Catégorie: Affaires
Le marché libre des enfants difficiles
Le marché libre des enfants difficiles, une spécialité alémanique contestée
Le Temps, Jeudi 13 avril 2006
SUISSE ALEMANIQUE. Adolescents encagés, privés de nourriture ou enfermés dans les W-C: et si le scandale suscité par les révélations de trois adolescents enfuis d'une famille d'accueil espagnole n'était que la pointe de l'iceberg?
Le placement d'enfants en Suisse
Rapport du Conseil fédéral, 23 août 2006, extrait
Les domaines aujourd'hui problématiques, discutables, voire totalement exempts de règles, tels que la surveillance inadéquate des familles nourricières, le manque de définitions rigoureuses des formes de placement et des normes professionnelles, ou encore les lacunes dans la surveillance des fournisseurs de places d'accueil doivent faire l'objet d'une nouvelle réglementation.
De la documentation de l'Office fédéral de la justice Suisse
20Minutes.ch. Akt. 31.01.08; 09:28 Pub. 31.01.08; 09:28
Gemeinde bringt Pflegekind bei Prostituierten unter
Weil ihre leibliche Mutter psychisch krank war und ihr Vater im Ausland lebte, wurde die fünfjährige Sonja von der Aargauer Gemeinde Reinach in die Obhut einer Prostituierten gegeben. Auch eine zweite Pflegemutter arbeitete im Sexgewerbe.
20Minutes.ch. Akt. 31.01.08; 16:16 Pub. 31.01.08; 16:16
Pflegekinder: Hauptsache billig, Hauptsache weg
Nicht erst seit bekannt wurde, dass ein Pflegekind bei Prostituierten untergebracht wurde, ist Experten klar: Die Verordnung muss revidiert werden. Das führt aber nicht automatisch zu einer Verbesserung für die rund 13 000 Pflegekinder in der Schweiz.
Le procès Megel ou l'anti-Outreau
Enquête
Le procès Megel ou l'anti-Outreau
LE MONDE | 16.05.06 | Extrait
L'histoire aurait pu tenir en quelques lignes dans les colonnes du journal. "La cour d'assises de Paris a condamné, vendredi 12 mai, en appel, l'ancien directeur d'un centre éducatif pour mineurs en difficultés à douze ans de réclusion criminelle pour viols et agressions sexuelles sur un de ses anciens pensionnaires." Du déjà-vu, du trop souvent lu. On lit vite et on passe. Parce qu'on n'en peut plus des affaires dites de pédophilie, parce qu'il y a trop de victimes proclamées, trop de coupables désignés, trop d'Outreau, trop de doutes. Alors pourquoi s'arrêter sur cette affaire-là ?
Pédophilie - L'ex directeur des Tournelles clame son innocence
TF1/LCI, le 25/04/2006
Robert Mégel, l'ancien directeur du centre pour jeunes inadaptés des Tournelles accusé de pédophilie, a crié haut et fort son innocence. Il a défendu sa thérapie contestée du "beau", dès l'ouverture de son procès en appel mardi à la cour d'assises de Paris.
"On a étouffé cette affaire, aidez-moi !". Robert Mégel, l'ancien directeur du centre pour jeunes inadaptés des Tournelles accusé de pédophilie, a crié haut et fort son innocence mardi, dès l'ouverture de son procès en appel mardi à la cour d'assises de Paris.
Cet homme de 58 ans, instigateur d'une méthode controversée de réhabilitation par le luxe des jeunes défavorisés, est incarcéré depuis le 9 décembre 2004, date de sa condamnation par la cour d'Assises de Seine-et-Marne, à 11 ans de réclusion pour viols et agressions sexuelles sur deux pensionnaires.
Discret, les cheveux courts et le visage souvent tourné vers le sol, l'un d'entre eux est assis avec les parties civiles : Jérôme, 25 ans aujourd'hui, avait raconté en première instance les "masturbations" puis les viols de Robert Mégel alors qu'il avait 14-15 ans et qu'il montait les plateaux-repas du directeur dans son appartement de fonction.
"Le goût et le respect du beau"
"En prison, assure Mégel, des jeunes m'ont écrit pour me dire : 'j'étais avec Jérôme, pourquoi ne m'a-t-on pas interrogé ?' Ils sont venus d'eux-mêmes. Ils savent que c'était faux", dit-il en tendant le bras vers Jérôme. "Ne me montrez pas du doigt !", lance le jeune homme.
