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Victimes d’inceste : mieux repérer pour mieux protéger
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Critique
"My little princess" : la petite fille modèle et la sorcière au Leica
LEMONDE | 28.06.11 | 16h48 • Mis à jour le 30.06.11 | 15h03, extrait
L'association d'idées procède d'un préjugé stupide, mais comment ne pas voir un vampire dans cette femme blonde qui apparaît à la nuit tombée dans un appartement de banlieue, puisqu'elle est roumaine ? Hannah (Isabelle Huppert) est une créature nocturne vêtue de robes invraisemblables surgies d'un passé brillant et sensuel. Les occupantes de l'appartement sont sa mère (Georgetta Leahu) et sa fille Violetta (Anamaria Vartolomei). La goule va écraser la vieille femme et prendre l'enfant sous sa coupe pour en faire un objet de désir offert au monde entier. My Little Princess dit ce conte d'une infinie cruauté qui ressemble à l'enfance de la réalisatrice Eva Ionesco.
Sa mère Irina en fit le modèle de photographies érotiques qui, dans les années 1970, connurent un grand succès. En voyant My Little Princess, les admirateurs de ces compositions perverses qui cultivaient le goût de l'époque (celle de David Bowie et des derniers films de Visconti) pour la décadence passeront de l'autre côté du miroir, face à l'objectif dévorant et trouveront matière à réflexion. La majorité des spectateurs, ignorants de cette histoire, s'enfonceront dans ce cauchemar illuminé d'instants de beauté et zébré d'éclairs de souffrance.
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