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Nadine Morano entre au gouvernement, à la famille
PARIS (AFP) - Deux jours après la défaite de la majorité aux municipales, l'Elysée a annoncé mardi un remaniement de gouvernement plus important que prévu, avec l'arrivée de six nouveaux secrétaires d'Etat et l'élargissement ou la modification des attributions de 12 ministres.Evènement
Annoncé peu avant 20H00, cet aménagement de l'équipe dirigée par François Fillon intervient deux jours après le second tour des municipales et cantonales aux résultats très sévères pour la droite.
Le président Nicolas Sarkozy avait par avance indiqué qu'il ne voulait pas chambouler totalement son équipe de ministres dans la foulée de ces scrutins dont il "tiendrait compte".
Avec ce remaniement sont récompensés deux des vainqueurs du premier tour des municipales, Luc Chatel, qui devient porte-parole à la place de Laurent Wauquiez, et ce dernier, promu à l'emploi.
Les deux porte-parole de l'UMP, Yves Jégo et Nadine Morano, entrent au gouvernement, le premier à l'Outre-mer, où il remplace Christian Estrosi, démissionnaire pour s'occuper de la mairie de Nice, où il vient d'être élu, et la seconde, à la famille.
MM. Jégo et Chatel, bien que simples secrétaires d'Etat pourront assister à tous les conseils des ministres.
Le sénateur-maire de Toulon, Hubert Falco, un des seuls candidats UMP à avoir remporté dès le premier tour une ville de plus de 100.000 habitants, est nommé secrétaire d'Etat à l'aménagement du territoire.
La "société civile" fait également son entrée au gouvernement avec Anne-Marie Idrac, ancienne présidente de la SNCF, secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, et Christian Blanc, ancien PDG de la RATP et d'Air France, nommé mardi secrétaire d'Etat chargé du développement de la "Région Capitale".
Cette dernière nomination est une pierre dans le jardin du maire de Paris Bertrand Delanoë, qu'une polémique a opposé à M. Sarkozy sur le thème du "Grand Paris".
Alain Marleix, 62 ans, spécialiste des questions électorales à l'UMP, passe des Anciens combattants au secrétariat d'Etat à l'Intérieur et aux collectivités territoriales, où il devrait notamment piloter le prochain redécoupage électoral législatif, attendu depuis des années.
Il est remplacé aux anciens combattants par Jean-Marie Bockel, un des ministres "d'ouverture", ex-socialiste.
Le portefeuille de l'"économie numérique", très attendu par la profession, est confié à un autre ministre d'ouverture, Eric Besson, qui conserve la "prospective et l'évaluation des politiques publiques".
Plusieurs ministres voient leurs attributions modifiées ou élargies.
Ainsi la ministre de l'Economie Christine Lagarde, jusque là chargée des finances et de l'emploi se retrouve avec l'industrie et l'emploi.
Le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Boorlo, se voit adjoindre le secteur stratégique de l'énergie, "une façon de souligner l'importance et la cohérence de ces sujets", selon son entourage.
Xavier Bertrand, ministre du Travail, se voit adjoindre la famille, et Bernard Laporte (Sports) la vie associative.
Hervé Novelli perd le Commerce extérieur mais récupère l'Artisanat et le Tourisme.
Les ministres battus aux municipales conservent comme annoncé leurs postes, notamment Xavier Darcos (Education), battu à Périgueux.
"La réponse est bizarre, voire stupéfiante. C'est à la fois une sorte de tableau d'honneur et de récompense pour certains, et un lot de consolation pour d'autres", a déclaré à l'AFP le porte-parole du PS Julien Dray.