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Prison avec sursis requise contre Brigitte Bardot pour racisme
PARIS (Reuters) - Une peine de deux mois de prison avec sursis et 15.000 euros d'amende a été requise par l'accusation mardi contre l'ancienne star de cinéma Brigitte Bardot, jugée pour la cinquième fois en correctionnelle à Paris pour "incitation à la haine raciale" en raison de propos sur les musulmans.
"Je suis un peu fatiguée de poursuivre Mme Bardot", a dit le substitut du procureur Anne de Fontette, qualifiant de "fadaises" ses déclarations litigieuses. Elle a demandé des sanctions "plus frappantes et plus marquantes" qu'à l'ordinaire.
Le jugement devait être mis en délibéré. La prison, même avec sursis, est une sanction très rare dans ce type d'affaires.
"BB", âgée de 73 ans, ne s'est pas déplacée pour répondre aux questions des juges, comme elle en a le droit. Elle se dit incapable de se déplacer. Ses avocats ont plaidé la relaxe, car elle se dit de bonne foi et réfute tout racisme.
Elle a déjà été condamnée quatre fois depuis 1997 à des peines d'amendes d'une valeur croissante de 1.500 euros, puis 3.000 euros, puis 4.500 euros, puis 5.000 euros, pour "incitation à la haine raciale", toujours en raison de ses propos sur les musulmans.
Des associations antiracistes ont à nouveau porté plainte l'an dernier après des propos tenus dans une lettre envoyée à Nicolas Sarkozy par Brigitte Bardot, à propos de la fête musulmane de l'Aïd-el-Kébir, et publiée dans la revue de la fondation de l'ex-actrice, "L'Info-journal".
"Il y en a marre d'être menés par le bout du nez par toute cette population qui nous détruit, détruit notre pays en imposant ses actes", écrivait l'ancienne comédienne.
Le Mrap, un des plaignants qui la poursuivent, a demandé au tribunal de tenir compte de la récidive.
"Le Mrap demande à la 17e chambre correctionnelle de Paris de prendre acte de ce refus de l'intéressée, de tirer des leçons de ses condamnations antérieures et de renoncer aux propos racistes. Il lui appartiendra d'en tirer les conséquences", dit l'association dans un communiqué diffusé avant le procès.
La dernière sanction en 2004 visait des passages de son livre "Un cri dans le silence" où elle assimilait les auteurs des attentats du 11 septembre 2001 aux musulmans en général, dénonçait "l'islamisation de la France" et assimilait les musulmans à des "envahisseurs".
Celle qui a pris en charge depuis son retrait de l'écran dans les années 70 la défense de la cause animale s'en prend aux pratiques religieuses des musulmans, notamment l'abattage rituel des moutons pour la fête de l'Aïd el Kébir.
A l'audience de ce procès de 2004, "BB", en larmes, avait nié tout racisme, expliquant qu'elle avait simplement voulu expliquer qu'à ses yeux la France souffrait du "métissage".
"Il y a beaucoup de nouvelles langues dans la nouvelle Europe. Le métissage est possible entre les pays latins qui ont une même base de tradition, de religion et de pensée commune mais plus difficile avec des gens qui ne partagent pas les racines de notre civilisation", avait-elle alors dit.