Dernier de sept enfants élevés dans un village provençal par une mère veuve, Mégel a retracé les étapes qui l'on vu commencer comme surveillant d'internat à 19 ans pour finir directeur général de ce prestigieux établissement, fonctionnaire détaché régnant sur le château des Tournelles.
Grâce au legs de 38 millions de FF d'une vieille dame, le château offre un cadre luxueux où les éducateurs tentaient d'instiller "le goût et le respect du beau" à des garçons de 7 à 18 ans souffrant de problèmes de comportement.
Une philosophie du beau, explique Robert Mégel, "pour en finir définitivement avec le misérabilisme... comme s'il fallait que le social soit quelque chose qui respire la tristesse, la bouffe de collectivités et les mauvaises odeurs". Et d'invoquer, comme en première instance, le patronnage de la pédopsychiatre Françoise Dolto qui, dit-il, "a soutenu le projet jusqu'à la mort".
Des "fessées institutionnelles"
Robert Mégel avait fort à faire pour effacer de l'esprit des jurés (six hommes et six femmes) l'effet produit par la lecture des charges pesant contre lui : des témoignages répétés d'anciens pensionnaires racontant des agressions sexuelles, prescrites aujourd'hui ; une psychologue invitée à une soirée aux Tournelles surprise d'y voir des hommes nus, la pratique des "fessées institutionnelles" données par Mégel, des photos érotiques.
Un temps portée aux nues grâce aux médias et à des visiteurs prestigieux, sa pédagogie y est aussi écornée. Les virées à Paris avec des pensionnaires mineurs dans des restaurants chics ou des boîtes de nuit, ou encore les voyages au Club Med au Maroc forment une méthode "sans véritable ligne éducative", dira l'inspection générale des services judiciaires.
Oubliés les fastes des Tournelles, Robert Mégel souffre aujourd'hui "d'une maladie chronique grave" qui nécessite des "traitements lourds et contraignants (aux) effets secondaires terribles", a expliqué sa défense, sans vouloir la nommer, pour demander, en vain, sa remise en liberté.
Pendant le long appel des 85 témoins qui défileront durant trois semaines, Robert Mégel lance des petits sourires aux membres de son comité de soutien, magistrats, journalistes, anciens éducateurs..., qui refusent de croire à sa culpabilité.
L'enfant proie
L'enfant proie
Dysfonctionnements et dérives de la protection de l'enfance
Pascal Vivet, Samuel Luret
Seuil, avril 2005
Page 53
Juin 2003 : la justice clôt le dossier du sang contaminé
Radio France, mercredi 18 juin 2003
La justice clôt le dossier du sang contaminé
Après plus de dix ans de procédure, la Cour de cassation vient de fermer le dossier du sang contaminé en confirmant le non-lieu général rendu en juillet 2002 par la cour d'appel de Paris en faveur de 30 personnes mises en examen. Pour les familles de victimes, c'est une décision insupportable.
Réquisitoire ou loterie ?
Affaire d’Outreau
Réquisitoire ou loterie ?
L'Humanité, 26 juin 2004, extrait
Ils étaient 13 à clamer leur innocence. Le procureur a demandé 7 acquittements, dix-huit ans pour le couple Delay. Les autres peines surprennent par leur sévérité ou leur incohérence.
Saint-Omer (Pas-de-Calais),
correspondance particulière.
Au moment où l’avocat général se lève, le réseau pédophile d’Outreau - 17 personnes accusées de viol et parfois d’actes de torture, 17 enfants brisés, un système de prostitution d’enfants avec vente de cassettes et ramifications à l’étranger - s’est réduit à une sordide affaire d’incestes et de viols sur mineurs dans le huis clos d’une tour HLM. Seules cinq personnes sont encore aujourd’hui mises en cause dans la dernière " version Badaoui ". Place maintenant à la version du ministère public.
Gérald Lesigne se lève, donc, lourdement. Ses petites lunettes au bout du nez, quelques feuillets à la main. Et il parle d’abord pour défendre sa paroisse. L’instruction menée par le juge Burgaud ? Rien à redire : vaste, consciencieuse, nourrie du " doute nécessaire pour instruire à charge et à décharge ". Les expertises, les interrogatoires des enfants ? Marqués " par la prudence et la mesure ", même s’ils ont un peu " trébuché ". Et tout cela, l’avocat général est bien placé pour le savoir, il était à l’époque le procureur en charge du dossier.
Après une deuxième expertise, les conclusions ont été différentes
Justice
Irradié, le malade risque de devoir rembourser ses indemnités
lundi 21 juillet 2008 | Le Parisien
C'EST UNE AFFAIRE aussi absurde qu'incompréhensible. Un malade victime d'une surirradiation dans une clinique... et qui se voit aujourd'hui contraint de rembourser une somme d'argent déjà versée par sa compagnie d'assurance.
