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Les avoués mobilisés contre la suppression annoncée de leur profession
PARIS (AFP) - Les avoués ont entamé une mobilisation contre la suppression annoncée de leur profession à l'horizon 2010, qui s'est traduite mardi par plusieurs manifestations et devrait se poursuivre tout le mois par le "blocage des cours d'appel", selon leurs représentants nationaux.
A Paris, une manifestation silencieuse derrière un cercueil symbolisant la mort de la profession a rassemblé quelque 300 personnes dans l'après-midi.
Le défilé, à l'appel de l'Association nationale du personnel des avoués non syndiqué (Anpans, majoritaire), a quitté le palais de justice vers 14H00 en direction de l'Assemblée nationale. Une délégation devait également être reçue à l'Elysée vers 17H00, a assuré Franck Nunès, président de l'Anpans.
"Sarkozy et Dati sponsors officiels de l'ANPE", "Plus d'avoués = justice malmenée", proclamaient des pancartes brandies par les manifestants, pour la plupart salariés des avoués des cours d'appel de Paris et Versailles.
Les avoués qui représentent les justiciables en complément des avocats, au stade de l'appel, dans les procédures civiles et commerciales, sont 444 en France et emploient environ 2.400 personnes dans 235 études.
Ces employés, majoritairement des femmes aux compétences spécialisées, jugent faibles leurs chances de reclassement dans l'administration publique.
Le 10 juin, la Chancellerie avait annoncé la décision du gouvernement "de ne plus rendre obligatoire le recours à un avoué pour défendre les dossiers en appel et d'unifier les professions d'avoué et d'avocat". La réforme découlant du rapport Attali pourrait prendre effet le 1er janvier 2010, précisait le ministère.
Pour la profession il s'agit d'une "suppression" décidée sans aucune concertation préalable ni réflexion sur les conséquences, "un oukase" a dit le président de la Chambre nationale des avoués, François Grandsard, au cours d'une conférence de presse.
Il a précisé qu'à partir de mardi "et jusqu'à fin juin", les dossiers dans lesquels les avoués interviennent "seront retirés des rôles" des cours d'appel.
Cela signifie que, sauf urgence (risques de péril financier, problèmes de gardes d'enfants), les justiciables ne seront plus défendus par ces professionnels. L'examen de quelque 10.000 dossiers devrait ainsi être repoussé à la rentrée, selon M. Grandsard.