« Un jour, un volet légalisant l'euthanasie ? | En Israël : Yom Kippour et un affrontement intercommunautaire ? » |
A Reims, un lien avec la décision de la cour d'appel, estime le parquet
REIMS
Ouverture d'une information judiciaire après la disparition de deux soeurs
NOUVELOBS.COM | 09.10.2008 | 10:54
Selon leur père, les fillettes âgées de 11 et 13 ans n'ont plus donné de nouvelles depuis lundi matin après avoir quitté leur domicile pour aller à leur école. Elles refuseraient de retourner auprès de leur mère en Italie comme l'a ordonné une décision judiciaire.
Une information judiciaire contre X pour "enlèvement" a été ouverte mercredi 8 octobre après la disparition à Reims depuis lundi de deux soeurs qui refusent, selon leur père, de retourner auprès de leur mère en Italie comme l'a ordonné une décision judiciaire, a-t-on appris auprès du parquet.
Selon leur père, un Franco-Italien de 36 ans, les fillettes âgée de 11 et 13 ans n'ont plus donné de nouvelles depuis lundi matin après avoir quitté leur domicile à Reims pour aller à leur école proche, où elles n'ont pas été vues et qui a vite signalé leur absence.
Dans une lettre en italien retrouvée dans leur chambre, les adolescentes expliquent, selon leur père à qui le mot est adressé, "ne pas avoir confiance en la loi française qui ne nous a pas aidées", avant d'ajouter : "Nous préférons mourir que retourner en Italie".
Fugue
"Au départ, on enquête sur une fugue. Après avoir exploité toutes les pistes possibles (familiale, amicale et autres...), et n'ayant rien découvert, j'ai décidé de retenir une infraction pénale qui permet de faire certaines investigations d'ordre technique que l'on ne pourrait pas faire uniquement dans le cadre d'une fugue", a expliqué à l'AFP la procureure de la République de Reims, Madeleine Simoncello.
Nées en Italie, les fillettes ont quitté ce pays pour Reims avec leur père à l'été 2007. Leur mère, une Italienne âgée de 37 ans qui réside à Lamezia Terme en Calabre, a alors saisi la justice pour les récupérer.
Psychologie
En juillet dernier, un juge de Reims a ordonné une expertise psychologique des enfants, selon leur avocate, Me Céline Bole-Richard. Mais le parquet a fait appel et le 2 octobre la cour d'appel de Reims a ordonné que les adolescentes retournent en Italie auprès de leur mère.
"Tout l'entourage (des fillettes) peut être concerné" par cette information judiciaire "car il y a forcément un lien (entre leur disparition) et la décision de la cour d'appel", a estimé Madeleine Simoncello.
"La justice me reproche de les avoir enlevées à leur mère. Maintenant la police me reproche de les avoir cachées, mais c'est absurde, ce n'est pas le cas. Elles ont peur de retourner en Italie où elles sont en danger", a affirmé le père à l'AFP. L'homme, chauffeur de poids-lourds, a été entendu à plusieurs reprises par les enquêteurs.
Le couple, en instance de divorce, a une troisième fille, âgée de 16 ans, qui vit avec sa mère en Italie.
PRISON
Les gardiens dénoncent des chantages au suicide
NOUVELOBS.COM | 09.10.2008 | 10:44
Selon un gardien CGT pénitentiaire, les détenus mineurs s'amusaient à menacer les gardiens de suicide pour obtenir un changement de cellule ou une télévision.
Carlo Di Egidio, secrétaire régionale de la CGT-pénitentiaire sème le doute sur les circonstances de la mort de Nabil L., un adolescent de 16 ans retrouvé pendu dans sa cellule de la maison d'arrêt de Metz-Queuleu. Selon les gardiens, cette pendaison est un chantage qui aurait mal fini.
Carlo Di Egidio a déclaré, jeudi 9 octobre, sur France Inter qu'il s'agirait d'un "jeu" entre détenus : "Finalement, il s'agit d'un jeu lancé, il y a quelques jours, par les mineurs occupants ce quartier mineur". "C'est un jeu où ils s'encouragent entre eux à se pendre pour demander une télévision, un changement de cellule, une boîte de tabac, des choses comme ça", a-t-il précisé.
Les gardiens auraient déjà sauvé de la pendaison trois mineurs qui s'adonnaient à ce "jeu".