... Après une deuxième expertise, demandée par la clinique et le praticien, les conclusions ont été différentes.
Un supplément d'enquête et une expertise psychiatrique
Le prévenu, 42 ans, a été extrait de la maison d'arrêt où il purge une peine de 19 mois de prison et deux ans qui l'attendent ensuite pour plusieurs affaires de vols et recels. Il comparaissait hier devant le tribunal correctionnel pour vol avec dégradation de bien. Le 12 juin 2007, un peu alcoolisé, il a forcé la grille d'entrée du magasin Aldi à Blaye-les-Mines, a dérobé un paquet de café, quatre canettes de bière et un vélo. En garde à vue, il a reconnu les faits devant les policiers. Hier il expliquait : « Les portes du magasin étaient un peu ouvertes, je suis rentré, mais après j'ai rendu tout ce que j'avais pris ». La présidente du tribunal : « Vous aimez aller en prison ? » - « Non, d'autant que j'y suis déjà. Ce jour-là je n'étais pas dans mon état normal, j'avais bu, je prends des médicaments et je ne me suis pas maîtrisé. » - « Que faites-vous quand vous n'êtes pas en prison ? » - « J'élève mes deux enfants. Je bénéficie de la Cotorep mais je ne veux pas en dire plus ici. » - « Pourquoi avez-vous pris le vélo ? » - « Je voulais faire un cadeau à mon fils ». - « Avez-vous quelques chose à ajouter ? » - « Que voulez-vous que je vous dise ? ».
Le procureur requiert six mois de prison ferme. Après une suspension d'audience, le tribunal demandera un supplément d'enquête et une expertise psychiatrique. « Vous pouvez-vous retirer » lancera la présidente. Ange. A. est retourné en prison sous escorte policière.
Longue séance de correctionnelle hier au palais de justice.
Tribunal. Albi. « Je voulais offrir un vélo à mon fils »
ladepeche.fr » Actu » Faits divers, le 21 Septembre 2007
Justice en France : Une loterie nationale
de Dominique Simonnot
Editions de La Martinière, octobre 2003
Présentation de l'éditeur : Ce livre est une adaptation des "Carnets de justice", une des plus célèbres chroniques de Libération, créée en 1998 par Dominique Simonnot. Si, dans le quotidien, chaque "Carnet" déroule une audience complète, l'auteur a choisi ici d'adopter un classement thématique, par type de délit - arnaques, outrages et rébellions, drogue, violences familiales... - ou par profession - avocats, juges et procureurs. Le constat n'en est que plus accablant. Car c'est un mythe bien établi qu'en France, la loi serait la même pour tous et que l'individualisation des peines ne profiterait qu'au justiciable. En s'attachant, loin des grands procès médiatiques, au petit théâtre des comparutions immédiates, les anciens flagrants délits, en donnant à entendre, sans les commenter, mais en les "montant", les paroles des prévenus, des avocats, des magistrats et de leurs auxiliaires, sans oublier les interventions de la salle, Dominique Simonnot fait voler ce mythe en éclats. Et l'on découvre comment, d'une ville à l'autre, d'un magistrat, d'un avocat ou d'un jour à l'autre, ce n'est pas toujours la même loi qui s'applique. C'est une pauvre (à tous les sens du terme) justice ordinaire qui s'exerce en France, justice humaine, bien trop humaine.
The Mother, The Child, The School Board And The Psychic
Leduc was shaken by the idea. "It's actually your worst nightmare your child being violated," she admits. "So for them to even suggest that, and that be my worst nightmare, it was horrific."
But things got worse when school officials used the "evidence" and accepted the completely unsubstantiated word of the seer by reporting the case to Children's Aid, which promptly opened a file on the family.
"They reported me to Children's Aid," Leduc declares, still disbelieving. "Based on a psychic!"
CityNews Exclusive: The Mother, The Child, The School Board And The Psychic
Monday June 16, 2008
CityNews.ca Staff
Colleen Leduc already had a lot going against her. The Barrie woman was holding down a job while struggling to raise her autistic 11-year-old daughter. She couldn't afford to give the child the intensive therapy she needed, and was forced to send her to a public school in the area.
So she was completely unprepared for what happened to her and the youngster, an almost unbelievable tale of red tape involving a strange claim from a teaching assistant, a bizarre decision by a school board, a visit from the Children's Aid Society (CAS) and most improbably of all, the incorrect pronouncements of a psychic.
