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Une défaite annoncée ?
PARIS (AFP) - Au seuil d'une défaite annoncée et avant même l'issue du second tour des municipales et cantonales, l'UMP règle ses comptes et certains désignent déjà le coupable à la vindicte des militants et des élus qui ne le seront plus dimanche: le secrétaire général Patrick Devedjian.
Le président de la République est sorti de sa réserve mardi à Toulon. Il a promis de "tenir compte" du résultat, sans préciser comment. Il a aussi averti qu'"il appartiendra à chaque responsable politique de tirer les leçons".
Cet avertissement sybillin a relancé au sein du gouvernement la rumeur d'un remaniement après le scrutin, et dans les rangs du parti celle d'un autre remaniement, à la direction de l'UMP, qui pourrait viser Patrick Devedjian.
"Qui peut imaginer que la stratégie de l'UMP sur la campagne ait été élaborée indépendamment du président de la République?", s'est défendu ce dernier vendredi.
"Conscient qu'il y a beaucoup de candidats à son poste", le secrétaire général a ajouté à l'AFP qu'il n'était "pas démissionnaire".
Roger Karoutchi dont le nom est cité pour succéder à M. Devedjian à la tête de l'UMP, assure que "dans l'immédiat" le poste "n'est pas vacant et n'est pas appelé à l'être". Il nuance toutefois, précisant que l'"on verra les résultats de dimanche soir".
Dans l'entre-deux tours, des critiques contre le chef de l'exécutif de l'UMP se sont publiquement exprimées au coeur du "Sarkoland" dans les Hauts-de-Seine, dont il préside le conseil général.
M. Devedjian a été attaqué sur deux fronts: sa gestion de la campagne municipale à la tête du parti et celle du conseil général.
Patrick Balkany, maire de Levallois-Perret, a ouvert les hostilités en regrettant que l'UMP n'ait "pas été très active au niveau national pour préparer cette campagne".
Son épouse Isabelle, vice-présidente du conseil général des Hauts-de-Seine, a parlé de "problème de gouvernance" à la tête du département, et n'a pas exclu d'en briguer à nouveau la présidence après le second tour.
"Tout cela est motivé par la convoitise des époux Balkany sur la présidence du conseil général", a répliqué le secrétaire général.
Ce que confirme le vice-président des Hauts-de-Seine et secrétaire national de l'UMP Thierry Solère, rappelant que lors d'une première tentative pour la présidence du département, Mme Balkany n'avait obtenu que "quatre voix sur trente".
Quant à la main tendue au MoDem dans l'entre-deux tours par l'UMP, démarche critiquée au sein du parti, un cadre national répond que "toute cette stratégie a été validée par l'ensemble de la hiérarchie".
"J'ai vu moi-même François Fillon en faire la pédagogie au dernier Bureau politique (mardi)", assure un membre de cette instance.
Un ministre pilier du gouvernement, proche de Nicolas Sarkozy, Xavier Bertrand, et la chef de file de l'UMP à Paris, Françoise de Panafieu, ont d'ailleurs renouvelé jeudi devant plusieurs centaines de militants leur appels de "bienvenue" aux électeurs du MoDem pour le second tour.
Outre ces cafouillages et mises en cause de la direction du parti, la campagne municipale aura été marquée par l'épisode de Neuilly, fief de Nicolas Sarkozy, où la droite s'est déchirée.
Force est de constater également que la campagne aura été celle de la valse-hésitation: début janvier, l'UMP "nationalise" l'enjeu, puis le recentre sur le local après le dévissage de Nicolas Sarkozy dans les sondages.
Puis, retour à des thèmes nationaux --la défense des réformes--, avant un dernier revirement dans l'entre-deux tours, où l'UMP attaque les socialistes sur la fiscalité locale.