« La mère du petit Dylan écope de 20 ans de réclusion | Le procureur d'Outreau et sa hiérarchie : convergence de vues » |
Relaxe pour le détracteur de l'image-choc de l'Intifada
PARIS (Reuters) - La cour d'appel de Paris a fait apparaître un doute sur l'authenticité des images d'un enfant palestinien tombant sous les balles en 2000, devenues le symbole de l'Intifada palestinienne, mais considérées comme un montage par des médias pro-israéliens.
La cour a relaxé en effet Philippe Karsenty, animateur du site internet Media-Ratings (www.M-R.fr), qui était poursuivi en diffamation par France 2 et le journaliste Charles Enderlin. Philippe Karsenty qualifie de montage les images tournées par un cameraman palestinien, qui ont fait le tour du monde.
Les juges d'appel ont infirmé un jugement rendu en première instance en octobre 2006 qui le condamnait à 1.000 euros d'amende. L'arrêt n'était pas disponible pour la presse dans l'immédiat, mais selon les avocats qui l'ont consulté, il ne tranche pas sur l'authenticité des images et estime que Philippe Karsenty est resté dans les limites du droit à la critique.
Le visionnage par la cour des 18 minutes de "rushes" du reportage, à la demande de Philippe Karsenty, "ne permettent pas d'écarter les avis des professionnels" qui concluent au trucage, dit la cour. Elle ajoute cependant que Philippe Karsenty n'a pas rapporté la preuve du trucage supposé.
Le sujet étant d'intérêt général, et Philippe Karsenty n'ayant pas montré d'animosité personnelle selon la cour, il doit bénéficier du droit à la critique, concluent les juges.
FRANCE 2 SE POURVOIT EN CASSATION
Me Francis Szpiner, avocat de France 2 et Charles Enderlin, s'est dit "attristé" de l'arrêt.
"Mais il ne faut pas faire dire à l'arrêt ce qu'il ne dit pas, puisque la cour déclare que M. Karsenty n'a pas rapporté la preuve de ce qu'il avance", a-t-il dit à Reuters.
France 2 a annoncé dans un communiqué sa décision de se pourvoir en cassation.
Philippe Karsenty a de son côté annoncé son intention de poursuivre d'autres médias ayant traité l'affaire, selon lui de manière malhonnête à son endroit.
Diffusées le 30 septembre 2000 sur France 2, les images tournées à Gaza ont fait le tour du monde et sont devenues le symbole des violences imputées aux troupes israéliennes dans la répression du soulèvement palestinien.
Elles montrent la mort de Mohammed al-Doura, 12 ans, fauché par une rafale d'arme automatique dans les bras de son père, dans une escarmouche entre Tsahal et des combattants palestiniens. Selon le journaliste Charles Enderlin, les tirs provenaient des positions israéliennes.
Les 18 minutes de "rushes" du reportage montrent cependant que l'enfant bouge encore après avoir été touché, sans qu'on connaisse la suite.
Le site Media-Ratings envisage la thèse d'une simulation des protagonistes de l'épisode puis d'un montage des images, destinés à servir la cause palestinienne et à diffamer Tsahal. Le sujet est devenu récurrent dans certains médias israéliens, qui soutiennent tantôt que l'enfant n'est pas mort, tantôt qu'il a été en fait touché par des balles palestiniennes.
Ecrans-Médias
Reportage sur la mort d'un enfant palestinien: Charles Enderlin débouté en appel
Huit ans après la diffusion d’un reportage controversé sur la mort d’un enfant palestinien, le correspondant de France 2 à Jérusalem Charles Enderlin a perdu en appel son procès en diffamation contre Philippe Karsenty, qui affirmait que le reportage avait été truqué.
AFP/LIBERATION.FR : mercredi 21 mai 2008