Deux mamans se disputent leur petite fille
Vienne / Faits De Société / Justice / Tribunal De Grande Instance
Poitiers
Deux mamans se disputent leur petite fille
La Nouvelle République, le 16 juillet 2008
Séverine et Francesca ont eu une fillette ensemble. Aujourd'hui séparées, elles se disputent au tribunal leurs droits respectifs sur l'enfant.
C'est une affaire fort simple comme on en voit trop souvent, où des parents séparés règlent leurs différends au travers d'un enfant : dès le début de ses réquisitions, le procureur de la République, Jean Lacotte, tient à mettre les points sur les « i ». Pas question de transformer ce procès en débat de société mais seulement de sanctionner un délit, celui de « non présentation d'enfant à une personne ayant le droit de le réclamer ».
Et pourtant, qu'on le veuille ou non, le procès qui s'est déroulé hier devant le tribunal correctionnel est bien un procès hors normes. Les deux parents qui se querellent autour des droits de visite sur une petite fille de cinq ans sont deux femmes. Et si l'homoparentalité est aujourd'hui un sujet de débat national, si quelques juges des affaires familiales ont déjà eu à connaître des conflits nés de cette nouvelle conception de la famille, il est exceptionnel qu'elle vienne occuper une juridiction pénale.
Conflit de loyauté
L'affaire, c'est vrai, est fort simple : en 2002, Séverine et Francesca, qui vivent ensemble, décident d'avoir en enfant. C'est Séverine, la plus jeune du couple, qui, après avoir subi une insémination artificielle, portera le bébé, élevé par les deux femmes jusqu'à leur séparation, trois ans plus tard.
Après une brève tentative de garde alternée, les relations se dégradent encore et Séverine décide de nier tout droit à son ancienne compagne. Il faudra qu'un juge intervienne pour que Francesca obtienne gain de cause et se voie octroyer un droit de visite. Enfin, la mère biologique de la fillette ayant persisté à refuser de la présenter, c'est le tribunal correctionnel qui est saisi du dossier.
Me Patricia Coutand, qui défend Francesca, se cantonne à une plaidoirie très classique dans un dossier de non-présentation d'enfant : pour elle, la fillette, qui « n'est pas autorisée à voir sa deuxième maman », est victime d'un « conflit de loyauté » entre ses deux conceptrices.
Solution d'apaisement
Me Simone Brunet, elle, conteste fermement les prétentions à la maternité de la plaignante : « Les adultes n'ont pas un droit à l'enfant. A ce jour, en l'état actuel du droit, Mme X n'est pas la mère biologique de cet enfant. » De là à lui dénier tout droit sur cette fillette de cinq ans, il y a un pas que l'avocate ne franchit pas.
En fait, tout le monde, avocates, parquet et finalement le tribunal lui-même est d'accord pour trouver une solution d'apaisement. Depuis quelques jours, un lieu neutre a été désigné pour que les visites puissent reprendre. Si Séverine, reconnue coupable, se plie à cette nouvelle organisation, le 5 mars prochain, elle sera dispensée de peine. Comme dans n'importe quel procès opposant deux parents, dès lors que ceux-ci font finalement passer l'intérêt de l'enfant avant leur animosité respective.
Les déracinés de la Creuse : « Puisque l'Etat défend l'Etat... »
Rejet des demandes d'indemnisation des "enfants réunionnais de la Creuse"
LEMONDE.FR/AFP 11.07.08 | 19h42
Le Conseil d'Etat a confirmé vendredi le rejet des demandes d'indemnisation de dix Réunionnais qui avaient été arrachés à leur île natale, dans les années 60 lorsqu'ils étaient enfants, pour repeupler les zones rurales de la métropole.
Le Conseil d'Etat a confirmé un arrêt de la cour administrative d'appel de Bordeaux du 27 mars 2007, ressort d'appel de l'île de la Réunion, qui avait estimé que les demandes visant à obtenir chacun 15 millions d'euros d'indemnités de la part de l'Etat ne pouvaient aboutir en raison de la prescription de quatre ans qui couvre toutes les actions intentées contre la puissance publique.
En première instance, en juillet 2005, le tribunal administratif de Saint-Denis de la Réunion avait rejeté leur demande pour une toute autre raison, estimant que le préfet de l'île, désigné par leur action, agissait pour le compte du département et non pour celui de l'Etat.
Le dossier avait été mis en lumière dans les années 90 sous le nom de "l'affaire des enfants réunionnais de la Creuse", parce qu'une grande partie de ces enfants confiés à l'aide sociale à l'enfance avaient été placés dans ce département rural du centre de la France métropolitaine.
