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Pékin condamne les troubles sur le parcours de la flamme
FLAMME OLYMPIQUE
Pékin condamne les troubles sur le parcours de la flamme
Mercredi 09 avril 2008, France 24
Après le passage perturbé de la flamme olympique à Paris et à Londres, les médias chinois parlent de "honte". La flamme est désormais arrivée sous bonne escorte à San Francisco.
Arrivée mardi à San Francisco, la flamme doit parcourir mercredi les rues d’une ville désormais placée sur le pied de guerre. Elle reçoit des mesures de sécurité exceptionnelles, car les opposants au régime chinois ont promis de continuer à perturber son périple comme ils l'ont déjà fait à Paris et Londres.
Après une étape londonienne chahutée, le passage de la flamme à Paris avait tourné au fiasco lundi, sous la pression des militants pro-Tibet et de défenseurs des droits de l'homme.
Nicolas Sarkozy a réagi au lendemain des débordements qui ont émaillés le parcours de la flamme dans la capitale française : "C'était un spectacle un peu triste pour chacun". Il a ajouté qu’il liait désormais sa participation à la cérémonie d'ouverture des JO de Pékin à un dialogue entre Pékin et le dalaï-lama. "C'est en fonction de la reprise de ce dialogue que je déterminerai des conditions de notre participation."
La Chine et le CIO protestent après les débordements à Paris
La Chine et le Comité international olympique (CIO) ont exprimé leur mécontentement à la suite des manifestations qui ont jalonné le parcours de la flamme à Londres et à Paris. "Nous exprimons notre ferme condamnation de la perturbation délibérée de la transmission de la flamme olympique par des forces séparatistes 'pour l'indépendance du Tibet' qui n'ont pas eu une pensée pour l'idéal olympique ou pour les lois de la Grande-Bretagne et de la France", a déclaré une porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, Jiang Yu.
De son côté, le CIO, par la voix d’un haut responsable, a estimé que les manifestants agissent par "haine" de la Chine. "Nous sommes extrêmement désespérés", a déclaré Kevan Gosper, vice-président de la commission de coordination des Jeux au CIO. "Ces manifestations organisées sont un abus contre la torche olympique, symbole de la bonne volonté, de la paix, de la compréhension et de l'excellence dans le sport".
Le comité d'organisation des Jeux olympiques de Pékin (Bocog) a affirmé pour sa part qu'"aucune force" ne pourra arrêter la flamme malgré les incidents de Paris et de Londres.
Pas de censure, mais des médias chinois ulcérés
Selon le correspondant de FRANCE 24 à Pékin, Sébastien Le Belzic, la presse chinoise présente la situation comme une "lutte du bien contre le mal". Pour autant, s’étonne-t-il, les images des manifestations n’ont pas été censurées en Chine, ni dans les journaux, ni à la télévision. Notamment sur CCTV, chaîne nationale. "Mais les commentaires des journalistes sont particulièrement durs. Ils parlent de casseurs, de saboteurs qui violent l’esprit olympique. Il n’y a pas de censure mais une rhétorique bien aiguisée." Un reportage sur la chaîne nationale CCTV montre même une contre-manifestation d’étudiants chinois en France, protestant contre les séparatistes tibétains.
Notre correspondant Sébastien le Belzic décrit un déchaînement anti-occidental sur Internet. "Sina.com, premier site du pays, a lancé une pétition contre les médias étrangers, accusés de ternir l’image de la Chine, de ne pas raconter la réalité de ce qui se passe au Tibet. Cette pétition a recueilli plus de deux millions de signatures en quelques jours. Le site Sohu.com a lancé une campagne spécifique contre les Français, accusés de néo-colonialisme, et contre Nicolas Sarkozy à qui ils reprochent d’envisager un boycott des JO."
L’Observateur de FRANCE 24 Chinawolf, un internaute chinois basé à Vancouver, explique : "Les troubles à Londres et à Paris, sur le parcours de la flamme olympique, ne font qu'augmenter le sentiment anti-occidental en Chine et raviver le nationalisme."
La flamme éteinte trois fois sur le parcours parisien
Les autorités chinoises avaient annoncé un "voyage harmonieux", mais l’étape parisienne de la torche olympique, lundi, n’a pas respecté le script : manifestations, arrestations et altercations entre les manifestants protibétains et les forces de sécurité ont jalonné le passage du feu olympique.
Trois fois au cours de son trajet de 28 kilomètres à travers Paris, la flamme a été éteinte par les forces de sécurité, avant d’être finalement placée à l’abri dans un bus pour la dernière partie de l’étape.
Au terme de quatre heures d’un voyage éprouvant, les officiels chinois ont décidé d'annuler les derniers relais et de convoyer la flamme en bus jusqu'à son lieu d'arrivée, le stade Charléty, dans le sud de la capitale.
En direct pour FRANCE 24, Lanah Kammourieh a rapporté que la torche était parvenue "assez discrètement" au stade : "La torche est arrivée dans un bus. Il y a avait seulement quelques feux d’artifice pour signaler qu’elle était parvenue à destination au terme d’une journée agitée."
Le relais à Londres de la flamme pour les Jeux olympiques de Pékin a également été émaillé, dimanche matin, par plusieurs incidents violents entre la police et des manifestants antichinois qui ont tenté de s'emparer du flambeau ou de l'éteindre au moyen d'un extincteur.