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Affaire Bettencourt : [NDLR: Caliméro...] Patrice de Maistre maintenu en détention
AFP Mis à jour le 30/03/2012 à 11:48 | publié le 30/03/2012 à 11:12
Patrice de Maistre, l'ex-gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, écroué le 23 mars dans le cadre de l'affaire d'abus de faiblesse à l'encontre de la milliardaire, est maintenu en détention.
La cour d'appel de Bordeaux "confirme l'ordonnance de placement en détention provisoire et ordonne une expertise médicale pour vérifier la compatibilité de la détention avec son état de santé", lit-on dans un bref texte de la cour d'appel transmis à la presse, précisant que cette expertise devra être réalisée dans les trois semaines.
Patrice de Maistre, qui comparaissait hier devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Bordeaux pour demander sa remise en liberté, a été déjà mis en examen le 15 décembre 2011 pour complicité d'abus de confiance et escroquerie aggravées au préjudice de Liliane Bettencourt, et pour blanchiment.
On lui reproche d'avoir indûment perçu des sommes de Liliane Bettencourt ou de la société chargée de gérer les dividendes de celle-ci dans l'Oréal, Clymène. Les juges ont découvert aussi "des charges nouvelles", tout un système de rapatriement de fonds de Liliane Bettencourt depuis la Suisse, à hauteur de quatre millions d'euros de 2007 à 2009.
«Je n'ai rien fait de ce qui m'est reproché, j'ai seulement travaillé»
Patrice de Maistre, qui s'exprimait pour la première fois publiquement à l'occasion de cette audience, a sangloté, disant qu'il était "sous le choc" après son incarcération. "Je n'ai rien fait de ce qui m'est reproché, j'ai seulement travaillé. Ce que je n'ai pas fait, c'est arrêter un système qui existait depuis 40 ans", a-t-il assuré, visant apparemment la manière dont circulait l'argent chez les Bettencourt. "C'aurait été plus facile pour moi de dénoncer" ce système, a-t-il dit.
Lors de cette audience publique bien qu'il ait demandé le huis clos, l'avocat général Pierre Nalbert a soutenu le raisonnement des juges pour réclamer le maintien en détention. Il a assuré que le parquet "ne veut qu'une chose, que la vérité soit faite dans une affaire au préjudice considérable", 18 millions d'euros selon la partie civile.
Les avocats de Patrice de Maistre reprochent aux juges des arrières-pensées politiques. "Personne ici ne peut douter de la concomitance entre cette convocation (de la semaine dernière, ndlr) et la période électorale", a ainsi déclaré Pierre Haïk. Il a estimé aussi que l'incarcération était liée "pour l'essentiel" à "des concomitances entre (des) sommes (revenues de Suisse) et ces soi-disant rendez-vous avec M. (Eric) Woerth", l'ancien trésorier de l'UMP qui selon des témoins aurait réclamé voire obtenu de l'argent de de Maistre pour la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.