Au total, de 1963 à 1982, un peu plus de 1.600 enfants réunionnais avaient été placés dans des département ruraux, principalement la Creuse.
Le débat très technique a porté sur la date à partir de laquelle la prescription quadriennale devait courir. La cour d'appel de Bordeaux avait estimé qu'elle partait de la majorité de chacun des enfants réunionnais. Les requérants voulaient qu'elle débute en 2002, date de la publication d'un rapport sur ce sujet de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas).
Le Conseil d'Etat a jugé que la cour n'avait commis aucune erreur de droit sur le point de départ du délai de prescription.
"Puisque l'Etat défend l'Etat, nous saisirons la Cour européenne des droits de l'Homme, nous sommes décidés à aller jusqu'au bout", a réagi auprès de l'AFP Simon A-Poi, président de l'association des Réunionnais de la Creuse.
société
Les Réunionnais de la Creuse, une histoire française
L'Humanité, le 14 décembre 2004, extrait
Dans ce contexte, trois universitaires d’Aix-en-Provence, Gilles Ascaride et Philippe Vidale, sociologues, Corine Spagnoli, historienne, ont obtenu du conseil général de la Creuse le financement d’une étude rendue publique à Guéret mercredi dernier. Tristes tropiques de la Creuse, réfute le terme de « déportation » et prône celui de « transfert ». Selon les auteurs, déportation renvoie à la Shoah et à l’extermination systématique. « Transfert » qualifie donc l’organisation systématique du départ de bébés, d’enfants et d’adolescents vers un lieu inconnu, glacé, à plus de 13 000 kilomètres de leur île natale, vers des foyers impersonnels et des fermes reculées, avec, plus ou moins, l’assentiment de parents à qui l’on a fait miroiter la scolarisation des enfants et la promesse de leur retour.
La recherche scientifique s’est heurtée à la culture du secret. Les directions des affaires sanitaires et sociales des deux départements ont refusé la consultation des dossiers privés. La demande d’accès au fonds Michel-Debré s’est vu opposer « une rigidité administrative des Archives de France ». Autant de documents auxquels l’IGAS aurait eu facilement accès pour se livrer à une véritable enquête. Les scientifiques ont donc travaillé à partir d’archives accessibles et d’interviews d’ex-mineurs, de familles réunionnaises et de responsables politiques et administratifs, mais n’ont pu réaliser de véritable bilan de l’opération.
Rapport sur la situation d'enfants réunionnais placés en métropole dans les années 1960 et 1970
GAL Christian, NAVES Pierre
FRANCE. Inspection générale des affaires sociales
Paris;Inspection générale des affaires sociales;2002;158 pages
Basile et Laïla ont retrouvé leurs parents
L’histoire
Basile et Laïla ont retrouvé leurs parents
QUOTIDIEN : vendredi 11 juillet 2008, extraits
Le 26 juin, Basile, 15 mois et Laïla, 10 jours, avaient été placés par la justice (Libération du 5 juillet). ... Hier, la justice a ordonné la main levée du placement. Les parents se sont déclarés favorables au soutien éducatif qui va être mis en place.
Trois juges blâmés et une tante priée de rendre l'enfant
Justice
Trois juges blâmés
Le Journal de Montréal
17/02/2008 09h27
Trois juges de la Chambre de la jeunesse de la Cour du Québec ont été sévèrement rappelés à l'ordre par un collègue de la Cour supérieure qui n'a pas hésité à qualifier d'«illégales» certaines de leurs ordonnances qui gardaient un enfant à l'écart de sa mère trop longtemps.
Dans un jugement rendu le 11 janvier dernier, le juge Jean-Pierre Sénécal, de la Cour supérieure, déclare que trois ordonnances rendues par les juges Michèle Lefebvre, Michel Jasmin et Guy Lecompte «ont été rendues illégalement et en violation de la Loi».
Toutes ces décisions violaient l'article 79 de la Loi sur la protection de la jeunesse. Celui-ci stipule qu'un enfant dont la sécurité ou le développement sont compromis peut être séparé de ses parents pour être hébergé ailleurs pendant un maximum de 30 jours, le temps d'étudier le dossier.
Trois fois le délai permis
Cette mesure peut être renouvelée une seule fois, pour une autre période de 30 jours.
Or dès le départ, le 16 août dernier, la juge Lefebvre prononçait une ordonnance valide pour 32 jours. Le juge Jasmin l'a ensuite prolongée à deux occasions, d'abord pour 38 jours, puis pour 115 jours supplémentaires, jusqu'au 11 janvier dernier.
