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Le père d'Agnès : « l’espoir que ça ne recommence jamais »
NDLR : Mais bien sûr, « tout le monde a fait son travail ». M. Marin pense-t-il pouvoir un jour démontrer ou faire « établir » autre chose ? « Généralement quand un maillon est faible les autres pallient sa carence », écrivait déjà JPR, dans son billet n° 440. JPR est un juge, un juge ne se trompe jamais. Ou JPR aurait-il menti trop vite ? C'est un pschitt « terrible et inattendu » en pleine campagne pour 2012. Même hors d'une telle période, tous les partis se seraient emparé d'un tel « objet d'actualité »... « Plus jamais ça », a-t-on la possibilité d'adhérer, de signer quelque part ? On peut s'interroger ou même en rire, pour de nombreuses raisons. Mais ce drame ayant tout de même affecté de nombreux jeunes et des déviants ou des réinsérables de bonnes familles, quelque chose pourrait bientôt changer. Allons nous débusquer autre chose qu'un lampiste à châtier ? Je vais acquérir la presse du jour, j'ai déjà celle d'hier. Mais je vais plutôt conserver Technikart de novembre 2011.
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Le père d'Agnès : «L’espoir que ça ne recommence jamais»
Le Parisien | Louise Colcombet | Publié le 22.11.2011, 07h00, extrait
Frédéric Marin, le père d’Agnès, assassinée au Chambon-sur-Lignon, entend se battre pour qu’un tel événement ne se reproduise pas mais demande à ce qu’il ne donne lieu à aucune politisation ni polémique.
Comment faites-vous face aux événements ?
FRÉDÉRIC MARIN. C’est tellement terrible et inattendu. Nous sommes très entourés et tentons de ne pas sombrer, grâce aux soutiens et aux médicaments. Nous avons la joie de voir que des gens se souviennent d’Agnès, de sa passion pour la vie. Nous tentons de protéger nos autres enfants en les tenant loin de tout ça. Nous-mêmes avons vécu en autarcie jusqu’à ce soir (NDLR : hier ), en privilégiant la famille.
Que pensez-vous de la polémique naissante ?
Nous sommes attristés que tout le monde essaie de polémiquer et de récupérer cette affaire sur le plan politique. J’aimerais que tous les acteurs, dont les médias, traitent cette affaire avec pudeur et retenue, par égard pour la mémoire d’Agnès, une jeune fille qui n’avait que 13 ans. Mais nous serons combatifs sur le plan judiciaire et nous ne nous contenterons pas d’explications du type « c’est la faute à pas de chance », « tout le monde a fait son travail ». Ce serait trop facile et, au fond, inadmissible.
Que souhaitez-vous dans l’avenir ?
Nous allons prendre un avocat pour avoir accès au dossier, comprendre, savoir qui savait exactement quoi. Nous voulons tous les éléments, comprendre quels sont les facteurs qui ont amené à introduire une bête furieuse dans une bergerie. ...
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ACTUALITÉ > Société
Un proche de la 1ère victime de l'agresseur d'Agnès parle
Mots clés : meurtre d'Agnès, Agnès, Récidive, Nages-et-Solorgues, Chambon-sur-Lignon
Par Fabrice Amedeo Publié le 22/11/2011 à 10:47
Une autre mineure avait été violée en 2010 par le meurtrier présumé d'Agnès. «La justice a remis un barbare en liberté», se désole l'un de ses proches dans un entretien au Figaro.
Tous les habitants de Nages-et-Solorgues sont sous le choc. Mathieu, le meurtrier présumé d'Agnès a grandi dans ce village d'à peine 2.000 habitants situé à 17 kilomètres de Nimes. C'est là qu'en août 2010, le jeune homme dont rien ne laissait présager la violence, a violé l'une de ses amies d'enfance.
«Cela s'est passé quelques jours avant les 16 ans de ma petite nièce, témoigne Alain Diaz, un proche de la jeune fille qui restera anonyme. Nous avons eu de la chance car ils ont passé leur jeunesse ensemble, Mathieu avait mangé plusieurs fois à la table de la famille».
