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Prisons : le principal syndicat de surveillants appelle à des actions
PARIS (AP) - Après les avocats, les magistrats ou encore les avoués, les surveillants de prisons se mobilisent à leur tour contre la politique de leur ministre de tutelle Rachida Dati. Leur principal syndicat, l'UFAP-UNSA, appelle à des rassemblements vendredi devant tous les établissements pénitentiaires de France pour dénoncer leurs conditions de travail, dans un contexte de surpopulation carcérale.
Le nombre de personnes incarcérées dans les prisons françaises au 1er juin a atteint le chiffre record de 63.838 détenus pour 50.746 places. Le dernier "record" remonte à juillet 2004 avec 63.652 détenus. Au total, le nombre de personnes sous écrou, qui comprend les détenus et celles bénéficiant d'un aménagement de peine, est de 69.818.
Dans un communiqué, l'Union fédérale de l'administration pénitentiaire-UNSA (UFAP-UNSA) a appelé les personnels "de tous corps et grades confondus en repos ou en congés à se rassembler massivement" vendredi devant les établissements pénitentiaires. Les surveillants n'ont officiellement pas le droit de grève.
L'organisation syndicale a souligné jeudi qu'elle n'entendait pas "pour cette première journée de mobilisation" bloquer le fonctionnement des établissements. Les syndicats sont également appelés à boycotter le comité technique paritaire (CTP) de l'administration pénitentiaire prévu vendredi.
L'UFAP-UNSA entend "dénoncer à la presse ainsi qu'aux élus locaux et représentants de l'Etat la surpopulation pénale, le non-respect de l'encellulement individuel, les agressions envers les personnels, le démantèlement du service public", et qualifie notamment Rachida Dati de "ministre people" dont la "seule ambition" est de "nourrir (son) ego".
Le syndicat proteste également contre une circulaire diffusée le 5 juin dernier visant à étendre certains régimes de détention "sans pour autant qu'on ait des moyens supplémentaires pour appliquer cette directive", selon le secrétaire général du syndicat Jean-François Forget.
Pour l'UFAP, cette circulaire prévoit notamment "l'allongement des horaires de parloirs familles", le "maintien des parloirs pour les détenus au quartier disciplinaire", l'augmentation de la durée des promenades ou encore "le développement des activités sportives les week-ends et jours fériés".
"Nous ne sommes pas contre ces mesures, mais comment on fait pour les mettre en place sans avoir un seul surveillant supplémentaire? Le seul résultat va être de créer une nouvelle tension avec les détenus qui ne comprendront pas pourquoi on ne peut pas appliquer les mesures", a expliqué jeudi à l'Associated Press Jean-François Forget.
L'UFAP-UNSA annonce qu'elle pourrait décider "dans les jours qui viennent" d'actions "plus fortes" dans un cadre intersyndical.