national de l'enfance maltraitée ?
Quelques mois avant son départ pour ce pays des Justes, début décembre 2004, dans ce foyer de l'OSE, loin des parents et où tous les monstres sont gentils, mon aînée avait véçu une expérience tout à fait particulière, au cours de la projection d'un film de Polansky, le pianiste. Dans ce film, un handicapé se fait jeter par la fenêtre, par des nazi. Ma fille n'a pas vu la fin du film. Elle s'est fait passer à tabac, ce que l'OSE France s'était bien évidemment efforcé de cacher... Très récemment, j'en avais un peu reparlé à Lise Geraud-Charvet, magistrat à la cour d'appel de Versailles ; je n'ai pu lui en parler qu'un peu. Là bas, à Versailles, il faut toujours plaider en abrégé, puis s'user ensuite à épuiser des voies de recours. Je viens de refaire appel, j'attends une audience. Je pense que j'en reparlerais encore une fois à la Cour.
A l'époque, début décembre 2004, j'aurai souhaité pouvoir faire comme quelques parents d'internes de Chambon, récemment, et retirer ma fille de ce cloaque d'utilité publique, ce foyer de l'OSE France. Mais ça n'a pas été possible. Même les flics de Taverny m'avaient envoyé chier, en me menaçant avec une lacrimo ; je m'y étais déplacé ; j'aurai du insister devant le commissariat, on m'y expliquait que ce qui se passait à l'OSE ne me regardait pas ; si j'avais insisté, j'aurai pu finir en garde à vue, puis déféré au parquet, jugé et condamné pour avoir demandé de l'aide aux flics. Début 2005, la cour d'appel de Versailles avait finalement insisté pour que mon aînée reste « placée » là bas, à l'OSE, malgré tout ce qui avait été exposé au courd d'une audience. Lorsque la justice est saisie, ses décisions s'imposent à tous, c'est ce qui s'en dit. Je pourrais être le seul à les avoir respectées...
En janvier 2010, je ne prennais aucun risque lorsque je publiais Sieg Versailles ! Je n'en prennais pas d'avantage en avril 2011, lorsque je publiais Lise... Je n'ai jamais pris trop de riques dans ce blog, ni même ailleurs, par exemple, devant l'Ecole Nationale de la Magistratüre, à Paris. Je pense avoir toujours été suffisament prudent ou diplomate. Et de surcroit, tout le monde s'en fout, les magistrats, ces irresponsables, en premier
A suivre... je dois encore reprendre mes esprits et me relire un peu. J'en rajouterais.
2 commentaires
Un son de source http://www.rtl.fr/emission/on-refait-le-monde/ecouter/le-grand-pere-d-agnes-exige-la-revocation-de-l-expert-psychiatrique-requete-legitime-ou-dangereuse-le-debat-dans-onrefaitlemonde-7766054760
Paru en mai 2019... trop tard pic.twitter.com/9PiZGf4ytl
— Bruno Kant (@bkant) October 15, 2019
mars 2018... pareil, trop tard
— Bruno Kant (@bkant) October 15, 2019
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