C'est un appel de la mère, inquiète de ne pas voir sa fille rentrer, qui aurait mis fin au calvaire de l'adolescente et lui aurait sauvé la vie. «La maman a appelé au moment fatidique, explique Alain Diaz. Mathieu a été troublé de voir sa photo s'afficher sur le portable. Ma jeune nièce s'est vu partir mais a senti une faille à ce moment là». La jeune adolescente qui vient d'être violée aurait alors usé de toutes les ruses, selon son Alain Diaz, pour ne pas être tuée: «les larmes», «les supplications». «Son instinct de survie l'a sauvée, explique avec émotion Alain Diaz. Notre famille pleure mais nous avons une miraculée parmi nous. La famille d'Agnès pleure aujourd'hui une disparue et n'a pas eu droit au même miracle que nous».
«Ce garçon s'est construit comme un monstre».
La suite: http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/11/22/01016-20111122ARTFIG00402-un-proche-de-la-1ere-victime-de-l-agresseur-d-agnes-parle.php
[...] Au-delà de la polémique sur les informations échangées entre les autorités judiciaires et scolaires sur le passé de Mathieu, la simple présence du jeune homme au collège-lycée Cévenol, établissement privé sous contrat avec l'Éducation nationale, qui accueille des adolescents en internat, avait surpris plusieurs professionnels de la justice. «Soyons clairs. Au vu des éléments publics de cette affaire, je ne l'aurais pas fait fréquenter des jeunes filles. J'aurais opté pour le maintien en prison ou le placement en centre éducatif fermé, mais pas pour un lycée classique», estime un juge d'instruction expérimenté, qui rappelle cependant que tout magistrat doit aussi tenir compte du fait que la détention, a fortiori pour les mineurs, doit rester l'exception. Ce juge explique encore qu'il a maintenu en prison, jusqu'à son procès aux assises, un garçon soupçonné d'avoir violé et égorgé sa victime. Un autre jeune de 17 ans, accusé par une fille de l'avoir violée dans un hall d'immeuble, était, lui, parti dans un centre éducatif fermé après avoir passé six mois derrière les barreaux.
Environ 400 mineurs passent devant la justice chaque année pour des faits criminels, selon les données de la Chancellerie. Parmi eux, combien le sont pour des crimes de nature sexuelle? Officiellement, cette «ventilation» n'existe pas. Juge d'instruction à Toulon, Isabelle Perrin explique que, dans son cabinet, «70% des dossiers concernant des mineurs sont des affaires de mœurs» et que «à chaque fois, on fait du cas par cas». «Quand on a la possibilité de mettre un jeune ailleurs que dans ce qui ressemble souvent à des écoles de la délinquance, on peut être tenté de saisir l'opportunité», confie un autre magistrat.
Extraits de source http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/11/21/01016-20111121ARTFIG00677-agnes-j-aurais-opte-pour-le-maintien-en-prison.php
L'enquête, réalisée dans différents services hospitaliers répartis dans toute la France, souligne que les psychiatres chargés du suivi des délinquants sexuels, même dans un cadre judiciaire, se situent principalement du point de vue de leur patient - un patient particulier car il a été contraint par le juge à se soigner. La réduction du risque de récidive est l'objectif de soins fixé par un psychiatre sur trois seulement. Un quart des médecins n'attribuent même aucun objectif au traitement en cours. «Dans de trop nombreux cas , explique Alexandre Baratta, le médecin se contente de recevoir le délinquant sexuel qui lui-même vient pour que lui soit délivrée une attestation de suivi qu'il devra remettre à la justice.» Les délinquants sexuels font en effet souvent l'objet d'une «injonction de soin» de la part du juge, par exemple à la sortie de prison. Dans ce cas, pour préserver le secret médical, un médecin «coordonnateur» est désigné, chargé de veiller pour le compte de la justice à ce que le traitement ait lieu. Mais le médecin traitant reste le seul maître. Or, selon ces travaux, les psychothérapies classiques, seules, ne sont pas efficaces contre la récidive.