Au total, l'enfant devait donc être séparé de sa mère pendant 185 jours plutôt que les 60 permis par la Loi.
Entre-temps, au premier jour ouvrable après Noël, le 27 décembre, en l'absence de la mère et de son avocate, le juge Lecompte a modifié l'ordonnance pour une question qu'il disait «procédurale».
En réalité, selon le juge Sénéchal, cette décision tentait de «corriger les ordonnances antérieures» afin d'éviter un recours, le tout «à la sauvette, presque en cachette sinon en fraude des droits de la mère.»
Tout au long de sa décision de 17 pages, le juge Sénéchal est très sévère envers ses collègues, rappelant maintes fois l'illégalité de leurs décisions. «À partir de quel retard la Loi doit-elle être appliquée?», demande-t-il.
Protection de la jeunesse — 0812008 QCCS 197
COUR SUPÉRIEURE
Canada
PROVINCE DE QUÉBEC
DISTRICT DE MONTRÉAL
N° : 500-24-000191-071, extraits
DATE : Le 11 janvier 2008
SOUS LA PRÉSIDENCE DE : L’HONORABLE JUGE JEAN-PIERRE SENÉCAL, j.c.s.
Dans l’affaire de l’enfant : X (né le [...] 2000)
[6] L’enfant X est âgé de 7 ans et demi. Il est atteint d’une dysphasie neurologique importante (trouble de la parole), de problèmes de coordination affectant sa motricité et de déficits au niveau de la mémoire à court terme. Il a par ailleurs subi le 20 décembre 2006 un traumatisme craniocérébral après avoir été heurté par une automobile à la sortie de son école. Il a été dans le coma jusqu’au mois de janvier après à l'accident. Il est resté à l’Hôpital A puis au Centre de réadaptation A du 21 décembre 2006 au 13 août 2007.
[8] Lorsque l’enfant est sorti de l’hôpital, le 13 août 2007, la mère est allée le chercher et l’a confié temporairement à sa sœur, Mme B, parce qu’elle avait besoin d’aide. L’enfant n'a pas quitté sa tante depuis en raison des ordonnances qui ont été ensuite rendues par la Chambre de la Jeunesse.
[9] Le 16 août 2007, le DPJ a en effet présenté une requête en protection et une requête pour mesures intérimaires dans laquelle il a demandé que l’enfant soit confié à sa tante... (lire le jugement)
[17] Le DPJ plaide que grâce à la requête en évocation de la mère signifiée le 27 novembre, il s’est rendu compte de «l’erreur technique [sic] qui affectait la dernière ordonnance rendue par l’honorable juge Jasmin en date du 26 octobre 2007». Il dit que c'est pour cette raison qu'il a déposé en urgence devant la Chambre de la Jeunesse le 24 décembre une nouvelle requête pour mesures intérimaires présentable le 27 décembre et demandant que l’enfant soit confié directement à sa tante plutôt qu’en famille d’accueil.
[35] Le DPJ a aussi plaidé que les décisions rendues en août, septembre et octobre 2007 n’étaient pas des décisions d’hébergement obligatoire provisoire «en famille d’accueil», mais qu’en fait l’enfant a été confié à sa tante plutôt qu’à une famille d’accueil. Le DPJ invoque que le placement n’a pas eu lieu à chacune de ces occasions en vertu de l’article 91 j) (qui prévoit le placement en famille d’accueil ou en centre d’accueil) mais en vertu du paragraphe 91 e) (qui permet que l’enfant soit confié à d’«autres personnes»).
[36] Au contraire, l’ordonnance du 16 août a bel et bien confié l’enfant à la tante «comme famille d’accueil». Au procès-verbal, on retrouve la phrase suivante : «Ordonne que X soit confié à sa tante maternelle B ; comme famille d’accueil». Lorsque l’on lit les notes sténographiques, on voit à la page 75 de la transcription du 16 août qu’à l’audience la juge a dit exactement ceci : «Je vais ordonner que X soit confié à madame B. Est-ce que je comprends que c’est comme famille d’accueil ou si c’est… Oui, comme famille d’accueil.» Dans les circonstances, l’ordonnance ne peut être plus claire : c’est bel et bien une ordonnance confiant l’enfant en famille d’accueil qui a été rendue.
