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Suisse : nouvelle affaire de taupe chez Securitas ?
Suisse
Nouvelle affaire de taupe chez Securitas: altermondialistes visés
Une nouvelle affaire de taupe a été révélée par l'émission "Mise au point" de la Télévision suisse romande. Pendant deux ans, le groupe anti-répression de Lausanne, recensant les cas de violence policière, a été infiltré par une femme travaillant pour Securitas.
7/09/2008
SDA-ATS News Service
On ne sait pas pour le compte de qui travaillait l'agent infiltré dans cette deuxième affaire, a indiqué un des journalistes de l'émission "Mise au point". Le groupe anti-répression Lausanne et le collectif des fichés devrait annoncer lundi le dépôt d'une plainte.
Selon "Mise au point", l'entreprise de sécurité a infiltré d'autres groupes, pas seulement en Suisse romande, mais également à l'échelon national. La Reithalle à Berne a aussi été surveillée par la même jeune femme lors des réunions nationales des groupes AntiRep.
AntiRep a appris, dans le cadre de l'affaire Attac, qu'une de leurs membres avait infiltré différents groupes. Le mouvement a alors recoupé différentes informations pour confondre l'employée de Securitas. La société n'a pas voulu s'exprimer, mais a confirmé à "Mise au Point" que cette jeune femme travaille bien pour elle.
De fait, les entreprises privées de surveillance ont davantage de marge de manoeuvre que les polices, qui ne peuvent procéder à des infiltrations qu'avec l'autorisation d'un juge, a relevé Max Hofmann, porte-parole de la Fédération suisse des fonctionnaires de police.
Le déséquilibre entre police et entreprises privées est grand, a aussi souligné le conseiller d'Etat neuchâtelois Jean Studer, également président de la Conférence latine des directeurs de police et justice. Selon le Neuchâtelois, il existe 200 entreprises de surveillance en Suisse romande, employant 6000 personnes. Dans ce cadre, il n'exclut pas d'autres affaires.
Une affaire similaire où une taupe avait infiltré les rangs d'Attac pendant un an (septembre 2003-septembre 2004) pour le compte de Nestlé avait défrayé la chronique cet été. Ce premier cas avait été révélé en juin dernier par une émission de "Temps présent" de la TSR.
Des organisations de gauche ont été infiltrées. L'espionne est membre de l'UDC
Le 07 septembre 2008, 22h56 - Le Matin Bleu
Un cas unique d'espionnage? C'est ce qu'avait affirmé la direction de Securitas suite au scandale du Nestlégate en juin. Cette déclaration a été sérieusement mise mal hier par les révélations de «Mise au point». Sous le nom d'emprunt de Shanti Muller, un deuxième agent de Securitas a infiltré, cette fois-ci, le Groupe antirépression (GAR) de Lausanne entre l'automne 2003 et le printemps 2005. Elle a approché aussi d'autres groupes ailleurs en Suisse, notamment à la Reithalle de Berne.
Pour le compte de qui? La société de sécurité privée ne donne pas de réponse. L'élément troublant dans cette affaire est que Shanti Muller, alias Madame X (nom connu de la rédaction), est membre de la section UDC du district de Nyon. Son président, Gabriel Poncet, explique être au courant de la profession de cette «bonne» militante. Il précise d'emblée que son parti n'a rien à voir avec une histoire d'infiltration. «Il y a trois jours, elle m'a appelé pour me dire qu'elle allait traverser une période difficile, raconte-t-il. Elle doit être à l'étranger actuellement. Elle y va d'ailleurs souvent.» Il n'en dira pas plus. Visiblement, un mot d'ordre avait été lancé dans la section pour ne pas favoriser les contacts avec Shanti Muller.
De son côté, Nestlé répond que l'infiltration ciblée et délibérée d'ONG ne fait pas partie de sa politique. Et pourtant la multinationale agroalimentaire est au coeur de la première affaire: elle est directement accusée d'avoir mandaté Securitas pour infiltrer l'association Attac-Vaud entre 2003 et 2004. L'apparition de Shanti Muller a rallumé une autre question: celle du vide juridique dont profitent les sociétés de sécurité privée pour espionner. Alors que le contrôle existe pour la police: elle doit obtenir l'accord d'un juge avant de se lancer dans une opération d'infiltration.