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Une nouvelle « Révolution de velours » en république Tchèque ?
Mots clés: Prague, Politique, Monde, Tchéquie, manifestations, Europe
Gaïané Khanova
24.04.2012, 02:23, Voix de la Russie, extrait
Les agences d’information russes ont beaucoup parlé des manifestations massives à Prague le week-end dernier. Pourquoi est-ce que la population est en colère dans un pays qui apparaît comme économiquement prospère et qui n’est pas touché par la crise de la dette ? Le célèbre journaliste politique tchèque Jan Petranek répond à cette question.
« Prague et d’autres villes de notre pays sont en pleine effervescence ces derniers jours. La population proteste contre la politique du gouvernement. Ce dernier perd également le soutien au parlement, où la coalition au pouvoir est en train d’éclater. Il est fort possible que le cabinet ministériel démissionne au cours des deux prochains jours. Dans le cas contraire, une motion de censure pourrait lui être exprimée. La politique sociale du gouvernement de Petr Nečas a provoqué ces protestations de masse. Ce qu'il qualifie de « réformes », sont considérés clairement par les gens comme un coup porté sur leur porte-monnaie, et l’une des raisons de la hausse du chômage, de la détérioration des conditions de vie des retraités et d'autres couches sociales. Il y a quelques jours, j’ai discuté avec une infirmière qui m’a fait une prise de sang. Elle a dit que les salaires du personnel médical ont baissé. Ils ont baissé tellement que les gens ne mangent plus à leur faim. Et je ne parle pas du fait que les prix du logement, du chauffage, du gaz ou d’électricité ont augmenté. Les prix des produits alimentaires ont également grimpé. C’est dans ce contexte que les 120 000 manifestants sont sortis dans les rues pour protester à Prague.
La capitale tchèque n’a pas vu de manifestations aussi importantes depuis 1989, l'année de la « Révolution de velours ». Au centre de la ville, sur la place Venceslas, de nombreuses personnes parlaient avec douleur de la situation dans le pays, de la fin d’une économie nationale, qui est actuellement vendue par morceaux aux sociétés multinationales, et de l’irresponsabilité des autorités dans la politique sociale. Il y avait vraiment un sentiment qu’on est en train d’assister à l'effondrement des partis de droite, à une vraie crise gouvernementale ».
Il est possible que ce resserrement budgétaire est fait pour une bonne cause – éviter que la République Tchèque ait le même sort que la Grèce. Jan Petranek met en doute cette vision du gouvernement.
« Notre situation est bien meilleure qu’en Grèce. Mais les Tchèques deviennent lucides : l'Union européenne n’a pas été créée pendant la période de l'unité des cultures, ou des valeurs morales générales quelconques. Cette union est surtout favorable au grand capital ».
La République Tchèque devrait contribuer aux fonds du FMI à la hauteur de 2 milliards d’euros dans le cadre de l’aide aux pays de l’UE. Il s’agit notamment d’aider les Grecs.... et c'est exactement cela qui énerve les Tchèques.