« Madonna : des avocats malawites essayent de bloquer l'adoption de David | Les biocarburants accusés d'exacerber la crise alimentaire » |
Raffarin et l'UMP veulent la tête de Royal, qui contre-attaque
PARIS (Reuters) - Jean-Pierre Raffarin a réclamé lundi la démission de Ségolène Royal de la présidence de Poitou-Charentes, l'accusant de "délinquance sociale" après sa condamnation en appel dans un procès intenté par deux anciennes attachées parlementaires.
Après une conférence de presse convoquée spécialement sur l'affaire par l'UMP vendredi, l'ancien Premier ministre - et prédécesseur de la dirigeante socialiste à la tête du conseil régional - est revenu à la charge dans Le Parisien et sur BFM TV.
"Le licenciement abusif n'est pas une pratique pour qui prétend exercer de hautes fonctions", juge-t-il dans les colonnes du quotidien. La démission de l'ancienne candidate socialiste à l'Elysée est une "question d'honneur car "pour un responsable politique, la délinquance sociale, c'est la faute majeure", a-t-il renchéri à la télévision.
Lors de son point de presse hebdomadaire, le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre a relayé la "demande légitime" de Jean-Pierre Raffarin.
Ségolène Royal, ancienne députée des Deux-Sèvres, a été condamnée jeudi dernier à verser plusieurs mois de salaires impayés à ses anciennes collaboratrices, au terme d'une dizaine d'années de procédure.
Dans un communiqué, elle dénonce un "guet-apens judiciaire" monté par l'UMP et les "propos diffamatoires" de Jean-Pierre Raffarin.
"Dans le jugement, dont curieusement l'UMP a eu connaissance avant tout le monde, le terme de 'licenciement abusif' n'apparaît pas", note la présidente de Poitou-Charentes.
"Cette raffarinade a au moins un avantage. On voit bien qui est à l'origine de ce guet-apens judiciaire. Ceux qui l'ont organisé n'ont pas, contrairement à ce qu'ils prétendent, obtenu tout ce qu'ils souhaitaient", ajoute-t-elle.
Ses proches ont également vivement réagi.
"L'exploitation politique qu'il fait d'une procédure judiciaire est indigne d'un ancien Premier ministre, candidat à la présidence du Sénat", juge Jean-Louis Bianco, son ancien directeur de campagne présidentielle.
"Tout le monde sait qu'il n'a jamais digéré d'avoir perdu la Région Poitou-Charentes. L'UMP ferait mieux de s'occuper des problèmes des Français plutôt que d'alimenter des polémiques scabreuses pour faire oublier son incurie et ses échecs", ajoute le député des Alpes-de-Haute-Provence dans un communiqué.
S'estimant "salis" par les accusations de l'UMP, six collaborateurs actuels de Ségolène Royal disent leur "écoeurement" face au "harcèlement judiciaire" de la droite.
"Nous voulons dire aujourd'hui solennellement que Ségolène a toujours bien traité, bien payé et bien considéré toutes celles et tous ceux qui travaillent pour elles", écrivent le maire de Melle, fief électoral de Ségolène Royal et cinq assistantes parlementaires dans un communiqué conjoint.
De leur côté, les élus socialistes de Poitou-Charentes fustigent "l'exploitation éhontée" de la décision de la cour d'appel de Rennes et notent dans un communiqué que l'une des plaignantes travaille aujourd'hui pour un député UMP.
Ce coup "bassement politicien" n'a qu'une finalité à leurs yeux: "masquer" les "dégâts" de la politique de la droite, en région et sur le plan national.