L'adolescent aurait demandé à changer de cellule, "sauf que c'était la nuit et que ça ne fonctionne pas comme ça", a déploré le responsable syndical. "Malheureusement pour celui-ci, on est dans le gachis le plus total, l'inconscience et la bêtise la plus totale", a-t-il regretté.
Enquête
La garde des Sceaux, Rachida Dati, se rend ce jeudi à Metz. Elle a également ordonné une enquête sur ce suicide, dont les conclusions doivent lui être rendues jeudi. "Une enquête administrative a été confiée à l'inspection générale des services judiciaires qui sera assistée par l'inspection des services pénitentiaires et l'inspection de la protection judiciaire de la jeunesse", a précisé son porte-parole Guillaume Didier.
"Site pilote"
"Cette mission a pour objet de conduire une expertise du traitement accordé au mineur décédé, d'examiner les conditions d'affectation des mineurs à la maison d'arrêt de Metz-Queuleu et d'étudier les mesures prises pour prévenir les suicides, notamment ceux des mineurs dans cet établissement", a-t-il ajouté.
"Les inspecteurs mandatés par la ministre de la Justice se rendront dès ce (mercredi) soir à Queuleu. Ils lui rendront compte jeudi à Metz", a encore dit le porte-parole.
Au cours de sa visite, Rachida Dati rencontrera les magistrats, les personnels pénitentiaires et ceux de la protection judiciaire de la jeunesse ainsi que les médecins du centre pénitentiaire.
Considérée comme un "site pilote" en France pour l'application des nouvelles règles pénitentiaires européennes, la maison d'arrêt de Metz-Queuleu a enregistré quatre suicides de détenus au cours des cinq derniers mois.
Déjà le 3 juillet, un détenu de 46 ans qui venait d'apprendre le rejet de sa demande de remise en liberté s'était pendu alors que, conformément à de récentes instructions ministérielles, il faisait l'objet d'une surveillance renforcée.
"Ce père de famille, qui venait d'être traité aux antidépresseurs au centre hospitalier spécialisé de Jury-lès-Metz (Moselle), n'a fait l'objet d'aucun suivi particulier, alors même qu'il était en grande détresse psychologique", affirme pourtant l'avocat de la famille, Me Xavier Iochum.
Un mois auparavant, le 2 juin, un prisonnier de 27 ans s'était donné la mort alors qu'il était en traitement au service médico-psychologique (SMPR), où sont accueillis les détenus les plus fragiles.
Manque d'agents
Condamné en 2006 à 19 ans de réclusion, ce détenu "signalé" attendait d'être rejugé en appel. "L'information judiciaire en cours semble démontrer qu'il n'avait pas fait l'objet d'une surveillance particulière", déclare l'avocat de la famille, Me Thomas Hellenbrand.
Le 21 mai, toujours au SMPR, un jeune homme de 20 ans, qui purgeait une peine de deux ans, s'était pendu avec ses lacets.
Trois tentatives de suicide ont en outre été enregistrées à Metz-Queuleu ces dix derniers jours. "ans les trois cas, il s'est agi de mineurs qui ont tenté de se pendre mais que les surveillants ont réussi à décrocher à temps", indique Jean-François Krill, délégué de l'Union fédérale autonome pénitentiaire.
Pour les syndicats, "il manque une vingtaine d'agents à Metz pour assurer efficacement les nouvelles missions données à l'administration pénitentiaire, et notamment les surveillances renforcées". Quelque 220 surveillants sont en service à Queuleu.
"e nombreuses études pointent les périodes de grande fragilité des détenus: l'incarcération, les débuts et fins de peine, le procès et le verdict", explique Arnaud Stolz, aumônier de la région pénitentiaire de Strasbourg. "ans certaines prisons, la situation peut être aggravée (...) si le personnel n'est pas suffisant pour suivre des personnes mal en point", ajoute-t-il.
"C'est une terrible loi des séries dans un établissement qui, par ailleurs, fait énormément d'efforts pour humaniser la détention", a pour sa part estimé le procureur de Metz, Rémi Heitz, dans Le Républicain Lorrain de mercredi.
Fin août, Rachida Dati était venue sur place et s'était félicitée de la séparation, dans des quartiers distincts, des détenus condamnés de ceux en attente de leur jugement.
