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La famille monoparentale, facteur de précarité
... le père est loin d’être systématiquement absent. Si 40 % des enfants ne le voient que rarement ou jamais, 17 % sont déclarés comme cohabitants par leur père et 25 % le voient au moins une fois par semaine.
Insee Première, N° 1195 - JUIN 2008
La famille monoparentale, facteur de précarité
LE MONDE | 06.06.08 | Extrait
On les accuse de tous les maux sans vraiment les connaître : les familles monoparentales sont souvent montrées du doigt dans les débats sur la délinquance des mineurs ou la "perte des repères". Elles sont avant tout des familles plus fragiles que les autres. C'est ce que démontre la première étude de l'Insee qui passe en revue leurs difficultés en matière d'emploi et de logement.
En moins d'un demi-siècle, les familles monoparentales se sont installées dans le paysage français. En 2005, 1,76 million de familles sont composées d'un seul adulte avec un ou plusieurs enfants de moins de 25 ans dans un même logement, soit 2,5 fois plus qu'en 1968, révèle l'Insee.
En 2005, près de 18 % des enfants vivaient ainsi dans une famille composée d'un seul adulte contre seulement 7,7 % en 1968. "Depuis les années soixante, la part des familles monoparentales ne cesse de grandir du fait de la fragilité accrue des unions parentales", précise l'Insee.
Il y a quarante ans, la majorité des familles monoparentales (55 %) était liée au décès précoce d'un des parents, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui (10 %). Ces familles sont pour l'essentiel dirigées par des femmes : parce que la garde des enfants est le plus souvent accordée aux mères, 85 % des foyers monoparentaux sont composés d'une femme et de son ou ses enfant(s).
Contrairement à ce que l'on dit souvent, la plupart des enfants restent en contact avec leur autre parent après la séparation : seuls 18 % des pères et 6 % des mères ne voient plus le fils ou la fille dont ils n'ont pas la garde.