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Bombes à sous-munitions : Human Rights Watch et Handicap International accusent
BRUXELLES (AP) - A cinq semaines d'une conférence à Dublin qui doit finaliser un traité international interdisant les bombes à sous-munitions, un certain nombre de pays, dont les Etats-Unis, la France et la Suisse, cherchent à affaiblir le texte, ont accusé mercredi les organisations non gouvernementales Human Rights Watch et Handicap International.
Selon Handicap International, à l'approche de la conférence de Dublin des pays tentent d'obtenir des exemptions pour certains types de bombes à sous-munitions afin de pouvoir continuer à les utiliser. L'ONG cite les pressions exercées en ce sens par les Etats-Unis, l'Australie, le Canada, la République tchèque, le Danemark, la Finlande, la France, l'Allemagne, l'Italie, le Japon, les Pays-Bas, la Slovaquie, l'Afrique du Sud, la Suisse et la Grande-Bretagne.
Les Etats qui fabriquent ou stockent ces armes sont ceux qui posent "le plus de problèmes" pour parvenir à un consensus, a déclaré Mark Hiznay, de HRW, lors d'une conférence de presse. L'Allemagne, le Japon, la France et la Suisse insistent pour que leurs bombes à sous-munitions ne soient pas interdites au motif qu'elles sont conçues pour s'autodétruire après une certaine période, a-t-il précisé.
Stan Brabant, porte-parole de Handicap International, reproche de son côté à la Grande-Bretagne, les Pays-Bas et la Suisse d'avoir tenté à affaiblir les dispositions du texte relatives à l'aide en faveur des victimes. Ces mesures sont "essentielles pour les communautés touchées" par ces armes et les édulcorer serait "criminel", s'est-il indigné.
Les Etats-Unis, la Russie et la Chine ont déjà fait savoir qu'ils n'avaient pas l'intention de signer le texte. Washington estime que ces bombes ne devraient pas être prohibées en raison de leur utilité militaire.
Tirées par des pièces d'artillerie ou larguées par des avions, les bombes à sous-munitions renferment une pléthore d'armes explosives de petite taille -des sous-munitions- qui se répandent sur une large surface. Certaines n'explosent pas immédiatement et il suffit qu'une personne, souvent un enfant, les touche pour qu'elles se déclenchent, provoquant des blessures graves ou la mort.
Selon Handicap International, 75 pays possèdent des stocks totalisant quatre milliards de sous-munitions, les Etats-Unis possédant à eux seuls un quart du total. L'ONG a recueilli des données détaillées sur près de 14.000 victimes de ces armes, presque tous des civils, dans au moins 25 pays.
La conférence de Dublin est la cinquième réunion internationale depuis le lancement de la campagne mondiale pour l'interdiction des bombes à sous-munitions lancée à Oslo en novembre 2006. La conférence de Dublin prévue à la mi-mai doit finaliser le traité d'interdiction, qui pourrait être officiellement signé à Oslo à la fin de l'année.