Quelque 480 hommes et 27 femmes sont écroués dans l'établissement messin pour 448 places théoriques.
CONFLIT PARENTAL.
Inquiétude autour des soeurs disparues de Reims
leparisien.fr | 09.10.2008, 07h00
Sophie, 11 ans, et Valérie, 13 ans, n’ont plus donné trace de vie depuis lundi matin, lorsqu’elles ont quitté le domicile paternel, en laissant une lettre dans laquelle elles indiquaient ne pas vouloir vivre avec leur mère en Italie, ainsi que l’ordonnait la justice.
ELLES l’avaient dit à leur père et redit au juge, puis au psychiatre. Sophie, 11 ans, et Valérie, 13 ans, préféraient « mourir plutôt que de retourner » vivre au côté de leur mère en Italie comme en avait décidé la cour d’appel de Reims (Marne). Les deux soeurs l’ont répété encore dans une lettre laissée en évidence sur le bureau de leur chambre lundi matin, avant de quitter l’appartement familial de Reims. Leur père pensait qu’elles avaient pris le chemin du collège tout proche. Les jeunes filles n’y sont jamais allées et n’ont, depuis, plus donné aucune nouvelle. Après avoir exploité, en vain, « toutes les pistes possibles », la procureur de la République de Reims, Madeleine Simoncello, a décidé hier l’ouverture d’une information judiciaire contre X pour « enlèvement », ouvrant ainsi la voie à des investigations plus poussées. Dans le même temps, le père de Sophie et Valérie a été longuement réentendu au commissariat de Reims, et l’ordinateur familial saisi.
« Nous préférons plutôt mourir que retourner en Italie. Pardonne-nous »
« La justice me reproche de les avoir enlevées à leur mère. Maintenant, la police me reproche de les avoir cachées, c’est complètement absurde, réagit Rénaldo d’une voix lasse. J’ai la conscience tranquille. Si les enfants ne veulent pas retourner chez leur mère, c’est parce qu’elles craignent d’être à nouveau martyrisées. J’ai peur qu’elles fassent une bêtise. » La disparition des deux adolescentes, nées en Italie, survient au lendemain d’un arrêt de la cour d’appel de Reims ordonnant leur retour en Italie au domicile de leur mère Katia qui en a la garde depuis la séparation du couple, début 2004. « Mon client n’a pas pu faire valoir son droit de visite pendant plus de deux ans, argumente son avocate, M e Labeau-Bettinger. Quand il a enfin pu voir ses filles, le jour de son anniversaire, le 17 juillet 2007, elles lui ont expliqué être maltraitées et même menacées de mort chez leur mère. Il les a alors ramenées en France avec lui pour les protéger. Elles étaient heureuses. »
Ces accusations sont « totalement fausses », selon M e Gianfranco Barbieri, le défenseur de Katia qui, courant 2007, a saisi la justice française pour demander le respect de la décision des juges italiens de lui octroyer la garde de ses filles, en application de la convention de La Haye. « S’ils en ont décidé ainsi, c’est parce qu’ils avaient l’assurance de la bonne éducation des enfants », insiste M e Barbieri. La cour d’appel a donné raison à la mère, sans attendre les résultats d’expertises psychiatriques ordonnées par le juge des affaires familiales saisi en France. Un empressement que condamne l’avocate des adolescentes, M e Bol-Richard. « Nous n’avons pas à rejuger l’affaire, dont tous les éléments avaient déjà été évoqués devant la justice italienne, se défend la procureur de la République de Reims. C’est précisément l’objet de la convention de La Haye que de faire respecter les décisions de justice du pays de résidence des enfants. »
Les enquêteurs n’excluent pas l’hypothèse d’une « complicité d’adultes ». Sophie et Valérie ont disparu à la veille de l’arrivée de leur mère en France pour les récupérer. « Elles étaient bouleversées, raconte Rénaldo. Pour elles, c’était clair, elles ne voulaient pas repartir. » Une détermination qui ressort de la lettre décorée de coeurs enlacés laissée à leur père : « Nous savons que tu as tout fait pour nous protéger. Nous n’avons pas confiance en la loi française qui ne nous a pas aidées.
Nous préférons plutôt mourir que retourner en Italie. Pardonne-nous. »