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La chine voit rouge après les déclarations de Rama Yade
PARIS (AFP) - Le président Nicolas Sarkozy prendra sa décision "le moment venu et en fonction de l'évolution de la situation" concernant une éventuelle réception du dalaï lama à l'Elysée, a indiqué mercredi le porte-parole du gouvernement Luc Chatel.
Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner et la secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme Rama Yade "ont indiqué qu'il étaient prêts à recevoir" le dalaï lama, a déclaré M. Chatel, interrogé par la presse à l'issue du Conseil des ministres, alors que la Chine s'est déclarée opposée à tout contact officiel entre le responsable religieux tibétain et des officiels français.
Concernant le chef de l'Etat, celui-ci "prendra sa décision le moment venu et en fonction de l'évolution de la situation", a dit Luc Chatel.
"Le gouvernement chinois s'oppose fermement à toute forme de contact officiel du dalaï-lama avec n'importe quel pays", a indiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Qin Gang, interrogé sur des déclarations la veille de Rama Yade.
Cette dernière s'était dite prête à recevoir le dalaï lama s'il vient en France, comme prévu, pour une visite pastorale, dans un entretien au journal français Figaro paru mardi.
Le dalaï-lama, chef spirituel du bouddhisme tibétain, sera en France du 15 au 20 août, pendant les jeux Olympiques à Pékin, pour donner une conférence à Nantes (ouest), une visite prévue avant que n'éclate la crise tibétaine.
Dans une interview publiée mercredi par le quotidien français Parisien-Aujourd'hui, le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner estime que si le dalaï-lama venait en France, le président Nicolas Sarkozy devrait le rencontrer.
Mercredi, le porte-parole chinois Qin Gang a de nouveau accusé le leader spirituel tibétain, en exil en Inde, d'avoir organisé les émeutes de Lhassa et les troubles dans les régions avoisinantes, à fortes minorités tibétaines.
Il a appelé les pays étrangers à adopter une "attitude objective et impartiale pour comprendre et soutenir les mesures justes et nécessaires prises par la Chine pour préserver la stabilité sociale et protéger la sécurité des biens et des personnes".
"En fait, déjà plus d'une centaine de gouvernements étrangers ont indiqué qu'il s'agissait d'une position correcte", a ajouté M. Qin.
La France a durci le ton ces derniers jours face à la Chine, le président Sarkozy n'écartant pas l'éventualité d'un boycottage de la cérémonie d'ouverture des jeux Olympiques le 8 août à Pékin.
Mardi, le chef de la diplomatie avait déclaré que la "répression" chinoise au Tibet n'était "pas supportable".
"Cette répression n'est pas supportable", avait déclaré M. Kouchner à la radio française Europe 1, interrogé sur l'appel que lui a lancé l'ancien ministre socialiste Jack Lang à "sortir de sa réserve" sur le Tibet.
"Ce qu'il faut c'est que la violence cesse, bien sûr de part et d'autre, mais, surtout, que la répression cesse", a dit le ministre des Affaires étrangères.
M. Kouchner a souhaité que les ministres des affaires étrangères européens qui se réunissent vendredi en Slovénie, adoptent une position commune tenant compte à la fois des "relations avec ce grand pays qu'est la Chine" et "des souffrances des Tibétains et des violences actuelles".