[43] La preuve ne laisse pas de doute qu’à toutes les étapes, tant au mois d’août qu’au mois de septembre et au mois d'octobre, le juge a bel et bien voulu que la tante soit rémunérée comme famille d’accueil et que c'est à ce titre que l'enfant lui a été confié. C’est ainsi que toutes les décisions furent des ordonnances d’hébergement obligatoire provisoire en famille d’accueil. Toutes les règles applicables aux familles d’accueil devenaient dès lors applicables. Que cela se soit plus tard avéré une mauvaise idée n’y change absolument rien.
[94]] Le présent jugement signifie que le DPJ doit immédiatement cesser de mettre à exécution les ordonnances antérieures rendues par la Chambre de la jeunesse à cet égard. La Cour demandera également au DPJ d’informer Mme B qu’elle ne dispose plus d’aucune ordonnance pour garder l’enfant et que la mère a seule le droit de garde. Le DPJ devra demander à Mme B de remettre l’enfant à la mère.
[99]] La révision judiciaire enlève ici au DPJ tout pouvoir de retirer l'enfant à la mère. Le DPJ doit donc faire en sorte que l’enfant lui soit rendu. Et la Cour n’envisage d’aucune façon que le Directeur pourrait tenter de ne pas respecter le présent jugement. Cela dit, l’enfant est actuellement chez une tante qui, elle, pourrait décider (à tort) d'ignorer le jugement.
[100]] Par ailleurs, c’est une chose de casser une ordonnance de placement prononcée par la Chambre de la jeunesse et de dire au Directeur de la protection de la jeunesse de remettre l'enfant à la mère, c'en est une autre de permettre l'envoi d'un huissier et, le cas échéant, des policiers pour aller chercher l'enfant, même de force, et le remettre à la mère, ce que permet le bref d'habeas corpus.
[101]] Lorsque l’émission d'un bref d'habeas corpus est demandée, toutes les parties impliquées doivent être présentes, par exemple ici la tante. La demande de révision judiciaire n'avait pas au contraire à lui être signifiée.
[102] Lors de l’audition de la demande d’habeas corpus, les parties ont le droit de faire une preuve qui n'est normalement pas pertinente en regard de la demande de révision judiciaire. Une partie peut par exemple faire valoir que même si le parent a un droit de garde, il irait à l'encontre de l'intérêt de l'enfant que celui-ci lui soit retourné, par exemple parce que le parent commet des abus sur l'enfant (ce qui n'est évidemment pas le cas ici). Des témoins peuvent alors être entendus. La preuve d'un danger faite, la Cour peut refuser d'émettre le bref réclamé (elle dispose aussi d'une certaine discrétion à l'égard d'une demande de révision judiciaire, mais d'un autre niveau).
PAR CES MOTIFS, LE TRIBUNAL :
[107] ACCUEILLE la requête en évocation ;
[108] DÉCLARE illégales les décisions d’hébergement provisoire obligatoire rendues par la Chambre de la Jeunesse de la Cour du Québec dans le présent dossier les 26 octobre et 27 décembre 2007 et les CASSE ;
[109] CASSE également toutes les ordonnances relatives aux modalités de contact de la mère avec l’enfant, de même que toutes les ordonnances relatives à la signature des documents nécessaires à la fréquentation scolaire et au consentement aux soins ;
[110] ORDONNE au Directeur de la protection de la jeunesse de cesser de mettre à exécution les ordonnances des 26 octobre et 27 décembre 2007 ;
[111] ORDONNE au Directeur de la protection de la jeunesse d’informer la gardienne de l’enfant, Mme B, qu’il n’existe plus d’ordonnance lui permettant de garder l’enfant et que la mère seule a le droit de garde de l’enfant ;
[112] ORDONNE au Directeur de la protection de la jeunesse de demander à Mme B de remettre l’enfant à la mère ;
[113] RENVOIE le dossier à la Chambre de la jeunesse de la Cour du Québec pour que l’audition y soit continuée au fond sur la demande de déclaration de compromission et les mesures à prendre au fond, le cas échéant ;
[114] RÉFÈRE le dossier au Juge en chef de la Cour du Québec pour qu’il l’assigne à un juge autre que ceux qui ont déjà rendu une ordonnance d’hébergement obligatoire provisoire dans le présent dossier, soit les honorables Michèle Lefebvre, Michel Jasmin et Guy Lecompte, et qu’il s’assure qu’une audition soit fixée dans les meilleurs délais ;
[115] ORDONNE l’exécution du présent jugement nonobstant appel ;
En ce qui concerne la demande d’habeas corpus :
[116] SCINDE le dossier à cet égard ;
Aude, Jamel et leurs bébés placés : le carnet rose vire au cauchemar
Jointe par téléphone, l’ASE des Hauts-de-Seine explique qu’elle n’a «pas les moyens» de respecter le droit de visite de deux heures par jour. Et justifie le placement en expliquant avoir détecté un «danger imminent» pour les enfants.