Comment les médecins, en particulier les psychiatres, évaluent-ils le risque de récidive des auteurs de violences sexuelles? Régulièrement pointés du doigt après chaque fait divers dramatique comme celui du Chambon-sur-Lignon, les praticiens auraient des connaissances cliniques, criminologiques et juridiques insuffisantes en la matière et il conviendrait de mieux les former.
Ces lacunes sont qualifiées d'«importantes» par les auteurs de l'étude. Une majorité des psychiatres interrogés ne savent pas dans quel cadre situer le soin (obligation, injonction ou incitation en milieu pénitentiaire) et n'ont pas non plus de connaissances relatives à l'arsenal juridique et à ses modalités. Selon les conclusions des experts, «l'instrumentalisation des soins psychiatriques à des fins politico-judiciaires est un point de vue répandu parmi les praticiens», ce qui traduit les inquiétudes d'une partie des psychiatres vis-à-vis des pouvoirs publics.
Le Pr Michel Lejoyeux, psychiatre à l'hôpital Bichat (Paris) et enseignant à Paris-VII, estime que cette étude traduit «la grande incompréhension entre le soin et le maintien de la sécurité publique. Or le soin est basé sur le malade, dans une relation avec son médecin et encadrée par le secret professionnel. Et les soignants ne sont pas équipés pour sortir de leur rôle». Pour ce spécialiste, le soin et la sécurité ne sont pas contradictoires mais constituent deux choses différentes. «Un médecin ne prédit pas les comportements, ou alors c'est un charlatan. Vous ne demandez pas à un cardiologue de dire si tel patient va faire un arrêt cardiaque mais de déterminer si votre cœur est en bon état. Et on peut être déclaré “malade” à un moment de sa vie et ne pas le rester éternellement.»
ACTUALITÉ > Société
La récidive n'est pas la priorité des psychiatres
Mots clés : Meurtre D'Agnès, Agression Sexuelle, Récidive, Chambon-Sur-Lignon
Par Anne Jouan, Laurence De Charette Mis à jour le 22/11/2011 à 09:02 | publié le 21/11/2011 à 23:00
Extrait de source http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/11/21/01016-20111121ARTFIG00703-la-recidive-n-est-pas-la-priorite-des-psychiatres.php
La Justice et le directeur du collège-lycée où était scolarisée Agnès n'ont "pas bien travaillé", a estimé aujourd'hui le grand-père de l'adolescente tuée la semaine dernière, jugeant "absolument essentiel" que Justice, Education et Santé se partagent les informations concernant les délinquants. "Il est tout à fait normal que la Justice, l'Education et la Santé se partagent les informations essentielles quand il s'agit de délinquants", a déclaré Armel Marin, grand-père de l'adolescente de 13 ans.
"Il est absolument essentiel qu'on puisse avoir toutes les informations les plus précises possibles", a-t-il dit, jugeant que cela relevait "du bien public", au-delà de "la question molle sur l'intimité des gens".
Déplorant "l'ensemble de choses qui a fait qu'Agnès a été massacrée par un petit nazi", le grand-père de la jeune fille estime que ce drame "est un exemple de ce qui arrive trop souvent: les gens travaillent mais ne travaillent pas bien". "Au Chambon-sur-Lignon, le directeur n'a pas bien travaillé" pour empêcher le drame, a-t-il dit. De même, "la Justice n'a pas bien travaillé", a-t-il ajouté, estimant que "cela relève de la conscience professionnelle".
Armel Marin estime également "absolument essentiel" que la question de "l'évaluation de la dangerosité" des délinquants soit incluse dans une loi. Mais il demande "qu'on s'en serve vraiment, et que ce ne soit pas seulement un chapitre littéraire".
Extrait de source http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/11/22/97001-20111122FILWWW00407-le-grand-pere-d-agnes-critique-le-college.php