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La mère du petit Antoine placée en garde à vue
La mère du petit Antoine placée en garde à vue
lefigaro.fr, 24/09/2008
Son compagnon et six de leurs proches sont également interrogés sur la disparition du garçonnet, le 11 septembre à Issoire.
Le compte à rebours a débuté mercredi en début d'après-midi. Au terme de deux semaines d'enquête largement infructueuse sur la disparition du petit Antoine, 6 ans, à Issoire (Puy-de-Dôme), les deux magistrats instructeurs ont décidé de placer en garde à vue la mère de l'enfant, son compagnon et six de leurs amis. Depuis plusieurs jours, juges et enquêteurs ne cherchaient plus guère à dissimuler les soupçons que leur inspiraient le couple et son entourage. Faute de preuve tangible, les enquêteurs de la cellule «Antoine 63» ne disposent toutefois que de 48 heures pour cerner leur éventuelle responsabilité. Mercredi, ils ont entrepris à cette fin une perquisition poussée du domicile de la mère, arrachant le plancher pour faire de nouveaux prélèvements.
Mûrement réfléchie, cette garde à vue vise à débloquer une enquête menée à grand renfort de moyens par les gendarmes de la section de recherches de Clermont-Ferrand. Depuis l'annonce de la disparition d'Antoine, le 11 septembre en milieu de soirée, des dizaines de militaires ont perquisitionné diverses habitations, fouillé lacs et carrières, exploré les canalisations de la ville et interrogé plusieurs centaines d'Issoiriens, en vain. Pour seul élément matériel suspect, ils ont détecté deux petites traces de sang appartenant à Antoine sur un mur de sa chambre, à 1,50 mètre environ du sol. «Or, ces traces sont difficiles à interpréter dans la mesure où elles peuvent fort bien provenir d'une blessure accidentelle ou d'un saignement de nez», relève le procureur de Clermont-Ferrand, Jean-Yves Coquillat.
Au fil des auditions, les enquêteurs ont toutefois acquis la certitude qu'Alexandrine B., la mère de l'enfant, ne leur a pas dit toute la vérité lorsqu'elle a signalé sa disparition au retour d'un dîner au restaurant, le 11 septembre vers 22 heures. Plusieurs témoignages recueillis dans son entourage indiquent en effet que l'enfant n'a pas été vu à l'école depuis le 2 septembre, jour de la rentrée. Officiellement, il souffrait d'une gastro-entérite mais sa mère n'a pas consulté de médecin.
Une amie brutalisée
Plus surprenant : Antoine aurait été vu jouant seul dans les rues d'Issoire le 3 septembre vers 23 heures, puis le 6 près de chez son arrière-grand-mère dans un village voisin. Enfin, le témoignage d'une amie d'Alexandrine a récemment achevé de semer le trouble. Aux gendarmes, cette jeune femme de 16 ans a indiqué avoir constaté que l'enfant ne se trouvait pas à son domicile lorsqu'elle y est passée en coup de vent, le 8 vers 21 heures. En revanche, elle aurait évoqué la grande nervosité de Sébastien R., nouveau compagnon de la mère d'Antoine, qui l'aurait à cette occasion brutalisée pour l'engager à ne pas se mêler des affaires du couple.
«Depuis plusieurs jours, nous nourrissons donc certains soupçons contre ces personnes et leur entourage, sans pour autant disposer de preuves susceptibles d'emporter notre conviction», confiait récemment une source proche du dossier. De surcroît, plusieurs questions taraudent les enquêteurs, qui peinent à comprendre comment des jeunes gens aussi instables qu'Alexandrine B. et Sébastien R. peuvent être impliqués dans la disparition sans avoir laissé la moindre trace. De même, on ignore encore où se trouve cet enfant que les gendarmes désespèrent désormais de retrouver vivant. «D'ici à vendredi, les gardes à vue vont être mises à profit pour exploiter les éventuelles contradictions entre les uns et les autres et faire émerger une réponse à ces diverses interrogations», espère un gendarme.