La psychiatre qui a suivi Aude à la maternité ne semble pas de cet avis. Certes, elle pense que la famille a besoin d’aide, une assistance éducative pour les enfants et un suivi médical pour leur mère. Mais elle atteste dans un certificat que Aude est tout à fait «apte à s’occuper de ses deux enfants au domicile», et que le placement est «disproportionné». «Quand on a vu Basile, on a essayé de lui expliquer ce qui se passait, raconte Aude. On lui a surtout dit qu’on ne l’abandonnerait jamais.»
Aude, Jamel et leurs bébés placés : le carnet rose vire au cauchemar
Justice. Des parents privés de façon contestée de leur fils de 15 mois et de leur nourrisson.
QUOTIDIEN : samedi 5 juillet 2008
Elle garde les mains jointes, le regard triste et baissé. Il lève la tête, ravale sa douleur pour expliquer. Aude et Jamel, 35 et 36 ans, sont parents de deux très jeunes enfants (1). Basile, l’aîné, a 15 mois, et Laïla, sa petite sœur, vient de naître, le 16 juin. Leurs journées devraient être rythmées par le tourbillon épuisant et joyeux des biberons, couches et jeux. Au lieu de ça, les voilà seuls.
Evanouissement. Leurs bébés sont «quelque part dans le département». C’est la seule information qu’ils ont. L’aide sociale à l’enfance (ASE) des Hauts-de-Seine les a placés le 26 juin.
Allemagne : un père de famille condamné pour crime d'honneur
a la une
Un père de famille condamné pour crime d'honneur en Allemagne
rue89 | 25/05/2007, extrait
(Berlin) Le Tribunal de Wuppertal a condamné un père de famille turc à quatre ans et demi de prison pour tentative d’assassinat sur sa fille de 16 ans. Il l’accusait d’avoir "déshonoré" la famille en refusant le mariage arrangé qu’il lui imposait. Assisté d’un de ses cousins, il l’a jetée du 4° étage. Par miracle, elle a survécu.
RTL Matin 7h-9h30 | 11 juin 2008 | Màj 09h27
Un bébé né handicapé : le père condamné
Une famille, qui réclamait des indemnités à l'hôpital de Bourg-en-Bresse pour la naissance d'un enfant handicapé, a vu sa demande rejetée et devra payer une amende de 1.000 euros. La justice a en effet reconnu que c'était le père de famille, musulman, qui avait refusé la présence de médecins hommes lors de l'accouchement, qui est responsable. La cour administrative d'appel de Lyon estime que "l'état de l'enfant est totalement imputable à l'attitude [du père]".
Devant la cour administrative d’appel de Lyon, une famille musulmane qui réclamait des indemnités à l’hôpital de Bourg-en-Bresse après la naissance d’un enfant handicapé a été déboutée de sa requête. A contrario, le père devra débourser 1.000 euros, une somme correspondant aux frais de justice. Sa responsabilité dans le drame a été reconnue : il avait refusé la présence d’un médecin homme dans la salle d’accouchement alors que le bébé était en souffrance. • Europe 1, le 11/06/08 à 18h36
L'affaire Sébastien
"Ce n'est pas le procès d'un magistrat que nous instruisons mais celui d'un système. La justice des mineurs a-t-elle les moyens nécessaires et un cadre juridique suffisamment solide pour remplir sa mission de protection de l'enfance? Nous pensons que non", souligne Me Fittante.
JUSTICE
La grand-mère de Sébastien assigne l'État
Paru le : 14-11-2006
Républicain Lorrain
"Un doute légitime sur l'impartialité du juge", "une inimitié manifeste", "l'intérêt de l'enfant systématiquement ignoré"... Dans l'assignation qu'elle a lancée contre l'État pour "fonctionnement défectueux des services de la justice", Mireille Millet, qui poursuit son "combat" pour récupérer la garde son petit-fils, ne mâche pas ses mots. Audience jeudi.
La loi ne permet pas de mettre directement en cause un magistrat mais c'est bien "l'intégrité" et "les méthodes" du juge des enfants de Nanterre que la grand-mère de Sébastien met aujourd'hui en cause, à travers la procédure pour "faute lourde" qu'elle a lancée contre l'État et qui sera plaidée jeudi, devant le tribunal d'instance de Paris.